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Le test du jeu video:

Publié le Lundi, 06 Juillet 2020

En 2019, Capcom surprenait l'assemblée avec son très attendu remake de Resident Evil 2. Loin d'être un copié/collé du soft d'origine à l'enrobage luxueux, la nouvelle version se payait le luxe d'une superbe mise aux goûts du jour, tout en réinterprétant l'ambiance horrifique d'époque, respectant au passage la trame originale.


Les épisodes deux et trois de la licence étant particulièrement liés (notamment parce qu'ils se déroulent tous deux dans la ville de Racoon, durant un laps de temps quasi similaire et partagent certains environnements), on pouvait s'attendre à une telle formule pour le troisième épisode. Ça ne tarda pas, le remake de Resident Evil 3 ayant été annoncé le 10 décembre 2019, soit relativement rapidement, de quoi planter certaines craintes.


Alors que le troisième épisode originel est paru au Japon en septembre 1999 sur Psone, le remake pointe le bout de son nez le 3 avril 2020, en pleine période particulière de confinement. Un excellent timing pour s'occuper et rester chez soi, et un malheureux hasard du calendrier puisque le joueur se trouve plongé dans une ville ravagée par un virus...


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A l'aube de RE2 : RE3


Si dans Resident Evil 2 nous découvrions le sort subit par Racoon City via les regards croisés de Leon Scott Kennedy et Claire Redfield, le remake du troisième épisode suit l'intrigue d'origine en nous ramenant quelques heures en arrière, alors que la contamination s'étendait sur toute la ville. Survivante des terribles événements du manoir Spencer dépeints dans Resident Evil premier du nom, Jill Valentine connait le vrai visage de la société pharmaceutique Umbrella, et prévoit de quitter la ville de manière imminente. Mais tandis que le virus échappe au contrôle de la firme et ravage la cité, Jill est chassée de chez elle par une titanesque entité : Un colosse surpuissant la traque, forçant la jeune femme à se confronter à l’épidémie qui zombifie la ville. Elle croise rapidement la route de Carlos Oliveira, membre de l'UBCS, les forces de sécurité d'Umbrella. Ce dernier va offrir à Jill un moyen de quitter Racoon, mais c'est sans compter les dangers qui se mettront sur leurs routes respectives...



Dans la droite lignée du remake précédents


Capcom a bien compris que le remake de Resident Evil 2 a largement séduit le public, aussi sa nouvelle vision du troisième épisode (développée conjointement avec la société M-Two Inc) correspond à la lettre à l'opus précédent. La vue à la troisième personne reste de mise, et il n'est toujours plus question de refroidir des zombies aussi simplement que dans les épisodes 4, 5 et 6 (qui ne proposaient que peu ou pas de zombies, par ailleurs). L'exploration de zones précises est au cœur de l'aventure, tandis que le bestiaire constitue toujours une grande menace pour le joueur. Difficile de bouder le jeu à ce sujet : RE3 Remake est le successeur du jeu précédent sur ce point, et les zombies comme les autres créatures issues du bioterrorisme restent des menaces qu'on craindra, et qui nous feront même bondir sur notre siège par moment.


Pourtant, il faut admettre que cette nouvelle vision du troisième volet se démarque un poil du précédent par sa dimension action plus appuyée. L'atmosphère est lugubre et les zombies toujours aussi effrayants, certes, mais l'abondance des ennemis va de paire avec la quantité de munitions et la puissance de celle-ci. A juste titre, puisque l'épisode 3 d'origine était un peu dans cette veine. Néanmoins, le compromis entre l'action et l'horreur est parfaitement entretenu, et être armé jusqu'aux dents ne nous empêchera jamais de redouter certains adversaires aussi crispants que coriaces, voire fourbes.


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Plus de linéarité et moins d'énigmes


Non pas que le remake du deuxième épisode proposait une ribambelle d'énigmes, mais il savait faire appelle à notre jugeote à certains petits moments, et à nous inciter à parcourir en long et en large les zones pour dénicher tout un tas d'objets clés nécessaires dans notre progression. Le remake du troisième épisode est moins généreux à ce sujet : Ces même objets se dégotes assez facilement, tandis que le déroulement délimite plus strictement les espaces visitables. Si RE2 remake proposait de revisiter pendant une bonne période tous les environnements de l'aventure, mieux vaut être sûr en temps et en heure d'avoir visité à fond les zones qui nous entourent, au risque de ne pas pouvoir y revenir plus tard. C'est un parti-pris qui pourra en déranger certains, l'opus précédent ayant la force de cacher quelques petits secrets à dénicher jusqu'à la toute fin du soft.



Le respect de l'original : Constat décevant ?


Le remake de Resident Evil 3 a fait parler de lui, en mal, par sa manière de bouder certains aspects du soft d'origine. Effectivement, les joueurs de la première heure regretteront certaines péripéties purement absentes de cette nouvelle version, ou alors explorées de manière différente. Frustrant pour les fans du jeu d'origine, tandis que les nouveaux venus n'y verront que du feu, mais apprécieront certainement les parallèles faits avec le remake du deuxième épisode. Un bon moyen de boucler la boucle tout en rappelant l'aventure que beaucoup ont expérimenté il y a un peu plus d'un an.


L'autre déception vient peut-être de l'enjeu phare d'origine : Le Nemesis. Cette arme biologique titanesque, conçue pour traquer le STARS, faisait fantasmer si on imaginait une exécution proche du Tyrant (ou Mister X pour les intimes) du remake du deuxième volet. Finalement, le Nemesis est un peu un pétard mouillé et un moyen pour Capcom de nous dire qu'ils ne compte pas toujours respecter à la lettre les attentes. Nemesis devient surtout un moyen de précipiter la progression de quelques longs couloirs linéaires et de proposer un boss récurrent (mais néanmoins réussi dans le design comme les phases de gameplay jamais trop dirigistes), sans jamais nous effrayer comme le Tyrant en imperméable l'a fait dans l'épisode précédent. Dommage, même si la bestiole garde quelques petites qualités.



Jeu plus court, mais jeu rejouable


Enfin, le dernier point polémique de Resident Evil 3 Remake vient de sa courte durée. L'aventure est en effet assez succincte, si bien que ceux qui prennent leur temps ne mettront pas plus de 6-7 heures à boucler le tout. De quoi grincer des dents... Même si Capcom tente de pallier à ce défaut en prolongeant la durée de vie via une invitation à refaire le jeu à foison.


Car quelques bonus permettent en effet de refaire l'aventure sous un angle un poil différent, tout en incluant des défis qui forceront plusieurs partis. Là où platiner un jeu est une pratique initialement réservée aux intéressés, l'éditeur en fait une mécanique cruciale pour ceux qui voudraient ne pas ranger leur jeu dans le placard après moins de dix heures. Il faut néanmoins reconnaître que la formule manque d'ambition : Le remake du deuxième épisode proposait pas moins de quatre campagnes pour les routes des deux héros ainsi que quelques modes de jeu annexes, tandis que la nouvelle vision du troisième opus ne possède d'une seule aventure, celle de Claire, même si Carlos sera jouable à quelques reprises. Ne comptez donc que sur votre envie de refaire le même périple en boucle, et dans des conditions différentes, pour étendre la durée de vie.



Jeu efficace, mais bilan zombifiant


Ceux qui décrivent Resident Evil 3 Remake comme un DLC de luxe du deuxième épisode n'ont pas forcément tort. Malgré toutes ses qualités, le jeu est court, et Capcom n'invite pas forcément à le refaire de la bonne façon. Reste que l'aventure est prenante et rythmée, la difficulté bien dosée et l'ambiance très efficace. Le jeu reste très bon et bien beau malgré quelques lacunes techniques présentes surtout en fin de partie (mais qui pourraient être corrigées via des mises à jour). Reste qu'il est particulièrement court, ce qui frustrera surtout celles et ceux qui paieront le plein tarif pour mettre la main dessus. Soyez prévenu(e)s : Si vous ne voulez faire qu'une fois l'aventure pour la découverte, mieux vaut guetter une promotion ou une version d'occasion.


Chroniqueur: Takato


Note de la rédaction
Note des lecteurs