Capeta Vol.5 - Manga

Capeta Vol.5 : Critiques

Capeta

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 07 Juillet 2025

Ca n'aura échappé à personne: après une année sans sorties ni communication, et quelques mois de rumeurs concernant une possible reprise de leur catalogue par les éditions Meian, les éditions Noeve Grafx font leur retour dès cet été. Bien que la direction reste la même, la distribution est désormais gérée par IDP, société derrière laquelle on retrouve notamment les éditions Meian (comme pressenti), Hana et Hot Manga ou encore la boutique en ligne Anime-Store. La production, elle, est à la charge d’IDP, mais la plupart des traducteurs historiques des séries restent en place et la charte graphique reste la même afin de garantir la meilleure continuité. Ce retour ne se fait toutefois pas sans compromis, afin d'assurer le maintien de toutes les séries en cours: ainsi, les éditions deluxe et collector telles que Noeve Grafx avait l'habitude d'en faire sur certaines séries sont vouées à être abandonnées. Enfin, ce retour de l'éditeur, annoncé fin juin, s'est fait en grandes pompes avec de nombreuses avant-premières pendant Japan Expo début juillet, en attendant la sortie officielle dans les mois à venir. Et parmi ces avant-premières se trouvaient les volumes 5 à 8 de Capeta, série du grand Masahito Soda, que vous avions laissée sur le tome 4 en février 2024 et qui fera officiellement son retour en août.

Malheureusement, pour ce retour en grandes pompes de l'éditeur, il faudra composer avec une petite douche froide: avec une trentaine de sorties prévues chaque mois jusque fin 2026 et la réimpression de très nombreux titres, il y avait de quoi se demander vers quel imprimeur l'éditeur s'est tourné pour pouvoir gérer tout ça sur un marché déjà saturé, et la réponse est simple: la grande majorité des titres ont été imprimés à des milliers de kilomètres de chez nous, chez InkWize en Chine, ce qui non seulement n'est vraiment pas fou sur le plan écologique, mais en plus se révèle très inégal en terme de qualité d'impression et de papier. Capeta fait toutefois partie des oeuvres chanceuses dont l'impression continue de se faire en Europe (chez GZ Digital media as en République Tchèque, ce qui est déjà moins loin), pour un résultat qui reste toute à fait correct en terme de qualité. Qui plus est, Yoan Giraud reste à la traduction, et la jaquette bénéficie toujours d'éléments en vernis sélectif pour attirer l'oeil.

Le quatrième volume de la série nous laissait sur un premier moment majeur, à savoir la première véritable course de Kappeita face à d'autres adversaires, qui sont sur la route en même temps que lui. Bien qu'il ait, à la surprise générale, établi un nouveau record sur le circuit pendant les essais libres, et décroché la troisième place de la grille de départ lors des essais qualificatifs, le jeune garçon a ensuite raté son départ pendant la course finale, mais n'a rien lâché et est parvenu à redoubler la plupart de ses adversaires les uns après les autres, jusqu'à se hisser à la troisième place. Mais à présent, le plus dur reste à faire car les deux premiers, en tant que membres de la même équipe de l'Autohouse Racing gérée par Nanako, comptent bien faire comprendre à notre héros ce qui fait la force d'une équipe: pendant que Takeshi, premier, doit désormais creuser l'écart, Isamu, deuxième, doit "défendre" en se chargeant de ralentir Kappeita en ne le laissant pas passer...

C'est essentiellement sur cette stratégie visant à ralentir Kappeita que la suite et fin de cette course se déroule pendant ce cinquième volume qui se révèle ébouriffant, grâce à plusieurs choses. Bien sûr, l'aspect tactique évoqué juste avant y est pour beaucoup, Masahito Soda le gérant très bien pour entretenir le suspense mais aussi pour présente une des réalités stratégiques de ce genre de courses. Mais l'auteur, loin de se limiter à ça, sait également accentuer constamment l'ambiance intense à travers ce qui se passe parmi les spectateurs, entre les observations tantôt sobres tantôt surprises de Nanako, les géniales piques de colère et autres réactions hyper parlantes de Monami, et bien sûr le ressenti de Shigeo vis-à-vis de son fils qui amène au récit une belle humanité. Egalement, le travail graphique de l'auteur reste très vibrant: la grande expressivité de ses designs fait mouche, tout comme le réalisme dans le rendu des véhicules et du circuit, tandis que ses cadrages et pensées au plus près des pilotes finit de nous offrir une pleine immersion en toute fluidité.

On se régale alors, tout en voyant se consolider un petit paquet de choses dans les conséquences de cette importante première vraie course: la manière dont Kappeita sait emporter son monde avec lui, la consolidation de rivaux en Naomi ou même en le décalé Momotaro, le désir chez son père et de manière générale chez son entourage de le soutenir coûte que coûte à l'avenir même si ce sera peut-être compliqué financièrement... et, plus que tout, l'affirmation de la passion grisante du jeune garçon pour la course: bien plus que l'idée de gagner et que le résultat final, il vise avant tout à s'éclater et à ressentir les sensations qui le font vibrer, dans ce qui apparaît comme une véritable pureté dans son amour pour la conduite.

Intense et ébouriffant, ce volume referme alors avec panache le premier grand arc de la série, celui de l'enfance. Après cinq tomes, Masahito Soda a très bien lancé son oeuvre, et il va de soi que l'on va ensuite se ruer sur les débuts de l'arc suivant, dédié aux années de collège !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs