Saint Seiya - Saintia Shô Vol.1 - Actualité manga
Saint Seiya - Saintia Shô Vol.1 - Manga

Saint Seiya - Saintia Shô Vol.1 : Critiques

Saint Seiya - Saintia Shô

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 27 Février 2015

Critique 1



Parmi les shônen cultes, la licence Saint Seiya est sans doute la plus prolifique, celle sur laquelle on a le plus tiré sur la corde entre de multiples déclinaisons manga et animées. Alors qu’une nouvelle série est sur le point d’affecter les petits écrans nippons, mettant en scène les célèbres Gold Saint, Kurokawa nous offre l’une des dernières productions en date : Saintia Shô.


La grande sœur de Shôko est partie étudier grâce à la Fondation Graad et ne donne plus de nouvelles à sa petite sœur. C’est pourquoi Shôko décide de demander des comptes à Saori Kido en personne lorsque survient Eris, déesse de la Discorde ainsi que ses sbires qui en ont directement après Shôko qui ferait un parfait réceptacle. C’est à ce moment que Kyôko revient pour défendre sa sœur. Et celle-ci a changé puisque la jeune femme est désormais une Saintia, autrement dit un chevalier très particulier et de sexe féminin qui forme une garde rapprochée pour la déesse Athéna.


Après le très mitigé Next Dimension, Saint Seiya revient sous la plume de Chimai Kuori que le Japon a auparavant connu pour une adaptation manga à la série Gundam SEED Destiny. C’est donc une auteure performante dans les dérivés de titres célèbres qui va apporter sa pierre à l’édifice tandis que Masami Kurumada, bien que cité parmi les auteurs, ne regarde le projet que de loin. L’idée de renouveau de Kuori est percutante : faire des Chevaliers de sexe féminin, chose que l’on pourrait estimer impensable puisque les seules guerrières présentes dans l’œuvre principale portent un masque pour cacher cette féminité. Par un petit tour de passe-passe, voilà qu’Athéna se retrouve entourée de combattantes à visage découvert et portant des armures, une idée qui peut faire grincer des dents, mais qui, si elle est bien exploitée dans un récit intéressant, peut s’avérer ingénieuse.


Ce premier tome est loin d’être une catastrophe et s’avère même divertissant contrairement à ce qu’on aurait pu penser en voyant le pitch de la série. Cette fois, plus de Seiya ni de Tenma, car l’héroïne se nomme Shôko. Mais à la surprise générale, pas de beau rôle pour la demoiselle pour l’instant puisque Shôko sert avant tout de prétexte à introduire les différents évènements de l’histoire, que ce soit l’entrée en scène des Saintia ou encore les obscurs desseins de la déesse Eris. Voilà qui permet à la mangaka d’introduire son sujet efficacement et même proposer quelques combats contre de premiers sbires. Prenant le lecteur à contrepied sur sa fin, le volume se permet même de chambouler les tenants et aboutissants de l’intrigue pour la lancer véritablement, de quoi nous donner l’envie de lire le second opus qui pourrait s’avérer aussi distrayant que cette sympathique introduction.


Le manga tente un pari afin de séduire son lecteur : innover la licence Saint Seiya tout en prenant en compte les racines de la série et la formule que Kurumada a instaurée dans l’œuvre initiale. Ainsi, les personnages principaux sont des héroïnes, mais à côté, l’œuvre cherche à ne jamais trahir sa grande sœur tant Saintia Shô renvoie au mythe des Saint que l’on connaît, à savoir ses armures luisantes, ses combattants prêts à donner leur vie pour Athéna ainsi que la menace de la nouvelle incarnation d’un Dieu qui cherche à s’emparer de l’enveloppe charnelle de l’une des figures centrales. Difficile alors d’être dépaysé, on en vient même à féliciter la série d’avoir cherché à innover sur quelques aspects. Sans ça, la reprise de tant d’éléments aurait été difficile à digérer. Cela ne nous empêche d’ailleurs pas de ressentir un « too much » dans ce premier tome qui aurait dû prendre encore plus de risque pour se forger une véritable identité. Car hormis les protagonistes féminins, la recette Saint Seiya est respectée à 100%, y compris le célèbre Météore de Pégase qui devient Météore d’Equuleus. Davantage de personnalité, c’est bien ce qui manque à la série pour l’instant, car pour l’heure, nous avons affaire à un Saint Seiya, mais avec des demoiselles, et mieux dessiné que l’original. Rien de trop original, par conséquent.


Notons qu’à l’heure actuelle, il est difficile de juger les différents personnages qui n’ont pas encore pu marquer de manière convenable leur psychologie. Outre Shôko qui fait office de personnage classique de shônen (n’oublions d’ailleurs pas que la série est un shôjo), les autres affichent la traditionnelle mentalité des fervents défenseurs d’Athéna. Ils gagneraient donc à être exploités différemment, mais gageons qu’au tout premier tome, il est impossible de juger les personnages de manière convenable. L’important est alors de reconnaître leur marge de développement.


Le coup de crayon de Shimaki Kuori est à saluer. La mangaka démontre pour la première fois en France son trait affiné qui convient aussi bien à un shôjo qu’à un shônen… l’idéal pour Saintia Shô, donc. Ce qui frappe, c’est l’esthétique donnée aux personnages, le casting étant constitué de belles femmes que l’auteur n’hésite pas à nous montrer en tenue d’Eve, sans jamais trop en faire heureusement. Chimaki Kuori a un trait lisse et parvient ainsi à rendre ses Saintia pures, correspondant alors à l’image des guerrières d’Athéna, tout en pensant à reproduire les armures de la manière la plus élégante possible. Graphiquement, le pari est donc honoré et la série ne choque pas sur cet aspect.


L’édition de Kurokawa n’offre rien à redire. La traduction est de qualité et sait retranscrire l’univers de Saint Seiya, preuve que l’éditeur a su s’octroyer ce monde à travers la saga Lost Canvas. Le titre en lui-même est correctement édité et afin de donner une uniformité entre les différents chapitres de la franchise qu’il édite, Kurokawa a pensé à réutiliser son fameux logo, en faisant bien sûr dominant le titre principal violet pétant de Saintia Shô.


Nouvelle série que certains redoutaient, Saintia Shô se révèle finalement comme un chapitre divertissant de la saga Saint Seiya, sur son premier tome du moins. L’œuvre a une marge de progression énorme et a tout intérêt à se forger une propre identité afin d’impacter le lecteur de manière plus importante. Si cela est fait, alors Saintia Shô pourrait bien se créer une belle communauté de fans comme Lost Canvas a su le faire. Suivons donc ce titre de prêt.


 


 




Critique 2


S'il y a bien un titre qu'on peut qualifier de culte, c'est bel et bien Saint Seiya, l’œuvre remarquable de Masami Kurumada nous narrant les aventures de possesseurs d'armures luttant contre les forces du mal au nom de la déesse Athéna !


Si on ne présente plus l’œuvre originale, cette dernière a depuis quelques années connu nombre de suites, spin off et autres dérivés en tout genre : pas forcément dans l'ordre on trouve Saint Seiya G se situant quelques années avant la première série, où les jeunes Gold Saints affrontent des titans ; Saint Seiya Lost Canvas nous plongeant deux siècles dans le passé où on découvre une précédente génération de chevaliers ; Saint Seiya Next Dimension, une suite de l'auteur lui-même qui possède plus de défauts que de qualités ; Saint Seiya Omega, une suite en animé se déroulant quinze après la fin de la première série ; et plus récemment Saint Seiya Lost Canvas Chronicles, qui est une série dérivée de la préquelle...bref largement de quoi faire !


Toutes ces séries sont plus ou moins heureuses, on navigue entre le très bon (Lost Canvas) et le très mauvais (Next Dimension)…et cela ne semble pas terminé puisque nous arrive une nouvelle série dérivée, qui a de quoi laisser sceptique sur le papier : Saint Seiya Saintia Sho...ou comment faire une version shojo de l’œuvre originale !


C'est donc avec une certaine appréhension qu'on découvre Saintia Sho, et à peine ouvre-t-on les premières pages qu'on se demande si l'immense univers créé autour de la saga sera respecté, bâclé, bafoué, si l'auteur arrivera à s'en détacher ou pas, mais pas trop non plus...bref, le fan qui aura sans doute du mal à rester objectif. Mais voyons plutôt…


Shoko est une lycéenne ordinaire qui est sans nouvelle de sa grande sœur depuis cinq ans. Cette dernière étant partie étudier dans une école très spéciale, la fondation Graad !


Alors que Shoko s'approche de la fille du président de la fondation, elles sont attaquées par ce qui semble être un démon. Sa sœur réapparaît alors portant une armure et se présentant comme étant une Saintia d'Athéna… Alors qu'une nouvelle menace semble peser sur la Terre, personnifiée par la déesse de la discorde Elis, Shoko ambitionne d'emprunter le même chemin que sa sœur…


Dès le début les choses sont claires : Saintia Sho se présente comme un shojo et a tout du shojo ! Pour le moment dans ce premier tome on n'y trouve que des personnages féminins, un découpage propre au style, une absence de décor qui l'est également...clairement cela change de l'ambiance très masculine de la première série. Mais la classification n'est qu'un détail après tout, ce qui compte c'est que l'univers et l'âme de la série soient respectés. Et pour le moment, il est difficile de se prononcer uniquement avec ce premier tome !


Il semblerait que chronologiquement parlant, la série se situe au moment où le tournoi ouvrant l’œuvre original se prépare, Saintia Sho serait donc une série se déroulant en parallèle...choix intéressant, mais ambitieux et casse-gueule : on n'a jamais entendu parler des Saintia jusqu'à maintenant et il faudra éviter les erreurs temporelles. Ensuite, pour parler en tant que puristes, depuis toujours on nous rabâche que les femmes chevaliers doivent porter des masques afin de cacher leurs visages. Une rapide explication est donnée pour justifier l’exception, passons…


Ensuite l'ennemi clairement identifié dès le départ n'est autre qu'un ennemi déjà utilisé pour un OAV (plutôt sympa d'ailleurs), de fait, on n'est pas totalement en terrain inconnu, cela permet de partir sur des bases stables… Reste à savoir si nos héros seront opposés à des chevaliers en armure comme eux (elles?) ou à des démons comme c'est uniquement le cas dans ce premier tome.


Autre sujet qui nous fait douter : sous prétexte que les héroïnes du titre ne seront visiblement que des femmes, il semblerait qu'elles ne soient opposées qu'à des femmes également...cela apparaît très vite limité et réducteur.


A coté de ça, l'auteur semble vouloir s'approprier l'univers de la saga en apportant une touche personnelle, le ton correspond et respecte l’œuvre originale, les enjeux également, et surtout l'auteur expérimente en nous proposant sa propre version de nouvelles armures inédites, ce qui fait toujours plaisir.


Reste à savoir si un lien sera fait entre l'armure du Petit Cheval portée par l'héroïne et celle portée par un personnage important de Saint Seiya Oméga...s'il faut considérer tout cela comme un tout cohérent ou comme des séries à prendre indépendamment les unes des autres, ce que je crains.


Faussement présenté avant sa sortie comme un dérivé de Lost Canvas, Saintia Sho est heureusement au niveau du dessin tout de même beaucoup plus proche de cette dernière série que de Kurumada, ce qui pourrait expliquer la confusion.


Difficile de se prononcer uniquement avec ce premier tome qui soulève beaucoup de questions, soulève pas mal de doutes sans forcément rassurer sur les inquiétudes qu'on pouvait avoir.


Ce qui est sur c'est que ça commence plutôt pas mal et que le potentiel est là, reste à savoir comment l'auteur va orienter son titre : une version girly poussée à l’extrême destinée uniquement aux fans de shojo ou un titre respectant la saga qui s'adressera à tous les fans de cette dernière et ce malgré ce coté plus girly.


La seule chose de sur à ce stade c'est que cela s’avère être une bonne surprise, mais peut être est-ce dû au fait qu'on s'attendait à une catastrophe, ce qui n'est pas le cas !


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs