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Le test du jeu video:

Publié le Lundi, 30 Juin 2014

La saga Assassin's Creed a ses fans. J'en suis. Je les ai tous terminés, à part le quatrième joué chez un ami. Assassin’s Creed m'évoque la nostalgie de mon premier jeu next-gen (depuis devenu old-gen, ou current-gen selon les observateurs... vous suivez ?). Assassin’s Creed II fut un gros coup de cœur. L’évocation des deux volets non numérotés provoquent toujours un léger grincement de dents... Et ce troisième volet alors ? Autant vous le dire franchement : j'espérais prendre un plaisir au moins équivalent à celui procuré par Assassin's creed II. La déception n'en fut que plus grande.

Mais d'abord le contexte. Fin 2012, je joue à Assassin's creed III plus d'un mois après sa sortie. Je n'ai pas lu les tests à son sujet. Et de toute façon, ne rien voir ou lire sur un jeu m'avait plutôt réussi jusque-là, notamment avec le tant décrié et pourtant si génial Uncharted 3. Alors quand j'enfourne la galette dans ma PS3 (puisqu'entre temps, j'avais revendu ma 360 pour revenir sous le giron de Sony), la première surprise désagréable est d'avoir à attendre plus de 20 minutes pour télécharger un patch géant (le jeu n'est sorti qu'un mois avant, je le répète...) et pour installer des données sur le disque dur. Soit. Il faut savoir s’habituer. Mais là où j'ai eu un mauvais pressentiment, c'est en lançant ma première partie. J'ai l'habitude de ne pas foncer, j'aime prendre mon temps. Alors quand, lors des premières minutes, l'on me met aux commandes de ce cher Desmond, à l'entrée d'une caverne où il faut rentrer, moi, je préfère me balader à l'extérieur. Aïe, mauvaise idée. Des murs invisibles. Partout. Pourquoi rendre la séquence jouable dans ce cas ? Mais le pire... je décide de jouer les testeurs... et de faire passer Desmond entre ses deux compagnons... Vont-ils bouger ? Pensez-vous. Ils restent statiques comme des statues. Hop, gros bug de collision, le corps de Desmond passe à travers leurs bras. C'est pas propre tout ça...surtout quand on voit que tous les Assassin’s Creed depuis 2007 se font remarquer grâce à leurs animations permettant de se faufiler dans le foule.
La suite ne sera que cela : tantôt impressionné, tantôt dégoûté, je naviguais entre deux eaux. Assassin's creed III est certainement le volet de la série le plus paradoxal : pour chaque surprise de taille ou coup de cœur (et il y en a), un point décevant arrive juste après. Oubliez les défauts récurrents plus ou moins importants des précédents volets, qui étaient certes déplorables mais restaient juste « gênants ». Non, avec ce troisième volet, ils deviennent plus que gênants : ils viennent carrément ternir l'expérience. Mais nous y reviendrons.




