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Pokémon Epée - Extension 1: L'île solitaire de l'Armure

Le test du jeu video:

Publié le Dimanche, 21 Juin 2020

Le 15 novembre dernier sortaient les premiers jeux affiliés à la 8e génération des monstres de poche : Pokémon Épée et Pokémon Bouclier. Un cap était franchi au sein de la licence, puisque les épisodes principaux quittaient les simples consoles portables pour atteindre l'hybride de Nintendo, la Switch. Néanmoins, l'accueil fut plutôt mitigé. Les premiers mécontentements se firent entendre dès les premières images du jeu (ce qui reste une habitude dans Pokémon, licence où la critique est poussée plus facilement qu'ailleurs), tandis que le résultat final n'a pas forcément rassuré tout le monde. Bien qu'agréables à jouer, Épée et Bouclier affichent un cruel retard technique, privaient l'aventure de centaines de créatures, et n'a pas apporté suffisamment de nouveauté pour satisfaire la majeur partie des dresseurs.


Depuis, l'avenir des jeux demeurait incertain. Game Freak et Nintendo, à leur habitude, allaient-il sortir une version complémentaire ? La démarche d'Ultra Soleil et Ultra Lune, en 2017, fut timidement accueilli, les joueurs ayant dû payer plein pot pour des versions n'affichant que peu de changements. Mais les deux firmes ont cette fois opté pour un compromis : Surfant sur une tendance moderne, les enrichissements de la 8e génération se feraient par des DLC, deux ayant été annoncés pour une sortie espacée de quelques mois. Le premier d'entre eux, l'île solitaire de l'armure, est sorti ce 17 juin 2020. Au programme, une nouvelle zone à explorer, davantage de Pokémon dans le Pokédex, et un petit nouveau dans la longue liste des monstres de poche.


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Bienvenue à Isolarmure !


Une fois le DLC acheté et le jeu repris, vous voilà en possession d'un billet permettant l'accès à Isolarmure, une île située au Nord-Est de Galar. Région peu fréquentée, elle brille néanmoins par son réputé dojo, dirigé par le vieux mais sympathique maître Mustar. Tandis que le joueur s’apprête à se rendre dans cette zone inédite, il fait la connaissance de Sophora, une demoiselle pétillante à première vue, mais cachant un caractère particulièrement détestable. A noter que le rival change d'une version à l'autre, le nouveau personnage de la version Bouclier se nommant Saturnin et étant spécialiste des pokémon psy, là où Sophora se dédie aux créatures de type poison.


Le programme est donc alléchant, d'autant plus que Game Freak n'a pas fait les choses à moitié en terme de superficie. Isolarmure est une île grande, très grande même, dépassant largement la superficie des terres sauvages et proposant plusieurs types d'environnements à découvrir. Le bestiaire de la micro région est aussi largement renouvelé, permettant au jeu de proposer davantage de pokémon et ainsi tenter de racheter la confiance de nombreux joueurs. On notera une certaine variété dans les créatures incluses, même si il semble y avoir une certaine domination de la première génération (encore elle).


Si certains pouvaient regretter le dirigisme des opus précédents, Isolarmure permet une exploration assez libre. Certes, les défis sont à accomplir dans un ordre précis (ou presque), mais rien n'empêche le joueur de librement arpenter l'île pour dénicher toutes les créatures disponibles, plutôt que de faire l'histoire principale dans un premier temps.



Nouvelle aventure... et nouveau compagnon


Admettons-le immédiatement : Le scénario proposé par ce premier pass n'est pas le plus frétillant que la licence nous est proposée. Le nouvel arc narratif d’Épée et Bouclier vous impose de suivre l'entraînement au sein d'un dojo réputé, auprès du vieux maître qu'est Mustar. Ce périple prend la forme de petites missions à accomplir, ce qui vous fera obligatoirement visiter une bonne partie de l'île. Malgré ça, le nouveau scénario se révèle peu palpitant et relativement simple, d'autant plus que Sophora s'impose comme une rivale très insupportable, à l'opposé total de Nabil, Travis et Rosemary, qui devenaient au minimum appréciables à un moment donné, s'ils ne l'étaient pas dès le départ. De la cueillette de champion jusqu'à la chasse aux Ramolosse voleurs, en passant pas une quête de miel, l'épopée n'est pas franchement palpitante.


Heureusement, quelques segments de l'aventure satisferont davantage les joueurs, notamment le focus sur Wushours, nouveau pokémon légendaire qui nous sera confié au fil de l'aventure. Véritable compagnon attachant, il est un enjeu du DLC puisque son entraînement est obligatoire. A côté de ça, plusieurs combattants imposeront davantage de challenge, donnant l'occasion de réfléchir un peu plus sa stratégie, mais rien d'irréalisable non plus. On pourra même trouver une limite à l'introduction de Wushours : Forcer son entraînement sonne comme un sacré artifice de rallonge de la durée de vie, aussi les joueurs préfèreront largement gaver l'ourson de bonbons à expérience plutôt que de passer des heures sur du leveling.



Une île où il y a de quoi faire ?


Mais en dehors de tout scénario, on peut se satisfaire de ce que propose Isolarmure. Nous l'avons dit, la zone est plutôt vaste, et les explorateurs prendront sans doute un certain plaisir à arpenter l'île. Pas mal de pokémon, inédits dans ces versions jusqu'à présent, nous y attendent, aussi il est appréciable que le dresseur soit poussé à compléter davantage son encyclopédie.


Mis à part ça... Il faut reconnaître qu'il n'y a pas grand chose de croustillant dans la région. Les environnements sont purement naturels et n'offrent pas de ville à arpenter, aussi la capture demeure l'activité principale en dehors de la complétion du nouvel arc narratif. Les quêtes annexes sont plutôt maigres, mais vous permettront de partir à la chasse aux Taupiqueur d'Alola (à la manière des Korugu dans The Legend of Zelda : Breath of the Wild) et de développer le dojo via des donations de watts. Chacun y trouvera (ou non) un certain plaisir, mais cette limite amène un certain vide dans la zone. Notons que celle-ci fait aussi office d'endroit idéal pour s'entraîner et farmer les items. Mais en dehors de ça, pas sûr que les joueurs souhaiteront s'y rendre de nouveau. Et en parlant de farm, soulignons que Zeraora est, pour l'heure, disponible en raid Dynamax, Nintendo et Game Freak ayant imposé un quota d'un million de victoires mondiales, pour que la créatures soit rendue disponible dans sa version shiny, via le Pokémon Home.



Première tentative... en demi-teinte


Ne boudons pas notre plaisir : Profiter d'une petite aventure inédite dans les versions Épée et Bouclier est assez satisfaisant, les amoureux de la licence ayant apprécié les dernières versions en date ayant de quoi passer quelques bonnes petites heures supplémentaires. Mais par une durée de vie courte et parfois artificiellement rallongée et une Isolarmure parfois vide malgré une volonté de renouveler ses environnements, peut-être que ce premier DLC n'est pas aussi fourni qu'on l'aurait espéré. A ceci s'ajoute la lacune technique, déjà présente dans la version d'origine, mais qui se remarque peut-être plus du fait des grandes étendues de la zone, souvent vides de détails. Environnements qui manquent d'aboutissements, textures en retard de dix ans... Ceux qui cherchent la beauté avant le gameplay ne seront pas enchantés. Côté technique, on peut toutefois contrebalancer avec l'aspect sonore : Les nouvelles compositions musicales sont globalement efficaces et soulèvent l'exploration agréable de la région, et les quelques affrontements intenses qu'il peut y avoir.


Le DLC est donc à réserver à celles et ceux qui aiment toujours Pokémon d'un fort amour, et que les défauts actuels de la licence ne dérangent pas. Le contrat accepter, alors l'aventure d'Isolarmure demeure agréable, et pique une nouvelle fois notre goût de la collectionnite en plus d'apporter quelques petits moments sympathiques au court de l'aventure. Mais on ne peut cacher qu'on espère un prochain pass plus fourni, aussi on en attendra beaucoup de l'épopée aux terres enneigée de la Couronne, prévue pour l'automne à venir.


Chroniqueur: Takato


Note de la rédaction