Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 25 Août 2017
Pendant que les trois grands pays se réunissaient et découvraient la vérité sur Alma Torran, Hakuryû, aidé par le Magi Judal, a orchestré un coup d'Etat est a assassiné la femme qu'il haïssait plus que tout : sa propre mère, Gyokuen, l'impératrice de Kô. Suite à cette nouvelle donne fracassante effectuée dans le tome précédent, le récit a ensuite commencé à revenir sur la manière dont Hakuryû s'y est pris pour éliminer Gyokuen, en s'accaparant un nouvel écrin enchanté et en voyant son coeur s'assombrir profondément...
Le volume 26 achève rapidement ce retour en arrière, ce qui n'est pas un mal. Le combat contre Gyokuen n'avait pas forcément besoin de traîner puisqu'on en connaissait l'issue, et l'enjeu du flashback était surtout de montrer l'évolution, aussi importante qu'inquiétante, que Hakuryû et Judal ont connue pour parvenir jusqu'à cet objectif. Cela n'empêche tout de même pas Shinobu Ohtaka d'offrir un affrontement intense où l'on ressent toute la rage de Hakuryû (celui-ci allant jusqu'à mordre sa mère au sang), et de laisser quelques doutes quant à la mort réelle de Gyokuen...
Une fois le récit revenu dans le présent, une chose est pourtant sûre : voici Hakuryû propulsé au rang de nouvel Empereur, statut que son héritage aurait dû lui offrir depuis longtemps. Mais à présent, pour asseoir ses objectifs suivants comme se défaire de l'influence de l'organisation, il va devoir prendre des décisions. Des décisions que, dans le tome précédent, son coeur obscurci laissait déjà présager terribles : tuer Kôen, Kômei et les autres, et pour cela il ne reculera devant rien...
Ali Baba et Aladin pourront-ils seulement parlementer avec lui, le raisonner et retrouver le Hakuryû qu'ils ont connu ? C'est avec cet espoir qu'ils se rendent jusqu'à la capitale de l'Empire Kô, mais ils risquent de tomber de haut... Shinobu Ohtaka huile très bien la discussion d'Ali Baba et de Hakuryû, et parvient sans mal à faire ressortir le nouvel état d'esprit très ténébreux de ce dernier, qui ne voit dans les paroles de son ancien ami qu'un amas d'hypocrisie. Et Ali Baba ne peut que se rendre compte de la folie de son interlocuteur, qui va jusqu'à manipuler son propre peuple en le privant de sa liberté de penser. Les deux garçons ont pourtant connu, par le passé, des douleurs similaires, mais leurs motivations et leur façon d'envisager les choses semblent désormais incompatibles, si bien que l'affrontement semble inévitable...
Après plusieurs tomes assez bavards, Ohtaka se calme alors un tout petit peu pour laisser un peu plus de place à l'action pendant toute la deuxième moitié du volume. Celle-ci, concrètement, est très classique dans son déroulement, avec présentation de techniques de plus en plus redoutables (utilisation standard de l'écrin enchanté, revêtemage, sorts ultimes...), et suivi en parallèle de deux combats humains vs humain et Magi vs Magi. Mais la mangaka sait assurément y mettre l'intensité qu'il faut, car en plus d'offrir des visuels denses et dynamiques, elle a très bien su préparer tout ça, en faire ressortir tous les enjeux et y immiscer une portée dramatique.
Si bien qu'une nouvelle fois, on se laisser facilement happer par la lecture jusqu'à des dernières pages qui laissent (forcément) le lecteur sur un très bon suspense. Magi reste une excellente lecture, où Ohtaka sait où elle va et au fil de laquelle elle sait toujours apporter l'intensité nécessaire.
09/07/2020 