One Piece - Log Vol.1 - Actualité manga
One Piece - Log Vol.1 - Manga

One Piece - Log Vol.1 : Critiques

One Piece

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 07 Juillet 2025

La pratique des collections en kiosques et marchands de journaux peut paraître d’un autre temps. Pourtant, ces modes de publication trouvent toujours des cercles d’amateurs, et le manga ne fait pas exception à une telle démarche. Parmi les pionniers en ce qui concerne la bande dessinée nippone, on trouvait Akira et Dragon Ball aux éditions Glénat, l’œuvre de Toriyama s’étant déclinée en quatre collections distinctes de demi-volumes. C’est plus récemment que ce type de parution est revenu dans nos enseignes, avec notamment One Piece dès 2015, suivi de Dragon Ball, Fairy Tail ou encore L’Attaque des Titans. En presque dix ans, le marché du manga a grandement évolué, le covid ayant notamment engendré de nouvelles générations de lecteurs, engouement appuyé par l’émergence du passe culture qui a permis aux adolescents de se frayer un chemin vers la lecture physique du manga à une heure où les prix de ces derniers se font de plus en plus onéreux. Il était donc pertinent de republier la collection des Log, co-production entre les éditions Glénat et Hachette, qui compilent les débuts du manga dans une série de volumes en grand format, incluant bonus et, surtout, les pages couleur de la prépublication. Une sorte de perfect edition, donc, mais en plus cheap, puisque l’édition souffre d’un papier malheureusement trop transparent. À savoir que cette collection adapte la version japonaise du même nom qui compte à ce jour 28 tomes et compile l’histoire jusqu’à l’arc Dressrosa inclus. La pagination des tomes japonais varie, pouvant aller de 380 pages pour le tome 28 jusqu’à plus de 900 comme c’est le cas pour le premier. Afin de faire perdurer la collection le plus longtemps possible, Glénat et Hachette ont, à l’époque, décliné les 20 premiers opus japonais en 40 volumes. Puisque la collection Log a continué son bonhomme de chemin au Japon, cette réédition permettra d’aller au-delà, et probablement de couvrir jusqu’à l’arc Dressrosa de notre côté aussi. Selon Glénat, 56 tomes composeront cette fois la série… jusqu’à un retour avec une version qui ira encore plus loin ? En tous cas, puisque la parution stagne au volume 28 depuis début 2018, il semble compliqué de la dépasser en ce qui nous concerne.

Le premier tome, intitulé The First Log, est le plus dense d’entre tous. Avec ses presque 500 pages, il couvre l’histoire de son prologue jusqu’à la défaite de Baggy le clown, ce qui en fait un opus fourni et d’autant plus intéressant pour son prix d’appel attractif de 2.99€. L’épaisseur de l’ouvrage aurait pu être un inconvénient, mais le grand format permet une lecture finalement fluide, d’autant plus que la souplesse de l’ouvrage aide une bonne prise en main et que la mise en page empêche les bords de rogner le texte. Reste alors ce problème d’un papier bien trop transparent, d’autant plus que la collection est un sacré investissement sur le long terme puisque chaque tome atteint ensuite le tarif des 13.99€. Alors, à qui s’adresse la série ? Étant donné son prix, à un lectorat qui a les moyens, et qui souhaite certainement se procurer la série dans une version plus complète dans le sens où les pages couleur sont présentes. C’est même l’argument de vente phare de la collection en plus du grand format qui rend justice au trait d’Eiichirô Oda et à son découpage vif. Mais il est important de savoir qu’à l’heure actuelle, les Log ne vont pas au bout de l’histoire, et qu’on reste dans l’incertitude à ce sujet.

Passé cette longue présentation de la collection, il convient de parler de son contenu. Redécouvrir les débuts de One Piece via le grand format et le confort permis par cette édition est un réel bonheur, quand bien même l’histoire demeure encore assez simple et naïve dans son contenu. Rien de mal à ça, d’ailleurs. C’est même ce qui fait le charme du premier cycle du récit, celui d’East Blue, une longue phase de recrutement qui permettra à l’équipage de Luffy de réunir les membres pionniers du groupe. Avec ce tome, redécouvrir l’amorce de l’histoire, le combat contre le colonel Morgan et la lutte contre Baggy est un vrai plaisir, avec dans l’équation le côté madeleine de Proust tant ces débuts commencent à dater. Dès le départ, Oda avait un vrai sens de l’épique et de l’humour, deux aspects qui se combinent parfaitement tandis que les bases d’un vaste univers se posent. Évidemment, l’auteur n’avait certainement pas prévu son manga tel qu’on le connaît aujourd’hui dans les moindres détails, mais ce qu’il présente ici est déjà alléchant et promis à des concepts et à une géographie bien plus importante que ce qu’on voit actuellement.

Enfin, dès ce premier tome, difficile de nier le sens de l’humour particulier d’Eiichirô Oda. Son folklore parfois cartoonesque couplé à des personnages excentriques amène une flopée de situations qui ont de quoi faire sourire. Oda a un goût de l’absurde très prononcé et sait créer des rebondissements ubuesques et capillotractés, des effets de surprise loufoque qui garantissent la légèreté du début du récit et qui installent l’humour comme composante phare de ces premiers chapitres. Pourtant, cette comédie reste méticuleusement dosée et se tait dès lors que l’auteur aborde des situations plus dramatiques et touchantes. Il sait passer d’un registre à l’autre dès les débuts de son œuvre, une qualité qui ne fera que se renforcer par la suite.

Un début alléchant, donc, et un premier numéro qui a le mérite de rendre accessible à une somme plus que modique (2.99€ comme prix de lancement) les débuts du récit-fleuve d’Eiichirô Oda. À noter qu’à partir du troisième numéro, les opus seront moins denses et plus agréables à la manipulation, ce qui pourra constituer un argument supplémentaire pour certains.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs