Jeu Video - Actualité manga

Le test du jeu video:

Publié le Mercredi, 27 Novembre 2013

Il faut l'admettre, notre génération actuelle de console a fait naître un genre de plus en populaire : le jeu en dématérialisé. Celui-ci a permis à de nombreux développeurs, populaires ou non, de sortir des titres marquants les esprits. Et pour cela, il ne faut pas forcément faire un soft aux graphismes dignes du cinéma : juste une petite touche d'originalité, une petite étincelle qui rend le jeu unique et le tour est joué. Et c'est comme cela que l'on a pu accueillir sur PS3 par exemple Tokyo Jungle, Journey, Flower ou encore Sine Mora...
Et pour le dit-test, nous parlerons de Rain, titre réalisé par Sony et destiné au PSN, avec une légère inspiration d'Ico...

Rain, ça veut dire "pluie" en anglais, et pour ça le jeu porte bien son nom : le titre nous emmène dans un univers où la pluie ne cesse jamais. Rain nous propose de suivre un petit garçon qui, d'un moment à l'autre se retrouve invisible : cela ne l'enchante guère car depuis cet étrange phénomène le jour ne se lève plus, la pluie tombe sans fin et d'étranges créatures sont à sa poursuite, sans aucune personne aux alentours pour le protéger. Condamné à fuir sans relâche jusqu'à sortir de cette périlleuse situation, il rencontrera en chemin une jeune fille dans la même situation que lui. Malheureusement, étant tous les deux invisibles et en proie à ces viles créatures, il sera difficile pour eux de parcourir le chemin ensemble...

Comme vous l'aurez compris, Sony aura fait un pari étrange avec ce titre : nous proposer un personnage invisible. Si A Shadow's Tale nous proposait de jouer l'ombre du héros, ici c'est bel et bien un personnage sans texture que nous jouons. Mais attention : bien que notre jeune garçon n'est plus un corps emplie de textures, sa silhouette apparaît une fois sous la pluie. Et c'est ici que l'intérêt du jeu réside : la pluie est votre plus grand ennemi, puisque celle-ci vous dévoile sous les yeux de vos ennemis qui vous cherchent sans relâche.
Tout le concept du jeu est donc basé sur la pluie et ses effets : notre héros apparaît une fois placé sous la pluie, ce qui facilite certes sa position pour le joueur mais vos ennemis vous verront du coup clairement. Il faudra ainsi passer par des séquences d'infiltration, car le simple contact avec l'ennemi vous assure une mort directe. Et c'est là que la chose se complique : l'ennemi vous attend parfois en plein milieu de l'unique passage qui vous permet de progresser dans votre avancée, le seul moyen de le déplacer sera donc de l'attirer, et pour cela il existe plusieurs moyens; par exemple si vous marchez dans une grosse flaque d'eau, cela fait du bruit qui captera l'attention des monstres, on peut très bien aussi sortir de notre cachette pour que ceux-ci nous poursuivent jusqu'à ce que l'on se cache dans un lieu abrité de la pluie. Dans certains cas vous devrez porter une poupée (seule celle-ci sera visible du coup) attirant les monstres et la placer plus loin pour pouvoir vous frayer un chemin. Bref, tout moyen est bon à prendre pour pouvoir avancer dans cette ville plongée dans le pénombre.
Mais attention, car d'autres éléments seront là pour vous gêner telle la boue, car une fois que vous aurez marcher dedans vos pieds seront sales et vous deviendrez du coup visible, et ce jusqu'à vous nettoyer dans une bonne flaque d'eau.




Enfin, sachez qu'il existe plusieurs sortes de créatures à vos trousses. En premier lieu nous trouvons les espèces de créatures à 4 pattes qui vous traquent tels des chiens, ceux-ci sont certainement les monstres les plus récurrents dans le jeu, ensuite vous croiserez des bêtes géantes inoffensives qui vous serviront d'abri sous leur corps, mais attention à leur déplacement ! S'en suit avec des genres de tricératops qui vous fonceront dessus, de là à casser le décor pour vous écraser; il existe aussi des petits parasites qui voudront autant dévorer votre héros que vos ennemis : à vous de vous en servir dans des situations adéquates pour qu'ils tuent vos traqueurs !
Mais le pire reste à venir : en effet, durant tout le jeu et à de nombreux passages, un monstre unique et très agressif surnommé le Diable vous poursuivra jusqu'à vous capturer, et le mot d'ordre une fois que vous le croisez est de courir ! Doté d'un bras plus proche du pilon qu'autre chose, et d'un autre dont la main vous cherche en pointant un très long doigt, autant dire que le stress monte une fois qu'il s'approche de vous. A partir d'un certain stade du jeu, vous serez accompagné de la fille, et il arrivera souvent que vous devrez coupler vos actions de manière à ralentir votre pire cauchemar : l'un aidera à faire grimper l'autre sur une passerelle pour qu'il aille faire tomber une roche qui gênera le Diable le temps de s'échapper, etc... Le son est d'ailleurs un élément important dans le jeu, car il arrivera aussi que vos ennemis soient invisibles s'ils ne se retrouvent pas sous la pluie, et si les traces de pas ne vous suffisent pas le son sera votre meilleur ami. Même histoire quand vous devrez jouer d'un instrument trouvé sur votre chemin afin d'attirer l'ennemi pour vous sauver.
Certains passages seront aussi sans issue et il faudra habilement interagir avec le décor pour survivre, on pense notamment au moment où vous devrez vous cacher dans un casier pour que le Diable ne vous attrape pas.

Avec un gameplay très simpliste, le jeu mise grandement sur sa narration et son aspect poétique bien sûr. Ce qui peut être vu comme un défaut ou une qualité, on démarre le jeu sans trop savoir ce qu'il se passe, et le scénario se résume à des phrases qui s'affichent sur les alentours durant votre progression (personnellement j'ai trouvé cet effet de style vraiment stylé !); le gros point noir vient du fait que pour comprendre exactement tout le scénario du jeu, il faudra refaire le titre du début une fois fini pour trouver des "souvenirs" désormais éparpillés ici et là dans votre aventure, et nous inciter à refaire le jeu de la même manière qui soit pour comprendre un scénario que l'on aurait souhaité avoir interprété durant notre première partie, c'est pas cool.
Outre ce fait, la mise en scène vaut bien évidemment son pesant de cacahuètes. Avec sa pluie continuelle, sa mélodie venant bercer l'aventure sous un ton dramatique et ses petits bruits très loin d'être anodins, autant dire que l'on se retrouve sous le charme, surtout que la ville est très agréable à regarder, et on remarquera d'ailleurs que l'action se passe dans une ville italienne grâce aux tags sur les murs. Mais malheureusement, il est clair que le titre se veut encore bien loin d'un Ico pour ne citer que lui, et même s'il le ressemble, il ne l'égale pas.




En effet, Rain a beau charmer et offrir une aventure marquante avec de bonnes idées, le tout n'est pas assez développé auquel point on se sent un peu frustré à la fin, et c'est dommage car le potentiel était grand ! Il faut savoir que le jeu se finit facilement en moins de 4h, ce qui est assez peu c'est vrai (mais rappelons quand même que nous avons affaire à un jeu dématérialisé), et alors que l'on trouve plusieurs éléments intéressants comme les monstres sous lesquels il faut se cacher, on ne voit ces genres de séquences qu'une seule fois et c'est dommage car la difficulté du coup est quasi-inexistante et le challenge n'est pas bien grand. Les énigmes sont d'ailleurs plutôt simples et le panel d'action lui plutôt faible, car à part pousser quelques caisses par-ci par-là et actionner 2/3 machines, on ne fait pas bien grand chose...

Mais voilà, c'est là que l'avis est en demie-teinte, car c'est aussi ça qui fait toute la poésie du jeu, et quand on joue à Rain c'est sûr qu'il ne faut pas s'attendre à du God Of War... Le problème de Rain vient donc sans doute du fait que l'on en attendait trop, et que ses bonnes idées ne sont pas assez poussées pour nous convaincre pleinement.
Bref, Rain est un titre enchanteur, qui plaira forcément à la majorité des joueurs en quête de jeux sortants des sentiers battus, et qui a un potentiel énorme servi par des idées intéressantes. Manque de pot, alors que l'on s'attend à un genre d'Ico, le soft a également plusieurs défauts dont celui de nous obliger à refaire le jeu pour tout comprendre, une durée de vie très courte et des idées pas assez exploitées.




Graphismes :
Sans aucun doute un des plus gros point forts du titre : le jeu est très beau, l'animation est bonne et tous ces effets de pluie ne sont qu'impressionnants, chapeau bas.

Durée de vie :
Moins de 4h pour finir le titre sans trop se presser, c'est assez peu il faut bien l'admettre. De plus, le fait que les développeurs misent sur la carte de la rejouabilité pour nous faire comprendre exactement les ficelles du scénario de leur titre, c'est plutôt dommage.

Jouabilité :
Simple et efficace, Rain est un titre qui se prend très facilement en main, même lorsque l'on est invisible. Dommage que la difficulté soit quasi-inexistante et surtout pas progressive...

Bande-son :
Un bon point là par contre, accentuant l'aspect mélancolique du titre. Ceux-ci collent merveilleusement bien à l'ambiance, sans oublier les bruitages qui donnent une certaine valeur au jeu.

Scénario :
On part d'un truc simple pour un résultat simple. Comme dit précédemment, on est contraint à refaire le jeu si on veut comprendre toute l'histoire. Mais si vous vous foutez de tout savoir, une seule partie vous suffira amplement, avec un scénario plus minime forcément.

En résumé :
Si vous attendez de Rain le nouvel Ico, vous serez forcément déçu. Après, Rain n'a jamais été annoncé comme tel, mais plutôt comme un petit titre plaisant, avec une idée principale plutôt intéressante, autant sur l'aspect graphique, scénaristique que sur le gameplay. Si tout aurait pu être plus poussé, le tout reste quand même marquant et nous offre quelques petites heures de jeu mémorables, pour un titre tout de même beau sur tous les points.

Kiraa7

Note de la rédaction