OIMA  Yoshitoki - OHIMA Yoshitoki - Actualité manga

OIMA Yoshitoki - OHIMA Yoshitoki 大今良時

Interview de l'auteur

Publiée le Mardi, 18 Septembre 2018

Interview

L'un des invités phares de cette édition 2018 de Japan Expo fut sans doutes possibles Yoshitoki Oima, autrice connue pour le remarquable A Silent Voice aux éditions Ki-oon, puis depuis quelques temps pour To Your Eternity chez Pika. La mangaka nous a fait l'honneur d'une rencontre individuelle sur le salon, l'occasion pour nous de revenir sur ses deux séries et les messages véhiculés à travers ses œuvres.


Nous vous avons d'abord connue avec A Silent Voice, un manga qui aborde des sujets sensibles comme le handicap ou le harcèlement scolaire. Ce sont des thèmes audacieux dans une revue de prépublication shônen. Comment en êtes-vous venue à aborder ces sujets. Comment fut accueillie la démarche par votre éditeur ?


Yoshitoki Oima : A Silent Voice est le premier manga que j'ai proposé à un éditeur, et il a gagné un prix sous sa forme one-shot. Avec cette victoire, il aurait dû être immédiatement publié en série, mais plusieurs étapes en interne ne sont pas passées. L'histoire n'a été publiée que deux ans plus tard parce qu'il a fallu obtenir des autorisations, comme celle de la fédération des sourds et malentendants, de manière à ce que le manga et son traitement soit bien perçu par les personnes concernées. En interne, il fallait que la cellule éditoriale accepte l'idée que ce type de manga soit publié dans un magazine pour les adolescents. Une fois toutes les autorisations obtenues, l'acceptation d'une sérialisation a été soumise à condition que la série se classe dans les 5 premières places des votes de popularité des lecteurs. Heureusement, tout s'est bien passé, et la série a pu être publiée.




La fin de la série est assez ouverte. Elle résout les doutes des protagonistes et ouvre d'autres portes. Quelle est la symbolique de cette fin pour vous ?


Yoshitoki Oima : Par cette fin, je voulais montrer que le personnage de Shoya avait manqué énormément de choses dans sa vie mais devait faire face à ce qui l'attendait. Pas seulement en ce qui concerne les événements qui ont eu lieu jusqu'à maintenant, mais sur ce qui l'attend à l'avenir. C'est la même chose pour Shôko qui avait renoncé à énormément de choses. Bien qu'elle se soit rétablit, elle devra faire face à d'autres problèmes, probablement jusqu'à la fin de sa vie. La cérémonie de remise des diplômes ne marque pas une fin mais un point de départ. Lorsqu'ils ouvrent la porte de la cérémonie, ce n'est pas une conclusion définitive mais un nouveau départ par rapport aux soucis que Shoya et Shôko ont connu jusqu'ici.


To Your Eternity est votre série publiée actuellement. C'est une sorte d'OVNI car c'est un voyage initiatique qui ne correspond pas aux schémas préconçus de ce genre de titres publiés dans un magazine shônen. Cela apporte beaucoup d'identité au titre. Est-ce que cette approche vous permet de vous démarquer ?



Yoshitoki Oima : Ça ne relève pas d'une démarque volontaire de me démarquer des autres. Mais faire un manga différent ne me dérange pas dans la mesure où mon objectif est d'exprimer ce que j'ai envie et de le faire à ma manière. Tant pis si c'est différent des autres, mais je ne cherche pas à me démarquer.


To Your Eternity dégagent certaines thématiques : L'apprentissage, l'humanité, l'immortalité ou encore la mort... Qu'est-ce qui vous intéresse dans ces sujets ?


Yoshitoki Oima : Dans To Your Eternity, je reprends un peu ce que j'ai essayé d'exprimer à travers Shôko dans A Silent Voice. Elle a pour volonté de ne pas être sourde, mais ce n'est pas guérissable... Elle vit dans cette souffrance mais doit faire avec ces obligation de renoncement. C'est ce que je veux exprimer dans To Your Eternity par mes personnages qui ont des souhaits et des rêves qu'ils n'arrivent pas à accomplir. Ce sont des personnages en souffrance, un peu comme je peux l'être dans la vie avec mes propres objectifs. Je ne suis pas sûre d'être capable de tous les exaucer, mais je dois trouver un moyen d'aller de l'avant.


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Au cours de l'aventure, Im rencontre tout un tas de personnages. Chacun a son propre caractère, son propre background, et même des designs variés... Quels personnages vous ont poser le plus de soucis dans leur conception ? Quels sont vos préférés ?


Yoshitoki Oima : La difficulté de To Your Eternity, c'est qu'il s'agit d'un monde de fantasy, un univers imaginaire auquel il faut apporter une consistance et une réalité. C'est un univers qui n'existe pas mais dans lequel vont évoluer les personnages. C'est aussi un monde fictif dont le lecteur doit se sentir proche.

C'est la même chose pour les personnages : ils font partie de l'imaginaire, et il me faut leur donner de la consistance. Actuellement, c'est Tonali qui me pose le plus de problèmes.


La série regorge de très beaux moments mais aussi d'instants tragiques, notamment sur les fins d'arcs. Comment percevez-vous ces passages, au-delà de leur nécessité pour donner de nouvelles formes à Im ?


Yoshitoki Oima : Ce qui m'intéresse dans le processus de la mort dans To Your Eternity, c'est qu'elle apporte au personnage principal un sentiment de culpabilité très fort. Je voulais qu'Im évolue avec cette culpabilité, qu'il ressente ce type d'émotions à travers la mort des personnes qui l'entourent, et qu'il arrive ainsi à dépasser ces sentiments forts et handicapants.


La mort est représentée de façon positive dans To Your Eternity : Ceux qui partent ne quittent jamais vraiment Im, et la mort est même optimiste dans le sixième tome. Quel est votre point de vue sur cette ambiance douce-amère ?


Yoshitoki Oima : Ça correspond simplement à un souhait personnel, à ce que je voudrais que soit la mort dans la réalité.




Le sixième volume a marqué une fin de cycle dans la série. Avez-vous déjà le schéma global de la série en tête, ou réfléchissez-vous vos arcs au jour le jour ?


Yoshitoki Oima : C'est une double préparation du scénario. J'ai une vision globale de mon point d'arrivée et des axes principaux par lesquels passeront les personnages. Mais comme c'est une parution hebdomadaire, j'ai des moment de recherche important chaque semaine sur la manière de développer les axes que je n'avais pas réfléchi.



Interview réalisée par Takato et Koiwai. Remerciements aux éditions Pika pour l'organisation de l'interview, à Thibaud Desbief pour la traduction, et tout naturellement à Yoshitoki Oima pour sa venue et ses réponses.
  
  
  
Conférence publique Japan Expo 2018
  
Oima-sensei, connue principalement pour A Silent Voice et To Your Eternity, est venue à Japan expo 2018. Grâce à Pika, l’auteure a pu rencontrer ses fans et nous parler de cette dernière série.

Durant un live-drawing d’une heure, elle et son éditeur ont répondu aux nombreuses questions.



Je vais tout de suite commencer par une première question pour Shinohara-sensei, l'un des deux éditeurs de Yoshitoki Oima. Comment peut-on définir votre travail ?

Shinohara : J’ai un rôle au quotidien auprès de l’auteur. Je cherche à améliorer son environnement dans lequel il travaille et j’ai également une implication dans le contenu l’histoire et des mangas. J’essaie d’apporter mon aide autant que possible à l’auteur.


Dans to your Eternity il y a une grande place qui est fait à l’environnement. Comment travaillez-vous cet aspect de l’œuvre ? Oima, fait-elle une recherche graphique ? L’aidez-vous ? L’univers de To Your Eternity est très foisonnant.