Place d’abord à l’histoire.
S’accommodant d’un fort accent série B, le « scénario du présent », comprendre les phases de jeu avec Desmond, est en passe d’arriver à son terme. Desmond en a fait du chemin : il doit désormais sauver l’Humanité, en se rendant dans un temple caché créé par la première civilisation découverte dans Assassin’s Creed II, afin d’éviter une éruption solaire. Pour empêcher le cataclysme, il a besoin de nouveaux artefacts… et d’infos sur ceux-ci. Il n’a donc d’autres choix que de repartir dans l’Animus, qui l’enverra tout droit au XVIII°s…d’abord en Angleterre aux commandes d’un explorateur, puis dans le Nouveau Monde, les Etats-Unis d’Amérique, aux commandes d’un jeune Amérindien. Première surprise : Assassin’s Creed III soigne son prologue et veut surprendre niveau scénario, sans doute pour effacer la déception de Revelations. Les premières heures sonnent donc comme une friandise : sans trop vous spoiler, vous commencerez donc par contrôler le personnage qui s’avèrera devenir votre pire ennemi par la suite, puis le personnage dit principal à différentes époques de sa vie. Les premières heures vous amèneront dans un opéra londonien, puis dans une traversée mouvementée à bord d’un navire, puis vous débarquerez dans les ruelles d’une Boston de fin XVIII°s hyper-réaliste, où le chantier naval bat son plein, où les cochons et les chiens se promènent dans les rues, où la peste fait des ravages, où les colons se permettent tout…Après ces quelques heures, direction la forêt, dans un village indien, pour contrôler un petit homme, Ratohnhaketon…ou plus simplement, Connor. Soulignons les transitions très habiles, et la volonté des scénaristes de prendre leur temps, de poser les choses : ce prologue est, du point de vue de la narration, une franche réussite. Et ce n’est que lorsque le jeune Amérindien sera confronté au drame que l’aventure débutera réellement. Il faut tout de même attendre la cinquième séquence sur 12 disponibles pour devenir l’Assassin attendu. Bref, pari totalement réussi pour Ubisoft qui a souhaité gérer le rythme de cette aventure à la manière d’un grand film. Notons que le rapprochement avec le cinéma prend tout son sens lorsqu’on voit les partis-pris scénaristiques. Les Pères Fondateurs des Etats-Unis sont décrits sans concession…à se demander d’ailleurs parfois si la vérité historique est respectée et s’il n’aurait pas été opportun d’être plus modéré. Si les personnalités des deux héros, Haytham et Connor, ne sont pas manichéennes, les enjeux le sont beaucoup plus. Les Pères fondateurs, esclavagistes et suprématistes, font ainsi face aux tribus indiennes victimes d’un génocide qui ne dit pas son nom. Le regard européen sur la colonisation du Nouveau Monde ira dans le sens du scénario, pas sûr que celui américain ait été satisfait… Mais les Indiens finiront par prendre moins de place au fur et à mesure de l’aventure, puisque l’accent sera mis sur la célèbre Guerre d'Indépendance, d'autres événements majeurs de la naissance des Etats-Unis (Tea Party...), le tout sur plusieurs décennies (oui, oui...), et sur le conflit fictif entre Templiers et Assassins. De nombreux moments-forts attendent Connor, et notons la particularité d’avoir une histoire pour le personnage du passé qui s’achève avec un sentiment de complétude : comprendre qu’il aurait été difficile de rejouer l’Amérindien, là où les histoires d’Altaïr et d’Ezio s’étaient toujours conclues sur une fausse fin. S’agissant de Desmond, le héros du présent, il faudra, comme d’habitude, attendre la dernière demi-heure pour que le scénario s’emballe, et le cliffhanger final est plus insoutenable que jamais (sachant en plus qu’Assassin’s Creed IV a zappé Desmond en choisissant une autre manière d’aborder le présent). Qui plus est, ce troisième épisode se recentre un peu plus sur Desmond. Alors que les phases de jeu en sa compagnie étaient totalement ratées dans Revelations, on se retrouve ici avec au moins cinq longues séquences de plates-formes ou d’infiltration dans des villes contemporaines. Pas très logique d’un point de vue scénaristique (quitter sa grotte pour rejoindre des métropoles en camionnette semble être facile et peu chronophage), pas très passionnant, mais on a enfin l’impression de jouer Desmond comme n’importe quel héros du passé, celui-ci n’est plus un simple prétexte. Bref, niveau narratif, niveau scénario, niveau personnages, le jeu a de l’allure. Ubisoft a même intégré un prologue dans le prologue, du type « précédemment dans Assassin's Creed », pour que ceux qui n'ont pas joué à tous les épisodes puissent suivre.

Qu’en est-il de l’ambiance et des décors, avec un moteur de jeu qu’on nous promettait largement amélioré ? Si le fossé n’est pas aussi important que prévu entre Revelations et ce troisième épisode, l’ensemble est incontestablement plus fin et plus riche, et, surtout, le terrain de jeu est véritablement immense. C’est la Frontière, composée de chemins, forêts luxuriantes, camps isolés, montagnes, ruisseaux, grands lacs, et petits villages qui surprend le plus. Là où depuis Assassin’s Creed premier du nom, on avait pris l’habitude de voir les zones secondaires en retrait graphiquement, la Frontière est ici une zone principale au même titre que les deux grandes villes du jeu. La sensation de liberté est décuplée tant ce terrain naturel est étendu, et l’ambiance soignée. Cela rappellera à certains la dernière zone de Red dead redemption, en beaucoup mieux. La neige par exemple est particulièrement réussie, de même que la météo, avec des orages superbes. La distance d’affichage est de même impressionnante dans cette zone naturelle superbe, et de nouveaux effets spéciaux ont fait leur apparition, avec une eau beaucoup plus réussie qu’auparavant. A côté de cela, Boston et New York paraîtraient presque fades, car inégales : grouillant de vie dans les ruelles principales, les quartiers secondaires sont en revanche plus ternes et grisâtres. En tous cas, l’ambiance Gangs of New York est vraiment jouissive en pleine ville. Certaines séquences sont malheureusement inégales : si les toutes nouvelles batailles navales (on y reviendra plus tard) sont incontestablement la plus grande réussite du jeu, la Guerre d'Indépendance contre l'occupant britannique ne marque pas par sa puissance. Et la fameuse phase de gameplay face à des centaines de soldats, promesse parmi les promesses, tombe à l’eau. S’il est donc globalement réussi, surtout, vous l’aurez compris, pour tout ce qui touche à la Frontière, Assassin’s Creed III reste inégal.

Et d’inégalité, il va en être beaucoup question lorsqu’il va falloir s’intéresser à toutes les nouveautés proposées.

Commençons par celle que tous les joueurs souhaitaient : le dépoussiérage, voire carrément le remodelage, de la maniabilité. Celle-ci est désormais totalement axée sur la course libre. Connor répond mieux qu’Ezio et Altaïr, même si quelques errances du passé subsistent. Souvenez-vous lorsque les deux Méditerranéens passaient près d’un obstacle, grimpant dessus et vous coupant net dans votre course alors que vous désirez justement passer à côté : ces situations sont moins fréquentes, mais pas inexistantes. Les développeurs ont eu la bonne idée de rajouter des animations pour sauter les barrières de façon plus rapide, faisant de Connor un véritable pro du parkour. Et que dire de la nouveauté prenant tout son sens dans la Frontière : Assassin’s Creed III ne raisonne plus simplement en verticalité, mais en verticalité-horizontalité, dira-t-on. Il est très souvent possible de partir du sol en montant progressivement grâce à des branches, des troncs, pour arriver aux cimes d’arbres majestueux. La course libre dans les arbres est assez jouissive et vraiment bien réglée, et les assassinats depuis ceux-ci feront partie de vos loisirs favoris.

Les combats ont également beaucoup changé, grâce à des ennemis beaucoup plus agressifs. Les attaques simultanées, ou en traître derrière votre dos, sont désormais fréquentes. Vous pourrez parer facilement grâce à un timing moins serré qu’auparavant, et le verrouillage qui n’existe plus : les touches sont désormais attribuées à une commande donnée, et des petites icônes apparaissent au-dessus des adversaires...cela ne vous rappelle rien ? Oui, c'est bien le système des Batman Arkham qui est repris. La fuite est en outre plus facile. Mais le plus plaisant demeure l’aspect brutal encore augmenté, avec des dizaines de nouvelles animations et d’armes, dont le fameux tomahawk, un arc, une dague à crochets pour attirer les ennemis à vous, dont vous ne vous lasserez pas. Les possibilités de fuite ont été étoffées, notamment en passant par des intérieurs de bâtiments pour changer de rue...une possibilité finalement un peu décevante, car on s'attendait à voir plus d'intérieurs modélisés, mais la PS3 et la X360 n'auraient pas pu tenir la cadence.

Un des points les plus importants consiste évidemment en la diversification des missions principales et annexes, qui faisaient du surplace depuis Brotherhood. Beaucoup de nouveautés sont introduites, et plus de 95% de ce qui était présent dans les épisodes précédents a été sauvegardé. Imaginez donc un peu la durée de vie. Les missions principales sont très scénarisées, et plus originales que par le passé. S’agissant des missions secondaires, si on retrouve les assassinats, les tours à escalader pour dévoiler la carte, la libération de camps ennemis pour étendre son influence, l’aide aux habitants passant par toutes sortes d’activités, la collecte d’objets en tout genre, le recrutement et la gestion de compagnons assassins (impossible d'être exhaustif), trois nouveautés changent réellement la donne : la chasse, l’exportation de produits, et… des batailles navales !!!




A la façon d’un Red dead redemption, la chasse est présente, de même que la cueillette. Niveau gameplay, l’ensemble est franchement réussi. Car pour éviter d’abimer votre proie, il est indispensable d’éviter l’usage d’armes à feu. Il faudra ainsi vous approcher des animaux discrètement, en posant des pièges, en lançant des appâts, en étant patient. Classique et efficace. L’intérêt de tout ça ? Confectionner des vêtements, des outils, des objets, que vous pourrez vendre en les exportant via des convois néanmoins vulnérables. Les risques de pertes sont parfois élevés, le temps passé dans les menus est important, l’aspect RTS est encore renforcé… certains apprécieront, d’autres trouveront ça anecdotique (car pas indispensable pour devenir riche), bien que le système soit développé.
Plutôt qu’une villa et une petite cité à la façon d’Assassin’s Creed II et Brotherhood, vous aurez le plaisir de disposer d’un véritable domaine en pleine forêt (le Domaine Davenport), avec une multitude d’activités et de minis-jeux. Beaucoup de missions vous permettront de faire vivre votre domaine en accueillant de nouveaux habitants qui deviendront vos amis, et vous permettront de développer le système commercial vu précédemment.

Mais ce qui fit sensation est sans aucun doute la possibilité de contrôler un navire, de mettre les voiles et d’aller dézinguer des vaisseaux ennemis, avec des possibilités de customisation assez conséquentes (amélioration du navire, plusieurs types d’armes). En plus d’être superbes graphiquement et étonnamment épargnées par les bugs contrairement au reste du jeu (on y reviendra), l’ambiance est formidable avec un design et une gestion de l’eau très travaillés, les missions sont plutôt nombreuses et pas aussi faciles qu’on pourrait le penser, et le gameplay est une franche réussite (composer avec le vent, la vitesse du navire, crier aux matelots de se cacher pour éviter les boulets ennemis). Les fans de Master and Commander seront aux anges avec ce jeu dans le jeu vraiment génial. L'obtention d'un bateau justifie l'apparition des forts à libérer, façon Tombeaux d'Assassins d'Assassin's Creed II. Cela consistera à vous rendre dans de petites îles des Caraïbes pour semer la zizanie et obtenir des infos.

N’oublions pas non plus le multi, qui profite de l'introduction de deux nouveaux modes : domination et meute. Le premier n'est pas franchement passionnant, reposant sur du 4 VS 4 consistant à dominer 3 zones dans une map : les conquérir puis les défendre. Trop proche du Capture de drapeau, ce mode un peu bâtard ne retient pas l'attention... Le mode meute propose déjà quelque chose de plus relevé, se jouant en coop en 4. L'objectif ? Tuer un maximum d'autres joueurs avant la fin du temps imparti. Le but est de coopérer avec 3 autres joueurs afin d'éliminer un maximum d'ennemis avant la fin d'un compte à rebours. Chaque assassinat permet de gagner du temps en plus. Mais le plus intéressant est bien de pouvoir monter une stratégie en groupe pour se lancer à 4 sur la même victime...façon meute de loups (ou de hyènes, à vous de voir). Un mode qui porte donc bien son nom.




Avec tout ce qui est décrit ci-dessus, Assassin's Creed III serait taillé pour être quasi-parfait. Mais alors, de quoi puis-je donc bien me plaindre ?! Et bien c’est simple : pour chaque nouveauté géniale vue ci-dessus, il y a une contrepartie négative. Assassin’s Creed III, c’est l’amour ingrat. Chaque fois qu’on croit l’aimer à la folie pour une de ses idées, il nous refroidit sitôt après. Il faut donc voir maintenant quel est ce côté obscur.
Je vous expliquais à quel point ACIII est riche : le revers de la médaille est qu'il l'est peut-être trop, ou en tous les cas, qu'aucun effort n'a été consacré à l'interface. A peine quelques minutes passées dans le nouvel univers, et vous verrez des sollicitations apparaître partout sur votre carte et à l'écran, telles des pop-up sur internet. Impossible de désactiver toutes ces notifications...malgré l'option disponible pour cela dans le menu (WTF !!!). L'écran de jeu autant que le HUB sont surchargés, ruinant l'immersion et vous interrompant sans cesse. De même, le côté encyclopédique devient lourdingue, tant on croule sous les informations, sans que l'histoire nous invite à la consultation. Tout ce qu'on a vu dans les épisodes précédents est là, en plus des nouveautés. Il n'y a que le crochet de Revelations qui a disparu, tandis que les chevaux sont réintroduits... et pas pour le meilleur. Dans la Frontière, l'utilisation du moindre canasson devient un chemin de croix, le pauvre équidé étant incapable de contourner le moindre obstacle. Il faudra donc souvent arpenter les chemins à pied, ou via les déplacements rapides, néanmoins pas dispos partout. Les moins patients risquent de ne pas apprécier de se perdre en pleine forêt des dizaines de fois. Toujours est-il qu'avec tout ce qui est dispo en missions annexes, l'interface devient insupportable et boursouflé, et le gameplay, parallèlement, en subit les conséquences. La transition avec des scènes dans lesquelles aucune indication n'apparaît sur l'écran est abrupte (d'ailleurs, on se demande bien pourquoi en avoir rendu certaines jouables, une cinématique aurait suffi).
Je vous expliquais que les combats ont gagné en dynamisme : oui, mais la plupart virent très souvent bien bourrins, d'autant que les vagues d'ennemis arrivant de nulle part sont monnaie courante, et rappelleraient presque...l'épisode PSP raté, le (pas) fameux Assassin's Creed Bloodlines !
Je vous expliquais que les nouveautés sont toutes plutôt convaincantes... mais l'une ne l'est pas du tout. Le jeu propose des séquences d'infiltration classiques en faisant s'accroupir le héros dans les hautes herbes. Cela ne fonctionne pas, car d'une part, on ne contrôle pas le mode accroupi, qui se fait automatiquement, et d'autre part, ces séquences sont d'un ennui mortel.
Et si je vous expliquais enfin que, si un des trois défauts majeurs de la saga a été largement amélioré (la maniabilité donc, comme vu précédemment), mais que les deux autres sont aggravés, que diriez-vous ? L’IA et les bugs, effectivement, gâchent tout. La première semble plus inégale que jamais, les seconds plus nombreux que jamais. Il n'y a presque plus d'intermédiaire : soit l'IA est extrêmement zélée, soit totalement idiote. Dans les deux cas, vous pesterez. Beaucoup. Beaucoup trop. Et s'agissant des bugs, je crois que le début de ma chronique a montré vers quelle genre de critique je me dirigeais : comme d'autres joueurs, je fais partie de ceux qui maintiennent que le développement d'Assassin's Creed III s'est terminé (dans le secret) à la va-vite... et que le jeu n'était pas terminé à sa sortie. Le report de Watch dogs l'an dernier, je l'ai vécu sereinement, et me suis dit qu'il aurait été judicieux de faire de même avec cet ACIII. Car que dire, malgré un patch géant, 1 mois après, des camps ennemis libérés que l'ordinateur ne prend pas en compte (vous obligeant à recommencer la mission), de ces ennemis qui disparaissent alors même que vous devez les éliminer, de ces PNJ qui fondent dans le sol, s'enchevêtrent dans des objets, ou voient leurs armes rester en l'air alors qu'eux sont à terre, de ces chevaux qui batifolent dans le vide... et des freeze synonymes de plantage de console (deux pour être précis). Que dire des DLC conséquents arrivant quelques semaines après alors que le jeu original souffre d'autant de bugs ? Les blasés diront : ah non mais ça, ça a toujours fait partie d'un Assassin's Creed, quel qu'il soit. Je réponds : certainement pas. Ni le deuxième épisode, très propre, ni Brotherhood, ni Revelations, imparfaits mais parfaitement jouables. Ici, les bugs réduisent à néant les efforts faits pour éblouir, et ils sont pourtant nombreux. Notons que si en plus, vous avez à subir le combo IA à côté de la plaque/bugs/séquence au gameplay raté (genre une infiltration avec mode accroupi automatique dans les hautes herbes/ captage par des ennemis bien relous/bugs d'affichage des objectifs...cela vous arrivera plus d'une fois), vous ne pourrez que détester cet Assassin's Creed. L'addition est salée.




Graphismes :
La Frontière, composée de milliers d'arbres, de lacs, de cascades, de pics, de falaises, tout cela à perte de vue, est l'incontestable réussite de ce troisième volet. Boston et New York ne sont pas en reste, et que dire des phases en bateau ! Tous ces décors vous rappelleront de très grands films ! Dommage que l'aspect technique ne suive pas du tout, mais alors pas du tout !

Sons :
L'ensemble est plus marquant que dans Brotherhood et Revelations. Mais la synchronisation labiale laisse à désirer. Et quel dommage qu'il ne soit pas possible de jouer avec voix anglaises sous-titrées français !!!

Maniabilité :
Les nouveautés sont là, et bien là. Quelques accrochages subsistent, mais la nouvelle course libre est infiniment plus fluide que l'ancien système. Avec la Frontière, le sentiment de liberté franchit encore une nouvelle étape. Il est impressionnant de voir toutes les prises en milieu naturel proposées. Alors que la Frontière aurait logiquement dû être le terrain de jeu le plus buggé, c'est tout le contraire qui se passe. La majorité des bugs arrivent en ville ou en périphérie de celles-ci, alors que la Frontière reste vraiment agréable à explorer.

Durée de vie :
Encore plus long que les précédents volets, vu tout ce qu'il y a à faire. Notez que la mission supplémentaire d'une heure exclusive sur PS3 est peu passionnante...et extrêmement buggée côté IA !

Scénario :
On n'attendait pas forcément Assassin's Creed III sur ce point, étant donnée la douche froide de Revelations. Pourtant, la quête de Connor autant que celle de Desmond sont beaucoup plus scénarisées que par le passé. Avec une vraie fin pour le premier, et un cliffhanger de la mort pour le second.

En résumé :
Assassin's creed III fut l'occasion pour les joueurs de donner une leçon aux journalistes dits spécialisés, ou au moins de s'interroger sur leur démarche. Comment se fait-il que tous les gros sites ou magazines de jeux vidéo aient à ce point relativisé les défauts du jeu d'Ubisoft, là où ils peuvent être au contraire sans pitié avec d'autres ? Et c'est un fan de la saga qui parle. Au vu de tous les problèmes exposés auparavant, Assassin's creed III n'était clairement pas fini, mais a tout de même été sorti. Buggé de partout, il s'avère qui plus est très décevant sur certains points (l'infiltration, l'IA...) qu'Ubisoft avait promis d'améliorer. Malgré le grand plaisir procuré par des éléments plus qu'enthousiasmants (la nouvelle course libre, le scénario, l'ambiance, la Frontière, les batailles navales), Assassin's Creed III est à la limite de la désillusion, car on se dit qu’avec 6 mois de plus, on aurait eu un digne successeur au deuxième volet.
  

Chroniqueur: RogueAerith


Note de la rédaction
Note des lecteurs