Désolée Koiwai, mais nous n’avons clairement pas lu la même chose.
Première précision : le voleur aux cent visages est un personnage issu de la littérature classique japonaise. Les Clamp en livrent ainsi leur propre version, tout comme elles l’avaient fait pour Yuki Ona avec Shirahime Syo. Nombre de légendes japonaises ou coréennes (Chun Yan ) se retrouvent ainsi au centre de leurs histoires .
Tout comme leurs œuvres ultérieures, cette proposition des Clamp a une double lecture. Sous l’apparence d’un shôjo destiné aux enfants suivant une trame banale se cache en réalité l’un de leurs titres les plus déstabilisant, philosophique et adulte.
Tous les symboles, réflexions et ambiguïtés qui feront le succès de leurs œuvres suivantes sont là, il suffit de lire les dialogues de l’oncle d’Akira (personnage « mentor » à la paternité de substitution dans lequel on retrouve Yuko (XXXHolic) It’chann (Angelic Layer) et autres Klef (Magic Knight Rayearth), c’est pratiquement un cours magistral sur ce que les Clamp produiront les 20 années suivantes.
Akira en lui-même résume tout. Né le soir de Noël (avec tout ce que cela comporte de symbolisme, légendaire et religieux) .
« Photocopie » de son père (comme Shaolan dans Tsubasa Reservoir Chronicle),
Orphelin de sa vraie mère (comme Sakura dans Card Captor) dont on ignore la véritable identité (comme Watanuki dans XXXHolic),
élevé par deux sœurs jumelles (si on commence à faire l’inventaire de tous les jumeaux chez Clamp on y est encore demain), toutes les deux amoureuses du même homme (Sierra et Préséa dans l’anime de Magic Knight Rayearth). Soulignons au passage que les deux mères sont aussi vaguement médiums. Comme tant d’autres persos chez Clamp.
Ses mères évoqueront d’ailleurs un autre thème cher à Clamp , « la destinée », en évoquant leur rencontre avec Akira et son père, et le côté « prédestiné » de celle-ci.
Akira mène une double vie (comme tous les héros clampesques) et présente une double personnalité (comme la moitié d’entre eux).
Naif, tendre, d’une droiture exemplaire et bon cuisinier le jour (Watanuki dans XXXHolic), il se révèle bien plus malin et se joue des forces de police la nuit (on peut ici remettre Sakura, écolière de jour et magicienne de nuit, qui dévaste le voisinage en combattant ses cartes, Subaru dans Tokyo Babylon, Kamui dans X, j’en passe et des meilleures…) .
Ambivalence aussi dans le fait qu’Akira est également détective en herbe dans une série cross over, ce qui le fait constamment mentir à ses amis (combien de persos de Clamp ont du « avouer la vérité » après moults retournements de situations ?)
Utako, elle, est un résumé de toutes les Sakura-Hikaru-Misaki qui lui succèderont : petite, mignonne, fort caractère , amoureuuuuuuuuuuuuuuuse et quand elle a une idée en tête, elle ne l’a pas ailleurs. Sa sœur, elle, préfigure Tomoyo de Card Captor tant par son apparence physique que par son caractère. Le caméscope et le fétichisme en moins.
Les aventures d’Akira, au procédé certes implacablement répétitif, s’apparentent toutefois à un voyage initiatique. Au moindre doute il revient chercher les paroles nébuleuses mais pleines de sagesse de son oncle. Comme beaucoup d’autres héros des Clamp après lui, Akira cherche un sens à sa vie et à ses actes , ce à quoi le brave oncle le remet sur la route du « mais c’est pour protéger les personnes qui te sont chères, voyons ! » (Sakura, Shaolan, Hikaru et toute la clique passeront par là eux aussi). Comme 99,9% des héros masculins de Clamp, Akira s’avère complètement largué concernant les filles, les sentiments, et les siens en particulier. Pas de problème, Tonton se permet de lui ouvrir les yeux sur ses sentiments pour Utako. (Il fait quoi déjà Yué dans Card Captor ?)
Notez au passagetoute l’étrangeté du couple Akira/Utako, qui en résume à lui seul bien d’autres. A leur rencontre il a neuf ans et elle cinq. Tout se décide sur un coup de foudre après que Utako ait eu le cœur brisé par un professeur. Ils sont certainement le couple qui se sera dit le plus « Je t’aime » de toute l’histoire des séries Clamp. Pourtant, à l’âge adulte et mariés, ils gardent des lits jumeaux (re symbole) séparés, entretenant cette espèce de « virginité » récurrente , « ensembles sans consommer » , des couples mariés chez Clamp. C’est même héréditaire puisque les « mères » d’Akira bien qu’ « avec » leur mari commun et follement amoureuses de celui-ci, ne le voient jamais.
Au cours de ses péripéties, Akira doit aussi se révéler à la fois digne de succéder à son père en tant que voleur aux cent visages et digne de mériter l’amour d’Utako. Le passage de l’enfance à l’âge adulte dans toute sa splendeur. Ne cherchez pas les autres héros de Clamp sont tous passés par là.
Enfin, détail anecdotique au premier abord mais qui finalement s’avérera d’importance par la suite, c’est dans « Le voleur » qu’apparaît pour la toute première fois le personnage de Mokona, non pas sous sa forme actuelle s’apparentant à un lapin blanc, mais sous celle d’un petit éléphant.
En conclusion,toutes les réponses à toutes les interrogations que vous vous posez en lisant un Clamp se trouvent dans le Voleur aux cent visages. C’est le résumé de tout, presque un guide explicatif sur le sujet. Si vous avez compris comment fonctionne ce manga de 1991 vous avez tout compris à tout ce qu’elles ont produit ensuite. C’est le code qui ouvre le coffre, si vous le décryptez même les retournements de situation les plus tordus de Tsubasa Reservoir Chronicle vous seront évidents, parce qu’en fait, c’était déjà écrit il y a 20 ans.
Sous-estimer le voleur en s’en tenant à la première lecture sans voir entre les lignes est une erreur totale.
D’ailleurs, en réalité , il y a deux clés pour décrypter l’univers de Clamp. Mais comme je suis sadique, je vais vous laisser chercher la seconde. :p
Mais est-ce que le fait que ce soit pour les enfants justifie qu'on se fiche royalement d'eux avec un scénario incohérent voire inexistant ? Je ne pense pas. Ce n'est pas parce qu'une histoire est destinée aux gosses qu'on peut se permettre autant de relâchement, bien au contraire. C'est précisément parce que sur ce coup-là les Clamp se fichent de leur public enfantin que mes notes ont été si basses.
De Cycylavachedellespace [820 Pts], le 10 Mars 2015 à 17h42
Désolée Koiwai, mais nous n’avons clairement pas lu la même chose.
Première précision : le voleur aux cent visages est un personnage issu de la littérature classique japonaise. Les Clamp en livrent ainsi leur propre version, tout comme elles l’avaient fait pour Yuki Ona avec Shirahime Syo. Nombre de légendes japonaises ou coréennes (Chun Yan ) se retrouvent ainsi au centre de leurs histoires .
Tout comme leurs œuvres ultérieures, cette proposition des Clamp a une double lecture. Sous l’apparence d’un shôjo destiné aux enfants suivant une trame banale se cache en réalité l’un de leurs titres les plus déstabilisant, philosophique et adulte.
Tous les symboles, réflexions et ambiguïtés qui feront le succès de leurs œuvres suivantes sont là, il suffit de lire les dialogues de l’oncle d’Akira (personnage « mentor » à la paternité de substitution dans lequel on retrouve Yuko (XXXHolic) It’chann (Angelic Layer) et autres Klef (Magic Knight Rayearth), c’est pratiquement un cours magistral sur ce que les Clamp produiront les 20 années suivantes.
Akira en lui-même résume tout. Né le soir de Noël (avec tout ce que cela comporte de symbolisme, légendaire et religieux) .
« Photocopie » de son père (comme Shaolan dans Tsubasa Reservoir Chronicle),
Orphelin de sa vraie mère (comme Sakura dans Card Captor) dont on ignore la véritable identité (comme Watanuki dans XXXHolic),
élevé par deux sœurs jumelles (si on commence à faire l’inventaire de tous les jumeaux chez Clamp on y est encore demain), toutes les deux amoureuses du même homme (Sierra et Préséa dans l’anime de Magic Knight Rayearth). Soulignons au passage que les deux mères sont aussi vaguement médiums. Comme tant d’autres persos chez Clamp.
Ses mères évoqueront d’ailleurs un autre thème cher à Clamp , « la destinée », en évoquant leur rencontre avec Akira et son père, et le côté « prédestiné » de celle-ci.
Akira mène une double vie (comme tous les héros clampesques) et présente une double personnalité (comme la moitié d’entre eux).
Naif, tendre, d’une droiture exemplaire et bon cuisinier le jour (Watanuki dans XXXHolic), il se révèle bien plus malin et se joue des forces de police la nuit (on peut ici remettre Sakura, écolière de jour et magicienne de nuit, qui dévaste le voisinage en combattant ses cartes, Subaru dans Tokyo Babylon, Kamui dans X, j’en passe et des meilleures…) .
