Jeux Video Test - Zelda Twilight Princess

Aujourd'hui, via le test de Luciole21, revenons sur l'un des jeux les plus populaires de la Wii : The Legend of Zelda - Twilight Princess.




Après Ocarina Of Time et Majora's Mask, la saga Zelda s'est développée pendant longtemps essentiellement sur console portable, avant de faire son grand retour sur GameCube, avec Wind Waker, qui nous présentait Link Cartoon. D'aucun rêvaient toutefois d'incarner à nouveau un Link adulte et réaliste, remit au goût du jour : entre autres choses, c'est ce que Twilight Princess apportera, et ce de la plus belle des manières.

Pour la treizième fois consécutive, le destin du royaume d'Hyrule se voit confié à un jeune héros nommé Link.
Tout commence dans le village paisible de Toal, ou Link n'est encore qu'un citoyen comme les autres, un paysan qui accomplit des tâches simples mais nécessaires à la vie en communauté. Ainsi, vous débuterez votre aventure en délogeant les nids d'abeilles et en aidant le fermier Fahd à ramener les chèvres dans leur enclos. Les choses vont toutefois se gâter, et la disparition de votre amie Iria vous mènera à l’extérieur de votre cocon natal, ou vous serez confronté à la déchéance de votre univers.
Le crépuscule domine de plus en plus, les monstres infestes progressivement chaque recoin du royaume, et vous apprendrez bien vite que seul un héros légendaire à en lui le pouvoir de sauver ce monde en déclin. Ce héros, c'est bien sûr Link, et derrière l'écran, vous. Ainsi commence ce périple mémorable, ainsi débute le mythe Twilight Princess.

Si le héros des déesses tout de vert vêtu est le personnage principal de cette aventure, il en est deux autres, dont l’alliance forme le titre de cette opus : Zelda, et la princesse du crépuscule, Midona. Si la première se veut relativement effacée, retenue captive dans son propre château, avec ses responsabilités pour seul motivation, la seconde vous accompagnera tout au long de votre aventure. Fini les petites fées dénuées de personnalité, le petit démon qui vous tiendra compagnie durant cette aventure a du répondant, et on s'y attache d'autant plus. Non contente d'être de bonne compagnie, Midona participera grandement à l’avancement du scénario et vous aidera à vous téléporter et à vous déplacer plus aisément lors de vos transformations en loup.
Car vous n'êtes pas sans savoir que ce treizième Zelda vous permet de vous changer en créature canine hurlant à la lune, et ce pour votre plus grand plaisir. Le pouvoir de la triforce semble changer Link en loup lorsqu’il se retrouve dans le monde crépusculaire, et c’est en s’incarnant ainsi qu’il sert les esprits d’Hyrule pour libérer chaque province de l’emprise du « mal ». Dans la peau d'un loup, votre odorat vous permettra de suivre à la trace un effluve précis, ou encore de vaincre plus facilement les créatures du crépuscule, avec l'aide de votre charmante cavalière. Le jeu alterne les phases classiques et inhérentes à la saga, ou vous viendrez à bout de donjons dans lesquels de nouveaux objets vous aiderons à progresser dans le jeu, et d'autres phases inédites qui renouvellent à merveille l'univers. Incarner un loup est une expérience de jeu qu'il faut absolument vivre pour la comprendre, et qui s'insère à merveille entre les parties plus conventionnelles qui compose ce jeu.
« Conventionnelles » oui, mais pas banales, loin de là. Les ennemis sont plus réalistes que jamais, et de nombreux combats d'anthologies vous attendent. Du gobelin au dragon, en passant par les plantes carnivores et les darknuts, une foule d’adversaires au design travaillé tentera d'entraver votre progression. Les créatures du crépuscule, se démarquent clairement de tous les autres monstres de la saga par leur apparence dérangeante, presque extraterrestre époustouflants d’inventivité. Mention spéciale pour le boss final, qui offre une diversité en termes de gameplay absolument parfaite : probablement le combat le plus marquant et le plus jouissif de la saga. Les donjons et l'univers en général apporte son lot de nouveautés que je vous laisse découvrir, et si on retrouve les objets classiques tel que les bombes ou l'arc, d'autres accessoires plus originaux sauront renouveler un soft sublimé à tous les niveaux. L’interface de jeu est extrêmement accessible et épuré, et changer d’objet est d’une facilité déconcertante, c’est efficace et instinctif.

L'univers du jeu, parlons en justement. On y retrouve les lieux magiques d'Ocarina Of Time, semble-il plusieurs siècles après ce dernier. Le lac Hylia, le village Cocorico, le château d'Hyrule ou la Montagne Goron sont autant de lieux enchanteurs à découvrir ou à redécouvrir avec délice. D’une façon générale, le jeu se veut être un descendant direct d’Ocarina Of Time, tant au niveau de l’univers que de l’histoire, ou encore de certains PNJ qui sont de véritables références au titre le plus culte de la saga. Les zones de crépuscules, que vous devrez faire disparaître une à une, proposent une vision plus obscure et décharnée de ces nombreuses zones, et d'une façon générale que l'on ne s'y trompe pas, cet opus se veut résolument plus sombre que tous les autres.
Plus sombre, plus mature aussi, on est ici bien loin de Wind Waker et de ses couleurs chatoyantes. Les paysages sont plus magnifiques que jamais, tout en étant d'un réalisme presque morne, et le crépuscule saura mettre le joueur mal à l'aise par son coté malsain. Pourtant, le maître mot de Twilight Princess est « espoir ». La situation initiale est plus désespérée que jamais et votre quête n'en est que plus héroïque, à la frontière de l'épique. En effet, les joutes chevaleresques s'effectuent dans une immersion totale, lancé au galop sur votre destrier à travers les plaines, et c'est un vrai régal. Sauver le royaume est la tâche qui vous incombe, mais vous ne l'effectuerez pas seul, de nombreuses personnalités marquantes vous accompagneront à différents niveaux, et jamais le voyage salvateur de Link n'a été aussi humainement riche. Votre quête est l'histoire qui s'y raccorde est très travaillé, et on s'y plonge pendant des heures sans voir le temps défiler. Des quêtes annexes diverses et variées, permettant de gagner rubis, cœurs supplémentaires ou de plus grand conteneur pour vos flèches, bombes et potions sont encore une fois présentes, et participent à un enrichissement décidément immense de la diversité de jeu.

La dualité Ténèbres/Lumière est ici présentée de manière moins dichotomique que d'accoutumé, elle n'est pas absente, mais fusionne pour former le crépuscule. Il ne fait ni complètement jour, ni complètement nuit, et le monde crépusculaire n'est pas présenté comme le mal incarné, il est un univers parallèle qui à l'instar d'Hyrule, a été pervertit par un être maléfique nommé Xanto. Ce dernier, pourtant présenté d’emblée comme l'ennemi numéro un, finira toutefois par être à son tour nuancé. Un relativisme plus développé que dans n'importe quel autre volet de la saga, qui apporte une touche d’intelligence et d'originalité bienvenue.

Ce qu'il faut également savoir, c'est que tout ce qui a été évoqué précédemment, est plus que jamais magnifié par des graphismes, une bande son et une jouabilité exceptionnels.
LA grande révolution se situe ici au niveau du gameplay. Pour la première fois, ce sont vos propres mouvements qui donneront vie à ceux du héros. Vous manierez épée, arc et grappin de façon instinctive et plus immersive que jamais. La prise en main se fait très rapidement, et apporte un plus absolument révolutionnaire. Vous pourrez utiliser plusieurs techniques en fonctions de vos mouvements (coup d'estoc, brise casque, charge bouclier, attaque tournoyantes...), et que vous débloquerez en avançant dans l'histoire. Le principe est encore un peu basique, mais pour l’époque, et surtout pour un rajout servant à adapter le jeu initialement prévu pour la GameCube à la Wii, c’est franchement très bon. Bien sûr, l'on pourrait affirmer que Skyword Sword propose une maniabilité encore plus précise et perfectionnée, mais cela ne serait pas pertinent, ce dernier étant contemporain à Twilight Princess.




Graphismes :
Visuellement, on effectue avec Twilight Princess un énorme pas en avant. Il faut compter avec les capacités de la Wii, mais que ce soit les paysages, les monstres, les hyliens, les gorons, tout est absolument beau. Le personnage principal est lui-même plus charismatique qu'il ne l'a jamais été, à l'instar d'une princesse Zelda noble, au trait délicat et fin. Des cinématiques enchanteresses ponctuent l'aventure, un plus qui ajoute encore à l'attrait du titre.

Bande son :
La bande son de Koji Kondo est immersive, efficace, et certains thèmes se graveront sinon dans la légende, dans votre âme et ce pour toujours. Transporter Midona sous la pluie, bercé par le thème adéquat, ou chevaucher Epona en fauchant les gobelins sur fond de musique épique sont autant d'instant magique ou la musique occupe une place prépondérante. En un mot : magnifique.

Durée de vie :
Comptez plus ou moins cinquante heure pour terminer le jeu de fond en comble, quêtes annexes comprises, un peu plus pour les néophyte. Une durée de vie conséquente prolongeable, et nul doute que vous prendrez plaisir à vaincre encore et encore le boss final, ou à terminer une nouvelle fois la caverne de l'Ordalie, qui offre un défi de taille aux joueurs les plus passionnés.

Scénario :
Sauver le monde et une princesse du mal reste votre objectif principal. Cependant, de nombreux à côté viendrons relativiser cette vision classique, et le scénario saura se faire imprévisible à de nombreuses reprises. Un régal, que l'on « vit » littéralement.

Jouabilité :
Une prise en main instinctive et révolutionnaire (du moins était-ce le cas à sa sortie), parfaitement immersive et garante d'un plaisir de jeu inédit. Vous êtes le héros, vous sauvez le monde, et Link devient l'individu parfait dans lequel s'incarner pour ce faire.

En résumé :
J'insiste encore sur ce point, mais Twilight Princess ne se joue pas, il se vit. L'opus a su reprendre ce qui faisait le succès de la saga pour le sublimer à tous les niveaux, et pour nous livrer un Zelda mythique, qui donne tout son sens au mot « légende ». Des défauts, il s'en trouvera toujours pour en signaler, mais ils sont si menus, et si vite oubliés, que pour qui fait preuve de bonne volonté, pour qui le souhaite vraiment, cette treizième épopée est une expérience parfaite. N'hésitez plus, vivez la légende.

20/20