Voq

De Voq [735 Pts], le 12 Février 2022 à 18h45

13/20

À la fois spin-off de Persona 5, car développé par un autre studio et changeant radicalement de gameplay (le studio Omega Force est surtout réputé pour les Dynasty Warriors), et véritable suite d'un point de vue scénaristique, Persona 5 Strikers m'a attiré surtout pour ce deuxième point. Il faut dire que les Musou, ce n'est pas mon truc : le seul auquel j'ai joué en entier, c'est Berserk And The Band Of The Hawk, que j'ai terminé uniquement pour la licence, les combats contre des hordes innombrables d'ennemis me lassant assez vite.

Par chance (?), il n'est pas question ici d'un Musou mais plutôt d'un Action-RPG, avec de l'exploration de donjons (ou ici prisons, l'équivalent des palais de P5) et des combats qui se déclenchent seulement au contact avec l'ennemi plutôt que des batailles incessantes. A priori une bonne nouvelle, en ce qui me concerne... mais.
Mais les affrontements sont un foutoir monstre, avec un écran surchargé et bien souvent illisible, et une caméra qui déraille dès qu'on utilise les « sprints fantômes » (interactions avec certains éléments du décor). Honnêtement, au bout d'un moment je suis passé en mode facile, non pas parce que je n'y arrivais pas (le mode normal reste très abordable), mais pour expédier les combats au plus vite et me concentrer sur le reste.
[En parlant de modes de difficulté, le mode Impossible qui se débloque avec le New Game + m'a beaucoup amusé : j'ai testé juste pour voir, avec Joker qui meurt en un seul coup, je n'ai même pas réussi à venir à bout du premier combat. Au moins, il porte bien son nom.]
Et par pitié, quand le gameplay est orienté action, arrêtez de discutailler pendant les combats, c'est impossible de se battre et de suivre les dialogues en même temps. C'est quelque chose que je reproche aussi aux Tales Of, mais là c'est encore plus fréquent.

Sinon, côté exploration, les Prisons sont autrement moins mémorables que les Palais de P5, mais dans l'ensemble ça reste plaisant. Un peu dommage, cela dit, qu'elles présentent une telle disproportion dans la longueur, même si ça se justifie scénaristiquement : la sixième paraît limite trop longue, tandis que les deux précédentes et les deux suivantes paraissent un peu courtes.

Au fond, bien plus que son gameplay, le plus gros intérêt du jeu, c'est d'y retrouver l'équipe des Voleurs Fantômes qui repartent dans de nouvelles aventures, bien que plus brèves, et font de nouvelles rencontres.
Ayant pour ma part joué uniquement à la version « Royal » de Persona 5, ça m'a un peu manqué de ne même pas entendre parler de Yoshizawa, mais on se fait une raison.
En fait, j'ai même trouvé plus facile de me plonger dans ce P5S que dans P5R, dont le début m'avait un peu rebuté. De plus, j'ai davantage apprécié le personnage de Yusuke qui auparavant me prenait un peu à rebrousse-poil. J'ai aussi beaucoup aimé les nouveaux personnages, qu'ils soient principaux ou secondaires, y compris les antagonistes. Bon, aucune de ces nouvelles têtes n'est très douée pour entretenir le mystère, on devine notamment très vite comment seront utilisés Zenkichi et Ichinose, mais là il s'agit plus de la construction du scénario que des personnages eux-mêmes.
Et côté scénario justement, il se suit avec plaisir, mais il faut reconnaître qu'il n'apporte rien de très nouveau par rapport à Persona 5, et le fait d'être condensé sur un mois fait que les différents chapitres ne sont pas aussi approfondis. Pour la même raison, toutes ces semaines de temps libre à gérer soi-même passent à la trappe, on est soumis à un cadre temporel beaucoup plus strict, et en dehors des requêtes liées aux prisons qui restent accessibles tout au long du jeu, les quelques activités sociales proposées ne sont accessibles qu'à des moments bien précis.

Si on préfère voir le bon côté des choses, quelque part, j'ai aussi apprécié de ne pas me casser la tête avec l'écoulement du temps : pas de choix à effectuer, on peut tout faire si on le souhaite ; aucune hésitation à retourner dans une prison juste pour une requête, ça ne va pas faire « perdre » une journée.
Autre simplification que j'ai plutôt appréciée, l'obtention des personae ; mais bon, je n'avais pas du tout accroché au système de négociation à la base (et encore moins quand je me suis frotté à Shin Megami Tensei III Nocturne !), alors je pourrais difficilement me plaindre de son absence ici.

Reste que dans l'ensemble, Persona 5 Strikers se révèle bien moins riche que son prédécesseur et nous laisse surtout avec l'impression d'une petite aventure complémentaire qui, malgré des rencontres sympathiques, n'a finalement pas de réel impact sur nos voleurs fantômes. En somme, un spin-off qui n'affiche pas tellement d'autre ambition que de faire plaisir aux amateurs du P5 original.

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