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Critique:

Publiée le Mardi, 29 Mai 2012

En avril 2010 sort l’album Real World, la dernière merveille à ce jour de Kokia. Les fans qui l’attendaient ne seront pas déçus, car l’artiste nous offre une fois de plus un vrai bijou, qu’on ne se lasse pas d’écouter. Au travers de ses nombreux voyages, Kokia est de plus en plus inspirée. Elle nous fait part ici des émotions qu’elle a pu ressentir. La vie est le principal motif de cet album, autour duquel gravitent les sentiments, en particulier l’amour et l’espoir, l’énergie d’avancer, et la foi en soi et aux autres. Au travers des 14 pistes, Kokia chante des messages d’encouragement, nous fait part de la force de la vie, du courage d’aller toujours plus loin, et de la beauté du monde.

Ce nouveau voyage dans le monde de Kokia nous transporte d’emblée dans un univers à part, avec la première piste « Birth ». C’est avec une chanson magnifique que commence l’album, ou plutôt, que naît ce voyage au fin fond de l’infini. Très calme au départ, cette chanson prend sa puissance avec la voix de Kokia, le temps d’un court instant ; celui qui matérialise le miracle de la naissance, de la vie, en un chant mélodieux, presque irréel. « Road to glory », grâce à l’accompagnement des cordes mais surtout, au chœur, aux percussions et instruments qui sortent de l’ordinaire, donne à ce chant une couleur toute particulière. Tantôt effréné, tantôt plus lent, du calme à l’agitation, ce chant d’espoir nous ouvre la voie vers un monde où toutes les aventures possibles nous attendent. C’est également avec « U-Cha-Cha » que Kokia joue avec les contrastes. Sur fond de prières et de mystère, cette chanson, calme, sans artifice, s’enrichit au fur et à mesure. L’artiste nous montre ainsi que même sans paroles, mais juste avec un chant empli de vocalises, on peut tout de même transmettre ses émotions et se rapprocher de l’autre, de celui ou de celle que l’on veut toucher. La chanson qui donne son titre à l’album, « Real World », est entrainante. Réussie, elle reste tout de même assez ordinaire : le refrain suit les couplets, sans originalité. La musique tend vers la pop, par le biais des percussions vives et variées. Malgré tout, le plaisir de l’écoute y est, alors vous aussi : « utilisez tous vos sens et sentez que vous êtes en vie ! »
« Love is us, Love is Earth » est une ballade très simple, sans artifice. Le chant est très beau, les chœurs ne laissent pas le silence y pénétrer. Malgré tout, cette chanson est loin derrière les autres, trop banale peut-être. C’est la même chose pour « Kodaku na ikimono ». Cette chanson, positive, est un appel à l’espoir, et au courage. Elle nous conseille d’avancer, de continuer à tracer notre route. Personne ne fera les choses à notre place, alors prenons les devants, et surtout, restons unis. « Single mother » est, pour ma part, la chanson la moins plaisante d’un point de vue musical. Il est évident que le talent de Kokia n’est pas moindre ici, et que cette critique est totalement subjective. Pour apprécier « Single mother », il faut aimer ces chansons dans lesquelles la présence des instruments est assez pauvre, et accompagnent uniquement la chanteuse, sans même ajouter une quelconque autre dimension, ou amplifier celle déjà présente. Malgré tout, on ne pourra nier que les paroles de « Single mother » sont les plus émouvantes de cet album. Ceci est peut-être du au fait que ce sont les paroles les plus concrètes, celles que l’on comprend tous très facilement. Néanmoins, certains auditeurs trouveront le sujet trop niais, voire agaçant, tandis que d’autres ne pourront pas résister au fait de penser à leur propre expérience de vie, à leur comportement ou à celui d’un proche, envers une personne chère. Les relations sont parfois difficiles, et c’est toujours grâce au recul que l’on prend conscience des blessures infligées à l’autre.
« Kimi o sagashite » est assez originale, en comparaison aux autres travaux de l’artiste dans cet album. Le chant et la musique prennent un aspect vieilli, dépassé. Les percussions sont feutrées, le piano marque les temps, et Kokia, elle, chante du bout des lèvres. Il est impossible de passer à côté de l’aigu maîtrisé de l’artiste : un talent incontestable. « Saishû Jôei » est sans doute une des meilleures chansons de l’album, avec « Oto no tabibito ». La sonorité de la musique de « Saishû Jôei » et les paroles du chant nous envahissent. Ce dernier jour passé sur la Terre s’avère être un moment de joie, au lieu d’adieux tristes et mornes. Dans le même esprit de mystère, « Dugong no sora » est une chanson que l’on ne se lasse pas d’écouter. Les vocalises de l’artiste, les chœurs qui l’accompagnent, donnent un goût de mystère, une impression d’immensité à ce monde que l’on pense trop connaître, mais qui garde encore un nombre incalculable de secrets. Les cris d’animaux marins, d’esprits peut-être, le bruit de l’eau, font partie intégrante de la musique. Grâce à cette alliance, et à un refrain des plus magnifiques, Kokia nous rappelle les origines de tous : l’océan bleu, cette étendue infinie, paisible, la mère de chacun. Pour revenir à « Oto no tabibito », ce chant retentit telle une prière. Les instruments utilisés, particuliers, confèrent à la musique une sonorité originale. Alliés à la voix délicate de Kokia, le résultat est tout à fait sublime. Voilà la meilleure chanson de l’album selon moi. Il en va de soi que ces titres ne sont pas les seuls à être des plus réussis. « Watashi ga mita mono » fait partie de ces mélodies, dont l’envie de les écouter ne nous quitte que très rarement, ou peut-être jamais.


L’album Real World de Kokia est, pour finir, une réussite. Malgré quelques faiblesses, quoique, certains n’en verront aucune, on ne se lassera sans doute pas d’écouter et de réécouter la voix de cette artiste hors pair. Kokia nous prouve une fois de plus son talent. Elle parvient à nous emmener, malgré nous, dans un périple débordant de couleurs multiples, traversant des mondes qui ne se ressemblent jamais, aux sonorités et émotions différentes. Ses messages, positifs, nous encouragent à nous voir, à observer les autres, et surtout, à sentir le monde, d’une façon tout à fait différente.


lovehina