Critique de l'anime : Citrus
Publiée le Jeudi, 19 Avril 2018
Ces dernières années, le manga Citrus de Saburouta s'est forgé une petite réputation. Ce shôjo-ai a vite attiré les lecteurs et lectrices du Japon par sa fraîcheur, une réputation qui trouve un petit écho en France puisque la série semble jouir d'un succès très honnête aux éditions Taifu.
Pas étonnant donc qu'un studio se soit attaqué à une adaptation animée de l’œuvre. Connu pour quelques productions, le studio Passione s'est chargé du boulot à travers une série de 12 épisodes diffusée entre l'hiver et le printemps 2018, et sorti en France en VOD via Crunchyroll.
Yuzu, adolescente dans la fleur de l'âge, fashion et ne se souciant guère des codes de la société, n'a jamais connu l'amour. Lorsque sa mère se remarie, la demoiselle doit changer d'établissement scolaire et se retrouve dans un établissement réservé aux filles et aux exigences plutôt strictes. Difficile de passer outre le règlement, car le conseil des élèves veille au grand, en particulier sa sévère présidente : Mei.
La prise de bec ne se fait pas attendre, mais une autre surprise attend Yuzu : Mei est la fille du nouveau conjoint de sa mère, ce qui en fait sa sœur par alliance ! La bonne entente sera difficile, mais quelque chose va chambouler Yuzu : le comportement ambigu de sa « soeur » qui pourrait bien faire chavirer son cœur...
Longue de 12 épisodes, l'adaptation animée de Citrus par le studio Passione a le mérite de respecter énormément le manga de Saburouta. Pas de grande dérive du scénario, une fidélité envers les quatre premiers tomes du manga... Les fans de l’œuvre originale seront sans doute satisfaits par cette version qui ne cherche jamais à trahir le matériel original. Un visionnage sans grande surprise pour ceux qui sont passés par la version papier, donc, l'anime se concluant avec l'arc du voyage scolaire qui permettait à l'intrigue de franchir un cap. Le morceau du manga sélectionné pour l'adaptation est donc judicieux puisque si la série animée ne voit pas de suite être produite, la conclusion proposée pourrait se suffire à elle-même.
Par conséquent, les forces et les faiblesses de la version animée sont, à peu de choses près, exactement celles du manga. Citrus se présente alors comme une comédie sentimentale se déroulant en milieu scolaire suivant un schéma assez commun. Chaque petit arc se construit essentiellement autour d'une rivale amoureuse pour Mei et Yuzu, chacune de ces interactions ayant pour effet de faire évoluer les deux héroïnes ainsi que les liens les reliant qui grandiront petit à petit, au fil des épisodes.
Une formule peu déroutante, voire très classique même puisque chaque nouveau personnage sera l'occasion d'amener des quiproquos et créer des complications entre Mei et Yuzu. Les poncifs de la comédie sentimentale scolaire sont donc respectés, un peu trop même. L'intrigue se révèlera donc sans grande surprise pour les habitués du genre qui pourraient même s'ennuyer sur certains épisodes. Là où le respect de ce schéma classique est bon, est dans la romance lesbienne montrée, prouvant que ce genre de récit peut s'appliquer à toute sorte de personnages tout en conservant certaines forces et faiblesses.
Et justement, c'est par ses personnages que Citrus tente de se démarquer, à défaut de proposer des péripéties originales. A partir de cliché, Saburouta cherche à développer des figures finalement assez intéressantes au fil des épisodes. Prenons l'exemple de Yuzu et Mei, fashionista et tsundere par excellence, qui sont sans cesse développées au fil du récit. Le personnage le plus dense restera sans doute possibles Mei, adolescente aux comportements ambigus et déroutants et dont la psychologie sera décortiquée tout le long de la série, aboutissant même à un personnage finalement attachant.
Le casting de personnages secondaires respectera cette idée : Matsuri jouera le rôle de l'entremetteuse en se montrant particulièrement extrême, mais cachera un gros manque d'affection tandis que Yurin, meilleure amie de Yuzu, prendra à cœur son rôle de camarade prête à tout pour aider son amie. Utiliser le classique pour développer des personnages plus forts qu'il n'y paraît à la base, voilà l'intention de l'adaptation animée de Citrus, au même titre que le manga, qui mérite qu'on donne sa chance au récit.
Si l'adaptation du studio Passione est sans bémol, respectueuse et ne trainant pas en longueur, la réalisation est parfois en demi-teinte. On notera une animation parfois moyenne, et certaines incrustations de CGI mal gérées (ce qui est d'autant plus flagrant quand celle-ci est répétée à chaque épisode, dans l'opening).
On saluera le travail de Ryo Takahashi, compositeur de la série, pour quelques thèmes jolis, bien que globalement la bande originale ne cherche qu'à accomplir son rôle de servir l'ambiance.
En définitive, Citrus est une œuvre à conseiller aux amateurs de comédie sentimentale scolaire qui chercheraient un peu de fraîcheur où il n'est question que d'amour, de personnages qui affrontent les difficultés de la vie, et des rivalités amoureuses. Si le schéma de la série se révèle très classique, le développement des deux héroïnes mérite qu'on se penche sur cette adaptation très fidèle du manga de Saburouta. Le fait que les deux héroïnes soient de jeunes femmes ne change finalement rien (et tant mieux, Citrus ne se trouvant pas derrière une barrière par rapport aux autres œuvres du genre), et c'est finalement le lien amoureux entre deux sœurs par alliance qui appartiennent désormais à la même famille donc, qui pourra déranger certains. L'intrigue jouant sur le tableau du lien entre sœur comme sur celui du lien amoureux, on peut comprendre que certains soient déroutés.
Pas étonnant donc qu'un studio se soit attaqué à une adaptation animée de l’œuvre. Connu pour quelques productions, le studio Passione s'est chargé du boulot à travers une série de 12 épisodes diffusée entre l'hiver et le printemps 2018, et sorti en France en VOD via Crunchyroll.
Yuzu, adolescente dans la fleur de l'âge, fashion et ne se souciant guère des codes de la société, n'a jamais connu l'amour. Lorsque sa mère se remarie, la demoiselle doit changer d'établissement scolaire et se retrouve dans un établissement réservé aux filles et aux exigences plutôt strictes. Difficile de passer outre le règlement, car le conseil des élèves veille au grand, en particulier sa sévère présidente : Mei.
La prise de bec ne se fait pas attendre, mais une autre surprise attend Yuzu : Mei est la fille du nouveau conjoint de sa mère, ce qui en fait sa sœur par alliance ! La bonne entente sera difficile, mais quelque chose va chambouler Yuzu : le comportement ambigu de sa « soeur » qui pourrait bien faire chavirer son cœur...
Longue de 12 épisodes, l'adaptation animée de Citrus par le studio Passione a le mérite de respecter énormément le manga de Saburouta. Pas de grande dérive du scénario, une fidélité envers les quatre premiers tomes du manga... Les fans de l’œuvre originale seront sans doute satisfaits par cette version qui ne cherche jamais à trahir le matériel original. Un visionnage sans grande surprise pour ceux qui sont passés par la version papier, donc, l'anime se concluant avec l'arc du voyage scolaire qui permettait à l'intrigue de franchir un cap. Le morceau du manga sélectionné pour l'adaptation est donc judicieux puisque si la série animée ne voit pas de suite être produite, la conclusion proposée pourrait se suffire à elle-même.
Par conséquent, les forces et les faiblesses de la version animée sont, à peu de choses près, exactement celles du manga. Citrus se présente alors comme une comédie sentimentale se déroulant en milieu scolaire suivant un schéma assez commun. Chaque petit arc se construit essentiellement autour d'une rivale amoureuse pour Mei et Yuzu, chacune de ces interactions ayant pour effet de faire évoluer les deux héroïnes ainsi que les liens les reliant qui grandiront petit à petit, au fil des épisodes.
Une formule peu déroutante, voire très classique même puisque chaque nouveau personnage sera l'occasion d'amener des quiproquos et créer des complications entre Mei et Yuzu. Les poncifs de la comédie sentimentale scolaire sont donc respectés, un peu trop même. L'intrigue se révèlera donc sans grande surprise pour les habitués du genre qui pourraient même s'ennuyer sur certains épisodes. Là où le respect de ce schéma classique est bon, est dans la romance lesbienne montrée, prouvant que ce genre de récit peut s'appliquer à toute sorte de personnages tout en conservant certaines forces et faiblesses.
Et justement, c'est par ses personnages que Citrus tente de se démarquer, à défaut de proposer des péripéties originales. A partir de cliché, Saburouta cherche à développer des figures finalement assez intéressantes au fil des épisodes. Prenons l'exemple de Yuzu et Mei, fashionista et tsundere par excellence, qui sont sans cesse développées au fil du récit. Le personnage le plus dense restera sans doute possibles Mei, adolescente aux comportements ambigus et déroutants et dont la psychologie sera décortiquée tout le long de la série, aboutissant même à un personnage finalement attachant.
Le casting de personnages secondaires respectera cette idée : Matsuri jouera le rôle de l'entremetteuse en se montrant particulièrement extrême, mais cachera un gros manque d'affection tandis que Yurin, meilleure amie de Yuzu, prendra à cœur son rôle de camarade prête à tout pour aider son amie. Utiliser le classique pour développer des personnages plus forts qu'il n'y paraît à la base, voilà l'intention de l'adaptation animée de Citrus, au même titre que le manga, qui mérite qu'on donne sa chance au récit.
Si l'adaptation du studio Passione est sans bémol, respectueuse et ne trainant pas en longueur, la réalisation est parfois en demi-teinte. On notera une animation parfois moyenne, et certaines incrustations de CGI mal gérées (ce qui est d'autant plus flagrant quand celle-ci est répétée à chaque épisode, dans l'opening).
On saluera le travail de Ryo Takahashi, compositeur de la série, pour quelques thèmes jolis, bien que globalement la bande originale ne cherche qu'à accomplir son rôle de servir l'ambiance.
En définitive, Citrus est une œuvre à conseiller aux amateurs de comédie sentimentale scolaire qui chercheraient un peu de fraîcheur où il n'est question que d'amour, de personnages qui affrontent les difficultés de la vie, et des rivalités amoureuses. Si le schéma de la série se révèle très classique, le développement des deux héroïnes mérite qu'on se penche sur cette adaptation très fidèle du manga de Saburouta. Le fait que les deux héroïnes soient de jeunes femmes ne change finalement rien (et tant mieux, Citrus ne se trouvant pas derrière une barrière par rapport aux autres œuvres du genre), et c'est finalement le lien amoureux entre deux sœurs par alliance qui appartiennent désormais à la même famille donc, qui pourra déranger certains. L'intrigue jouant sur le tableau du lien entre sœur comme sur celui du lien amoureux, on peut comprendre que certains soient déroutés.