Shinohara : C’est un manga de fantaisie qui s’appuie sur ce que l’auteur a en tête. L’image qu’Oima s’est faite est le cadre dans lequel elle va placer son histoire. Dans la recherche des détails nous pouvons l’aider à faire des recherches précises sur un point particulier, mais la plupart du temps c’est une reproduction de ce qu’elle a en tête.
  
  

Oima, quelles sont vos inspirations concernant l’environnement et l’architecture parce qu’il y a les Maya par exemple et aussi l’Inde. Comment faites-vous vos recherches ?

Oima : Il y a une grande part d’imagination mais ensuite je fais mes recherches sur de vrais plans d’architectures et de villes en fonction des lieux où je veux situer l’histoire et où je veux faire évoluer les personnages.


D’accord, et ensuite vous en faites part à vos assistants ?

Oima : C’est exactement ça, une fois toutes les informations réunies j’explique ça à mes assistants et on définit les rôles propres à chacun.


Comment sont créés les personnages ?

Shinohara : C’est toujours un travail en concertation. Oima nous explique ce qu’elle a envie de faire, elle décrit le type de personnage qu’elle a envie de mettre en scène. Ensuite on en discute pour nous donner notre avis et savoir comment elle va tenir compte.
  
  

Y a-t-il un personnage qui était plus difficile que les autres ?

Oima : Difficile d’en isoler un plus que les autres, je dirai qu’il y a des difficultés dans chaque personnage en réalité.


Comment les travaillez-vous ? Il y a des personnages assez durs, quelles sont les inspirations ?
 
Oima : L’inspiration peut venir de divers médias, ça peut être dans des jeux vidéo, dans des films, dans d’autres supports médiatiques. Maintenant, je pense mes personnages en fonction de l’évolution que va avoir Imm, le personnage principal.
Je sais dans quelle direction le conduire, donc je réfléchis au type de personnage qu’il va rencontrer et qui le feront évoluer.

Shinohara : C’est un travail dans le temps. Souvent c’est le fruit de longues discussions et de réunions. Si on prend Tonari, on se demandait ce qu’elle allait apporter à Imm. On réfléchit à cela pour chaque personnage et s’ils seront importants sur la durée.
Mais finalement, on a choisi de la faire apparaître au dernier moment !


On est donc jamais sûr de ce qui va se passer dans l’histoire ?

Shinohara : Dans chaque épisode, dans chaque phase, on se pose la question de savoir quelle sera l’influence du nouveau personnage qu’on met en scène. On se demande aussi quel impact il aura sur Imm et c’est une réflexion que nous avons à chaque instant dans la construction du récit.
  
  

On voit que les assistants sont toujours là pour l’auteure, ce n’est pas un travail à deux mains mais six mains ! Et c’est toujours comme ça dans la vie aussi ? Ils sont toujours là à côté à veiller sur elle ?

Oima : Oui oui, c’est le premier réflexe !


La première fois que vous avez vu To Your Eternity, qu’en avez-vous pensé ?

Shinohara : Il y avait un aspect inédit dans ce que j’avais sous les yeux. Lorsqu’Oima ma expliqué le concept de la série, j’ai eu l’intuition que c’était une grande œuvre qui se préparait.
La difficulté c’est qu’elle dessine pour un magazine destiné aux adolescents, Weekly Shonen magazine des éditions Kôdansha … Elle doit de ce fait se plier à certaines règles liées à ce genre. Par rapport au concept présenté, il fallait qu’on arrive à un cadre qui soit adapté au magazine de publication.


Comment peut-on classer To Your Eternity dans ce cas ? Est-ce un shônen, un seinen ou un hybride ?

Shinohara : Sur le fond même du manga, dans la mesure ça reste un récit initiatique avec progression et évolution d’un personnage, on s’adresse à un public d’adolescents donc cela serait un shônen. Après si on regarde la façon dont ils interagissent et la mise en scène, on est plus proche dans ce qui se fait dans les seinen.
  
  

Quelles sont les plus importantes valeurs dans To your Eternity et pourquoi ?

Shinohara : Ce sont des personnages qui sont beaucoup en souffrances, qui traversent des difficultés, qui essaient de les surmonter mais n’y arrivent pas forcément. Malgré l’adversité, malgré l’échec et malgré le fait qu’ils n’arrivent pas à obtenir ce qu’ils veulent doivent continuer à essayer de vivre, aller de l’avant et progresser,


Alors justement est-ce que ces personnages doivent vraiment endurer la souffrance pour grandir ?

Oima : Ce n’est pas indispensable, la souffrance peut aussi être une barrière. Dans cette mesure-là, ils peuvent grandir et évoluer en dehors de la souffrance.


Comment voyez-vous grandir vos personnages ?

Oima : Imm traverse des phases d’évolution qui sont des phases qu’on retrouve chez n’importe quel homme. Il est arrivé sur terre, il a rencontré une petite fille qui a en quelque sorte joué le rôle de sa mère.
Ensuite, il a rencontré un personnage qui d’une certaine manière s’apparente à son frère, puis il a ensuite trouvé un groupe d’amis qui pourrait être dans un monde moderne un groupe de copains à l’école.
Les gens qu’il rencontre sont en fait la reproduction de son évolution telle qu’elle serait s’il était un garçon comme les autres et s’il vivait dans notre monde moderne. 
Au fur et à mesure des tomes et des chapitres on le voit grandir et évoluer. Il a d’abord un âge mental très bas qui est celui d’un petit bébé et aujourd’hui il a quasiment la mentalité d’un enfant de 14 ans.
  
  

Aviez-vous prévu cela dès de début ?

Oima : Oui, c’est un choix totalement conscient ! Dans le cas de March, on voit que c’est une enfant très jeune mais qui rêve de devenir une maman très tôt. En la plaçant dans le rôle d’une mère de substitution pour Imm elle accède d’une certaine manière à son premier souhait.


On peut voir que tous les personnages meurent, est-ce parce qu’elle ne les aime pas ?

Shinohara : Non ce n’est pas du tout par haine et détestation qu’elle fait mourir ses personnages. C’est absolument certain. Je suis sûr qu’elle aime ses personnages.


Qu’est-ce qui fait la recette d’un bon personnage ?

Shinohara : En tant qu’éditeur un bon personnage est celui qui va aider le héros à évoluer ou qui servira de déclic pour faire avancer l’histoire.
  
  

Et pour le héros en lui-même, qu’est-ce qui fait un bon héros ?

Oima : C’est un avis personnel mais je dirai qu’un personnage qui est un peu gauche, qui a des faiblesses sera un bon héros, un bon rôle principal.


Vu qu’ils évoluent dans un monde de fantaisie est-ce que c’est plus facile de créer ce type d’histoire dans un style fantaisie que dans un système normal ? 

Shinohara : L’avantage de la fantaisie, c’est que ça permet d’imaginer ce que l’on veut.
Un exemple très concret et très précis, il y a un passage où Googoo est récupéré par un vieil homme qui fait son propre alcool. Il décide de faire une expérience en lui implantant une réserve d’alcool dans l’estomac, afin d’utiliser les sucs digestifs et de réaliser un alcool encore plus fort et meilleur.
On s’est demandé si on ne dépassait pas une certaine limite, mais c’est un univers de fantaisie. Bien sûr, dans un manga au 21ème siècle se déroulant au Japon, je pense qu’on n’aurait pas fait ce choix.


Comment conceptualisez-vous une page ? Comment organisez-vous la mise en page ?

Oima : L’idée est d’arriver à faire rentrer le maximum de choses dans un espace réduit, en prenant en compte le sens de lecture et la manière dont la page va être ouverte. Je fais d’abord la page de droite, puisque c’est la première page qui sera lue.
Mais comme les lecteurs feuillettent rapidement les magazines, le haut de la page de gauche est celle qui sera le plus visible. C’est vraiment sur cette case que les lecteurs risquent de tomber, donc je la travaille plus particulièrement.
En bas de la page je mets une accroche pour que le lecteur ait envie de tourner la page suivante.
  
  

C’est donc vraiment réfléchi.

Oima : Il y a beaucoup de personnes qui sont meilleures que moi dans ce domaine-là.


Comment se passe une semaine de travail ?

Shinohara : En partant du principe qu’Oima me rend ses planches terminées le jeudi matin, elle a un temps de repos. On se retrouve en début de soirée pour discuter ensemble de ce que va être la suite de l’histoire. Du jeudi au samedi, elle va travailler sur son storyboard avant de me le montrer.
Une fois que nous sommes d’accord, les assistants arrivent à l’atelier et du samedi au mercredi tout le monde travaille sur la conception définitive des planches. Je viens ensuite récupérer les planches du jeudi matin.


Elle n’a qu’une matinée de repos ?

Shinohara : Les éditeurs ont effectivement plus de possibilités pour se reposer, mais c’est vrai qu’Oima-sensei a un temps de repos très limité.


Est-ce qu’il y a tout de même une notion de stress ?

Shinohara : Il y a un stress évidemment qui est répétitif. On aimerait dire qu’on s’y habitue, mais ce n’est pas vraiment le cas puisque les publications dans magazines hebdomadaire sont des publications qui ont beaucoup de concurrences. Il y a aussi des tensions entre les différents éditeurs et auteurs.


Etant donné qu’il y a deux éditeurs, comment travaillez-vous ensemble ?

D : On est bien deux éditeurs mais globalement, on fait à peu près le même travail. On est ensemble aux réunions, on essaie d’avoir un apport identique par rapport à l’auteure.
Maintenant, on a l’un et l’autre des expériences différentes, je suis plus âgé. La répartition est parfois un peu différente, c’est lui qui va chercher les planches, il est peut-être plus disponible que moi lorsqu’Oima-sensei fait appel à nous.
Mais par exemple, à l’intérieur les volumes reliés en format poche, les suppléments, relectures et les retouches c’est plutôt moi qui m’en occupe donc c’est une répartition assez équitable.
  
  

Comment ces parties parties suppléments et bonus sont-elles travaillées ? Surtout que To Your Eternity assez foisonnant de bonus.

Shinohara : Pour les pages bonus qu’il y a dans les mangas, on a d’abord une information qui nous dit que dans tel volume il nous reste une disponibilité de tant de pages à la fin. On peut vouloir l’occuper ou pas.
Lorsqu’on a la possibilité de les occuper avec des bonus, on le fait. Comme l’auteure est déjà très occupée par sa publication hebdomadaire, on évite de lui demander de réfléchir là-dessus. On lui fait des propositions de ce qu’on pourrait ajouter dans ces pages bonus et en fonction de la proposition, l’auteure est libre d’accepter.


Jusqu’où êtes-vous impliqués dans le manga, en tant qu’éditeur ?

Shinohara : L’implication dépend de l’œuvre pour laquelle on travaille. Notre objectif est de faire en sorte que le manga soit publié, de faire tout notre possible, avec ce qu’on a à notre disposition pour y parvenir. C’est la première étape de notre travail et la plus importante.
Dans le cas de Oima-sensei c’est une auteure qui a des idées claires et précises de ce qu’elle veut exprimer dans son histoire et son manga. Cela dit, comme c’est un travail de longue haleine qui se poursuit chaque semaine, on peut aussi avoir un rôle dynamiseur.
On essaie d’apporter, que ce soit des discussions, des expériences qu’on a vécues nous-même, ce qu’on peut partager avec l’auteure et ce dont elle peut s’inspirer par la suite pour faire progresser son histoire et exprimer l’idée qu’elle avait.


