Yako et Poko Vol.2 - Actualité manga

Yako et Poko Vol.2 : Critiques

Yako to Poko

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 07 Avril 2016

Dans un monde que l'on devine futuriste, mais qui apparaît rétro par bien des aspects, la mangaka Yako Sakurai et son chat-robot assistant en mode "brouillon" Poko poursuivent leur quotidien où, quand ils ne travaillent pas sur leur manga, s'occupent en se promenant par-ci par-là tout en continuant de chercher les fameux crayons Yukko, d'anciens stylos de couleurs différentes, devenues rares et comportant des souvenirs de leur créateur.

Neuf mois après le premier volume, on retrouve ces attachants personnages pour un deuxième tome ne changeant aucunement la recette faite de petits chapitres de 10-20 pages globalement indépendants. Et se replonger dans cet univers "rétro-futuriste" teinté d'une douce et chaleureuse nostalgie est un plaisir si l'on a aimé le premier volume, car on y retrouve une Yako qui, au-delà de son visage peu expressif, conserve une relation très jolie avec Poko, son robot candide, naïf, ayant encore beaucoup à découvrir, et dont elle s'occupe presque comme un enfant sur lequel il faut veiller.
Ainsi, à leurs côtés, de la conception du manga de Yako au passage dans la salle de jeux en passant par les remises de planches, les voeux ou l'observation des carpes de la fête des enfants, chaque instant de vie devient un petit plaisir simple à suivre. On adore voir les réactions très enfantines de Poko, par exemple quand il souhaite à tout pris observer les carpes, quand il est triste de finir la lecture d'un manga, ou quand il retient naïvement les petites remarques malicieuses de "maman" Yako (par exemple, sur l'importance de ne pas manger trop de glaces), tout comme on voit avec un attachement nostalgique leur recherche des crayons Yukko, petit fil conducteur qui apparaît discrètement, mais régulièrement. Le tout restant emballé par un dessin tout rond presque naïf des personnages, par des vues continuant de s'offrir à plusieurs reprises de plaisantes variations, et par des décors qui restent mine de rien assez riches. Ces derniers, souvent épais et dessinés à la main, accentuent efficacement l'ambiance un peu rétro, alors même que des éléments comme les robots, bien sûr, mais aussi les carpes par exemple, sont là pour bien rappeler que ce monde est futuriste, mais que certaines traditions d'avant sont toujours là même si elles ont évolué. En somme, Etsuko Mizusawa trouve à nouveau le bon équilibre.

Mais au-delà de sa recette qui aurait pu s'essouffler un peu de par son schéma très simple, Mizusawa parvient à apporter de nouveaux éléments et des petites informations enrichissant en douceur son univers. Ainsi Poko fait-il la connaissance en salle de jeux d'un nouvel ami, Léon, un robot "bon à rien" qui, tout comme Mucha en fin de tome, montrera que les "bons à rien" peuvent avoir de surprenantes capacités qu'un mode d'emploi n'indique. La dernière partie du tome est aussi l'occasion d'en apprendre plus sur Rodin, le principal robot de Midori olive, et de mieux cerner sa relation et son passé avec sa maîtresse. Et leur lien en ressort grandi, tandis qu'on peut voir les conséquences du surmenage sur les robots... Via quelques éléments dans un chapitre, Mizusawa dresse également un léger portrait intéressant des conséquences que peuvent avoir les "lois du marché" poussant certaines choses à disparaître faute de succès. Enfin, la mangaka laisse à nouveau traîner quelques indices sur l'époque et le passé de son récit, évoquant brièvement une révolution ayant changé un monde qui était autrefois régi par les puissants ordinateurs et téléphones créant de la distance entre les gens. Notre monde, sans nul doute.

Sans changer sa recette, Mizusawa parvient à nouveau à séduire le plus simplement du monde en insufflant quelques petites nouveautés à son univers "rétrofuturiste", et en croquant toujours avec simplicité, bienveillance et nostalgie la relation entre Yako et Poko, proche de celle d'une maman avec son candide enfant.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction