3e Gédéon (le) Vol.4 - Actualité manga
3e Gédéon (le) Vol.4 - Manga

3e Gédéon (le) Vol.4 : Critiques

Dai-3 no Gideon

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 25 Mai 2018

Georges continue soigneusement d'attiser la haine de la population envers Louis XVI et Marie-Antoinette, et pour le couple royal les choses prennent un virage dramatique quand le dauphin Louis-Joseph, à la santé fragile, meurt. Une mort considérée naturelle, mais aucun d'eux ne se doute que l'enfant a en réalité été tué par Anne, fidèle dame de compagnie de la reine qui a toute sa confiance. Un signe de plus que la situation dégénère...


Est-il donc déjà trop tard pour le royaume ? Gédéon veut croire que non, lui qui connaît désormais mieux les souverains... au point d'être désormais considéré par beaucoup comme le "petit chien" de la reine, d'être pris à parti par des enfants des rues, ou même menacé. En Maximilien de Robespierre, il a rencontré un homme qui semble désireux, comme lui, d'effectuer une révolution pacifique, et notre héros décide donc d'organiser une rencontre entre lui et Louis XVI. Mais tout se passera-t-il comme prévu ? Après tout, l'ombre manipulatrice de Georges n'est jamais très loin...


Entre les actes de certains "habitants" infiltrés dans les logements royaux, l'exploitation de certaines figures historiques et de certaines histoires (Jacques-René Hébert, les rumeurs d'inceste de Marie-Antoinette, Jacques Necker... sans oublier le bref retour de Saint-Just) et le mécontentement grandissant, Taro Nogizaka continue de plutôt ben entretenir la tension palpable au sein d'une nation en crise, et c'est dans cette ambiance chaotique que le récit avance, en étant surtout porté ci par deux éléments. Tout d'abord, la révolte qui gronde au sein des Etats Généraux qui ne mènent à rien, et qui aboutit sur le fameux serment du jeu de paume et la constitution d'une assemblée nationale, une situation face à laquelle le couple royal doit prendre des décisions importantes et qui risquent fort d'être incomprises. Ensuite, le rôle grandissant de Robespierre, figure incontournable de la Révolution Française, chez qui on découvre avec un certain intérêt une personnalité assez ambigüe, en deux temps, comme si l'une était contenue... Robespierre le pacifiste,  vertueux, le vierge par choix, cacherait-il au fond de lui une part plus sombre ? Il n'en faut pas plus pour que Georges s'en mêle, dans l'un de ses petits stratagèmes, pour accélérer son explosion et servir ses projets de chaos.


On appréciera également le petit travail effectué sur certains personnages, comme le Comte d'Artois, ses ambitions et sa relation avec son frère le roi. Ou encore toute la thématique qui se développe autour des liens parent-enfant, que ce soit à travers Gédéon et Solange bien sûr (même si la jeune fille est peu vue dans ce tome), mais aussi Marie-Antoinette et son désir de protéger sa famille (au point d'avoir une sacrée classe en fin de volume), Anne qui agit par douleur d'avoir perdu son enfant en bas-âge, ou surtout Robespiere dont certains tourments intérieurs proviennent clairement de l'abandon par son père.


Le mangaka offre ci quelques petits partis-pris assez bien trouvés, on pense surtout à l'exploitation originale de l'intérêt de Louis XVI pour les serrures (ce qui donne lieu a une rencontre assez marquante entre lui et Robespierre), ou à la métaphore du pantin autour de Robespierre. En revanche, il n'évite pas quelques rallonges, et tend malheureusement à parfois forcer le trait chez certains personnages, on pense ici entre autres à Necker et Robespierre dans certaines mimiques et scènes.


Quelques petits défauts qui n'empêchent au récit de conserver tout son intérêt. A l'aube d'une révolution qui ne devrait clairement plus tarder à éclater, Nogizaka continue d'intriguer dans son interprétation des choses.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction