Avis sur Puchi no nikki

Chiisana Yousei Putei no Nikki

mangatine

De mangatine, le 16 Octobre 2012 à 14h16

18/20

Ce manga est très mignon !

j'ai bien aimé ^^

mais je pense qu'un 2éme volume ne ferait pas de mal ;)

Cycy la vache de l'espace

De Cycy la vache de l'espace, le 28 Septembre 2012 à 16h06

16/20

Tout nouveau, tout beau, et acheté tout frais à la Librairie Ikoku, voici le shojo selon Disney.

Disney qui se met au manga, malgré leurs excursions répétées aux frontières de cet univers à travers la licence Kingdom Heart, il y avait de quoi s’inquiéter. Heureusement, l’empire américain a eu l’intelligence de bien s’entourer.

La page du dépôt légal (oui, j’insiste) nous informe que ce titre a été développé et publié en collaboration avec Kodansha. En matière de shojo, on ne pouvait certainement pas trouver meilleurs guides. Quand à la jeune auteur a qui a été confié ce défi, elle avait le double avantage d’être encore toute fraîche (influençable, corvéable… ?) dans l’exercice, et d’avoir déjà travaillé avec Disney à travers une adaptation de l’étrange Noël de Mr Jack.

Jun Asuka nous livre donc un one shot mignon et sucré, soupoudré d’une poussière de fées, qui n’a aucun autre but que de nous divertir en 4 épisodes et de nous enchanter par une promenade dans la vallée des fées. Tous les thêmes chers à Disney y sont représentés : amitié, solidarité, quête de soi et passage à l’âge adulte.

Nous suivons le parcours de l’adorable Puchi, qui comme son nom l’indique en japonais est « petite », mais pleine de bonne volonté et de sensibilité. Puchi a tous les soucis de la femme moderne, celle qui ne sait pas cuisiner, voudrait les jambes d’Adriana Karembeu, enchaîne les CDD et a un chat à nourrir. Histoire de bien accentuer son sentiment d’infériorité caractérisé, toutes ses copines sont des working girls a qui tout réussit. Puchi, c’est un peu une Susan ado et paumée dans une vallée remplie de Bree (la copine, pas le fromage, même si Disneyland Paris est situé dans La Brie).

Heureusement, pour la guider sur la voie du « Yes ! We can ! », Puchi va rencontrer une conseillère d’orientation, et pas des moindres, la célébrité locale, la fée Clochette en chair et en blonde. Bon d’accord, avec son design années 50, la star jure un peu dans le décor au trait indéniablement moderne, mais c’est Clochette, quoi. On l’aime même lorsqu’elle est en 3d et doublée par Lorie , alors, on l’aime d’autant plus en noir et blanc, sur papier. Et puis Clochette, TinkerBell de son vrai nom, a le don de tout réparer. Même le petit cœur brisé d’une petite fée terrorisée à l’idée de ne pas trouver sa place dans la société. Si c’est pour finir comme Croc le crocodile à faire de la figuration dans une seule case, où va-t-on ma bonne dame ?

Heureusement, Puchi finira par découvrir où est sa case, heu, sa place. Comme dit Z dans Fourmiz (qui n’est pas un Disney, mais on s’en fout) :

« Elle est là où j’ai toujours été, mais cette fois, parce que je l’ai choisit. »

Et c’est là où la logique du shojo se heurte en paradoxe à la tradition Disney.

 

Pour comprendre, c’est super simple. Allez choisir sur votre étagère un shojo à scénario interchangeable à l’infini, allez hop, au hasard, « Fruit Basket ».

Une fille, plein de garçons. Mais elle en aime un en particulier. Ils mettent 42 000 tomes et demi à se révéler leurs sentiments. A la fin, ils partent en exil au fin fond de la montagne, histoire de se marier et d’avoir plein de petits n’enfants.

Damned, j’ai spoilé. De toutes façons, vous pouvez échanger Fruit Basket avec n’importe quel shojo à scénario interchangeable, ils sont faciles à reconnaître, à la fin, le couple principal finit toujours par se barrer au bout du monde, Paris ou New York s’ils sont friqués, ou bien une cambrouse que même le GPS de Jean-Pierre Pernault ne connaît pas genre Canet d’Aude, s’ils n’ont pas un rond.

 

Qu’en est-il de nos petites fées ?

 

D’abord, Puchi, elle ne peut partir nulle part. Elle vit déjà au fin fond d’une vallée paumée du pays imaginaire. Plus neverland, il n’y a pas. Elle irait plus loin, elle tomberait sûrement sur des chtis en vacances à Mykonos, et ça c’est juste no way !

Ensuite, grande découverte. Il existe des fées filles et des fées garçons. Ils ont au moins cet avantage sur les anges. Et même qu’il leur arrive parfois de tomber amoureux. Ça c’est bien, c’est très Shojo.

… Sauf qu’il y a deux hic.

Déjà, pour atteindre l’âge adulte, et donc la majorité sexuelle, ‘faut que tu attendes 777 pleines lunes, soit 64 ans, 8 mois et 1 semaine .

(Oui, Cycy la vache a une fabuleuse calculette Casio depuis la sixième.)

Bon. C’est pas plus pire que les 4200 tomes et demi de Fruit Basket, et puis là, comme c’est un one shot ils sont sympas, on nous épargne les 773 premières pleines lunes.

Mais si tu es une fée, quand tu auras surmonté héroïquement tes 777 pleines lunes, penses tu que la logique du shojo fera de toi une épouse et mère comblée avec plein de petits n’enfants ?

Une fée enceinte ? Grand dieu ! Pas de ça chez Disney !!!!

Tout comme chez les Schtroumphs, les bébés Schtroumphs sont apportés par la cygogne, chez les fées, les bébés fées sont apportés par les rires d’autres bébés, ceux des humains, symbolisés par des bulles de savon.

(On vous le jure, Monsieur le gendarme, chez Disney tout est légal !)

Désolée, petite fée, amoureuse tu peux l’être, mais pour les 777 milliards de pleines lunes que tu vivras, à jamais la ceinture de chasteté en acier renforcé tu porteras.

C’est fort regrettable. Il n’y aura jamais de fée dont le talent est de faire une échographie ou une péridurale, quand on sait le nombre de médecins dont on a besoin dans les campagnes, ça aurait été bien utile dans la vallée des fées.

De toutes façons, je vous l’ai dit, Puchi, c’est une fille moderne. Terminer mère au foyer entre les quatre pétales d’une fleur, c’était pas pour elle.

Elle a fini par se trouver un job, un vrai.

Et puis un mec, un vrai.

Et elle n’a pas jeté le chat au crocodile.

 

En fait, c’est une vraie friandise cette fable. C’est bon, c’est mignon, ça se mange en une fois, ça fond sous la dent.

… Et la morale de cette histoire, c’est qu’on a toujours besoin d’un plus petit que soi.

 

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