Interview - Yasuyuki Muto (Deadman Wonderland, Gundam Unicorn, Bible Black)- Actus manga
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Dvd Interview - Yasuyuki Muto (Deadman Wonderland, Gundam Unicorn, Bible Black)

Samedi, 01 Juillet 2017 à 18h00 - Source :Rubrique interviews

En mars dernier s'est tenue s'est tenue la vingt-troisième édition de Paris Manga, incluant son lot d'invités japonais. Parmi eux se trouvait Yasuyuki Muto, un nom qui ne vous parlera peut-être pas à première vue mais que de nombreux amateurs d'animation japonaise ont déjà croisé. Scénariste depuis des années, Yasuyuki Muto a travaillé grand nombre de licences, coquines d'abord puisqu'il a scénarisé les séries Bible Black mais aussi connues du grand public comme Kenshin, Deadman Wonderland, Basilisk ou Gundam Unicorn. M. Muto nous a ainsi accordé un entretien sur lequel il est revenu sur les différentes étapes de sa carrière ainsi que les procédés d'adaptation utilisés.

Bonjour Monsieur Muto, merci de nous accorder cette interview. pouvez-vous d'abord nous parler de votre parcours ? Comment êtes-vous arrivé dans l'animation ?

Yasuyuki Muto : Depuis tout petit, je voulais travailler dans le visuel. Pas forcément dans l'animation d'ailleurs, ça pouvait être acteur ou spécialise du son, mais ça devait toucher ce domaine. J'étais salarié dans une société, puis j'ai arrêté pour travailler à même le terrain. J'ai commencé avec le film d'animation de Kenshin. J'étais tout en bas de l'échelle, et c'est à ce moment-là que j'ai commencé à évoluer.




Vous avez travaillé sur des adaptations de mangas comme Basilisk et Deadman Wonderland. Comment avez-vous été amené vers ces projets ?

Yasuyuki Muto : On fait beaucoup appel à moi pour les travaux d'adaptation, car on pense que mon style est propice à ce registre. Concernant Basilisk, j'avais déjà collaboré avec le réalisateur Fuminori Kizaki, on voulait retravailler ensemble. Pour Sengoku Basara, j'avais eu l'occasion de travailler avec le studio Production I.G, ils savaient que la série serait pleine de baston et c'était moi qu'il leur fallait.
Ce n'est pas forcément moi qui postule sur des projets, on fait davantage appel à moi. Lors du lancement d'un anime, les studios savent quelle ambiance ils voudront et selon cette ambiance, ils feront, ou non, appel à moi.

Vous avez scénarisé Gundam Unicorn, une œuvre qui est à la base un roman. Comment l'avez-vous adapté ? Les OAV ayant été ensuite déclinés en série télévisée, comment avez-vous repris votre premier scénario ?


Yasuyuki Muto : Le roman initial est très dense : il a énormément de dialogues qui ont un sens profond et permettent d'établir l'univers. Or, il était important de pouvoir retranscrire l'ambiance et l'univers sans amenuiser l'esprit du roman. Ce fut la grande difficulté dans la réalisation des OAV, surtout qu'il fallait compiler le tout sans le résumer, et en apportant des éléments nouveaux. Puis, les OAV ont été adaptés en série télévisée. La difficulté était de faire le découpage en se limitant à 20 minutes et comme l'épisode était soit trop long soit trop court, il fallait utiliser habilement les résumés d'épisodes précédents, en les allongeant ou en les raccourcissant, de manière à tenir sur la durée impartie. C'était assez difficile. On ne devait pas procéder ainsi au départ, mais la réalité nous y a contraint.




Quels ont été les enjeux dans le Chevalier d'Eon, qui est une œuvre au fort contexte historique ?


Yasuyuki Muto : C'est vrai que le contexte historique était difficile à adapter, sans compter que le roman français d'origine est assez complexe. Il fallait donc utiliser les données historiques pour créer une histoire qui ferait ressentir ce contexte. Par exemple, le personnage de Teillagory est un vieux chevalier. Il fallait expliquer les raisons de sa rancœur. Vu qu'il y avait une révolte en Australie à ce moment là, j'ai utilisé le prétexte du fils de Teillagory qui serait mort là-bas. Ce sont donc les données historiques qui m'ont permis de faire évoluer le scénario.

Je n'étais jamais venu à Paris avant d'écrire le scénario du Chevalier d'Eon, seulement après. J'ai beaucoup regretté de ne pas être venu avant.

Vous avez aussi scénarisé Persona - Trinity Soul, suite alternative du jeu-vidéo Persona 3. Comment avez-vous conçu cette intrigue dont l'esprit est assez différent de celui de l’œuvre vidéoludique ?

Yasuyuki Muto : Pour Persona - Trinity Soul, c'est le réalisateur Jun Matsumoto qui voulait créer une suite qui se déroulerait 10 ans après, plus que réaliser une simple adaptation du jeu. Il fallait que ce soit quelque chose de nouveau, une intrigue qui paraisse originale. Ainsi, même les personnages issus de Persona 3 sont présentés comme de nouveaux intervenants.




Vous avez travaillé sur Bible Black ou Body Transfert qui sont des anime pornographiques. Quelles sont les spécificités du travail sur ce type de scénarios ?

Yasuyuki Muto : Ces séries remontent au tout début de ma carrière. Je faisais le tour des studios d'animation, et je me présentais en tant que scénariste prêt à travailler sur n'importe quel projet. Lorsqu'on m'a demandé si ça me gênait d'écrire des scénarios pour adulte, j'ai dit non. Et tout à coup, je croulais sous la montagne de demandes de projets ! (rires)

Pour Bible Black, j'ai d'abord joué au jeu pour essayer de comprendre l'univers. Le jeu en lui-même est très prenant pour ses spécificités. Son concept est toutefois simple, il consiste à draguer une fille, sortir avec elle, et plus si affinité. Respecter ce schéma sur un anime n'était pas terrible, il fallait donc développer l'histoire autour de plusieurs filles, et sur plusieurs épisodes. C'était assez difficile car il fallait apporter des interactions avec plusieurs personnages, mais en un seul épisode. L'un d'entre eux présente l'institutrice, quand elle était plus jeune. En réalité, cette intrigue n'existe pas dans le jeu, elle est inédite à l'anime.

En fait, avant de travailler sur des anime de plus grande ampleur, je n'avais fait que du cul.


Interview réalisée par Koiwai et Takato. Remerciements à Yasuyuki Muto pour ses réponses, et à son agent et interprète Emmanuel Bochew.

commentaires

Zeik

De Zeik [2187 Pts], le 02 Juillet 2017 à 13h42

Interview sympathique !

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