Manga Chronique manga numérique: Back to You, chapitres 1 et 2
Ce n'est pas nouveau: depuis déjà plusieurs mois, les éditions Akata cherchent à bien développer leur offre numérique à travers des titres proposés d'abord uniquement en dématérialisé chapitre par chapitre, parfois en simultrad, avant d'être voués à sortir plus tard en version papier. On pense notamment à Our Colorful Days, Magical Girl Site Sept, Running Girl, ou même à GAME dont la publication numérique chapitre par chapitre à un peu d'avance sur la version papier. Et à l'image de GAME, ce sont deux mangas féminins matures et à tendance érotisante qui sont venus enrichir le catalogue numérique de l'éditeur depuis le début du mois: Back to You et Switch me On, deux récits issus du Comic Tint de Kôdansha, un magazine japonais exclusivement numérique, proposant des shôjo/josei plus mûrs avec des personnages adultes et réalistes, et lancé par la direction éditoriale des magazines Kiss et Be Love en avril 2018. Tandis que le premier chapitre et le deuxième chapitre de ces deux séries sont parus respectivement chez nos e-libraires le 3 et le 24 octobre, on vous propose aujourd'hui de revenir un peu sur les débuts de l'une de ces deux oeuvres, Back to You, après lecture des deux premiers chapitres en question, pour un total de 80 pages environ (chaque chapitre de la série comptant environ 40 pages).
Publiée à rythme mensuel dans le Comic Tint entre juin 2018 et janvier 2019 sous le nom Kako no Anata, Mirai no Kimi, Back to You est une courte oeuvre, terminée en 8 chapitres pour un total d'environ 300 pages. Elle n'est pas sortie en version papier au Japon, ce qui a d'ailleurs poussé Akata à interroger ses lecteurices concernant la future édition physique française, pour savoir s'il valait mieux proposer deux petits volumes de 150 pages ou un seul gros tome de 300 pages. L'oeuvre est la toute première publication française et le tout premier josei de Senmitsu, une jeune mangaka qui, depuis le début de sa carrière dans la première moitié des années 2010, n'avait auparavant signé que des boy's love.
Ici, les choses s'ouvrent sur les brefs ébats d'un couple... et pourtant, il ne semble guère plus y avoir de passion dans leur acte. Si Sayako a tant crié, c'est peut-être moins par plaisir charnel que pour la joie d'avoir été à nouveau touchée par son compagnon Naohiko. L'acte semble avoir été plutôt banal, sans déplaisir ni vrai plaisir, la jeune femme semble plus occupée à remarquer que son conjoint soupire, et déchante un peu en le voyant aller décrocher le téléphone qui sonne plutôt que de la cajoler. Tout simplement, leur couple bat de l'aile. Voici dix ans, depuis l'époque du lycée, qu'ils sont ensemble, et deux ans qu'ils vivent sous le même toit. Une forme de routine, de lassitude, paraît s'être installée entre eux, et quand Sayako fait part de à à ses deux meilleures amies elle n'en ressort pas forcément rassurée. Elle sait bien que Naohiko est très occupé par son travail dans l'immobilier, mais est-ce que cela peut suffire à expliquer qu'il ne lui accorde plus aucune réelle petite attention ?
Le récit étant globalement court puisqu'il ne comptera que 8 chapitres, Senmitus a d'abord pour mission de poser vite et bien son contexte de départ, et elle s'en tire vraiment à merveille sur ce point, tant on ressent la banalité du quotidien frappe ce couple en plein essoufflement, dans une atmosphère rendue très réaliste par des petits détails de société comme l'aspect éreintant du travail de Naohiko. Et pourtant, c'est une part moins réaliste, teintée de surnaturel, qui finit bien vite par impacter la vie de Sayako: en descendant un mystérieux escalier vieillot qu'elle n'avait jamais vue sur sa route habituelle, la voici replongée 10 ans en arrière, directement aux portes du lycée qu'elle fréquentait. Elle y retrouve bien vite le Naohiko lycéen, sprinteur pas très doué mais persistant, dont elle était tombée amoureuse.
Le contraste entre le morné lassitude du présent à 27 ans et l'idéal lycéen des 17 ans est assez réussi, la mangaka enveloppant vite l'événement étrange arrivant à Sayako dans un climat de rêve, puisqu'elle revoit le lycéen frais et jeune qu'elle aimait, que celui-ci se montre vite très attentionné envers elle alors qu'elle a dix ans de plus. Ce climat de rêve, ile st aussi évidemment teinté d'une pointe de nostalgie, autour du plaisir qu'à Sayako de retrouver le jeune Naohiko bien sûr, mais aussi via la résurgence de petits souvenirs du quotidien, comme le délice des sandwichs d'une boulangerie ayant fermé par la suite après le décès du propriétaire.
On sent alors Sayako comme enveloppée dans une certaine chaleur quand elle retourne dans cette année 2008 où elle était lycéenne... mais justement, lycéenne, l'est-elle toujours dans ce passé ? Y a-t-il une elle-même lycéenne sur place ? La réponse se dessine bien vite: les jeunes Naohiko et Misato (l'une de ses amies) ne la connaissent pas, sa maison a quelque chose de différents... On n'en dira pas plus pour ne pas trop spoiler cette donne, mais le résultat s'annonce intéressant selon ce que la mangaka en fera par la suite. Et en attendant, il y a aussi une autre question qui nous vient à l'esprit: le présent de 2018 ne risque-t-il pas d'être un peu modifié selon ce que Sayako fera dans le passé de 2008 ? Cette interrogation venant tout naturellement à l'esprit, l'autrice semble l'évacuer très vite: certains indices, comme le fait que la tache qu'elle s'est faite disparaisse quand elle retourne dans le présent, tendent à laisser penser qu'il n'y a pas d'influence, et que c'est bien autre chose qui attirera l'attention de Senmitsu. Mais il reste que s'il n'y a pas d'influence directe, cela n'empêchera pas Sayako de faire une bien embêtante découverte, à la toute fin du chapitre 2...
Visuellement, Senmitsu dévoile un trait agréable, fin et un peu anguleux, un tout petit peu dans l'esprit de GAME tout compte fait, pour un résultat se voulant assez mûr et adulte. Les personnages affichent des expressions faciales communicatives mais sans exagérations, assez nuancées, tandis que les quelques décors clairs et soignés (maison, rue, banc, supérette...) amènent une pointe de réalisme supplémentaire.
En somme, après 2 chapitres et 8 pages, soit environ un quart de la série, Back to You s'offre une entrée en matière aussi rapide qu'efficace dans son propos. On semble n'en être encore qu'à une sorte d'introduction dans la mesure où bien des choses restent à explorer, mais dès la toute fin du chapitre 2 on sent que les choses sont sur le point de décoller en intriguant de plus belle.
Publiée à rythme mensuel dans le Comic Tint entre juin 2018 et janvier 2019 sous le nom Kako no Anata, Mirai no Kimi, Back to You est une courte oeuvre, terminée en 8 chapitres pour un total d'environ 300 pages. Elle n'est pas sortie en version papier au Japon, ce qui a d'ailleurs poussé Akata à interroger ses lecteurices concernant la future édition physique française, pour savoir s'il valait mieux proposer deux petits volumes de 150 pages ou un seul gros tome de 300 pages. L'oeuvre est la toute première publication française et le tout premier josei de Senmitsu, une jeune mangaka qui, depuis le début de sa carrière dans la première moitié des années 2010, n'avait auparavant signé que des boy's love.
Ici, les choses s'ouvrent sur les brefs ébats d'un couple... et pourtant, il ne semble guère plus y avoir de passion dans leur acte. Si Sayako a tant crié, c'est peut-être moins par plaisir charnel que pour la joie d'avoir été à nouveau touchée par son compagnon Naohiko. L'acte semble avoir été plutôt banal, sans déplaisir ni vrai plaisir, la jeune femme semble plus occupée à remarquer que son conjoint soupire, et déchante un peu en le voyant aller décrocher le téléphone qui sonne plutôt que de la cajoler. Tout simplement, leur couple bat de l'aile. Voici dix ans, depuis l'époque du lycée, qu'ils sont ensemble, et deux ans qu'ils vivent sous le même toit. Une forme de routine, de lassitude, paraît s'être installée entre eux, et quand Sayako fait part de à à ses deux meilleures amies elle n'en ressort pas forcément rassurée. Elle sait bien que Naohiko est très occupé par son travail dans l'immobilier, mais est-ce que cela peut suffire à expliquer qu'il ne lui accorde plus aucune réelle petite attention ?
Le récit étant globalement court puisqu'il ne comptera que 8 chapitres, Senmitus a d'abord pour mission de poser vite et bien son contexte de départ, et elle s'en tire vraiment à merveille sur ce point, tant on ressent la banalité du quotidien frappe ce couple en plein essoufflement, dans une atmosphère rendue très réaliste par des petits détails de société comme l'aspect éreintant du travail de Naohiko. Et pourtant, c'est une part moins réaliste, teintée de surnaturel, qui finit bien vite par impacter la vie de Sayako: en descendant un mystérieux escalier vieillot qu'elle n'avait jamais vue sur sa route habituelle, la voici replongée 10 ans en arrière, directement aux portes du lycée qu'elle fréquentait. Elle y retrouve bien vite le Naohiko lycéen, sprinteur pas très doué mais persistant, dont elle était tombée amoureuse.
Le contraste entre le morné lassitude du présent à 27 ans et l'idéal lycéen des 17 ans est assez réussi, la mangaka enveloppant vite l'événement étrange arrivant à Sayako dans un climat de rêve, puisqu'elle revoit le lycéen frais et jeune qu'elle aimait, que celui-ci se montre vite très attentionné envers elle alors qu'elle a dix ans de plus. Ce climat de rêve, ile st aussi évidemment teinté d'une pointe de nostalgie, autour du plaisir qu'à Sayako de retrouver le jeune Naohiko bien sûr, mais aussi via la résurgence de petits souvenirs du quotidien, comme le délice des sandwichs d'une boulangerie ayant fermé par la suite après le décès du propriétaire.
On sent alors Sayako comme enveloppée dans une certaine chaleur quand elle retourne dans cette année 2008 où elle était lycéenne... mais justement, lycéenne, l'est-elle toujours dans ce passé ? Y a-t-il une elle-même lycéenne sur place ? La réponse se dessine bien vite: les jeunes Naohiko et Misato (l'une de ses amies) ne la connaissent pas, sa maison a quelque chose de différents... On n'en dira pas plus pour ne pas trop spoiler cette donne, mais le résultat s'annonce intéressant selon ce que la mangaka en fera par la suite. Et en attendant, il y a aussi une autre question qui nous vient à l'esprit: le présent de 2018 ne risque-t-il pas d'être un peu modifié selon ce que Sayako fera dans le passé de 2008 ? Cette interrogation venant tout naturellement à l'esprit, l'autrice semble l'évacuer très vite: certains indices, comme le fait que la tache qu'elle s'est faite disparaisse quand elle retourne dans le présent, tendent à laisser penser qu'il n'y a pas d'influence, et que c'est bien autre chose qui attirera l'attention de Senmitsu. Mais il reste que s'il n'y a pas d'influence directe, cela n'empêchera pas Sayako de faire une bien embêtante découverte, à la toute fin du chapitre 2...
Visuellement, Senmitsu dévoile un trait agréable, fin et un peu anguleux, un tout petit peu dans l'esprit de GAME tout compte fait, pour un résultat se voulant assez mûr et adulte. Les personnages affichent des expressions faciales communicatives mais sans exagérations, assez nuancées, tandis que les quelques décors clairs et soignés (maison, rue, banc, supérette...) amènent une pointe de réalisme supplémentaire.
En somme, après 2 chapitres et 8 pages, soit environ un quart de la série, Back to You s'offre une entrée en matière aussi rapide qu'efficace dans son propos. On semble n'en être encore qu'à une sorte d'introduction dans la mesure où bien des choses restent à explorer, mais dès la toute fin du chapitre 2 on sent que les choses sont sur le point de décoller en intriguant de plus belle.