Love whispers even in the rusted night - Actualité manga

Love whispers even in the rusted night : Critiques

Sabita Yoru Demo Koi wa Sasayaku

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 08 Novembre 2016

Critique 2

Yumi est en couple avec Kan depuis le lycée. Au départ, tout allait bien entre eux. Mais après le lycée, Kan s’est mis à changer et frappe son compagnon régulièrement. Complètement soumis, Yumi subit cette situation sans se plaindre à son entourage. Or, un jour, un ancien camarade de classe, Mayama, réapparaît. Ayant toujours eu des sentiments pour Yumi, Mayama se rend vite compte de la détresse de son ancien camarade de classe et fera tout pour lui venir en aide.

Ogeretsu Tanaka aborde un sujet sérieux qu’est la violence conjugale à travers le couple Yumi et Kan.  L’histoire commence là où le couple se déchire de jour en jour.  Nous sommes consternés de voir autant de violence dans ce couple et les coups pleuvent sans retenue.  Totalement sous l’emprise de son compagnon, Yumi encaisse les coups sans rien dire et ne cherche même pas à fuir. Voir cet homme rempli de bleus ou couvert de sang par les vagues de violence que déverse son petit ami est d’une terrible tristesse. Que le couple soit hétérosexuel ou homosexuel, la violence n’a pas sa place ! L’auteur nous fait comprendre qu’il est difficile pour un homme qui évoque la force et la puissance de dire qu’il se fait battre par son compagnon. Ogeretsu Tanaka pointe également du doigt le mutisme des personnes dans l’entourage de Yumi qui ont conscience d’un souci, mais qui préfèrent rester dans l’inaction et parler d’amour alors que les marques des coups sont visibles de tous. Peut-être est-ce un sujet tabou au Japon ? Il faudra la rencontre avec son ancien camarade de classe du collège, qui a toujours été amoureux de Yumi, pour qu’il comprenne qu’il peut aspirer à du respect et de l’amour. Des retrouvailles qui se font en douceur et où malgré les réticences de Yumi, Mayama fera tout pour venir en aide à celui qu’il aime et qui souffre en silence. Finalement Mayama a dû réapprivoiser un animal apeuré par la violence et l’humiliation subies au quotidien. Par contre, la seule ombre au tableau est que l’auteur aborde succinctement le passé de tous ses protagonistes. Que ce soit l’ancienne relation entre Yumi et Mayama ou bien encore la relation entre Yumi et Kan, nous aurions aimé connaître les sentiments de l’époque et avoir plus de description du passé pour être mieux imprégnés des sentiments de chacun.

Concernant le style graphique, l’auteur soigne les traits de ses personnages et développe bons nombre de cases avec des décors ou des trames de fond. Concernant l’édition, elle est de bonne facture.

A la lecture de « Love whispers », nous sentons clairement les convictions de l’auteur et ce qu’elle dénonce. Finalement, ce titre est une ode à l’espoir pour ceux subissant des violences conjugales. Quand une personne en détresse que ce soit un homme ou une femme se sent soutenue et qu’elle arrive à avoir la force et le courage de s’en sortir, de nouveaux jours bien plus heureux s’offrent à elle.


Critique 1

Yumi, jeune homme de 24 ans, partage sa vie entre un travail en intérim et son quotidien avec son compagnon amoureux Kan, qu'il connaît depuis le lycée. Ils vivaient autrefois heureux ensemble, mais depuis que Kan est entré dans la vie active, il est devenu violent, au point de battre Yumi jour après jour...
Loin de se plaindre, Yumi endure la situation sans sourciller, autant par fierté personnelle que par désir de respecter les sentiments qu'il a autrefois pu avoir pour Kan avant que la situation ne se désagrège. Mais tout cela, c'est avant la réapparition devant lui de Mayama, un ami du collège qui fut un peu plus qu'un ami, qui à l'époque se souciait réellement de lui, mais avec qui il a fini par perdre contact...

Mangaka assez prolifique au Japon depuis 2012, Ogeretsu Tanaka signe avec Love whispers even in the rusted night son deuxième album, mais il s'agit de a première oeuvre publiée en France. Comme le laisse deviner le pitch, cette oeuvre prend pour thématique un problème aussi tristement réel que délicat à aborder : la violence conjugale et les hommes battus.
Dans cette optique, on appréciera beaucoup le récit pour la narration très claire de Tanaka, qui parvient sans mal à faire ressortir la continuité de son récit et les tourments psychologiques d'un trio de personnages un peu torturés, notamment en alternant le présent et le passé avec logique afin de révéler peu à peu les relations que Yumi avait pu bâtir avec Mayama ou avec Kan. Ainsi cerne-t-on bien la situation délicate dans laquelle ils se trouvent tous les trois, à commencer bien sûr par Yumi, qui bien que battu et cachant presque trop fièrement sa douleur, ne peut se résoudre à se séparer de Kan, en souvenir de leur relation heureuse désormais révolue. Mayama, lui, ne sait exactement comment réagir en découvrant la situation. Lui qui a toujours aimé Yumi s'inquiète sincèrement pour lui, pour ses bleus, pour ses cicatrices, pour son bonheur... au point d'adresser quelques paroles qui peuvent être blessantes pour Yumi, comme quand il lui dit nettement qu'il devrait se séparer de Kan. Quant à Kan, on finit par ressentir la douleur qui l'étreint, à force de ne pas pouvoir s'empêcher de faire du mal à celui qu'il aime... En somme, entre problèmes de fierté, de difficulté de se confier à l'autre, de manque de confiance, ou de peur de tout briser, la mangaka parvient à présenter une situation assez compliquée et juste qui offre à son oeuvre un réel intérêt.

Mais malheureusement, tout n'est pas parfait dans ce récit où, du fait qu'il ne tienne qu'en 150 pages (le chapitre bonus à la fin n'étant qu'un pur moment fan-service explicite pour satisfaire les lectrices), va beaucoup trop à l'essentiel, enchaine un peu trop vite et facilement certaines étapes, et passe trop rapidement en revue certaines blessures des personnages. A commencer par le choix final de Kan, qui semble presque sortir de nulle part tant il arrive vite et tant ce personnage s'avère finalement moins travaillé que Yumi et Mayama. On regrettera également, au bout du livre, le mot de la mangaka peu intéressant pour un tel sujet.

En dehors de cela, on appréciera aussi les caractères plutôt bien campés de Yumi et de Mayama. Surtout de Mayama d'ailleurs, qui cache derrière son caractère solitaire (presque autiste) et son visage assez impassible une maladresse qui s'affiche pleinement dès qu'il est proche de Yumi. Les dessins, eux, font efficacement leur office en se révélant suffisamment fins et expressifs.

Love whispers even in the rusted night est donc un one-shot qui ne manque clairement pas d'intérêt de par sa thématique abordée de façon assez intéressante et ses principaux personnages bien campés, mais qui aurait tout de même mérité de voir son sujet plus approfondi.

L'édition, elle, est plaisante à prendre en main grâce à son papier assez souple et à sa traduction très claire de Nicolas Pujol, mais on y regrettera quelques textes coupés en bord de page.

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Einah

15.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs