Avis sur Jojo's bizarre adventure - Saison 7 - Steel Ball Run Vol.22

L’auteur s’offre un gros délire sur le concept de rotation pendant près d’une trentaine de pages, relevé par des planches intégralement folles.

Puis, Araki pousse davantage loin l’utilisation de la notion d’espace-temps : après l’arrêt de celui-ci (partie 3), puis l’articulation avec la gravité (partie 6), ici – dans cette partie 7 – il aborde d’une certaine manière la distorsion de l’espace-temps en s’accordant la liberté de la diversité des dimensions parallèles et la poésie de la rotation.

Bref, c’est carrément swag. 

Il aura fallu attendre la fin de Steel Ball Run pour retrouver toute l’intensité, l’agréable fatigue et le charme bizarre des affrontements de Battle Tendency.

Le chara-design du nouveau Stand de Johnny est à mon sens un des plus audacieux de toute la saga ; agréablement surpris : ce qui témoignera encore de ce que l’auteur porte sur le monde un regard artistique relativement unique.

A la fin du présent tome, il est recouru à un procédé littéraire rarement usité mais très bien exploité par l’auteur : la narration est ralenti, les évènements ont eu lieu, place à une discussion volontairement à rallonge – en tête-à-tête – entre un des héros et le vilain garçon, afin de plonger le lecteur dans le doute et l’incertitude les plus totales.  

Une séquence qui ne revêt pas le caractère épique et crépusculaire de l'escarmouche qui opposa Valentine à Jayro, mais pplutôt réussie, notamment à raison d’un début d’escarmouche assez effrayant avec une Johnny désabusé et en larmes.

S’il n’atteindra pas le degré de désinvolture du précédent tome, ce dernier n’en demeurera pas moins puissant en son genre. Il est refermé l’ouvrage épris du sentiment selon lequel le meilleur de Steel Ball Run est désormais derrière nous.

Je trouve qu'Araki s'étire un peu trop dans la dernière ligne droite de cet incroyable affrontement contre Valentine, à partir du moment où le président commence à vaciller. Néanmoins, sa force graphique est intacte et reste épatante à plus d'une reprise, et l'exploitation des pouvoirs de Valentine et Johnny s'avère poussée tellement loin, exploite tellement les spécificités des dits pouvoirs pour mieux les entrechoquer, que je pense sincèrement qu'on a là l'un des plus brillants duels de toute la saga Jojo. Et puis ce long combat a au moins une autre qualité : croquer en Valentine un antagoniste très tenace, tellement tenace qu'on se demande forcément pourquoi il jette autant de volonté dans la bataille et dans son désir d'acquérir le cadavre. La dernière partie du tome arrive alors à point nommé pour offrir un éclairage plus complexe sur ce personnage, tout en offrant un brillant climax puisque Johnny se retrouve face à un choix, un dilemme aussi cornélien que capital... La dernière ligne droite de SBR promet d'être vraiment époustouflante !