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Avis sur Mario & Luigi - Dream Team Bros.

Voq

De Voq [678 Pts], le 08 Septembre 2022 à 10h43

12/20

  Mario et Luigi en mode RPG. L'idée peut laisser dubitatif au premier abord, mais dans les faits cette combinaison fonctionne pas mal du tout. J'ai gardé un bon souvenir de Superstar Saga, Partners in Time et Voyage au centre de Bowser, auxquels j'ai joué il y a quelques années. Mais quand je me suis remis plus sérieusement aux JRPG, après une période où je n'avais pas le temps de me consacrer à des jeux chronophages, la version Mario est passée au second plan, mon intérêt se tournant plutôt vers les Tales Of, Legend Of Heroes, Persona et compagnie. Autrement dit, je m'étais arrêté à la version DS de la saga, sans m'intéresser à son passage à la 3DS. Mais bon, a priori, pas de quoi craindre un épisode moins sympa que les autres... si ?

  La princesse Peach est invitée pour des vacances sur une île paradisiaque, où elle se rend en compagnie de Mario et Luigi. Là, ils découvrent les ruines du peuple Koussinos, des coussins vivants qui se sont retrouvés figés, piégés dans le monde onirique, afin de mettre un terme aux sombres desseins d'Antasma, une chauve-souris maléfique. Quand Antasma fait son grand retour et qu'en prime Bowser débarque avec ses sbires, les vacances de rêve tournent court. Il faudra compter sur l'aide des Koussinos pour en venir à bout, quitte à aller les chercher dans le monde onirique par le biais des rêves de Luigi.

  Donc voilà, on est dans un Mario, ce n'est pas comme si on attendait une histoire sombre et torturée ou des rebondissements à nous couper le souffle. Le scénario remplit son office, à savoir poser le cadre pour l'aventure et offrir une spécificité à cet opus, après les voyages dans le temps et dans Bowser : les rêves.
  De ce point de vue, plus que l'histoire, on reprochera plutôt des dialogues longuets et un humour un peu léger. Dans mon souvenir, l'humour fonctionnait mieux dans les précédents épisodes, ici pas grand-chose à se mettre sous la dent.

  Le monde du jeu fonctionne plutôt bien, il ne paraît pas bien grand de prime abord, mais au final, entre son exploration et les incursions dans le monde onirique, il a de quoi nous tenir occupés un bon moment : on tape la quarantaine d'heures. Je n'ai plus la durée des précédents en tête, mais ça devait être environ deux fois moins.
  Et si 40h n'a rien d'exceptionnel pour un RPG en général, je dois dire que dans ce cas-là, ça finit par paraître un peu long. Surtout quand on approche de la fin et que les secteurs semblent traîner de plus en plus en longueur. Le scénario n'en justifie pas tant, et le gameplay... Bon, parlons-en, du gameplay.

  La base reprend ce qui fonctionnait avant. Les déplacements avec un petit côté plate-forme, les combats au tour par tour avec les attaques saut ou marteau qui demandent d'appuyer sur les boutons au bon moment pour être plus efficaces, de même pour les esquives / contre-attaques, les attaques spéciales combinant les forces des deux frères... Le système a déjà prouvé son efficacité.
  Mais la saga ne se repose évidemment pas sur ses lauriers, et Dream Team Bros. introduit régulièrement de nouvelles mécaniques. Ce qui est sympa, en théorie... mais à chaque fois, on nous inflige des explications qui durent des plombes quand deux lignes suffiraient (voire aucune, on aurait de toute façon vite fait de piger le truc). Par pitié, taisez-vous et laissez-moi jouer !
  Outre les explications, on a une utilisation abusive du tactile dans le monde onirique. Luigi qui fusionne avec un arbre, on attrape ses moustaches sur l'écran tactile pour faire bouger les branches sur l'écran de jeu afin de déplacer Mario, d'accord, c'est rigolo. Et puis triturer le visage de Luigi rappelle un peu l'écran de démarrage de Super Mario 64, l'effet nostalgie fonctionne... pour un temps.
  Mais après, il faut faire fusionner Luigi avec un nuage en arrière plan, puis lui chatouiller le nez sur l'écran tactile afin que le Luiginuage éternue, ce qui génère un souffle qui fait pivoter une plate-forme, et ce à répétition, ça devient très vite très lourd : quand une opération qui devrait se faire quasi instantanément prend dix secondes, ça passe une fois ou deux, pas dix ou vingt.
  Enfin voilà, je ne vais pas détailler toutes les mécaniques, mais si certaines sont plutôt bien vues (le contrôle de la gravité), la plupart s'avèrent beaucoup trop lentes et répétitives et cassent complètement le rythme de progression.

  Un autre élément que j'ai trouvé agaçant : l'utilisation des fonctions gyroscopiques de la console, heureusement pas trop fréquente, mais surtout à moitié foireuse. Alors déjà, le motion gaming, je n'aime pas ça, mais tant que c'est à petite dose, je fais avec. Mais quand on perd un combat de boss spécial parce que le personnage s'est retrouvé coincé sans plus pouvoir bouger à force de tourner dans tous les sens, impliquant de recommencer tout le cirque, ça devient plus qu'un peu pénible.
  Je parle de boss spécial parce qu'à quelques reprises, on se retrouve à contrôler un Luigi géant dans un combat sans les boutons, juste le tactile et parfois les mouvements. Disons qu'on est content quand ils se terminent.
  Et niveau pénibilité, les combats de boss normaux ne sont pas en reste, notamment à l'approche de la fin : certains sont interminables. Il y en a même un face auquel j'ai perdu volontairement, histoire de pouvoir le recommencer en mode facile et l'expédier en vitesse.

  Enfin voilà. Dream Team Bros. n'est pas mauvais, loin de là ; sur une telle base, il y avait de quoi proposer une aventure aussi divertissante que les trois précédents volets des Mario & Luigi. Mais à force de faire traîner en longueur, de nous submerger d'explications superflues et de vouloir exploiter à tout prix toutes les fonctionnalités de la console, le jeu perd cruellement en dynamisme et laisse au final une impression mitigée.
  En tout cas, la prochaine fois que je voudrai un petit RPG sympa sans prise de tête, pas dit que je sois motivé pour me lancer dans son successeur, Paper Jam Bros.

  De toute façon, pour l'instant, je vais plutôt me concentrer sur Xenoblade Chronicles 2. Même si les premières heures soufflent le chaud et le froid. Un peu de chaud et beaucoup de froid, même. Mais bon, on s'en fout, ce n'est pas de ça qu'il est question ici.

JennYong

De JennYong [994 Pts], le 06 Juin 2013 à 20h54

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