Mazinger Z Vol.1 - Actualité manga
Mazinger Z Vol.1 - Manga

Mazinger Z Vol.1 : Critiques

Majingā Z

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 30 Mai 2016

En 2015, les éditions Black Box lançaient en grande pompe leur collection Gô Nagai, nous amenant notamment le cultissime Devilman, mais aussi le manga ayant offert l'un des dessins animés ayant marqué toute une génération et ouvert la voie aux animes nippons en France : Grendizer, alias Goldorak. Mais n'oublions pas qu'à l'origine, Goldorak est le troisième volet d'une trilogie de mechas dont il est d'ailleurs le volet le moins populaire au Japon. Cette trilogie, nommée trilogie Mazinger, se compose également de Mazinger Z et de Great Mazinger. Fort du succès du manga Goldorak, l'éditeur a décidé d'enfin offrir la possibilité aux lecteurs français de découvrir ces deux autres opus en ce mois de mai 2016 !

Conçu en 1972, Great Mazinger est probablement le manga de mecha le plus célèbre Gô Nagai, notamment parce qu'il a amené de nouvelles pierres fondatrices au genre. Notamment, il s'agit du tout premier manga à avoir conçu des robots géants pilotés directement de l'intérieur, par le biais d'une petite machine volante s'intégrant dans la tête du robot géant pour en permettre le pilotage. Il en ressort ainsi de grandes impressions : celle que le pilote est entièrement le "cerveau" du robot", et celle qu'il est plus que jamais en danger puisqu'il est directement confronté aux combats.

Mazinger Z a pour personnage central le jeune Kôji Kabuto, un garçon que les spectateurs français connaissent également très bien sous le nom d'Alcor, le même Alcor de Goldorak. Vivant avec son petit frère Shirô et son grand-père Jûzô, un ancien chercheur, il voit un jour ce dernier lui confier un incroyable héritage avant de mourir : un robot géant qu'il a conçu, Mazinger Z. Conçu en alliage Z et fonctionnant à l'énergie photonique, ce robot à piloter de l'intérieur promet d'être tellement puissant qu'il pourrait permettre à son utilisateur d'aider l'humanité face aux forces du mal... ou de permettre l'élimination de notre espèce.

Le schéma de ce premier tome est devenu classique depuis l'époque de la sortie du manga en 1972 : le jeune héros découvre son héritage, qu'il va devoir apprendre à contrôler dans la peine (ses premiers pas dans Mazinger sont catastrophiques, il n'a aucun contrôle, le robot se meut seul et détruit tout sur son passage). Il sera très vite épaulé par des alliés : l'inspecteur de police Ankokuji issu d'une lignée de yakuzas, le directeur de laboratoire Photon Kennosuke Yumi, et sa fille la jolie Sayaka Yumi, elle-même pilote du robot Aphrodite A et qui enseignera les bases du pilotage à Kôji. Tout ceci est mis en place de façon plutôt rapide et classique, autant pour conserver un certain rythme que pour entrer plus vite dans le vif du sujet avec l'arrivée de méchants : le Docteur Hell avide de conquêtes du monde depuis son île de Bardos, son sbire le Baron Ashura, et leurs armées de machines et d'humains lobotomisés. Le tout s'accélère beaucoup dans la dernière partie du volume, promettant dès lors une suite très mouvementée.

Derrière son schéma devenu classique aujourd'hui, mais qui était fondateur à son époque, le récit regorge d'idée intéressante et de pistes qui pourraient apporter beaucoup par la suite.
On retient notamment le symbolisme que l'on peut voir chez ces robots géants en tant que prolongement des films de monstres, entre celui qui sort de la baie à la façon d'un Gojira/Godzilla, où l'évocation en toutes lettres du terme "kikaijû" ("monstres de métal"), le terme "kaijû" étant celui utilisé pour désigner ces monstres géants des films japonais appelés kaijû eiga. Une idée qui se justifierait d'autant plus qu'à cette époque, Gô Nagai, comme d'autres auteurs, pointait volontiers du doigt la menace nucléaire, et que les kaijû eiga ont eu une naissance dans les années 1950 post-Hiroshima nourries par la peur et la critique de la destruction de masse.
Il est aussi intéressant d'observer le côté dichotomique de plusieurs éléments : le partage d'Ankokuji entre le passé yakuza et son statut de policier, le physique clairement coupé en deux du Baron Ashura... ou, bien sûr, les deux possibilités d'avenir s'ouvrant à Kôji, à savoir protéger l'humanité ou l'éliminer. On se demande fortement si cet aspect aura un impact sur la suite de l'oeuvre.

Pour le reste, Gô Nagai livre un rendu visuel forcément ancré dans son époque, mais ayant conservé tout son dynamisme. Les looks des robots et des machines s'avèrent prometteurs. La mise en scène est souvent soignée. Les décors d'immeubles où bougent les robots sont convaincants, et il est également intéressant de constater à nouveau l'influence que Gustave Doré a pu avoir sur Nagai via quelques pages.

Figurant parmi les plus célèbres oeuvres de Gô Nagai, Mazinger Z démarre vite et bien et semble à même de développer par la suite les choses qui ont construit sa notoriété.

Du côté de l'édition, Black Box ayant dû à nouveau se calquer sur l'édition italienne de J-Pop, il ne faut pas compter sur la moindre préface/postface. Pour le reste, on est sur le format typique de l'éditeur, sans jaquette, et avec un papier blanc, épais et souple, une traduction sans couacs, une impression correcte, et une numérotation des pages constante ce qui est toujours appréciable.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs