Dvd Chronique animation - Orange
Manga d’Ichigo Takano publié aux éditions Akata, Orange est une œuvre qui en a étonné plus d’un, rencontrant ainsi un succès important dans l’hexagone pour une œuvre axée sur la romance. Le studio TMS, connu par exemple pour Cat’s Eye, la saga Lupin III ou plus récemment Saint Seiya – The Lost Canvas, est l’heureux élu qui a eu le privilège d’adapter le manga en cinq tomes en une série animée de 13 épisodes durant l’été 2016, sachant qu’un film lui faisant suite est actuellement en préparation. Œuvre teintée d’émotion, maniant un certain suspense et doté d’une touche de science-fiction, le manga Orange était promis à un anime de haute volée. Et si le tout est très fidèle à la série d’Ichigo Takano, tout n’est pas sans défaut concernant l’aspect visuel de cette adaptation…
Naho, lycéenne ordinaire quoiqu’un peu timide, reçoit un jour une lettre étonnante. Expédiée par elle-même dans un monde futuriste de dix ans, elle l’avertit des choix à faire pour ne pas vivre avec des remords. Rapidement, Naho se rend compte que l’ensemble de ces choix porte sur Kakeru, nouvel arrivé dans la classe qui ne laisse pas l’héroïne indifférente, car ce dernier ne sera plus là dans dix ans…
Dans la forme, Orange se présente comme une œuvre sentimentale, dans le genre de la tranche de vie, qui pourrait rebuter dans ses premiers instants puisque l’histoire de relations amoureuses occupe une grande place dans le récit. Si on veut caricaturer, le scénario inventé par Ichigo Takano pourrait se résumer à cette histoire d’amour. Néanmoins, Orange est une œuvre plus complexe que ça, mais aussi beaucoup plus poignante. La plus-valus de l’œuvre par rapport à n’importe quel titre de romance vient de cette légère touche de science-fiction qui apporte un schéma différent à la série et place des enjeux si dramatiques qu’on ne peut guère voir Orange comme un titre rose bonbon. La série, présentant le quotidien de Naho, s’intéresse à la manière donc l’héroïne va chercher à changer les événements de sa vie et ceux de son entourage grâce à une lettre envoyée par elle-même depuis le futur. Dès lors, l’intrigue ne pouvait être banale et en effet, cette manière de raconter l’histoire amène bon nombre de rebondissements et permet à la notion « d’amour » d’être exprimée de la manière la plus sincère possible : le récit se charge bien d’exploiter cette histoire autour de six personnages en mettant en avant les relations entre chacun, à partir d’un postulat simple, celui d’éviter d’avoir des regrets et vivre son présent avec son prochain de la manière la plus intense possible. Cela passe, essentiellement, par la relation entre Naho et Kakeru, personnage complexe qu’on a souvent du mal à cerner étant donné qu’il est voué à ne plus être là dix ans dans l’avenir. Alors oui, certains retournements de situation dans cette relation paraissent banaux, mais à côté de ça, le travail sur les personnages reste attendrissant, permettant aux six principales figures de s’émanciper des schémas clichés qu’on pourrait leur attribuer au cours du tout premier épisode de la série. En ce sens, l’intrigue envoûte aisément, nous questionnent même sur la définition du bonheur, et les treize épisodes passés aux côtés de ces six compagnons happent comme peu de titres axés tranche de vie et romance savent le faire.
Si on devait poser une seule limite à l’intrigue, c’est sûrement sa manière de chercher à rationaliser les bonds dans le temps sur ses derniers épisodes. Cet aspect du scénario aurait en effet gagné à n’être que mystique, ce qui ferait écho à l’ambiance globale de l’œuvre, plutôt que de chercher une explication à tout prix. Néanmoins, bouder son plaisir pour ce simple élément, assez mineur au final, serait du chipotage.
Si Orange réussit aussi bien, c’est aussi sur son ambiguïté des tons ni trop sombre, ni trop lumineuse. Les pistes empruntées dans la série s’avèrent régulièrement nuancées afin de ne pas tomber dans le pathos total, mais aussi pour éviter une ambiance un peu trop sucrée. A ce titre, le travail de mise en scène opéré par le studio TMS est une réussite, car à la réalisation parfois très imagée et poétique de Hiroshi Hamasaki se marie la bande originale de Hiroaki Tsutsumi, compositeur qui fait certaines merveilles pour pousser les ambiances intimistes, mais sachant aussi mettre en avant les instants de mélancolie, mais aussi les moments simplement joyeux et amusants.
Ceux qui ont lu le manga l’auront compris, l’anime Orange joue énormément la carte de la fidélité et seule la mise en scène donne une identité à cette adaptation, mise en scène qui tente toujours d’honorer les intentions de la mangaka Ichigo Takano. L’intrigue ne dévie donc pas de l’œuvre d’origine et ces treize épisodes accomplissent la volonté de retranscrire l’ensemble du manga, sans évincer de moments clefs comme d’autres adaptations ont su malheureusement le faire ces derniers mois. Pour tous ceux qui sortent juste de la lecture de la version papier d’Orange, le scénario pourrait se faire redondant et pourtant, la manière dont la vie est donnée aux personnages reste saisissante sans compter que les ambiances apportées influent énormément sur le visionnage à tel point que rester devant plusieurs épisodes de manière successive devient une immersion plaisante, jamais lassante. Du moins, c’est un discours qu’on ne tiendra que sur les séquences proposant une réalisation convenable…
Et pour cause… tout n’est pas parfait dans cette adaptation animée d’Orange, loin de là. Si nous évoquions la bande originale associée à la mise en scène qui proposent de scènes captivantes, il est un autre point de l’aspect technique de la série qui, en revanche, va impacter négativement notre visionnage à plusieurs reprises : l’aspect graphique. Dans les environnements dépeints, Orange propose une représentation du cadre du manga de qualité, là n’est pas le problème. En revanche, l’animation et la transposition des personnages à l’écran vont rapidement passer du meilleur au pire. En effet, le premier épisode est assez bluffant par sa qualité visuelle et son animation haut de gamme qui tendraient presque à faire passer l’anime pour une adaptation au budget de film cinéma. Mais passé le troisième épisode, la réalité nous rattrape, les plans fixes se font plus nombreux et le dessin des personnages approximatifs, si bien que les figures difformes s’étendent de l’arrière-plan au second plan, n’hésitant pas à nous proposer des silhouettes sans visages ou aux faciès grossiers : un œil plus grand que l’autre, des silhouettes trop allongées… la gamme de couleurs utilisée est aussi impactée, étant alors bien plus fade et moins expressives que dans les débuts de la série. L’effet de ce tout est sans appel, certaines scènes clefs, intenses et dramatiques deviennent de véritables sketchs et à ce titre, la version retouchée que proposeront les DVD et Blu-ray japonais, ainsi qu'une éventuelle édition physique française, sera plus que jamais nécessaire ! Dragon Ball Super n’a pas à rougir, loin de là…
On ne peut donc qu’espérer une sortie physique de la série afin de pouvoir l’apprécier dans des conditions optimales, en espérant qu’une grande partie de ces défauts visuels soit corrigée. Jusque-là, la série restera disponible légalement et gratuitement sur Crunchyroll et malgré les défauts techniques d’Orange, ceux qui n’ont pas eu l’occasion de lire le manga auraient tort de passer à côté de cette intrigue.
En définitive, l’adaptation de l’œuvre d’Ichigo Takano réussit largement ce qu’elle entreprend : puissante et émouvante, elle présente une histoire humaine et souvent dramatique où les enjeux ne se cantonnent par à une banale relation amoureuse, mais s’étend à des interactions humaines, tissées entre une poignée de personnages attachants, captivantes et profitants de choix de mise en scène forts de sens et d’une bande originale sachant porter les ambiances de la série. Seul l’aspect graphique de nombreuses scènes porte préjudice à cet anime qu’on reverra dans sa forme finale, si possible, en attendant avec une grande curiosité le film d’animation annoncé il y a peu.
Naho, lycéenne ordinaire quoiqu’un peu timide, reçoit un jour une lettre étonnante. Expédiée par elle-même dans un monde futuriste de dix ans, elle l’avertit des choix à faire pour ne pas vivre avec des remords. Rapidement, Naho se rend compte que l’ensemble de ces choix porte sur Kakeru, nouvel arrivé dans la classe qui ne laisse pas l’héroïne indifférente, car ce dernier ne sera plus là dans dix ans…
Dans la forme, Orange se présente comme une œuvre sentimentale, dans le genre de la tranche de vie, qui pourrait rebuter dans ses premiers instants puisque l’histoire de relations amoureuses occupe une grande place dans le récit. Si on veut caricaturer, le scénario inventé par Ichigo Takano pourrait se résumer à cette histoire d’amour. Néanmoins, Orange est une œuvre plus complexe que ça, mais aussi beaucoup plus poignante. La plus-valus de l’œuvre par rapport à n’importe quel titre de romance vient de cette légère touche de science-fiction qui apporte un schéma différent à la série et place des enjeux si dramatiques qu’on ne peut guère voir Orange comme un titre rose bonbon. La série, présentant le quotidien de Naho, s’intéresse à la manière donc l’héroïne va chercher à changer les événements de sa vie et ceux de son entourage grâce à une lettre envoyée par elle-même depuis le futur. Dès lors, l’intrigue ne pouvait être banale et en effet, cette manière de raconter l’histoire amène bon nombre de rebondissements et permet à la notion « d’amour » d’être exprimée de la manière la plus sincère possible : le récit se charge bien d’exploiter cette histoire autour de six personnages en mettant en avant les relations entre chacun, à partir d’un postulat simple, celui d’éviter d’avoir des regrets et vivre son présent avec son prochain de la manière la plus intense possible. Cela passe, essentiellement, par la relation entre Naho et Kakeru, personnage complexe qu’on a souvent du mal à cerner étant donné qu’il est voué à ne plus être là dix ans dans l’avenir. Alors oui, certains retournements de situation dans cette relation paraissent banaux, mais à côté de ça, le travail sur les personnages reste attendrissant, permettant aux six principales figures de s’émanciper des schémas clichés qu’on pourrait leur attribuer au cours du tout premier épisode de la série. En ce sens, l’intrigue envoûte aisément, nous questionnent même sur la définition du bonheur, et les treize épisodes passés aux côtés de ces six compagnons happent comme peu de titres axés tranche de vie et romance savent le faire.
Si on devait poser une seule limite à l’intrigue, c’est sûrement sa manière de chercher à rationaliser les bonds dans le temps sur ses derniers épisodes. Cet aspect du scénario aurait en effet gagné à n’être que mystique, ce qui ferait écho à l’ambiance globale de l’œuvre, plutôt que de chercher une explication à tout prix. Néanmoins, bouder son plaisir pour ce simple élément, assez mineur au final, serait du chipotage.
Si Orange réussit aussi bien, c’est aussi sur son ambiguïté des tons ni trop sombre, ni trop lumineuse. Les pistes empruntées dans la série s’avèrent régulièrement nuancées afin de ne pas tomber dans le pathos total, mais aussi pour éviter une ambiance un peu trop sucrée. A ce titre, le travail de mise en scène opéré par le studio TMS est une réussite, car à la réalisation parfois très imagée et poétique de Hiroshi Hamasaki se marie la bande originale de Hiroaki Tsutsumi, compositeur qui fait certaines merveilles pour pousser les ambiances intimistes, mais sachant aussi mettre en avant les instants de mélancolie, mais aussi les moments simplement joyeux et amusants.
Ceux qui ont lu le manga l’auront compris, l’anime Orange joue énormément la carte de la fidélité et seule la mise en scène donne une identité à cette adaptation, mise en scène qui tente toujours d’honorer les intentions de la mangaka Ichigo Takano. L’intrigue ne dévie donc pas de l’œuvre d’origine et ces treize épisodes accomplissent la volonté de retranscrire l’ensemble du manga, sans évincer de moments clefs comme d’autres adaptations ont su malheureusement le faire ces derniers mois. Pour tous ceux qui sortent juste de la lecture de la version papier d’Orange, le scénario pourrait se faire redondant et pourtant, la manière dont la vie est donnée aux personnages reste saisissante sans compter que les ambiances apportées influent énormément sur le visionnage à tel point que rester devant plusieurs épisodes de manière successive devient une immersion plaisante, jamais lassante. Du moins, c’est un discours qu’on ne tiendra que sur les séquences proposant une réalisation convenable…
Et pour cause… tout n’est pas parfait dans cette adaptation animée d’Orange, loin de là. Si nous évoquions la bande originale associée à la mise en scène qui proposent de scènes captivantes, il est un autre point de l’aspect technique de la série qui, en revanche, va impacter négativement notre visionnage à plusieurs reprises : l’aspect graphique. Dans les environnements dépeints, Orange propose une représentation du cadre du manga de qualité, là n’est pas le problème. En revanche, l’animation et la transposition des personnages à l’écran vont rapidement passer du meilleur au pire. En effet, le premier épisode est assez bluffant par sa qualité visuelle et son animation haut de gamme qui tendraient presque à faire passer l’anime pour une adaptation au budget de film cinéma. Mais passé le troisième épisode, la réalité nous rattrape, les plans fixes se font plus nombreux et le dessin des personnages approximatifs, si bien que les figures difformes s’étendent de l’arrière-plan au second plan, n’hésitant pas à nous proposer des silhouettes sans visages ou aux faciès grossiers : un œil plus grand que l’autre, des silhouettes trop allongées… la gamme de couleurs utilisée est aussi impactée, étant alors bien plus fade et moins expressives que dans les débuts de la série. L’effet de ce tout est sans appel, certaines scènes clefs, intenses et dramatiques deviennent de véritables sketchs et à ce titre, la version retouchée que proposeront les DVD et Blu-ray japonais, ainsi qu'une éventuelle édition physique française, sera plus que jamais nécessaire ! Dragon Ball Super n’a pas à rougir, loin de là…
On ne peut donc qu’espérer une sortie physique de la série afin de pouvoir l’apprécier dans des conditions optimales, en espérant qu’une grande partie de ces défauts visuels soit corrigée. Jusque-là, la série restera disponible légalement et gratuitement sur Crunchyroll et malgré les défauts techniques d’Orange, ceux qui n’ont pas eu l’occasion de lire le manga auraient tort de passer à côté de cette intrigue.
En définitive, l’adaptation de l’œuvre d’Ichigo Takano réussit largement ce qu’elle entreprend : puissante et émouvante, elle présente une histoire humaine et souvent dramatique où les enjeux ne se cantonnent par à une banale relation amoureuse, mais s’étend à des interactions humaines, tissées entre une poignée de personnages attachants, captivantes et profitants de choix de mise en scène forts de sens et d’une bande originale sachant porter les ambiances de la série. Seul l’aspect graphique de nombreuses scènes porte préjudice à cet anime qu’on reverra dans sa forme finale, si possible, en attendant avec une grande curiosité le film d’animation annoncé il y a peu.
De saorikido53 [1567 Pts], le 01 Octobre 2016 à 18h17
Un manga que j'achète sans hésiter ! :D