Manga Chronique Manga - Genocidal Organ
Un monde violent où des pays puissants décident de qui doit diriger à l'autre bout du monde...un univers de fiction pas si éloigné du notre! Voilà ce que nous propose Genocidal Organ, adapté du roman de Satoshi Itoh!
Auteur de fiction d'anticipation, décédé en 2009, il une certaine renommée au Japon et plusieurs de ses titres ont déjà connu des adaptations en animé ou en manga! Après "Empire of Corpses" (en 3 volumes chez Pika) et avant "Harmony" (en 2 volumes, toujours édité par Pika, dont la sorti du premier tome coïncide avec celle du dernier opus de la présente série), voilà donc Genocidal Organ, un titre violent qui va bousculer le lecteur et l'obliger à réfléchir! Et rien que pour ça, ce titre vaut le coup d'être lu!
On découvre Gato Aso pour cette adaptation en manga, un auteur possédant un trait mature et soigné qui va se risquer à adapter un titre complexe!
Le capitaine Clavis Shepherd se réveille d'un rêve malsain où il est entouré par des morts, des proches mais également certaines de ses victimes... Mais il n'est plus temps de rêver, avec son équipe il a une mission à accomplir: abattre deux cibles! La première est un dictateur faisant régner la terreur dans les Balkans, la seconde un Américain dont on ignore le rôle, un certain John Paul, un homme qu'il retrouve lors de toutes ses missions et qui semblent murmurer à l'oreille des dictateurs...
Les quatre soldats pénètrent en zone hostile et tentent une infiltration discrète...l'enjeu est trop important pour échouer!
Mais cette mission ne sera que le point de départ d'une traque à travers le monde, au sein de plusieurs conflits mais ayant pour point commun la même origine...
Une entrée en matière des plus percutantes! Voilà ce que sont les premières pages du premier opus de cette courte série en seulement trois tomes! Nous déambulons au milieu des morts avec le personnage principale qui ne semble pas choqué de voir ces personnes avec le crane à moité arraché, les tripes dans les mains... Un premier contact violent et saisissant qui plante le décor d'entrée de jeu! Nous n'avons clairement pas affaire à une comédie, le sujet est sérieux et le ton l'est tout autant!
C'est donc ainsi que nous découvrons le capitaine Clavis Shepherd...difficile de s'attacher à un personnage qui nous apparaît comme indifférent à la mort, y compris celle de ses proches, pourtant ces quelques premières pages laisse déjà supposer un profond traumatisme qui va réapparaître tout au long de la série, nous verrons comment il va basculer et tomber dans la morbidité!
Nous sommes dans un univers d'anticipation, les soldats sont Américains, mais la date nous est inconnue (elle ne sera dévoilée qu'à la fin de la série), mais il apparaît évident que nous sommes dans le futur au vu de la technologie employée par les soldats. Et pourtant l'auteur ne nous projette pas si loin dans le futur (pour rappel, ce dernier est décédé en 2009, soit il y a 10 ans...donc sa vision était forcément différente de celle que nous avons aujourd'hui...et pourtant il ne semble pas si loin de la vérité).
Mais les missions que nous allons suivre au fil des tomes ne servent que de prétexte pour faire évoluer le personnage et pour étayer la théorie de l'homme qu'il recherche activement, le fameux John Paul ! Ce dernier déclenche des génocides par le biais de discours savamment étudiés (c'est l'aspect "science fiction" qui nous sort justement du coté anticipation politique) pour des raisons qui lui sont propres et qui nous seront dévoilés en conclusion de la série...
Et c'est notamment ceci qui faire réfléchir le lecteur et va modifier totalement notre regard sur l'ensemble de la série, bien que de nombreuses pistes nous soient distillées tout au long des trois tomes, comme cet échange entre Clavis et un dictateur qu'il doit abattre, comme une critique incisive de l'auteur : un impérialisme des pays riches d'Occident, sous couvert de l'avale des Nations Unis qui décident de qui est apte à diriger un état ou non, qui décident de qui est un dictateur ou un libérateur! Deux points de vue radicalement différents se confrontent et s'opposent! La vérité appartient t-elle à celui qui a le plus de pouvoir?
Un des compagnons de Shepherd le dit plus tôt, avant le début de la mission: il ne faut pas réfléchir aux ordres, ne pas penser à ceux qu'ils tuent, sous peine de perdre leur santé mentale! Mais n'est ce pas déjà trop tard pour Shepherd? Des chiens de guerre qui appliquent sans questionner!
Et tout ceci n'est rien avec ce qui nous attend à la toute fin et le regard accusateur qu'apporte John Paul.
Au niveau de l'ambiance se titre renvoie notamment à l'excellent "Red Eyes" (dont on attend toujours la suite...à bon entendeur) ou encore à Front Mission, des titres violents mais où les individus et leurs psychologies priment sur le reste.
Le trait de Gato Aso se veut précis mais léger, assez clair, laissant beaucoup de places aux personnages qui ressortent particulièrement des arrières plans, un peu à l'image du travail de Tatsuki Fujimoto avec Fire Punch!
La mise en scène est dynamique même si l'action n'est clairement pas ce qui prédomine ici.
Bien qu'épais, les trois volumes se lisent rapidement mais se montrent saisissants, voire perturbants! On se pose beaucoup de questions, et rien que pour ça, parce que ce titre a le mérite de nous faire réfléchir, il mérite d'être lu!
Trois petits tomes dont vous ne regretterez pas l'achat!
Auteur de fiction d'anticipation, décédé en 2009, il une certaine renommée au Japon et plusieurs de ses titres ont déjà connu des adaptations en animé ou en manga! Après "Empire of Corpses" (en 3 volumes chez Pika) et avant "Harmony" (en 2 volumes, toujours édité par Pika, dont la sorti du premier tome coïncide avec celle du dernier opus de la présente série), voilà donc Genocidal Organ, un titre violent qui va bousculer le lecteur et l'obliger à réfléchir! Et rien que pour ça, ce titre vaut le coup d'être lu!
On découvre Gato Aso pour cette adaptation en manga, un auteur possédant un trait mature et soigné qui va se risquer à adapter un titre complexe!
Le capitaine Clavis Shepherd se réveille d'un rêve malsain où il est entouré par des morts, des proches mais également certaines de ses victimes... Mais il n'est plus temps de rêver, avec son équipe il a une mission à accomplir: abattre deux cibles! La première est un dictateur faisant régner la terreur dans les Balkans, la seconde un Américain dont on ignore le rôle, un certain John Paul, un homme qu'il retrouve lors de toutes ses missions et qui semblent murmurer à l'oreille des dictateurs...
Les quatre soldats pénètrent en zone hostile et tentent une infiltration discrète...l'enjeu est trop important pour échouer!
Mais cette mission ne sera que le point de départ d'une traque à travers le monde, au sein de plusieurs conflits mais ayant pour point commun la même origine...
Une entrée en matière des plus percutantes! Voilà ce que sont les premières pages du premier opus de cette courte série en seulement trois tomes! Nous déambulons au milieu des morts avec le personnage principale qui ne semble pas choqué de voir ces personnes avec le crane à moité arraché, les tripes dans les mains... Un premier contact violent et saisissant qui plante le décor d'entrée de jeu! Nous n'avons clairement pas affaire à une comédie, le sujet est sérieux et le ton l'est tout autant!
C'est donc ainsi que nous découvrons le capitaine Clavis Shepherd...difficile de s'attacher à un personnage qui nous apparaît comme indifférent à la mort, y compris celle de ses proches, pourtant ces quelques premières pages laisse déjà supposer un profond traumatisme qui va réapparaître tout au long de la série, nous verrons comment il va basculer et tomber dans la morbidité!
Nous sommes dans un univers d'anticipation, les soldats sont Américains, mais la date nous est inconnue (elle ne sera dévoilée qu'à la fin de la série), mais il apparaît évident que nous sommes dans le futur au vu de la technologie employée par les soldats. Et pourtant l'auteur ne nous projette pas si loin dans le futur (pour rappel, ce dernier est décédé en 2009, soit il y a 10 ans...donc sa vision était forcément différente de celle que nous avons aujourd'hui...et pourtant il ne semble pas si loin de la vérité).
Mais les missions que nous allons suivre au fil des tomes ne servent que de prétexte pour faire évoluer le personnage et pour étayer la théorie de l'homme qu'il recherche activement, le fameux John Paul ! Ce dernier déclenche des génocides par le biais de discours savamment étudiés (c'est l'aspect "science fiction" qui nous sort justement du coté anticipation politique) pour des raisons qui lui sont propres et qui nous seront dévoilés en conclusion de la série...
Et c'est notamment ceci qui faire réfléchir le lecteur et va modifier totalement notre regard sur l'ensemble de la série, bien que de nombreuses pistes nous soient distillées tout au long des trois tomes, comme cet échange entre Clavis et un dictateur qu'il doit abattre, comme une critique incisive de l'auteur : un impérialisme des pays riches d'Occident, sous couvert de l'avale des Nations Unis qui décident de qui est apte à diriger un état ou non, qui décident de qui est un dictateur ou un libérateur! Deux points de vue radicalement différents se confrontent et s'opposent! La vérité appartient t-elle à celui qui a le plus de pouvoir?
Un des compagnons de Shepherd le dit plus tôt, avant le début de la mission: il ne faut pas réfléchir aux ordres, ne pas penser à ceux qu'ils tuent, sous peine de perdre leur santé mentale! Mais n'est ce pas déjà trop tard pour Shepherd? Des chiens de guerre qui appliquent sans questionner!
Et tout ceci n'est rien avec ce qui nous attend à la toute fin et le regard accusateur qu'apporte John Paul.
Au niveau de l'ambiance se titre renvoie notamment à l'excellent "Red Eyes" (dont on attend toujours la suite...à bon entendeur) ou encore à Front Mission, des titres violents mais où les individus et leurs psychologies priment sur le reste.
Le trait de Gato Aso se veut précis mais léger, assez clair, laissant beaucoup de places aux personnages qui ressortent particulièrement des arrières plans, un peu à l'image du travail de Tatsuki Fujimoto avec Fire Punch!
La mise en scène est dynamique même si l'action n'est clairement pas ce qui prédomine ici.
Bien qu'épais, les trois volumes se lisent rapidement mais se montrent saisissants, voire perturbants! On se pose beaucoup de questions, et rien que pour ça, parce que ce titre a le mérite de nous faire réfléchir, il mérite d'être lu!
Trois petits tomes dont vous ne regretterez pas l'achat!