Eitaro le négociateur Vol.1 - Actualité manga

Eitaro le négociateur Vol.1 : Critiques

Hanzai Koushounin Minegishi Eitarô

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 20 Juin 2014

Quelque part dans le ciel du Japon, un avion prend soudainement la direction de la Corée, suite à son détournement par trois criminels qui prennent tous les occupants en otage. La situation est délicate, car les otages ne peuvent réagir, et que sur le sol on n'a aucune idée de qui sont les trois bandits. Pourtant, parmi les otages, il y a un jeune homme pas comme les autres. Il se nomme Eitarô Minegishi, et travaille pour la police en tant que négociateur. Aidé par certains autres voyageurs comme la dénommée Otome, il va entreprendre ce qu'il fait toujours dans le cadre de son travail : chercher des solutions, parlementer avec les terroristes, voire peut-être comprendre un peu plus leurs raisons d'agir pour révéler leurs faiblesses...

Nouveau titre des éditions Black Box, Eitarô le négociateur s'engage dans une voie à suspense jusque là inédite dans le catalogue de l'éditeur, et s'axe autour d'un thème assez rare dans le paysage du manga en France : celui des négociateurs.
Tout commence par une grosse ficelle : alors qu'il n'est pas appelé pour le travail, Eitarô, notre héros, se retrouve au beau milieu d'une prise d'otage où, de fil en aiguille, il va passer du statut d'otage à celui de négociateur. C'est facile,mais c'est néanmoins un bon moyen de mettre en place le principe de la série ainsi que certains personnages qui seront sans doute récurrents, à commencer par Otome qui s'attache facilement à Eitarô.

Parlons justement d'Eitarô, qui, au fil de cette première histoire occupant tout le tome, se pose en personnage principal pour le moins intéressant, car sous ses allures de jeune garçon en apparence insouciant et passe-partout se cache un esprit avisé, que l'on prend plaisir à découvrir au fil de plusieurs étapes qui sont autant de moyens de mettre en avant la fonction souvent délicate de négociateur. Effectivement, le travail peut parfois être très risqué, et joue très souvent sur un fil tendu puisque de nombreuses vies peuvent être en jeu. Et pour ne pas déraper face à l'ennemi, mieux vaut être fin et psychologue. Il faut, notamment, faire attention aux mots employés, garder à l'esprit l'importance du téléphone en tant que seul lien avec les otages dans certaines missions, veiller à ce que les otages ne paniquent pas et ne se mettent pas en danger, gérer habilement un temps restreint ou gagner du temps... Mais il faut également penser aux criminels, observer leur état d'esprit, être prêt à s'immiscer dans la moindre petite faille pour percer à jour leurs motivations, voire comprendre l'humain qui se cache derrière l'adversaire, et comprendre comment il en est arrivé là. Négociateur assez posé, prenant beaucoup de notes et privilégiant le psychologique, Eitarô se fait une mission d'analyser les situations sous tous les angles, y compris quand il s'agit de découvrir la véritable souffrance se cachant derrière les ennemis. Se dévoile alors, sous couvert de récit à suspense, une certaine dose d'humanité, où l'on devine que chaque mission, chaque cas, chaque humain sera différent et aura ses propres tourments. Ceux des trois criminels de cette première histoire sont abordés rapidement, mais existent.

Bien que bourrés d'inégalités, les dessins, capables d'être très fins et expressifs par moments, possèdent leur charme et bénéficie d'un découpage classique, mais néanmoins efficace. Surtout, la narration de l'auteur est exemplaire, car elle parvient à distiller habilement les rebondissements, entretient d'un bout à l'autre le suspense sans jamais laisser le rythme retomber.

Après cette longue histoire d'introduction, Eitarô le négociateur a donc toutes les clés en main pour nous captiver pendant les quatre tomes suivants. Son sujet est pour l'instant habilement traité, pose des bases riches sur le thème de la négociation, et présente un héros qui ne manque pas d'intérêt.

L'édition comporte quelques petites coquilles (oubli de lettre...) qui ne rendent toutefois pas désagréable une traduction fluide et vivante.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs