Chance sourit à Madame Nikuko (la)

La Chance sourit à Madame Nikuko nous raconte, du point de vue de Kikurin qui est la narratrice, le quotidien dans une petite ville portuaire de la collégienne et de sa mère, l'inénarrable Nikuko, replète, joyeuse, courageuse, pas toujours très fine, parfois même ridicule mais qui donne malgré tout beaucoup plus envie de rire avec elle que de rire d'elle. Les deux personnages féminins sont donc des plus attachants et on prend beaucoup de plaisir à suivre Kikurin dans les scènes de sa vie de tous les jours (telles qu'une visite à l'aquarium avec Nikuko, une fête du sport ou une dispute avec une amie), dans lesquelles je me suis personnellement facilement projetée.

Le film se joue habilement des clichés et de nos attentes, ainsi Nikuko est bien loin de ressembler à un quelconque idéal féminin, la discrète Kikurin n'est certes pas aussi lisse qu'on pourrait d'abord le croire, même le personnage de Ninomiya, qui ressemble pourtant à un stéréotype de beau gosse mystérieux de manga, réserve des surprises. En ressort une grande humanité, dénuée de tout jugement.

Je retiens également de ce film son touchant portrait mère-fille : Kikurin est pleinement consciente des défauts de sa mère, mais plus qu'une critique, il me semble qu'elle en fait simplement le constat et que même si elle ne souhaite pas la prendre pour modèle, elle l'aime et est heureuse de vivre avec elle. Quant à Nikuko, elle est très fière de sa fille et apprécie chaque moment passé ensemble.

La chance sourit à Madame Nikuko est en conclusion un film très positif dans son absence de jugement, vraisemblable (en voyant certaines scènes, je me suis dit que j'aurais totalement pu les vivre) et touchant. Un coup de coeur en ce qui me concerne !