Jeu Video - Actualité manga
Atomic Earth 2037

De Atomic Earth 2037, le 30 Décembre 2023 à 05h00

5/20

80 HEURES (de bullshit) DE MA VIE PERDU A JAMAIS!!! 😐😒

Voq

De Voq [683 Pts], le 05 Septembre 2023 à 23h47

14/20

    Youhou, un nouveau Final Fantasy, un vrai, un qui est numéroté et qui n'est pas un MMO ! Un nouvel univers à explorer, de nouveaux personnages à rencontrer, une aventure immersive, des cinématiques somptueuses en perspective, tout ça j'y jouerai évidemment day o---erf, non, pas de day one pour moi. Déjà parce que la sortie pouvait difficilement plus mal tomber pour ma part, durant une période où je n'avais pas le temps de jouer. Ensuite parce qu'avec l'évolution pas toujours bien pertinente de la série et certains épisodes moins reluisants, la saga a un peu perdu de son aura, bien que j'y reste très attaché. Et enfin, conséquence du point précédent, parce qu'au moment où je retrouvais mon temps libre, place à Trails Into Reverie, dernière sortie occidentale d'une série qui est parvenue à supplanter FF dans mon cœur de joueur (pour à peu près toutes les raisons possibles, sauf graphiques).

    Et donc, c'est avec près de deux mois de retard sur la sortie que je me lance dans l'aventure Final Fantasy XVI, et malgré ma volonté de ne rien en savoir avant de m'y plonger, j'ai déjà entendu à peu près tout et n'importe quoi à son sujet - j'ai au moins réussi à éviter les spoilers, c'est l'essentiel.

 

 

*Eeeeet... Action !

 

    On a été prévenu, le gameplay de ce FFXVI se concentre sur l'action. Adieu le tour par tour, adieu les stratégies d'équipe, ici on contrôle un seul et unique personnage dans des affrontements en temps réel. Une véritable déception aux yeux de certains (j'en fais partie, dans une certaine mesure), qui rêveraient de retrouver le plaisir des combats à l'ancienne tout en profitant des visuels somptueux que permettent les technologies actuelles. Mais pas vraiment une surprise, quand on considère l'évolution de la série sur la dernière décennie.

    Déjà l'épisode XV s'orientait vers l'Action-RPG, conservant toutefois la notion d'équipe chère à la saga depuis son tout premier volet, et s'en tirait même plutôt bien (si ce n'est cette caméra qui adorait se coincer dans les buissons au cours des combats). Puis il y a eu FFVII Remake, qui pour sa part trahissait véritablement le système de combat d'origine sans parvenir à proposer d'alternative suffisamment convaincante (le gameplay avait certaines qualités, oui... mais aussi un gros lot de défauts rédhibitoires). Après ça, comment espérer revenir à du tour par tour ?

[NB1 : Non, je ne me prononcerai pas concernant le gameplay de FFXIV, tout simplement parce que je n'y ai pas joué, et que je n'ai aucune intention de m'y mettre. Que ce soit celui-là ou le XI, en ce qui me concerne, un MMO n'aurait jamais dû appartenir à la numérotation canonique de la saga et représente bien plus une trahison envers les fans de longue date qu'un jeu d'action comme le XVI.

NB2 : De toute façon, si je veux du tour par tour, la série des Legend Of Heroes me procure exactement ce que j'aurais aimé que Final Fantasy devienne au niveau gameplay. Sans les moyens d'en mettre plein la vue comme sait le faire la saga de Square Enix, malheureusement, mais c'est un moindre mal.]

 

    Avant de commencer, un point qui m'a vraiment fait tiquer, concernant les modes de difficulté : au démarrage, on a le choix entre un mode histoire et un mode action. Appellation stupide, comme si on pouvait apprécier l'histoire OU l'action, pas les deux à fois (et c'était encore pire dans Forspoken avec un mode histoire, un mode exploration et un mode action : pitié Square Enix, arrêtez de vouloir changer des choses qui fonctionnent depuis toujours et gardez facile, normal ou difficile, ce sera mieux pour tout le monde), mais ce n'est pas le sujet.

