Star Driver - Actualité anime

Critique de l'anime : Star Driver

Publiée le Dimanche, 23 Août 2015

Avec son héros bishônen et son grand robot, Star Driver est la nouvelle série mecha du studio Bones. Une de plus ou plutôt une de trop ?

Mecha ce que c’est que ça ?

Série mecha rime souvent avec scénario complexe et passionnant. Neon Genesis Evangelion, certaines des séries Gundam ou encore Code Geass: Lelouch of the Rebellion en sont les parfaits exemples. Portée par une narration efficace, la complexité de l’intrigue fait alors partie des principaux atouts de la série et la rend d’autant plus attractive.


En revanche pour Star Driver, mecha ou pas, c’est tout l’inverse. La narration confuse et brouillonne donne une apparente complexité à une intrigue basique et déjà vue. Résultat, on ne comprend pas grand-chose et il faut s’accrocher pour ne pas perdre le fil. Dès le premier épisode, alors que l’histoire prend des allures de tranches de vie lycéennes, l’aspect science-fiction - accompagné des inévitables affrontements de robot géants qui vont avec - sort de nulle part et s’installe brusquement dans la série sans explication.


Difficile d’établir un synopsis très clair avec pareille introduction. L’histoire commence avec Takuto, un jeune homme mystérieusement échoué sur la plage d’une île du Sud secouru par la jolie Wako avec un sulfureux bouche-à-bouche, et son ami Sugata qui l’héberge ensuite chez lui. On apprend que Takuto est en fait le nouvel élève du lycée, que Wako est l’une des quatre prêtresses de l'île et qu’elle est fiancée à Sugata. Lycée, triangle amoureux et terre paradisiaque, on est encore loin de la série mecha. Mais cette île et son lycée cachent bien des secrets.
Quand Takuto apprend qu’il est interdit d’approcher la mine désaffectée qui borde l’école, il ne peut s’empêcher d’y faire un tour. Il tombe nez à nez avec les membres masqués d’une organisation secrète qui tentent de séquestrer Wako. On découvre alors l’existence de l’Organisation de la Croix Étoilée, qui cherche à s’emparer des Cybodies, sortes de marionnettes géantes pilotées par des humains dans une dimension parallèle où le temps est figé, Zero Time, et à les ramener dans le monde réel en brisant les sceaux de protection des quatre prêtresses de l’île.


Après avoir assommé Takuto, les membres de la Croix Étoilée emmènent Wako dans la dimension Zero Time en utilisant des combinaisons spéciales. L’un d’entre eux, un Star Driver, entre en connexion avec un Cybody à l’aide d’une technologie avancée et s’apprête à briser le sceau détenu par Wako. C’est le moment que choisit Takuto pour arriver au secours de la demoiselle en détresse dans la dimension parallèle et se connecter à son propre Cybody, comme un prince charmant sur son cheval blanc, le tout sans l’aide d’aucune machine ou combinaison spécifique. Car Takuto est le "beau gosse galactique" !


Le "beau gosse galactique"

Ne cherchez pas, il n’y a rien à comprendre. Le "beau gosse galactique", c’est tout un concept. Un bishônen dans un robot géant ! Il est beau et longiligne, il a les cheveux rouges dans le vent et il tombe toujours à pic. Il possède un pouvoir qui lui permet de contrôler un Cybody surpuissant, sans faire appel à la moindre technologie. Inutile de préciser qu’il gagne à tous les coups et que les Star Driver de la Croix Étoilée ont du souci à se faire. Les premiers épisodes sont d’ailleurs tous construits sur le même schéma. La vie suit son cours au lycée, jusqu’à ce qu’un élément perturbateur pointe le bout de son nez et que l’histoire se règle par un affrontement entre Cybodies sur Zero Time dont le "beau gosse galactique" ressort vainqueur, avant que tout revienne à la normale.



Mais malgré la confusion dans laquelle nous plonge ce scénario sans queue ni tête, on se surprend à trouver que Takuto et son Cybody Tauburn ont quand même la grande classe. Pourtant rien d’extraordinaire côté character design et mecha design, juste cette petite touche de folie que l’on prend volontiers pour du second degré. Un ton légèrement décalé, seule marque d’originalité d’une série mecha parmi tant d’autres.

Pour le reste, Star Driver ne sort pas du lot. Les mechas ne sont pas exceptionnels et les combats n'ont rien de palpitant. Pour les personnages, ça reste très classique : quelques bishônen, quelques écolières, deux-trois greluches bimbos avec la dose d'ecchi qui va avec et une petite bête kawaï pour couronner le tout. On finit vite par s’ennuyer du côté highschool et quand l’aspect science-fiction reprend le dessus, on a un peu de mal à saisir tout ce qui se passe. Mais rassurez-vous, les choses finissent par se clarifier pour ceux qui auront le courage d’aller jusqu’au bout. Seulement, les habitués du genre auront la déception de comprendre que le scénario est somme toute classique et sans surprise.



Il y a comme un os chez Bones...

On peut toujours compter sur le studio Bones pour la qualité et le soin apporté à son travail d’animation. Star Driver n’échappe heureusement pas à la règle et s’offre même quelques passages réalisés en 3D plutôt réussis. On retrouve d’ailleurs Takuya Igarashi à la réalisation qui avait déjà travaillé pour le studio sur la série Soul Eater, que l’on ne présente plus. Mais après un Heroman plutôt médiocre, cette nouvelle série mecha est une déception de plus de la part d’un studio qui nous avait habitués à mieux dans le genre avec Xam'd, Eureka Seven ou RahXephon...

Par Bakasan