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Dvd Chronique - 13 vies, une vision du Japon

Mercredi, 06 Février 2013 à 13h30

Voici la critique de nouveau chroniqueur Hoagie portant sur l'intégrale de la série 13 vies, une vision du Japon, disponible chez Kazé.
 

 
 
Quel point commun y a-t-il entre un champion de boxe qui jette ses gants au sommet de sa carrière, un avocat idéaliste qui tourne le dos à la fortune ou un enfant rejeté par ses camarades du fait de la profession de sa mère ? Drôle de question a priori, mais si la réponse était tout simplement la dure réalité de la vie. C’est ce que (dé)montre la série 13 vies pour une même vision du Japon.

Ces 13 vies, et autant d’histoires, sont adaptées d’un manga seinen très populaire signé Kenshi Hirokane et Masao Yajima, publié en 1985. La série de 13 épisodes, produite par le studio A.C.G.T. (Shin Hokuto no Ken) avec un character desgin de Sachiro Kamimura (City Hunter – Nicky Larson), a été diffus sur la grande châine TV Tokyo en 2003. Et pour le manga comme l’animé, ils sont principalement destiné aux salarymen – entendez employés de bureau. Un genre très foisonnant au Japon mais encore inconnu en France, de par sa couleur et son identité social et culturel spécifiques. Du moins a priori, car si la sortie d’une telle série animée sur notre territoire est une première (merci donc aux éditions Kaze pour ce pari), elle révèle une résonance tout aussi forte dans nos sociétés occidentales.

Un concept, une vie, une société

Le concept est de raconter en 25 minutes la vie d’un Japonais, marquée par le travail, la famille, le passé, et bien souvent les trois ensembles. Des valeurs primordiales, indissociables, qui rythment le quotidien de chacun d’eux, de chacun de nous, pour le pire et le meilleur.  Donc pas de personnages ou de lieux récurrents d’un épisode à l’autre, mais différents univers et tranches de vie, qui mis bout à bout délivre cette vision globale (tant qu’elle puisse l’être) de la société, et surtout un vibrant message d’espoir. Or, ce n’était pas gagné. En effet, la série prend à contre-pied tous les standards habituels de l’animation japonaise. Non pas que celle-ci se limite à un genre plus qu’à un autre (SF, heroic fantasy, fan-service, comédie, etc.), mais bien parce qu’il est rare de voir un animé si peu spectaculaire, si lent, si posé. Pas de performance visuelle donc, juste un travail sans fioritures sur les décors, les personnages (parfois un peu lisses), les ambiances… Un minimalisme et un ton parfois solennel qui en refroidira plus d’un. Si vous voulez du réalisme, vous en allez en avoir. Pourtant rapidement, suivre les déambulations de ces hommes et femmes prend la forme d’une petite danse, d’une petite musique envoûtante. Les personnages sont présentés tout d’abord comme renfermés sur eux-mêmes, de par le poids d’un statut social, d’un lourd passé, des convenances.

Des portraits, un visage

Ce portrait d’hommes broyés par la machine sociale est sans concessions. Cette vie dans nos sociétés contemporaines semble exempte de respiration, de bonheur, d’originalité. Jamais la formule « métro-boulot-dodo » n’avait trouvé une si criante illustration. Ce train-train est toujours brisé, parasité par un élément extérieur (un meurtre, une rencontre, un parent, etc.), qui n’est en fait que la manifestation d’un problème individuel et personnel. Un procédé vu et revu, mais d’une efficacité indéniable. Si la série tombe dans le travers de la fiction facile et du spectaculaire émotionnelle, c’est bien là. Mais doit-on pour autant bouder une série qui prône la deuxième chance, la résilience, le pardon, la compassion… l’humanisme. C’est la grande force de cette mosaïque animée et humaine. Sous des dehors rebutants, voire dépressifs (qui a dit que cela ressemblait à la vie ?), ces 13 vies s’ouvrent doucement mais sûrement vers un avenir plus radieux. Donc, oui, la vie est dure, le travail encore plus, mais il suffit peut-être de passer les  barrières sociales, et surtout personnelles, pour la voir sous un autre jour. 13 vies ? Non, beaucoup plus, et les résumés suivants vous aideront à trouver dans quel vie/épisode vous vous retrouvez le plus.

13 vies, 13 épisodes

1- La cicatrice
Lors de ses interviews, le champion de boxe Akira Noguchi laisse toujours entendre que ses victoires lui viennent sans effort. Mais la vérité est qu’il s’entraîne comme un forcené pour être le meilleur. Les raisons de ce secret résident dans cette cicatrice qu’il porte au visage et infligée par sa mère il y a plusieurs années.

2- La neige de la 25ème heure
Brillant avocat, Hiroshi Tsuruhashi refuse de défendre les cas qui vont à l’encontre de ses valeurs morales. Cette attitude lui vaut quelques difficultés dans sa vie professionnelle, et aussi privée puisque son professeur de droit est le père de sa fiancée. Un jour, une jeune fille lui demande de l’aider à retrouver son bébé.

3- La promesse
Employé dans un grand magasin, M. Someya achète secrètement un vélo pour son fils, comme l’avait fait son père à son âge. Mais à sa grande déception, son fils ne porte pas d’intérêt au cadeau. Il met les raisons de ce rejet sur un changement de mentalités d’une génération à l’autre, sans se douter des motivations réelles de son fils.

4- Directions
Trentenaire et indépendante, Yoko Wakabayashi est fiancée depuis plusieurs mois, mais a du mal à accepter le mariage, en raison des douloureux souvenirs de ses parents. Lorsque son frère lui demande d’accueillir leur père pendant un mois, elle accepte à contre cœur. Et alors qu’elle s’apprête à le mettre dehors après plusieurs plaintes des voisins, elle apprend un affreux secret.

5- Une cigale en hiver
Michio Midorikawa est l’un des acteurs les plus populaires de sa génération. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Il tente de conjurer un passé de difficultés et misère en vivant dans l’insouciance la plus totale ou en affichant sa réussite aux yeux de tous, même de ses proches. Mais à la naissance de son fils, la vie reprend ses droits.

6- La magnifique image
Issu d’un milieu modeste, Jiro Koyama est devenu un brillant professeur d’université. Cette réussite l’a rendu extrêmement méprisant envers les classes populaires, et il en vient jusqu’à refuser d’aider le jeune fils de son propre frère.

7- Le placard
Journaliste dans un grand journal, Hiroyuki Maeda perd toute motivation lorsqu’il est muté dans une rédaction de seconde zone. Mais lors d’un reportage sur un incendie, il suspecte que la cause du feu soit de nature criminelle et décide de mener l’enquête.

8- Message blanc
Gardienne dans une prison pour femmes, Mme Tamura a des difficultés avec une détenue, dont la remise en liberté approche. Celle-ci affirme venir d’un milieu pauvre et avoir connis son crime sous la pression familiale. Pourtant, Mme Tamura découvre qu’elle est mariée à un riche home d’affaire.

9- Sourire
Futoshi Tsutsui vient d’acquérir la maison de ses rêves. Mais un jour, une vieille femme apparaît et s’installe chez lui sans prévenir. Celle-ci veille sur lui comme si il était son propre fils. Futoshi apprend alors que la vieille dame connaissait son père.

10- La ville
Miho et Eiji se sont rencontrés à Pairs il y a18 ans. Il était peintre de génie, elle sa plus grande admiratrice. Ils se marient, rentrent au Japon et Eiji doit vite abandonner la peinture pour subvenir aux besoins de sa famille en tant que graphiste reconnu. Miho ne reconnaît alors plus son amour, et décide de retourner à Paris, seule.

11- Murmures
Le jeune Kyoshi est la risée de ses camarades de classe en raison de sa mère, qui travaille dans un cabaret afin de pouvoir subvenir à leurs besoins. Sur le chemin du retour de l’école, il croise un vieil homme qui le corrige pour son comportement.

12- La pluie du professeur
Instituteur dans un centre d’éducation surveillé, Yohei a du mal à gérer une élève, Akemi. Un jour, elle s’enfuit et Yohei malgré ses efforts, ne peut rien y faire. Plus tard, elle entreprend d’écrire régulièrement à son ancien professeur. Un jour pourtant, la correspondance s’arrête.

13- La ligne de partage des eaux
Shoko Aochi tient un bar avec son mari. Un jour, elle l’assassine et ne semble montrer aucun remords. Lors du procès, elle dévoile alors peu à peu son passé.
 
 

commentaires

morigena

De morigena [1031 Pts], le 09 Février 2013 à 18h58

Quelle dommage que le manga ne soit pas sorti en France. J'aurai bien aimé l'acheter. Et comme je ne suis pas trop anime...

shinob

De shinob [127 Pts], le 07 Février 2013 à 19h47

Je ne connaissais pas du tout cette série, la chronique donne envie !

gantzer

De gantzer [317 Pts], le 06 Février 2013 à 22h53

En réponse à la question de Hoagie Je ne me retrouve dans aucune histoire il n'empêche que je suis tenté depuis un bon moment par cet animé aux sujets matures. Possible que je me laisse enfin tenter avec une offre spéciale en convention.

Merci pour l'article !   

CactusVira

De CactusVira, le 06 Février 2013 à 21h01

Ou mais ça m'a l'air bon ça ... je rajoute à ma liste des épisodes à regarder ...

Koiwai

De Koiwai [12807 Pts], le 06 Février 2013 à 18h32

Une très bonne série dans son genre, j'en garde un excellent souvenir.

shinn95

De shinn95 [334 Pts], le 06 Février 2013 à 15h14

c'est original mais pourquoi pas =3

 

mink

De mink [1248 Pts], le 06 Février 2013 à 15h07

Ca a l'air super interessant ce genre de manga "réaliste" et représentatif de la société japonaise, mais pas seulement, la société en général en fait ... Il faudra que je vois à quoi ça ressemble car pour l'instant ça me tente bien ! :) Par contre j'aurais plus vu ce style d'histoire pour un drama plutôt que pour un manga ...

Dim12

De Dim12 [4930 Pts], le 06 Février 2013 à 13h42

La couverture me fait pensé a l'arrière des mangas "seizon life" ^^'

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