    Ce qu'on nous propose pour le mode histoire est d'une stupidité sans nom : les attaques et esquives se font automatiquement, sérieusement ? Donc ça se passe comment, tu bouges ton perso et pour le reste tu te contentes de regarder faire ? Les développeurs n'ont rien compris à ce qu'on peut attendre d'un mode facile, ou quoi ? Ici, je ne suis pas concerné, mais je joue en facile à des TPS (genre Uncharted) parce je suis nul (la fois où je me suis risqué à Gears Of War, le défi m'a paru encore plus insurmontable que Super Ghouls 'n' Ghosts, haha), mais à aucun moment je ne voudrais que mon perso agisse de lui-même. Un mode facile devrait affecter les ennemis (moins forts, moins rapides...), proposer plus de ressources, mais en aucun cas nous retirer le contrôle sur nos actions ! Je ne l'ai pas testé, mais ce mode histoire a l'air aussi aberrant que le prétendu mode classique de FFVII Remake. Bref.

 

    FFXVI, donc. On y incarne Clive Rosfield, qui se bat à l'épée dans un univers typé medieval fantasy parsemé de vestiges d'une civilisation technologiquement avancée disparue depuis des lustres (rien que de très classique, en somme). Outre son épée, Clive dispose au départ de quelques compétences de feu et étoffera son portefeuille d'actions au fil du jeu en se liant aux divers éléments. Il sera presque systématiquement accompagné de son fidèle chien-loup Talgor, qui l'assiste en combat, et occasionnellement d'un ou deux autres personnages qui serviront surtout à distraire les ennemis en cas d'adversaires multiples...

    ...Et de ce point de vue, le jeu peine à trouver son équilibre, cherchant un peu trop à accentuer le côté jeu d'action avec un unique perso contrôlable quand l'écriture s'orientait davantage vers un vrai jeu à équipe comme par le passé. On se retrouve ainsi avec des alliés inutilement mis en retrait quand il aurait été plus pertinent de les faire participer davantage ; Jill et Dion sont ceux qui souffrent le plus de cet état de fait. Quitte à rester sur un gameplay purement action, pouvoir alterner entre plusieurs personnages jouables (façon Ys VIII/IX, ou Star Ocean pour rester chez Square Enix) aurait vraiment été un plus et aurait évité une certaine lassitude à l'encontre des combats (notamment quand on a tendance à tout explorer, et donc à enchaîner beaucoup de combats).

    Après, le système de combat reste efficace, la possibilité de varier les gammes de pouvoirs évite trop de lassitude bien que certains soient plus utiles que d'autres (j'ai conservé Phénix tout au long du jeu tant l'éclipse m'était indispensable), et les affrontements de Primordiaux nous en mettent plein les mirettes malgré des phases de combat un peu plus laborieuses. Au final, mon plus gros problème de ce côté, ça a été de ne pas pouvoir personnaliser l'attribution des touches (dur dur de s'habituer à ce que l'esquive ne soit pas sur le rond).

    Et si l'on veut faire des comparaisons, niveau gameplay, on est sur quelque chose de plus réussi que le bancal FFVII Remake... mais la licence Final Fantasy nous a récemment proposé un autre jeu orienté action, Stranger Of Paradise, et son gameplay était infiniment plus jouissif. Certes, c'est bien son seul avantage sur FFXVI, mais c'en est un de taille.

 

    En fait, si les combats peuvent parfois finir par lasser, c'est surtout lié à un autre aspect qui constitue LE gros point noir du jeu : le problème de l'exploration. Dans un JRPG, je ne vais jamais en ligne droite, j'adore explorer les moindres recoins de l'univers, et c'était auparavant l'un des attraits de la saga : les anciens jeux nous offraient une foule de secrets à dénicher. Mais ici, rien. Certaines zones ont beau se révéler absurdement vastes, les visiter de fond en comble n'apporte rien de plus qu'un surplus de combats. Une pure perte de temps. Outre que le jeu est très dirigiste, son exploration est absolument inutile. Même les rares coffres cachés dans le décor ne nous apportent rien de plus que des matériaux qu'on a déjà à foison. Quitter la route pour aller voir un lieu à l'écart ? À quoi bon, on n'a rien à y trouver, il n'aura d'intérêt que quand une quête annexe nous y enverra.

