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Dvd Chronique animation - Yo-kai Watch - Le film

Mercredi, 09 Août 2017 à 20h00 - Source :Chronique Animation

A l’instar des Pokémon à la fin des années 90, Yo-Kai Watch est l’une des franchises phares des enfants depuis l’année dernière, tout en sachant que les monstres de poche sont loin d’avoir tiré leur révérence et continuent de séduire les petits comme les plus grands, effet de nostalgie oblige.
Derrière ce terme se cache une licence cross-médias, orchestrée par le studio japonais Level 5, aussi connu pour Inazuma Eleven. L’aventure a démarré avec le manga de Noriyuki Konishi en 2012, titre édité en France, avant de voir paraître le premier opus du jeu vidéo en 2013, et la série animée par le studio OLM en 2014.
En France, la licence a mis un peu de temps à sortir, et c’est en 2016 que paraissent en simultanée le jeu vidéo sur 3DS, le manga et l’anime, ces deux derniers supports étant proposés par l’éditeur Kazé.


Qui dit succès dit déclinaisons, aussi le dessin animé Yo-Kai Watch a eu droit à différents longs-métrages cinéma, trois à l’heure actuelle au Japon, le quatrième étant au programme. Le mois d’août 2017 a permis à la France de découvrir le premier film de la série, non sans panache d’ailleurs puisqu’une réelle communication a été faite autour de cette sortie, non sans rappeler le phénomène que fut le premier film Pokémon en son temps.
Sobrement nommé Yo-Kai Watch – Le film en français (Yo-Kai Watch : Tanjô na himitsu da nyan ! en langue originale), ce premier long-métrage a connu un très gros succès au Japon, devenant le plus gros lancement d’un film japonais depuis le début des années 2000. On notera que la réalisation est orchestrée par Shigeharu Takahashi, un réalisateur différent de l'anime qui œuvrera aussi sur le second film de la franchise

Depuis qu’il est entré en possession d’une Yo-Kai Watch, Nathan Adams (remplaçant le nom original du héros qui est Keita Amano) a pu devenir ami avec les Yokai, ces esprits aux apparences et pouvoirs divers qui ne peuvent être vus du commun des mortels, et qui sont à l’origine de bien des événements inexpliqués de notre monde. Accompagné en permanence par ses fidèles compagnons Whisper et Jibanyan, Nathan voit sa mémoire quant à ses amis Yokai disparaitre en même temps que sa montre, de manière purement mystérieuse. Tandis qu’un esprit à la taille imposante du nom de Meganyan fait irruption en ville et sème le désordre, Nathan récupère ses souvenirs et ses deux fidèles camarades. Pour Meganyan, simple alter ego d’un Yokai nommé Hovernyan, le jeune garçon a la possibilité de restaurer le cours des choses et de récupérer sa montre en revenant dans le passer afin d’aider celui qui bâtira la Yo-kai Watch à affronter des entités maléfiques. Et quelle surprise ! Car le mystérieux garçon que Nathan devra aider dans le passé n’est autre que son grand-père : Nathaniel Adams…


Yo-Kai Watch a la particularité de ne pas être un simple pompage de la formule Pokémon et de se distinguer sur bien des points, à commencer par son ambiance. Dans la saga de Level 5, la légèreté et de mise, l’amitié résonne comme une jolie comptine tandis que les gags et jeux de mots fusent. Ce premier film de Yo-Kai Watch se révèle alors conforme à toute cette atmosphère et sur environ 95 minutes, c’est une grande aventure pleine de bonne humeur que le spectateur est amené à suivre.
L’univers de Yo-Kai Watch est d’ailleurs très coloré, et son esthétique transpire le bon-enfant, créant d’emblée un cadre agréable et presque apaisant. On comprend alors rapidement que la mise e, scène n’a pas pour vocation à trop se prendre au sérieux et cherchera à satisfaire les jeunes spectateurs par son univers haut en couleur et ses péripéties farfelues qui ne cherchent jamais à tomber dans la gravité. Le scénario de ce long-métrage ne cherche donc pas trop à en faire, et c’est une première nuance avec d’autres sagas de ce genre qu’il faudra accepter pour entrer pleinement dans l’univers. Pourtant, il serait faux de dire que la production se montre minimaliste sur son intrigue puisqu’elle propose bel et bien une histoire, un récit qui apporte même sa pierre à l’édifice du dessin animé.


Plus dense que l’intrigue d’un épisode de la série, le film nous parle de voyage dans le temps et de famille. En rencontrant Nathaniel Adams, son grand-père sous une forme plus jeune, Nathan découvre le créateur de la première Yo-Kai Watch, et devra l’épauler pour restaurer le cours du temps affecté par quatre entités maléfiques. Après une mise en place qui prend son temps, le film propose différents éléments qui fonctionnent plutôt bien dans l’univers : l’alchimie entre Nathan et Nathaniel se montre très enfantine, mais plutôt amusante, bien qu’elle ne cherche pas vraiment à traiter le binôme sous l’optique familiale, mais plus comme deux garçons du même âge. Leur quête se montrera assez complète, allant de la recherche d’un vieux sage jusqu’à un affrontement étonnamment développé sur plusieurs dizaines de minutes contre les antagonistes, de quoi apporter pas mal de rebondissements à l’intrigue. L’aventure proposée divertit alors sans mal le spectateur, le tout étant suffisamment bien rythmé pour ne jamais ennuyer. Au contraire, le film propose même une bataille à l’intérêt qui monte crescendo, partant d’une joute plus légère pour se montrer assez spectaculaire sur sa fin, au moins que les enjeux présentés.


Il demeure aussi un bon équilibre tout le long du film. Le tout étant bon enfant, il paraissait délicat de proposer un récit devenant de plus en plus sérieux, voire grave. Néanmoins, afin de respecter la recette du dessin animé, les bons compromis ont été faits : l’aventure est plus dense qu’à l’accoutumée, notamment grâce à la présence d’un voyage dans le temps, mais conserve sa légèreté grâce à l’omniprésence d’humour et à des créatures souvent mignonnes et attachantes. Les antagonistes eux-mêmes ne se montrent pas très imposants, aussi toute l’esthétique qui entoure les Yokai pourra surprendre ceux qui s’attendaient à des créatures davantage dans la veine des monstres de poche. Non, tout est gentillet dans le film, les combats n’ont jamais pour volonté d’être spectaculaires et quand même bien l’action voudrait se montrer grandiloquente, la limite est bien présente et les transformations restent dans l’esprit des Yokai. L’avantage sera alors une grande variété de designs dès lors que de nombreux esprits entrent en scène. Et à ce titre, on trouve un peu de tout : des monstres très iconiques comme Jibanyan comme des apparences plus farfelues (une paire de jambes, ou un chien à visage humain), tandis que quelques monstres montreront même une limite dans l’inspiration, rappelant des designs maintes fois vus dans des séries de ce style. Il est donc évident qu’aux yeux d’un spectateur mature qui a connu nombre d’œuvres du genre, la comparaison est inévitable. Néanmoins, pour les plus jeunes dont Yo-Kai Watch serait le premier dessin animé du genre, la recette est efficace et le ton très gentillet leur procurera une expérience captivante et efficace.



Car dans ce film, il faut s’attendre à voir le classique discours sur l’amitié exploité à tout va. Pour un spectateur adulte, le principal défaut viendra de l’absence d’un second degré de lecture. Pourtant, ce premier film avait le matériel pour développer tout un tas de sujets, la famille et l’héritage par exemple, mais aussi en ce qui concerne l’antagoniste principale donc le background aurait pu être présenté de manière plus subtile. Mais rien ce ces éléments n’est exploité, le thème phare du long-métrage restant l’importance de l’amitié et la nécessité d’aller de l’avant pour ceux qu’on aime. Déjà vu pour les spectateurs ayant dépassé les douze ans, certes, mais il ne fait nul doute que cette mignonne morale séduira les spectateurs plus jeunes.

Enfin, c’est la réalisation du film qui pourra aussi séduire, notamment dans la représentation de cet univers coloré totalement raccord avec l’esprit des Yokai. La mise en scène se montre plutôt simple, mais assez classique. Pourtant, quelques scènes se montrent plus audacieuses et surprenantes pour le jeune spectateur, à commencer par une séquence concernant Jibanyan et de la lave. Pour l’imposant combat final, le studio OLM a opté pour une représentation de l’antagoniste en 3D CG, un point d’ailleurs efficacement tourné en dérision par les personnages qui brisent littéralement le quatrième mur, qui s’avère assez réussie et ne fait pas tache dans l’environnement graphique du film. La composition musicale, elle, s’avère peu surprenante et puise dans les thèmes phares de la série et du jeu vidéo, de quoi confirmer la cohérence du film avec la série animée.



Étant considéré comme un film jeunesse, ce premier film Yo-Kai Watch est proposé uniquement en version française dans les salles, à l’instar du dessin animé qui reste globalement inédit en japonais dans l’hexagone. Le point discutable concernera donc toute l’œuvre animée et sera l’abus dans l’occidentalisation de l’œuvre, un point assumé à 100% si bien que même les différents panneaux et écriteaux qui apparaissent dans le film ont été traduits en français. Il faudra donc accepter ce chamboulement total de la culture pour entrer pleinement dans le film. Côté doublage, le travail proposé est réussi. Avec l’expérience qu’ils ont eue sur le dessin animé, on sent que chaque comédien s’est fait à son personnage, à commencer par Pascale Chemin qui nous livre un Nathan assez juste par rapport à son âge, et pas trop criard. Les autres acteurs ne sont jamais en reste et, globalement, chacun a compris le caractère de son rôle, tout en restant modéré par rapport à la légèreté volontaire de l’œuvre.


Ainsi, c’est en ayant conscience que Yo-Kai Watch possède une ambiance distincte des autres séries du genre que les plus vieux devront aller voir le premier film de la franchise. Globalement, cette première production se montre plaisante et efficacement rythmée, le tout débordant de bons sentiments et ne se montrant jamais trop sérieux, quand bien même la scène d’action finale se montrerait plus pêchue. Le premier film Yo-Kai Watch est évidemment pensé pour des spectateurs jeunes et, à ce titre, il séduira sans mal ces derniers, mais pourra aussi constituer un divertissement léger en famille.
L'avis du chroniqueur
Takato

Mercredi, 09 Août 2017
14 20

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