Dvd Chronique Anime - Détective Conan - Film 5 : Décompte aux cieux
Le cinquième film Détective Conan est particulier, et sur plusieurs points. Outre le fait qu'il soit le dernier sorti au sein du catalogue Kazé (avant d'être repris par Black Box), il est aussi le premier à faire intervenir les fameux hommes en noir, mais aussi l'un des préférés des fans, bien souvent.
C'est le 21 avril 2001 que sort, dans les cinémas japonais, ce cinquième long-métrage intitulé « Tengoku he no Countdown / 名探偵コナン 天国へのカウントダウン », et paraîtra pour la première fois chez nous le 8 avril 2009, dans une édition DVD simple chez Kazé. Il marquera ainsi la fin des sorties des films, chez nous, jusqu'à janvier 2020, mois durant lequel les 16 premiers métrages ont été rendus disponibles chez Black Box. Notons le titre français commun pour les deux éditions : « Décompte aux cieux ».
Côté staff, c'est sans surprise le tandem Kenji Kodama (à la réalisation) et Kazunari Kôchi (au scénario) que nous retrouvons. Côté musiques, l'incontournable Katsuo Ono est toujours là, mais son nom mérite de nouveau d'être cité pour l'épique thème principal du film, réorchestration plus grandiose de la musique centrale de l'anime qui sera utilisée à pas moins de trois reprises au cours du visionnage.
Tours jumelles et meurtres en série
Au retour d'un week-end en camping, Conan, le professeur Agasa, Ai et les Detective Boys font une halte aux récentes tours jumelles Tokiwa, sur le point d'être inaugurées. Par un grand hasard, celle qui a chapeauté les deux monuments est une vieille amie de Kogoro, le détective et Ran étant sur place au même moment, et permettant à la petite bande de visiter les lieux. A cet instant, Conan fait une découverte de taille : Les hommes en noir rodent près des lieux, mais prennent la fuite avant que le jeune détective puisse les intercepter.
Peu après cette mémorable journée, plusieurs des invités présents à cette réception privée sont retrouvés morts. Les Detective Boys décident alors de mener l'enquête ! Celle-ci pourrait-elle être liée à l'Organisation ? Cela justifierait alors le comportement douteux d'Ai, qui passe des coups de téléphone en douce...
Enquête et grand spectacle font bon ménage
L'une des qualités indéniables de ce 5e film vient notamment de sa construction. Car faire du Detective Conan ambitieux, au cinéma, voilà qui a de quoi satisfaire les fans qui souhaitent une expérience différente des intrigues proposées dans le manga et la série animée. Les quatre métrages précédents allaient déjà plus loin que l'affaire traditionnelle, mais cette nouvelle production réussit à apporte rune dimension plus spectaculaire, ce en déroulant une enquête intrigante et parsemée de rebondissements jusqu'au bout.
Et c'est une chose qu'on comprend vite : l'affaire n'aura rien de très simple, celle-ci pouvant inclure les hommes en noir qui afficheront une présence ponctuelle jusqu'au bout. Plus important encore, cette investigation n'est jamais éclipsée par le caractère explosif des événements, et s'accorde justement avec une série de péripéties toujours plus grandiloquente, menant le dernier tiers du long-métrage vers le film catastrophe, sans aucune gratuité. Plusieurs facettes nous sont alors montrées au cours de l'histoire : une enquête plus ou moins traditionnelle mais particulièrement intéressante dans ses subtilités et dans l'implication, ou non, de l'Organisation, et un côté grand spectacle qui garantit le frisson, et parvient à s'appuyer sur quelques notes héroïques qui donnent de jolis moments à certains personnages.
Un casting parfaitement utilisé
Parlons-en, des personnages. Parfois, les films Detective Conan avaient tenté de trop en faire, en forçant sur le casting dans donner une place totalement légitime à certaines figures, comme ce fut le cas dans le troisième métrage qui n'en restait pas moins très bon. Un défaut que Kazunari Kôchi a corrigé dans son scénario, puisqu'il parvient à inclure bon nombre de protagonistes à cette histoire sans jamais donner l'illusion d'un remplissage.
Les Detective Boys constituent un excellent exemple. La bande, qu'on juge parfois comme grosse ficelle pour plaire au jeune public, trouve une légitimité dans cette intrigue, et parvient même à jouer un rôle dans l'explosif climax. Loin d'être des figurants, ils servent l'action et font preuve de moments héroïques qui contribuent à les rendre plus touchants qu'à l'accoutumée. C'est clairement dans ce genre de moments qu'on aimerait les voir davantage, même si de tels rôles sont parfois difficiles à légitimer dans des arcs classiques du manga.
Enfin, difficile de ne pas évoquer Gin et Vodka, qui crèvent littéralement l'écran par leurs charismes. Menaces persistances, ils n'ont eux aussi pas de présence totalement gratuite, et bénéficient d'un rôle scénaristique qui leur enlève l'étiquette de pur élément de fan-service. Si la grande intrigue n'évolue pas malgré leurs présences (logique, puisque les films n'ont pas à faire avancer l'histoire du manga de Gosho Aoyama), le binôme assure assez d'efficacité du côté scénaristique pour être justifié. Difficile aussi de ne pas évoquer le lien maudit entre Gin et Haibara, via un récit qui n'est pas sans rappeler une affaire importante du tome 24.
Une réalisation grand budget
A l'image du côté spectaculaire du scénario, difficile de ne pas voir l'excellence d'une réalisation qui montre bien le soin du studio TMS envers sa licence. Si les premiers films montraient une mise en scène efficace, certains de leurs éléments accusaient l'épreuve du temps. Avec « Décompte aux cieux », il semble qu'un premier cap soit franchit, ce qui se ressent notamment par la séquence d'introduction plus grandiloquente, allant de pair avec une thème musical central orchestral et épique. Plusieurs moments de grand frisson viennent ensuite confirmer ce fait : la mise en scène se veut plus léchée et ambitieuse parfois, ce qui vaut aussi pour le travail sur l'animation signé conjointement par Masatomo Sudô, Akio Kawamura et Masahiko Itojima. Pour être familier, le film a de la gueule, même en 2020.
Le meilleur des films ?
Après visionnage, on comprend alors pourquoi « Décompte aux cieux » est souvent cité comme l'un des métrages préférés des fans. Les différents compromis faits sont honorés avec excellence, que ce soit le dosage entre une enquête qui se doit d'être bien menée et la dimension action, et la balance dans l'utilisation de personnages phares de la saga. Il en résulte alors un film qui se renouvelle, qui se montre bien écrit, et qui assure un divertissement des plus efficaces de A à Z, laissant sur une grande satisfaction lors de son épilogue. Difficile de parler du meilleur des films puisque, outre la subjectivité qu'une telle déclaration implique, il continue de sortir un métrage par an. Néanmoins, le cinquième film de Détective Conan s'impose comme un exemple à suivre.
Enfin, achevons sur un élément qui se doit d'être évoqué. De par son idée de tours jumelles vouées à subir différentes explosions durant le long-métrage, mettant la vie des personnages principaux en danger, difficile de ne pas faire le lien avec les tragiques attentats du 11 septembre 2001. En vérité, le studio TMS s'est juste montré un peu trop visionnaire, tristement, puisque le film est sorti dans les cinémas nippons un tout petit peu moins de 5 mois avant le dramatique événement. Pas d'inspiration macabre, loin de là, mais un malheureux timing entre la production et l'horrible réalité.
C'est le 21 avril 2001 que sort, dans les cinémas japonais, ce cinquième long-métrage intitulé « Tengoku he no Countdown / 名探偵コナン 天国へのカウントダウン », et paraîtra pour la première fois chez nous le 8 avril 2009, dans une édition DVD simple chez Kazé. Il marquera ainsi la fin des sorties des films, chez nous, jusqu'à janvier 2020, mois durant lequel les 16 premiers métrages ont été rendus disponibles chez Black Box. Notons le titre français commun pour les deux éditions : « Décompte aux cieux ».
Côté staff, c'est sans surprise le tandem Kenji Kodama (à la réalisation) et Kazunari Kôchi (au scénario) que nous retrouvons. Côté musiques, l'incontournable Katsuo Ono est toujours là, mais son nom mérite de nouveau d'être cité pour l'épique thème principal du film, réorchestration plus grandiose de la musique centrale de l'anime qui sera utilisée à pas moins de trois reprises au cours du visionnage.
Tours jumelles et meurtres en série
Au retour d'un week-end en camping, Conan, le professeur Agasa, Ai et les Detective Boys font une halte aux récentes tours jumelles Tokiwa, sur le point d'être inaugurées. Par un grand hasard, celle qui a chapeauté les deux monuments est une vieille amie de Kogoro, le détective et Ran étant sur place au même moment, et permettant à la petite bande de visiter les lieux. A cet instant, Conan fait une découverte de taille : Les hommes en noir rodent près des lieux, mais prennent la fuite avant que le jeune détective puisse les intercepter.
Peu après cette mémorable journée, plusieurs des invités présents à cette réception privée sont retrouvés morts. Les Detective Boys décident alors de mener l'enquête ! Celle-ci pourrait-elle être liée à l'Organisation ? Cela justifierait alors le comportement douteux d'Ai, qui passe des coups de téléphone en douce...
Enquête et grand spectacle font bon ménage
L'une des qualités indéniables de ce 5e film vient notamment de sa construction. Car faire du Detective Conan ambitieux, au cinéma, voilà qui a de quoi satisfaire les fans qui souhaitent une expérience différente des intrigues proposées dans le manga et la série animée. Les quatre métrages précédents allaient déjà plus loin que l'affaire traditionnelle, mais cette nouvelle production réussit à apporte rune dimension plus spectaculaire, ce en déroulant une enquête intrigante et parsemée de rebondissements jusqu'au bout.
Et c'est une chose qu'on comprend vite : l'affaire n'aura rien de très simple, celle-ci pouvant inclure les hommes en noir qui afficheront une présence ponctuelle jusqu'au bout. Plus important encore, cette investigation n'est jamais éclipsée par le caractère explosif des événements, et s'accorde justement avec une série de péripéties toujours plus grandiloquente, menant le dernier tiers du long-métrage vers le film catastrophe, sans aucune gratuité. Plusieurs facettes nous sont alors montrées au cours de l'histoire : une enquête plus ou moins traditionnelle mais particulièrement intéressante dans ses subtilités et dans l'implication, ou non, de l'Organisation, et un côté grand spectacle qui garantit le frisson, et parvient à s'appuyer sur quelques notes héroïques qui donnent de jolis moments à certains personnages.
Un casting parfaitement utilisé
Parlons-en, des personnages. Parfois, les films Detective Conan avaient tenté de trop en faire, en forçant sur le casting dans donner une place totalement légitime à certaines figures, comme ce fut le cas dans le troisième métrage qui n'en restait pas moins très bon. Un défaut que Kazunari Kôchi a corrigé dans son scénario, puisqu'il parvient à inclure bon nombre de protagonistes à cette histoire sans jamais donner l'illusion d'un remplissage.
Les Detective Boys constituent un excellent exemple. La bande, qu'on juge parfois comme grosse ficelle pour plaire au jeune public, trouve une légitimité dans cette intrigue, et parvient même à jouer un rôle dans l'explosif climax. Loin d'être des figurants, ils servent l'action et font preuve de moments héroïques qui contribuent à les rendre plus touchants qu'à l'accoutumée. C'est clairement dans ce genre de moments qu'on aimerait les voir davantage, même si de tels rôles sont parfois difficiles à légitimer dans des arcs classiques du manga.
Enfin, difficile de ne pas évoquer Gin et Vodka, qui crèvent littéralement l'écran par leurs charismes. Menaces persistances, ils n'ont eux aussi pas de présence totalement gratuite, et bénéficient d'un rôle scénaristique qui leur enlève l'étiquette de pur élément de fan-service. Si la grande intrigue n'évolue pas malgré leurs présences (logique, puisque les films n'ont pas à faire avancer l'histoire du manga de Gosho Aoyama), le binôme assure assez d'efficacité du côté scénaristique pour être justifié. Difficile aussi de ne pas évoquer le lien maudit entre Gin et Haibara, via un récit qui n'est pas sans rappeler une affaire importante du tome 24.
Une réalisation grand budget
A l'image du côté spectaculaire du scénario, difficile de ne pas voir l'excellence d'une réalisation qui montre bien le soin du studio TMS envers sa licence. Si les premiers films montraient une mise en scène efficace, certains de leurs éléments accusaient l'épreuve du temps. Avec « Décompte aux cieux », il semble qu'un premier cap soit franchit, ce qui se ressent notamment par la séquence d'introduction plus grandiloquente, allant de pair avec une thème musical central orchestral et épique. Plusieurs moments de grand frisson viennent ensuite confirmer ce fait : la mise en scène se veut plus léchée et ambitieuse parfois, ce qui vaut aussi pour le travail sur l'animation signé conjointement par Masatomo Sudô, Akio Kawamura et Masahiko Itojima. Pour être familier, le film a de la gueule, même en 2020.
Le meilleur des films ?
Après visionnage, on comprend alors pourquoi « Décompte aux cieux » est souvent cité comme l'un des métrages préférés des fans. Les différents compromis faits sont honorés avec excellence, que ce soit le dosage entre une enquête qui se doit d'être bien menée et la dimension action, et la balance dans l'utilisation de personnages phares de la saga. Il en résulte alors un film qui se renouvelle, qui se montre bien écrit, et qui assure un divertissement des plus efficaces de A à Z, laissant sur une grande satisfaction lors de son épilogue. Difficile de parler du meilleur des films puisque, outre la subjectivité qu'une telle déclaration implique, il continue de sortir un métrage par an. Néanmoins, le cinquième film de Détective Conan s'impose comme un exemple à suivre.
Enfin, achevons sur un élément qui se doit d'être évoqué. De par son idée de tours jumelles vouées à subir différentes explosions durant le long-métrage, mettant la vie des personnages principaux en danger, difficile de ne pas faire le lien avec les tragiques attentats du 11 septembre 2001. En vérité, le studio TMS s'est juste montré un peu trop visionnaire, tristement, puisque le film est sorti dans les cinémas nippons un tout petit peu moins de 5 mois avant le dramatique événement. Pas d'inspiration macabre, loin de là, mais un malheureux timing entre la production et l'horrible réalité.