    Et les quêtes, parlons-en. Que l'immense majorité se résume à « va chercher ça » ou « va tuer tel ennemi », ce n'est pas le problème, c'est le lot habituel des RPG, et par chance en progressant dans le jeu certaines permettront d'approfondir les personnages ou l'univers. Leur répartition, en revanche, laisse à désirer : la plupart des grosses quêtes ont été reléguées à la fin du jeu, notamment juste avant d'aller affronter le boss de fin, alors qu'elles auraient parfaitement pu survenir plus tôt. Surtout vu la teneur de certaines : « Clive, on s'est parfaitement débrouillé sans toi jusque-là, mais juste pour cette fois, tu peux nous donner un coup de main pour évaluer notre nouvelle recrue ? - Bien sûr, je n'ai rien d'autre à faire. » Euh... sauver le monde ?

    Mais surtout, qu'est-ce que c'est que cette manie de tout nous mettre ainsi en évidence ? C'est quelque chose de plus en plus répandu dans les jeux modernes, mais là ça dépasse les bornes. La moindre petite quête est indiquée de manière bien visible, on a même un comptoir des quêtes pour nous indiquer où il y en a de disponibles et qui en prime nous propose de nous y envoyer directement. Quand c'est un de nos alliés qui nous demande de l'aide, d'accord, mais ne faites pas ça de façon aussi systématique ! Quand la quête n'a que peu d'intérêt et la récompense encore moins, laissez-nous au moins le plaisir de l'avoir dénichée nous-mêmes ! C'est ce que je disais déjà pour l'exploration : c'est autrement plus gratifiant quand le jeu a des secrets à découvrir.

    D'ailleurs, c'est bien la première fois que je vois sortir un Final Fantasy qui n'est pas accompagné de son guide officiel, et pour cause : FFXVI est son propre guide, il nous sert absolument tout sur un plateau, et si on rate quelque chose, c'est vraiment qu'on est volontairement passé à côté. C'est désolant, mais à force de vouloir s'ouvrir à un public toujours plus large, le jeu finit par prendre tous les joueurs pour des assistés en phase terminale.

    Ah si tiens, j'oubliais, il y a bien quelque chose qu'il faut trouver par soi-même : les stèles de défis, où l'on doit combattre en étant limité en pouvoirs comme en temps. Alors je les ai toutes trouvées, hein. Mais les défis étaient tellement rébarbatifs que je ne les ai pas relevés.

 

 

*Come to see victory in a land called Fantasy

 

    Maintenant, un Final Fantasy ne vaut pas que pour son gameplay, c'est aussi l'occasion de vivre une aventure inoubliable aux côtés de personnages attachants, du moins c'est ce qu'on espère.

    La saga a toujours proposé, à divers degrés, des ambiances plus sombres que bien des JRPG plus ouvertement typés shonen manga, et ce XVI ne déroge pas à la règle, en tout cas dans un premier temps. On démarre avec un Clive traité en esclave, tourmenté par le décès de son frère et sa quête de vengeance, et le monde n'est pas plus tendre que son histoire personnelle. Certains nobles provoquent des morts à la pelle par pur intérêt personnel, les différents états s'opposent et se trahissent, les affrontements de Primordiaux (un moyen habile de faire des invocations classiques une partie intégrante de l'histoire) ne se soucient pas des ravages qu'ils causent dans les rangs des soldats...

    Bref, c'est dans un monde troublé qu'évoluent nos personnages, plus adultes qu'à l'accoutumée, et dans ces conditions, les bons sentiments n'ont pas toujours leur place. On ne pardonne pas à nos ennemis, on ne les convertit pas à notre cause, d'ailleurs ils n'ont aucune envie de se repentir, on les tue, point. On ne peut pas non plus sauver tout le monde, on arrive parfois trop tard, et franchement, tout ça, même si ça manque parfois de subtilité... c'est appréciable, tant ça crée un contraste avec ce qu'on voit habituellement dans les JRPG. À titre personnel, c'est d'ailleurs ce changement radical d'ambiance qui m'a permis de sortir de Trails Into Reverie pour passer à FFXVI sans régulièrement chercher à comparer les deux expériences.

    Le hic, c'est que tout ça, ça ne dure qu'un temps. Dans la seconde partie du jeu, Clive devient un bon samaritain qui veut juste sauver tout le monde, on nous sort le couplet habituel sur l'entraide et la force de l'amitié, de plus en plus de quêtes sont accomplies à grands coups d'heureuses coïncidences (on recherche une personne qui a disparu depuis plusieurs jours, et ça alors, on la retrouve pile poil quand elle est sur le point de se faire attaquer, sacré coup de bol !), d'autres s'achèvent sur une bonne grosse morale bisounours (j'ai compris que je me comportais mal, serrons-nous la main et œuvrons ensemble à un meilleur avenir !), bref, on s'enfonce dans les clichés shonenesques qu'on avait globalement évités auparavant, et c'est vraiment dommage.

 

    Pour ce qui est de l'univers, s'il est fonctionnel, il n'a malheureusement rien de très mémorable. Il y a bien quelques fulgurances, notamment les villes surplombées par des cristaux géants, et certains lieux serviront évidemment de théâtre à l'affrontement dantesque entre Primordiaux, mais sorti de là, nos pérégrinations n'ont pas vraiment de quoi faire rêver, la plupart des décors se révèlent très classiques, et la présence de vestiges célestes ne suffit pas à leur apporter une véritable identité. Ça fonctionne, mais ça ne va pas plus loin, et d'ici quelques mois, pas dit que je garde un quelconque souvenir de Valistéa : si les cinématiques nous en mettent plein les yeux, ce n'est pas le cas du reste. De ce point de vue, l'univers de FFXV m'avait fait bien plus forte impression, ça remonte à sept ans mais certains passages me restent encore en mémoire. Comme quoi, des graphismes toujours plus fins et détaillés ne font pas tout, et au final, on prend plus de plaisir à remarquer les petits détails rétros dans les menus qu'à visiter ces lieux auxquels on finit par ne même plus prêter attention.

    Côté musique, c'est heureusement moins mitigé ; si certains thèmes se font discrets mais soutiennent avec justesse l'ambiance du moment, d'autres se révèlent plus marquants et viennent sublimer les temps forts de l'histoire ; on prendra d'ailleurs grand plaisir à entendre quelques thèmes classiques repris pour l'occasion.

 

    Et pour terminer, difficile de parler d'un Final Fantasy sans aborder son histoire et ses personnages. Cela dit, non, je ne vais pas faire de présentation détaillée, parce que d'une, il vaut toujours mieux découvrir par soi-même, et de deux, si vous souhaitez vraiment en savoir plus, vous avez très certainement trouvé ça bien avant d'échouer sur cet obscur commentaire.

    Donc, pour la version courte : l'histoire se suit globalement avec plaisir, elle a son lot de scènes fortes (en partie grâce à sa mise en scène, certes), on s'attache facilement aux personnages... mais outre des méchants parfois un peu simplistes, certains points ont tendance à faire grincer des dents, venant tempérer un avis qui aurait autrement été beaucoup plus positif. Je ne vais donc pas me priver de râler en long, en large et en travers au sujet de ces points noirs, mais avant ça, puisque je vais donner des détails y compris sur la fin du jeu, mieux vaut prévenir :

 

          ----- Au-delà de ce point : ALERTE SPOILERS -----

                   ----- Mais vraiment. La fin et tout. -----

 

    Tiens, d'ailleurs, commençons par la fin, dont le côté émouvant n'a à mes yeux que peu surnagé au milieu de l'agacement. Non, je ne parle pas du combat contre Ultima, qui correspond exactement à ce qu'on pouvait en attendre (hormis peut-être l'absence d'un donjon quand on aborde le Provenance, je ne pensais pas passer directement d'une foultitude de quêtes annexes au combat final, mais pourquoi pas). Je parle de ce qui viens après avoir battu Ultima.

    D'une, la portion qui se passe au repaire : la femme enceinte dont j'ai déjà oublié le nom, on l'a juste ramassée par hasard dans la dernière ville, c'est un personnage qui ne sert à rien et dont on n'a rien à faire, alors bor**l, qu'est-ce que vous allez nous f**tre son accouchement en plein cœur de la cinématique de fin ?!?

    Et de deux, du côté de Clive : les sacrifices de Dion et de Joshua sont des moments forts, qui fonctionnent très bien, mais alors celui de Clive ! S'il n'y avait qu'en mourant qu'il pouvait achever Ultima, d'accord, mais là, ça y est, il a battu Ultima, et APRÈS ÇA il décide de se sacrifier pour balayer les dernières miettes plutôt que de se dire « maintenant qu'on n'est plus soumis à une menace imminente, on va réfléchir ensemble à une solution ». Ça remet complètement en cause son évolution au fil du jeu et tout le laïus sur la force des liens qui lui ont permis d'en arriver là ! Et puis sa promesse de revenir auprès de Jill, ce n'était pas justement un élément clé de cette "volonté" qui lui a permis de résister à Ultima ? Cerise sur le gâteau, il ne se fait même pas exploser en beauté ! Il survit à la destruction du Provenance, tout ça pour venir s'échouer comme une crotte sur la plage et commencer à se pétrifier, avant de lentement agoniser en se faisant bouffer les parties encore tendres par les crabes et les goélands (oui, bon, j'extrapole un peu, mais c'est vraiment ainsi que je vois les choses). Certaines histoires nous proposent des happy ends forcés, là c'est l'inverse, on dirait que les développeurs visaient à tout prix une fin triste. Alors une fin triste, je veux bien, mais encore faut-il qu'elle soit pertinente. Là, ça laisse l'impression de n'avoir eu que la mauvaise fin, mais sans true ending à débloquer. C'est d'autant plus dommage de se foirer ici que la fin peut avoir une grosse influence sur l'envie de rejouer ou non à jeu : autant dire qu'entre ça et l'absence totale de secrets à dénicher, ça refroidit un peu.

    (Et de trois, la scène post-générique. Mais je ne la trouve pas mauvaise, elle me laisse juste un peu dubitatif. Est-ce que j'avais envie d'aller voir suffisamment loin dans l'avenir de ce monde pour que l'histoire de Clive et compagnie soit entrée dans la légende ? Est-ce que j'avais envie qu'on me montre avec insistance que la magie n'existe plus mais qu'on se débrouille sans ? Est-ce que j'avais envie d'apprendre sans le voir que Joshua a finalement survécu (après tout, c'est Phénix) et qu'il a écrit un livre ? Quitte à avoir une scène post-générique, j'aurais préféré aller un peu moins loin dans l'avenir, et avoir quelque chose qui concerne plus directement tous ces personnages qu'on a côtoyés. Partir à la découverte des autres continents à bord de l'Entreprise, par exemple (mais où est donc Spock ?), ou quelque chose en lien avec la fameuse chasse au trésor de Mid... Au moins, on ne nous a pas infligé le coup de Jill qui serait enceinte, c'est toujours ça.)

 

     Sur ce, passons au cas de Jill, et au traitement que lui réserve l'histoire. Même si on laisse de côté la romance qui met beaucoup, BEAUCOUP trop de temps à se concrétiser, la dernière partie du jeu dessert complètement son personnage. Elle était pourtant intéressante jusqu'à sa vengeance sur son ancien tortionnaire (bon d'accord, mettons aussi de côté la grosse coïncidence qui a voulu que l'amie d'enfance de Clive soit justement l'émissaire de Shiva). Et puis après... le jeu ne sait plus trop quoi faire d'elle, alors il la laisse en retrait. Elle pourrait rester à combattre régulièrement aux côtés de notre héros, mais personnage jouable unique oblige, les accompagnants se font plus ponctuels, il ne s'agirait surtout pas de donner au joueur l'impression de mener une vraie équipe (c'est sans doute aussi la raison pour laquelle on ne côtoie Dion que de loin et qu'il ne nous accompagne pas au cours de l'aventure).

    Le fait qu'elle finisse tout de même par se mettre en couple avec Clive n'arrange pas les choses, elle n'apparaît alors plus que comme une amoureuse transie qui attend le retour de son aimé. Non mais sans blague, il lui prend son pouvoir, puis il part combattre en la laissant en arrière, et elle le laisse faire sans rien dire ? Que Clive fasse ce choix, d'accord, mais difficile de concevoir qu'elle l'accepte alors qu'elle tenait auparavant à se battre à ses côtés, quitte à laisser sa santé se dégrader. Difficile aussi de se laisser prendre par la scène des adieux déchirants avant le combat final quand tout ce à quoi on pense à ce moment, c'est qu'avec un gameplay en équipe comme par le passé, elle nous aurait accompagnés... (Même au-delà de Jill, c'est assez frustrant d'avoir rassemblé autant de monde pour finir par se battre tout seul. Je vais sauver le monde, attendez-moi là.)

 

    Un autre élément qui aurait pu être mieux traité, mais finalement moins gênant : l'ellipse de cinq ans. Qu'il s'écoule quelques années avant que les choses se tassent et qu'on en revienne aux choses sérieuses, je veux bien, mais on aurait apprécié de voir certains événements de ces cinq années plutôt que de nous les catapulter ainsi comme un fait accompli. La recherche d'un nouveau repaire, la rencontre avec Mid et Vivianne, les développeurs ont vraiment considéré que c'était une bonne idée de ne PAS inclure ça dans le jeu et de nous laisser ensuite recoller les morceaux ? Mid, passe encore, mais Vivianne apparaît vraiment comme un personnage réduit à sa fonction de madame explications géopolitiques.

 

    Maintenant, une partie de l'histoire qui m'a laissé une grosse incompréhension, et j'aurais pu commencer par là puisqu'il s'agit du début du jeu : la mort (apparente) de Joshua, et le désir de vengeance de Clive. La mise en scène de l'apparition d'Ifrit nous fait comprendre immédiatement qu'il s'agit de Clive... sauf que le même Clive semble ensuite avoir assisté à la scène d'un point de vue extérieur et traque celui qui a tué son petit frère. Donc, ce n'était pas lui ? Eh bien si, il finit par apprendre que l'émissaire d'Ifrit n'est autre que lui-même. Ne s'est-il pas rendu compte qu'il voyait par les yeux du monstre qui déchiquetait Phénix ? Pour ma part, je n'ai pas réussi à déterminer si le joueur était censé savoir dès le début et donc assister à la traque en toute connaissance de cause, on si l'on était censé apprendre la vérité en même temps que notre héros, et j'ai passé tout ce temps à me demander si j'avais mal compris.

 

    Et d'ailleurs, en parlant de Primordiaux... pourquoi en manque-t-il un ? Le « mythique Léviathan » est à peine évoqué à un moment, et c'est tout. Il y a huit éléments, il est censé y avoir un Primordial pour chaque, la présence de deux Primordiaux de feu apparaît donc comme un mystère, mais l'absence d'un Primordial d'eau ne mérite même pas qu'on en parle ? Et Clive, n'est-il pas censé absorber tous les Primordiaux afin de devenir le réceptacle idéal ? Il y a une vraie raison, ou c'était juste trop de boulot d'en ajouter un de plus à l'histoire ?

 

    Et pour terminer, une broutille qui n'a pas vraiment d'importance mais qui perturbe quand on joue en VO sous-titrée : pourquoi changer certains noms (Isabelle devient Apolline) dans les sous-titres français ? Il y a une raison, ou c'est dans le cahier des charges des traducteurs de toujours en changer un ou deux ? Après, je ne vais pas trop râler sur la localisation, on est à des années-lumière des traductions approximatives de l'époque PS1. N'empêche que ce genre de truc nous laisse avec un gros "pourquoi ?" sur les bras.

 

          ----- Fin du bureau des plaintes -----

               ----- et donc des spoilers -----

 

 

*Bilan

 

    Pfiou, j'ai l'impression d'avoir passé tout mon temps à critiquer les défauts de FFXVI. Et c'est vrai que des défauts, il n'en manque pas. Malgré tout, j'ai bien aimé le jeu, et pas uniquement parce qu'on y voit les invocations classiques se déchaîner en haute définition (au moins, l'attaque de Bahamut ne fait pas sauter la planète, haha), ni parce que des cristaux jouent un rôle clé dans l'histoire, ni parce qu'on y chevauche des chocobos, rencontre des mogs et combat des morbols, ni parce qu'on y fait un bout de chemin en compagnie d'un Cid (mais pas de Biggs et Wedge, tiens)... bref, pas uniquement parce qu'on y exploite des éléments classiques de la saga.

    J'ai beau ne pas m'être éclaté autant que je le voudrais sur son gameplay, celui-ci reste très convenable. J'ai aimé son ambiance, même si elle s'étiole un peu dans la deuxième moitié. J'ai aimé ses personnages, même si certains auraient mérité d'être mieux exploités. J'ai aimé son côté spectaculaire, même si en dehors des cinématiques, il aurait pu avoir une direction artistique un peu plus marquante. J'ai aimé suivre son histoire, même si certains de ses aspects ont pu me faire tiquer. En somme, j'ai bien aimé le jeu, mais ça fait beaucoup de "même si". J'irais donc jusqu'à dire qu'il s'agit d'un bon jeu... mais qu'il souffre trop de ses défauts pour être plus que cela.

    Je ne regrette pas d'y avoir joué, ni de l'avoir acheté, ni même d'avoir acheté une PS5 en prévision (oui, bon, je l'ai aussi achetée pour d'autres jeux, mais c'est bien l'approche de FFXVI qui m'a fait franchir le pas). Mais en ce qui me concerne, il ne fera clairement pas partie des Final Fantasy les plus marquants. S'il faut comparer, je le placerais sans conteste derrière les épisodes VI-VII-VIII-X-XV, devant le VII Remake qui faisait trop de mauvais choix, et quelque part dans la zone floue où flottent le IX (je me souviens d'avoir aimé son univers et son gameplay, nettement moins ses personnages ultra caricaturaux, et j'ai complètement oublié son histoire), le XII (je l'ai plutôt aimé sans l'adorer à l'époque, mais le seul souvenir que j'en garde, c'est celui d'un combat de plus de deux heures contre un boss optionnel d'un niveau trop élevé pour mon équipe ; j'ai la version Zodiac Age en attente, donc je devrais bien finir par y rejouer), et la trilogie XIII pour laquelle j'ai une certaine sympathie malgré ses défauts (faudrait que j'y rejoue aussi, tiens, pour voir ce que j'en pense aujourd'hui - hahaha, comme si j'avais le temps, je n'arrive déjà pas à avancer sur ma liste de jeux en attente).

    Et en comparant hors de la saga, rien que sur les sorties de l'année, j'ai déjà deux Trails qui lui passent devant (sans pourtant être les meilleurs de la série), et même la comparaison avec Forspoken n'est pas si avantageuse : oui, FFXVI est tout de même meilleur... mais l'univers de Forspoken était autrement plus intéressant, là au moins l'exploration était à l'honneur, et le côté plateforme du gameplay rendait les déplacements autrement plus satisfaisants.

    Bref, bilan plutôt positif pour Final Fantasy XVI... mais un peu mitigé tout de même.

NETFLIXVANIA - Fake Gen

De NETFLIXVANIA - Fake Gen, le 25 Juin 2023 à 23h06

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OLD GEN/20

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