Chronique - Gunparade March- Actus manga
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Dvd Chronique - Gunparade March

Mardi, 26 Novembre 2013 à 17h00

Voici la chronique de Koiwai portant sur l'intégrale DVD de la série Gunparade March.

Diffusée au Japon entre juin et août 2003, Gunparade March est une série de 12 épisodes qui se base sur le jeu vidéo éponyme sorti en 2000, mélange d'action et de drague. Conçue au sein du prolifique studio J.C. Staff (Ai Yori Aoshi, Ano Natsu de Matteru, Bakuman, Hatsukoi Limited, Golden Time...), la série est réalisée par Katsushi Sakurabi, mais est plus réputée pour le chara design de Yasuhiro Irie, futur réalisateur de FMA Brotherhood, ou pour les musiques signées de la main du célèbre Kenji Kawai, qui a aussi travaillé sur les bandes sonores de Patlabor, Ghost in the Shell, Ranma 1/2, Fate/Stay Night, Eden of the East... et bien d'autres oeuvres animées incontournables.


Gunparade March prend place dans une fin de vingtième siècle alternative. Juste après la fin de la 2nde Guerre Mondiale, des extraterrestres nommés Phantom Beasts ont fait leur apparition, avec pour intention d'envahir notre planète. Pour lutter contre cette menace, les nations du monde entier ont uni leurs forces, mais au fil des décennies, la lutte continue, les morts se comptent en millions, et la planète est profondément meurtrie même si ses habitants continuent tant bien que mal de vivre au quotidien.
En 1999, la lutte n'est toujours pas terminée, mais les humains ont mis au point des armées de mecha, dont les pilotes n'hésitent pas à mourir au combat. Au Japon, une école s'occuper de former au combat des adolescents qui, en plus de leurs études lycéennes, suivent donc une formation spécifiques au sein de la section 5121, et sont régulièrement envoyés au combat. C'est dans cette section que débarque une nouvelle recrue venue remplacer une défunte. Mai Shibamura, puisque c'est son nom, n'est pas d'un naturel très avenant. Elle est belle et très talentueuse, mais aussi exagérément sérieuse et dotée d'un sale caractère. Elle va pourtant changer la vie de ses nouveaux camarades de classe, à commencer par celle d'Atsushi Hayami, jeune garçon infiniment gentil mais un peu empoté, qui va bientôt se retrouver propulsé à ses côtés en tant que copilote d'un nouveau modèle de robot...


Sur ces bases fantastiques pas spécialement originales, il faut d'abord faire fi des habituelle invraisemblances du genre : former des lycéens au combat, pourquoi pas, mais les envoyer en bataille avant la fin de leur formation, on a vu plus logique. Pourquoi ne pas envoyer des vieux routards expérimentés ? Mieux vaut ne pas se poser ce genre de questions, puisque comme toujours dans ce type de séries, on s'en fout.


Ce détail occulté, le premier épisode s'applique à poser les bases, en présentant les principaux personnages, les étudiants de la section 5121, au fil d'un premier combat tendu contre un extraterrestre, avant un retour à la vie scolaire. La première impression, face au combat, n'est pas spécialement réjouissante : si les qualités techniques sont là, l'action est pauvrement mise en scène, confuse et peu palpitante. Il faut donc attendre l'après combat pour mieux découvrir une petite palette de personnages qui apparaissent vite sympathiques et variés, mais c'est à partir de l'épisode 2 que l'intérêt décolle, avec l'arrivée de Mai. Son intégration sera un peu difficile au début, son caractère solitaire n'aidant pas, mais elle pourra compter sur des camarades de classe bien campés, tous stéréotypés mais solidaires et vivants, allant du séducteur à deux balles au garçon manqué, en passant par la beauté un peu coquine, la fillette choupi, le bagarreur, la malchanceuse de premier ordre... et Hayami, notre timide souriant de service.


Dès lors, la série prend un tournant bien différent de ce que laissait présager le combat du premier épisode, et s'intéresse bien plus à la tranche de vie scolaire, en se reposant sur bon nombre d'événements scolaires comme un spectacle de théâtre ou de marionnettes, les examens, les festivités de Noël... soit autant d'éléments classiques permettant aux différents personnages secondaires d'être mis sur le devant à tour de rôle. La principale qualité de la série vient de là : une bonne exploitation des personnages. Ils ont beau être des stéréotypes, ils apparaissent tous plutôt attachants, car ils sont dynamiques, forment une équipe haute en couleur avec ce que ça implique de petites rixes, de bourdes ou de moments d'émotion, et aucun d'entre eux n'est oublié.


La tranche de vie colorée prime donc, mais la série est toutefois capable de rappeler très soudainement ses héros à la dure réalité, à quelques reprises, l'alternance d'ambiances fonctionnant alors plutôt bien tant certains drames débarquent brusquement. Ces instants plus sérieux sont toutefois très peu nombreux (allez, on peut en compter 3 ou 4 maximum dans la série), et il est dommage que dans ces cas-là la présence extraterrestre et les combats soient si succincts. ce sérieux se ressent également à quelques reprises via de très brèves révélations sur certains personnages. Notamment, vous découvrirez que Mai a évidemment des raisons pour s'être engagée. Et si vous vous demandez au début ce que vient faire là une fillette aussi mignonne que Nonomi, vous finirez par avoir une réponse à ce sujet, et elle est relativement cruelle... Dommage toutefois qu'il n'y ait pas une plus forte insistance sur ces petites révélations, qui ne sont finalement là que pour enrichir de façon artificielle le background autour de la lutte contre les extraterrestres.
Bref, la série est bien moins axée sur l'action et le sérieux que sur la tranche de vie scolaire. D'ailleurs, on devine très vite que celle-ci prendra des allures de romance, et ça ne rate pas, puisqu'il naît évidemment des sentiments entre la froide Mai et le timide mais gentil Hayami. Cette romance qui peine à se déclarer sera d'ailleurs l'enjeu principal de toute la dernière partie de la série. Les deux adolescents étant totalement empotés en amour, il leur faudra beauuucoup de temps pour accepter leurs sentiments, au point que ça aurait pu être réellement irritant si tous leurs camarades n'étaient pas là pour veiller sur eux. En tentant de les mettre dans les bras l'un de l'autre, ils ont tendance à enchaîner les petites bourdes amusantes, et témoignent surtout de cette solidarité bien présente. Tous forment bel et bien une jolie équipe, et l'aspect plutôt chaleureux de la série en ressort grandi.


En ce qui concerne l'aspect technique, il faut signaler que l'animation a globalement bien vieilli et n'accuse pas ses dix ans, hormis lors des quelques combats et de quelques scènes spécifiques (une scène très minimaliste niveau animation où des lanternes voguent sur l'eau, par exemple). Fin et expressif, le chara design de Yasuhiro Irie, fidèle au jeu d'origine, offre de nombreux visages différents et très vivants aux personnages, tous aisément reconnaissables. Dommage qu'il n'en soit pas de même pour le mecha design, classique et pas spécialement mis en valeur tant les combats sont succincts. Le gros plus vient des musique, Kenji Kawai offrant comme à son habitude un travail d'excellente qualité, variant entre musiques dynamiques et chaleureuse lors des moments de tranche de vie et de comédie, et pistes réellement épiques lors de moments plus sérieux ou dramatiques. Ces musiques sont omniprésentes, contribuent beaucoup à l'ambiance, comportent à quelques reprises des relents jazzy du plus bel effet, et certains thèmes récurrents restent à coup sûr en tête.

Dans le fond, il faut donc se dire que Gunparade March ne trahit pas ses origines puisées dans un jeu plutôt axé sur la drague : si vous vous attendez à une pure série d'action/mechas comme le laissent beaucoup penser le synopsis et le premier épisode, passez votre chemin, car vous n'aurez rien d'autre qu'une assez classique comédie romantique scolaire, toutefois transposée dans un cadre apocalyptique assez vague. Cela dit, si vous aimez les comédies romantiques, il y a ici de quoi passer un bon petit moment, l'oeuvre ayant bien vieilli et proposant une palette de personnages classiques mais bien campés et hauts en couleur, le cadre plus sérieux apportant tout juste ce qu'il faut à l'oeuvre pour se démarquer un tant soit peu.

 

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