Ambivalence aussi dans le fait qu’Akira est également détective en herbe dans une série cross over, ce qui le fait constamment mentir à ses amis (combien de persos de Clamp ont du « avouer la vérité » après moults retournements de situations ?)
Utako, elle, est un résumé de toutes les Sakura-Hikaru-Misaki qui lui succèderont : petite, mignonne, fort caractère , amoureuuuuuuuuuuuuuuuse et quand elle a une idée en tête, elle ne l’a pas ailleurs. Sa sœur, elle, préfigure Tomoyo de Card Captor tant par son apparence physique que par son caractère. Le caméscope et le fétichisme en moins.
Les aventures d’Akira, au procédé certes implacablement répétitif, s’apparentent toutefois à un voyage initiatique. Au moindre doute il revient chercher les paroles nébuleuses mais pleines de sagesse de son oncle. Comme beaucoup d’autres héros des Clamp après lui, Akira cherche un sens à sa vie et à ses actes , ce à quoi le brave oncle le remet sur la route du « mais c’est pour protéger les personnes qui te sont chères, voyons ! » (Sakura, Shaolan, Hikaru et toute la clique passeront par là eux aussi). Comme 99,9% des héros masculins de Clamp, Akira s’avère complètement largué concernant les filles, les sentiments, et les siens en particulier. Pas de problème, Tonton se permet de lui ouvrir les yeux sur ses sentiments pour Utako. (Il fait quoi déjà Yué dans Card Captor ?)
Notez au passage toute l’étrangeté du couple Akira/Utako, qui en résume à lui seul bien d’autres. A leur rencontre il a neuf ans et elle cinq. Tout se décide sur un coup de foudre après que Utako ait eu le cœur brisé par un professeur. Ils sont certainement le couple qui se sera dit le plus « Je t’aime » de toute l’histoire des séries Clamp. Pourtant, à l’âge adulte et mariés, ils gardent des lits jumeaux (re symbole) séparés, entretenant cette espèce de « virginité » récurrente , « ensembles sans consommer » , des couples mariés chez Clamp. C’est même héréditaire puisque les « mères » d’Akira bien qu’ « avec » leur mari commun et follement amoureuses de celui-ci, ne le voient jamais.
Au cours de ses péripéties, Akira doit aussi se révéler à la fois digne de succéder à son père en tant que voleur aux cent visages et digne de mériter l’amour d’Utako. Le passage de l’enfance à l’âge adulte dans toute sa splendeur. Ne cherchez pas les autres héros de Clamp sont tous passés par là.
Enfin, détail anecdotique au premier abord mais qui finalement s’avérera d’importance par la suite, c’est dans « Le voleur » qu’apparaît pour la toute première fois le personnage de Mokona, non pas sous sa forme actuelle s’apparentant à un lapin blanc, mais sous celle d’un petit éléphant.
En conclusion, toutes les réponses à toutes les interrogations que vous vous posez en lisant un Clamp se trouvent dans le Voleur aux cent visages. C’est le résumé de tout, presque un guide explicatif sur le sujet. Si vous avez compris comment fonctionne ce manga de 1991 vous avez tout compris à tout ce qu’elles ont produit ensuite. C’est le code qui ouvre le coffre, si vous le décryptez même les retournements de situation les plus tordus de Tsubasa Reservoir Chronicle vous seront évidents, parce qu’en fait, c’était déjà écrit il y a 20 ans.
Sous-estimer le voleur en s’en tenant à la première lecture sans voir entre les lignes est une erreur totale.
D’ailleurs, en réalité , il y a deux clés pour décrypter l’univers de Clamp. Mais comme je suis sadique, je vais vous laisser chercher la seconde. :p
De Koiwai [13078 Pts], le 03 Mars 2015 à 23h02
Mais est-ce que le fait que ce soit pour les enfants justifie qu'on se fiche royalement d'eux avec un scénario incohérent voire inexistant ? Je ne pense pas. Ce n'est pas parce qu'une histoire est destinée aux gosses qu'on peut se permettre autant de relâchement, bien au contraire. C'est précisément parce que sur ce coup-là les Clamp se fichent de leur public enfantin que mes notes ont été si basses.
De Feliciti [648 Pts], le 28 Février 2015 à 15h51
Je remonte la note parce que c'est méchant (ouah)
C'est pour enfants, c'est pas pour réfléchir ou autre ...
De Steph121 [1069 Pts], le 05 Mars 2013 à 08h50
Fin baclé, les auteures ont créé une histoire bancale qu'elles n'ont même pas cherché à expliqué.Niais et sans saveur.