Discussion avec le public :


Est-ce qu’il y a une prévision de tomes ? Savez-vous combien de tomes il y aura ?

Oima : J’aimerais poursuivre encore deux ans ! [rires]

Shinohara : Ça évidemment, on n’allait pas vous laisser finir avant ! [rires]
On sait déjà que l’histoire durera au moins 2 ans de plus, on s’est fixé des points de passage obligatoires qu’on veut atteindre au fil de l’histoire. Par rapport au plan qu’on avait établi au départ en se disant que pour développer tel ou tel aspect du personnage, il nous faudra tant de tomes. On est allé plus vite que ce qu’on avait prévu en fait. Donc en termes de nombre de tomes on n’a rien de défini de manière précise. On a une idée de départ globale assez vaste et au fur et à mesure que l’histoire avance on ajuste cette donnée. Oima-sensei dit qu’il nous faudra encore deux ans mais on aimerait plus !


En dehors de Oima-sensei, sur quelle série travaillez-vous ?

Shinohara : Je travaille Love & Lies, édité par Pika Edition. Avec To Your Eternity, ce sont les deux séries principales sur lesquelles je travaille.
  
  

Est-ce qu’il y aura un anime To Your Eternity ? Est-ce envisageable ?

D : De manière évidente on a déjà reçu des projets, ce qui n’est pas surprenant, c’est assez fréquent. Mais pour l’instant rien n’est défini, sous quelle forme ou quel format. Rien n’est avancé de ce côté-là.
Je vais vous répondre sincèrement mais si on m’avait posé cette question au Japon j’aurais répondu « No comment » donc essayé de ne pas ébruiter cela ! Ça reste entre nous ! [rires]


Est-ce que l’éditeur est plutôt à l’écoute du public ou de l’auteur ?

Shinohara : On ne donne pas de priorité plus à l’un qu’à l’autre. Selon les cas, en fonction de ce qui peut le mieux servir l’œuvre, on tient en compte davantage, peut-être, de l’avis du public ou davantage de celui de l’auteure.
La priorité est d’arriver à réaliser l’œuvre que l’auteure veut faire. Par principe il n’y a donc pas plus de priorité à l’un qu’à l’autre.


Est-ce que vous aurez d’autres projets après ?

Shinohara : En tant qu’éditeur, c’est une évidence qu’après la fin de To Your Eternity l’auteure continue de dessiner pour notre magazine.
Oima-sensei est une dessinatrice qui a un talent vraiment rare et très particulier et en tant qu’éditeur on a vraiment envie qu’elle continue de dessiner le plus longtemps possible.


Vu que le manga est très contemplatif et philosophie, quel genre de musique elle mettrait sur les scènes principales du premier tome vu qu’il y a très peu de dialogues ? Quel genre de musique écouterait-elle par rapport à ça ?

Shinohara : C’est une très bonne question !

Oima : J’aime beaucoup de genres de musique différents et de beaucoup de pays différents. Etant fan de fantaisie classique de manière générale, c’est difficile de répondre de manière précise mais il y a des titres différents.


Quelles ont été ses influences en termes de mangas, fictions ou réelles et quels sont ses auteurs phares ?

Oima : Quand j’étais enfant, je n’ai pas eu une enfance toujours très drôle et c’est ce qui a fait que je passais beaucoup de temps pour dessiner.
Beaucoup d’œuvres m’ont en effet influencé. Curieusement aujourd’hui, je lis moins de mangas qu’avant et j’aurai tendance à être plus influencée par d’autres médias. Il y a récemment un film que j’ai vu, mais que je ne pourrai vous dire le titre français. C’est un film que j’avais acheté il y a longtemps et que j’ai finalement regardé et qui m’a marqué.
  
  
Compte-rendu effectué par Zébuline.