7 Ninjas d’Efu (les) Vol.6 - Actualité manga
7 Ninjas d’Efu (les) Vol.6 - Manga

7 Ninjas d’Efu (les) Vol.6 : Critiques

Efu no Shichinin

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 06 Octobre 2020

La jolie immigrée Teya, ou Taeyang pour ses compagnons coréens, a été enlevée aux siens par Yorimizu Suwa, le seigneur du château Takashima. Et tandis que l'un de ses comparses, le jeune serf Tsumugu, lui promet de la libérer un jour, au sein du château la jeune femme suscite la jalousie des autres dames du château, que ce soit à cause de sa beauté ou de ses origines. Quoi qu'il en soit, en entrant dans la confidence de Suwa, Taeyang finit par apprendre qu'il compte fomenter une rébellion contre Ieyasu Tokugawa, mais que pour cela il a besoin de récupérer Burokken la mythique armure de Shingen Takeda, forteresse humaine enfouie au fond du lac. La légende dit que pour faire remonter Burokken à la surface, il faut avoir vu Bouddha. Alors quand Taeyang affirme à Suwa avoir déjà vu ce dernier (même si c'est en tatouage sur le dos de Tsumugu), le seigneur se met à avoir des plans précis pour elle: elle sera celle qui lui permettra de faire réapparaître la forteresse humaine... mais à quel prix ?

Entamé dans la dernière partie du tome précédent, l'arc sur Muki occupe encore ici plus de 120 pages pour nous conter les circonstancse de la naissance du 6e Ninja Onshin, au gré de nouvelles péripéties où Takayuki Yamaguchi ne change pas de ton. Avec ses rebondissements plutôt rapides et souvent fantastiques ainsi que ses idées de designs aussi originales que denses (que ce soit la forteresse humaine, le cheval Onikage qui devient ici une monture de roc, la rapide interprétation des hommes nus et géants sur les fresques du siège d'Osaka, sans oublier les autres designs d'armures quand il y a fusion), l'auteur nous délecte souvent par une atmosphère un peu branchée série B, qui le voit se faire plaisir visuellement... et qui, surtout, ne l'empêche aucunement d'évoquer vite et plutôt bien, une nouvelle fois, la condition des exclus de la société bâtie par Tokugawa.

Ici, ce sont donc les immigrés et leur condition qui sont mis en avant, à travers un système de castes particulièrement injuste voire cruel, qui les relègue plus bas que tout, sans le moindre droit, sans état civil... Pire, ces non-japonais servent avant tout, quand la situation l'exige, de simples "punching-ball" pour les classes basses mais juste au-dessus d'eux, tels que les villageois, qui peuvent évacuer sur eux toute leur rage avant de se calmer et de payer leurs impôts au seigneur, satisfaits de pouvoir se nourrir de leur "peur de l'étranger" pour évacuer leurs frustrations sur plus faible qu'eux... Dans le fond, est-ce une situation qui a beaucoup changé de nos jours ?

Le récit a beau être simple et rapide ici, il reste donc prenant et pertinent dans l'optique de l'auteur de continuer à aborder les marginaux de la société de l'époque, chose qu'il fait à travers une bonne part d'action. Quant au dernier tiers du tome, il part sur tout autre chose tout en assumant encore le côté un peu série B, dans la mesure où Sôji Okita, célèbre membre du Shinsen-gumi alors mourant, se retrouve soudainement transporté de 1868 à l'époque du récit. Tout en se confrontant rapidement à certaines réalités de la vie telle qu'elle pouvait être plus de deux siècles auparavant, on se demande bien quelle voie il suivra à cette époque, lui qui faisait justement partie de la milice chargée de défendre radicalement le shogunat Tokugawa...

En somme, les 7 Ninjas d'Efu, c'est toujours de la bonne petite came dans son genre, mais pour en profiter au mieux il vaut mieux avoir les connaissances nécessaires, d'autant que la traduction est parfois un peu trop avare en astérisques (il y en a, mais pas sur tout ce qui pourrait poser problème à des néophytes en Histoire japonaise).
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction