7 Ninjas d’Efu (les) Vol.5 - Actualité manga
7 Ninjas d’Efu (les) Vol.5 - Manga

7 Ninjas d’Efu (les) Vol.5 : Critiques

Efu no Shichinin

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 15 Juillet 2020

Sur demande d'Ôkura Chûman du fief de Satsuma, Miyamoto Musashi poursuit sa querelle contre les "barbares" chrétiens devenus des démons, après avoir été martyrisés. En portant l'armure Sanetaka, le samouraï acquiert encore une puissance supplémentaire, qui pourrait bien en faire le guerrier le plus fort du Japon ! Alors, face à lui, les démons ont-ils la moindre chance ?

Réponse au fil d'un affrontement qui occupe encore ici environ 130 pages, et au fil duquel Takayuki Yamaguchi régale notamment pour ses habituelles qualités graphiques: ses moments d'action entremêlent la force brute et les élans sanglants d'un côté, et les plans et gestes plus esthétiques de l'autre, pour une sorte de ballet brutal certes parfois un peu confus, mais étant régulièrement du plus bel effet... D'autant plus qu'au niveau du trait en lui-même, le mangaka offre nombre de décors immersifs, de corps précis jusque dans leurs mutilations, et de designs assez denses et fous concernant les armes et, surtout, les armures.

Le spectacle reste donc globalement assuré sur le plan visuel, tandis que, côté intrigue, ça reste certes parfois un peu simple (surtout dans l'exploitation de la place chrétienne dans le Japon de cette époque) voire volontairement un brin nanardesque, mais plutôt efficace dans l'opposition qui en ressort entre d'un côté les alliés/partisans de Tokugawa et de l'autre les opprimés de ce système qui s'y opposent jusqu'à devenir des démons. Ici, ça passe forcément beaucoup à travers Musashi, bien parti pour intégrer le Kikokutai... mais dont le parcours passes ici par plusieurs étapes. Comme ses doutes vis-à-vis de la dénommée Regina, jeune femme qu'il voit comme une démone mais qu'il tue alors qu'elle est une femme. Ou surtout tous les échos à son passé, son enfance, son histoire, entre l'impact qu'a eu sur lui son père fou Muni, ou bien son opposition légendaire à Ganryû (alias Kojiro Sasaki). Des petits éléments historiques restant bien présent, et que le mangaka mêle à sa part plus personnelle.

Dans la dernière partie du tome, c'est l'arrivée d'une nouvelle partie autour de Burokken, une armure autrefois créée par Shingen Takeda dans son opposition à Ieyasu Tokugawa, et qui ressurgit ici. Yamaguchi entame un arc s'articulant autour de 3 personnages: Yorimizu Suwa, fils de Yoritada Suwa et seigneur du château Takashima (un homme ayant vraiment existé), une jeune serve d'origine étrangère nommée Teya, et un serf sans maître du nom de Tsumugu. Comme souvent, l'auteur ne traîne pas dans la mise en place de cette nouvelle partie, et annonce quelque chose d'assez prometteur, qui commence cette fois-ci à exploiter la place difficile des immigrés venus de Goryeo (l'actuelle Corée) et de leurs descendants.

Toujours aussi délicat à suivre parfois si l'on n'a pas les références nécessaires, Les 7 Ninjas d'Efu reste néanmoins ici un récit très intéressant, qui séduit autant pour son travail visuel, que pour son mélange entre éléments historiques et choses plus personnelles, ou pour sa vision de celles et ceux qui ne pouvaient s'intégrer dans le nouveau monde bâti par Tokugawa.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction