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Le test du jeu video:

Publié le Mercredi, 28 Mai 2014

Alors que la formule Assassin's creed avait trouvé (et prouvé) ses lettres de noblesse sur consoles de salon, Ubisoft décide de sortir, en 2009, un volet PSP.




Alors qu'Assassin's creed 2 sortait à la même époque, avec un nouveau héros et une époque dantesque, la PSP préfère nous faire retrouver Altaïr, dans une aventure prenant place après le premier épisode... Une aventure prenant place à... Chypre. Destination intéressante. Certes, oui, mais surtout prétexte à ne pas trop en faire non plus côté graphismes... comme sur tout le reste.

Effectivement, ne comptez pas sur cet Assassin's creed Bloodlines pour faire trop d'efforts. Les décors sont vides, morts, gris, moches, tout ce qu'on pouvait faire de mieux pour desservir l'île de Chpyre, pourtant pas avare en beaux paysages et en richesse archéologique. Ou comment gâcher une belle destination. La mauvaise foi me dicterait de penser : heureusement qu'Altaïr version PSP n'est pas allé faire un tour du côté de la Crête ou de la Sicile, la déception aurait été encore plus grande.
Ne comptez pas non plus sur cet épisode PSP pour servir de transition entre le premier et le second sortis sur consoles de salon : les liens scénaristiques et les révélations, il faut s'accrocher pour en trouver ! Pire, le peu d'histoire trouvable dans cet opus est à jeter à la mer. On s'ennuie, ou pire, on trouve les quelques réflexions métaphysiques déblatérés par des personnages polygonaux au choix pompeuses, prétentieuses, ou lourdes. Déjà que les épisodes sur consoles de salon ont parfois du mal à ne pas tirer sur la série B, alors vous imaginez si les dialogues ne sont pas un minimum soignés. Bloodlines n'a tout simplement pas sa place dans la saga quant à son scénario.




Et s'agissant du reste ? Guère mieux.
Soulignons tout de même un point positif : Ubisoft a réussi à transposer intelligemment le gameplay d'une manette PS3 à la première portable de Sony malgré l'absence préjudiciable d'un stick. Grosso modo, cela donnait une gâchette droite reprenant les fonctions associées habituellement aux touches de tranche (passage du mode passif au mode actif, c'est-à-dire de la marche à la course libre). Le système de caméra, affecté par l'absence d'un stick dédié, passait lui par les touches de tranche. Vous suivez ? Peu importe, car vous ne pourrez pas faire ce qu'il vous plaît. La liberté d'action de cet opus PSP est effectivement bridée, un comble pour un Assassin's creed, par un level-design totalement idiot et une caméra qui ne suit de toute façon pas. Effectivement, le terrain de jeu est souvent beaucoup trop étroit, si bien que la caméra se heurte dans les murs, ce qui devient rapidement insupportable puisque l'on ne voit rien, et que l'on ne peut guère construire de stratégie d'approche, de fuite, ou même se balader tranquillement. Qui plus est, on ne peut pas dire que les possibilités soient grandes, avec des accès aux toits bien moins nombreux que les opus sur consoles de salon, et des parcours qui semblent...linéaires. Il n'est pas rare, lorsque l'on décide de sortir des sentiers principaux, de ne pas pouvoir faire ce que l'on veut : le level-design est tout simplement assez médiocre, et à vrai dire assez bizarre, car il devient très difficile de sauter de toits en toits lorsque ceux-ci sont séparés de dizaines de mètres, comme si les développeurs avaient oublié, en concevant leur terrain de jeu, que l'on était dans Assassin's creed. La sensation de liberté est également très limitée lorsque l'on voit ce qu'il y a à faire, c'est-à-dire pas grand chose. Les missions principales sont courtes, redondantes, ennuyeuses. Et comment ne pas être étonné devant le peu de place accordée à l'infiltration, puisque les combats s'enchaînent et se ressemblent. Au demeurant aussi sympas que sur consoles de salon, chorégraphiés et sanglants, ils constituent certainement la seule réussite de cet épisode...pour un temps seulement, car au bout d'une dizaine, vous en aurez certainement déjà marre. Et comme dirait Jotaro Joestar, « ça ne s'arrange pas » lorsqu'on doit supporter l'assaut d'ennemis arrivant par vagues sorties de nulle part.




Les limitations techniques de la PSP se font également sentir. Il y a d'abord les temps de chargement, extrêmement nombreux, que ce soit en mission ou hors mission. Même avec la fonction de preloading sur le memory stick, proche de l'installation sur DD sur les consoles de salon, ces chargements deviennent aussi énervants que la caméra pourrie. Ne parlons même pas des rues sans vie. Le pire reste certainement que l'on retrouve l'IA des Assassin's sortis sur consoles de salon, toujours été un peu trop (oui, c'est euphémisme) zélée, qui ne vous remarque pas ou vous remarque trop...

En bref, le plaisir de jeu est totalement absent, puisque le joueur compose avec les gros défauts du jeu pour avancer, ce qui est la marque des mauvais jeux. Ne pouvant accéder aux toits aisément, devant composer avec une caméra qui fait n'importe quoi au moindre tournant, devant faire face à une IA aux fraises qui vous emmerde pour un rien, mais profitant du fait qu'elle vous oublie dès que vous passez dans une autre zone de jeu (ce qui est facile étant donné que le terrain de jeu est beaucoup trop charcuté), le joueur se retrouve à courir tout droit dans les rues vides et moches d'un point A à un point B, en supportant les nombreux chargements. L'expérience de jeu est donc ratée.




Graphismes :
Les animations sont l'unique point positif. Le reste n'est qu'une coquille vide : rues sans habitants, décors austères, bugs à outrance.

Maniabilité :
Une purge qui aurait pu largement être évité. Les commandes ont été très bien adaptées à la PSP, mais la caméra et le level-design gâchent tout. Au bout de 30 minutes de jeu, vous chuterez tellement des toits après avoir passé des minutes à chercher à y monter que vous comprendrez qu'Altaïr doit rester au sol...et encore.

Sons :
Musiques quelconques, bruitages sans génie. Et le comble : le doubleur d'Altaïr du premier volet a disparu...

Durée de vie :
Les missions principales sont courtes et répétitives, les missions annexes sans intérêt. Et le calvaire ne dure pas longtemps : pas plus de six à sept heures sont nécessaires pour terminer le jeu.

Scénario :
Dialogues ridicules, scénario sans intérêt, mise en scène cinématographique faisant la force de la saga sur consoles de salon absente... Rien à sauver. Que vient faire le très classe Altaïr dans cette galère.

En résumé :
Trop ambitieux pour la petite PSP, Assassin's Creed Bloodlines ? Oui, cela ne fait aucun doute. Mais cela n'excuse pas tout. Il aurait été possible de passer l'éponge sur les défauts clairement dus aux limitations techniques si la caméra n'avait pas été aussi pourrie, le level-design aussi inadapté (rapprocher les bâtiments pour sauter de toits en toits et offrir quelques prises en plus pour y grimper aurait été suffisant!), les combats aussi nombreux, le scénario aussi insipide. Ubisoft a heureusement montré, quelques années plus tard, sur sa Vita, avec Liberation, qu'il était possible de faire un bon Assassin's creed sur une portable. Oublions ce Bloodlines.
  

Chroniqueur: RogueAerith


Note de la rédaction