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    Comme beaucoup de joueurs, européens tout du moins, c'est avec son septième opus que j'ai pu découvrir la saga Final Fantasy. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. L'ère PSOne et ses trois merveilles, les rééditions du suprême FFVI et des épisodes précédents, quelques dérivés moins glorieux par-ci par-là, il n'en fallu pas plus pour que la série s'impose à mes yeux comme la référence absolue du jeu vidéo. Entre scenarii palpitants, cartes du monde gigantesques, quêtes optionnelles à foison, personnages inoubliables et musiques magistrales, il n'y avait pour ainsi dire rien à jeter et c'est sans se poser la moindre question que chaque nouvelle sortie Squaresoft atterrissait immédiatement chez moi. Puis vint l'époque de la PS2 et FFX. Plus de world map, certains persos pas forcément très inspirés, la chasse au monstre qui fait son apparition comme cache misère en terme de quêtes secondaires,... Le plaisir était encore bien là mais l'ensemble commençait doucement à s'effriter et une page était tournée. Et ce n'est pas la suite directe du dixième opus qui allait changer la donne ! Heureusement, le XI, malgré son côté rebutant au premier abord, aura remis les pendules à l'heure et m'aura gardé occupé des années durant. Pendant ce temps, FFXII est arrivé et avec lui la disparition d'Uematsu du côté de la bande son. Fatalement, le choc fut brutal. Tout aussi brutal que la découverte des deux ahuris que sont Vaan et Penelo. Ils n'ont pas complètement ruiné le jeu, mais c'est pas passé loin ! Mais bon, jusque là, tout va relativement bien. C'est en 2010 que les choses se gâtent méchamment. FFXIII sort en mars et là, c'est le drame. Couloirs en veux-tu en voila, une seule zone soit disant ouverte dans tout le jeu, musiques fades, chara-design parfois franchement mauvais, système de combat sponsorisé par les fabricants de boutons croix et j'en passe et des meilleurs. Au final, si le XIII n'est certainement pas un mauvais RPG, il n'a plus rien à voir avec les FFs des années 90/début 2000 et le charme si particulier de la série semble s'être éteint. Je me le suis fait offrir plusieurs mois après sa sortie, ça veut tout dire... Mais le cauchemar ne va pas s'arrêter en si bon chemin. FFXIV Online, annoncé à la surprise générale l'année précédente, sort fin 2010 et est un flop monumental, le XI est sur la pente descendante, et les restes du projet Fabula Nova Crystallis sont aux abonnés absents. Bref, avec deux épisodes de suite qui se vautrent, là, la licence est vraiment mal barrée. Et j'en étais déjà à en faire mon deuil.




    Et pourtant ! Et pourtant, une lueur d'espoir semble être apparue. A force de s'en prendre plein la tête, il semblerait que Square Enix, sans doute touché dans son amour propre, ait décidé de changer sa politique de fonctionnement. Le nouveau mot d'ordre en vigueur : On est à l'écoute des joueurs ! Pour ceux qui ont continué l'aventure du quatorzième épisode malgré ses déboires, cette nouvelle politique fût particulièrement flagrante durant toute l'année 2011. A tel point qu'elle en venait par moment à être trop extrême tant les développeurs souhaitent faire plaisir à tout le monde. Aujourd'hui, le MMO s'avère méconnaissable et bien supérieur à celui qu'il était à sa sortie. Peut-être s'est-il standardisé avec le temps, mais il n'empêche qu'il reste bien original dans un milieu où les clones se font légion. Et si sa reconstruction est loin d'être terminée, elle s'attache cependant à quelque chose que la société nippone semblait avoir perdu de vue depuis bien longtemps : rendre à la série son âme d’antan. Le pari est loin d'être gagné, mais il semble malgré tout en bonne voie. Et rien que ça, c'est déjà pas si mal. D'autant plus que FFXIII-2 est sorti début du mois et que ce fût une bonne grosse claque à laquelle je ne m'attendais plus. Ou que je n'osais plus espérer, en tout cas. Il faut dire qu'avec ses premières images de Lightning façon Valkyrie Profile et les déclarations sur les voyages dans le temps façon Chrono Trigger, le jeu semblait bien parti pour se planter avec la manière. Au final, c'est tout le contraire. Une histoire dans laquelle on est happé dès les premiers instants, une progression variée et brillamment pensée, un perso principal digne de l'ère PSOne, de vrais quêtes secondaires,... Quelque chose s'est passé. La magie opère à nouveau. On croit rêver !  Alors certes, je ne suis pas encore arrivé à la fin, le système de combat reste bien trop bourrin à mon goût, les invocations ont disparu et l'aspect musical est... surprenant tout en étant innovant, mais malgré tous ces écueils XIII-2 à ce petit quelque chose qui fait que, au delà de jouer à un RPG, on joue à un FF. La série a retrouvée son essence, en partie. C'est tout du moins ce que je me plais à croire ! Il y a encore du chemin à faire, c'est évident, mais pourtant, après avoir navigué en eaux troubles pendant un long moment sur cette génération de consoles et composé avec le départ de mythes tels qu'Uematsu et Sakaguchi, Square Enix semble avoir trouvé un phare à l'horizon. Reste maintenant à reconquérir son public pour de bon. Et c'est là que je me dis que le plus dur reste sans doute à faire...




Shaedhen