Dorohedoro Vol.19 - Actualité manga
Dorohedoro Vol.19 - Manga

Dorohedoro Vol.19 : Critiques

Dorohedoro

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 20 Juillet 2016

Nikaido se retrouve nez-à-nez avec… Caiman ! La diable en devenir n’en croit pas ses yeux et nous non plus mais c’est bel et bien cette chère tête de lézard qui est réapparue ! Nikaido se méfie et a toutes les raisons de le faire mais le temps est compté, d’autant plus que tout autour d’eux, les choses bougent ! Les diables partent en virée dans le grand magasin central, Ebisu utilise son improbable larbin pour transporter le corps d’En et le reste du groupe cherche un moyen de la rejoindre avec leurs corps coupés en morceaux. Et bien entendu, n’oublions pas Shin qui, toujours sous l’emprise du grand méchant de l’histoire, est prêt à sauter sur tout ce qui entre dans son champ de vision !

Avec la situation telle qu’elle l’était à l’entame de ce 19ème opus, il y avait de quoi saliver. Et ne nous y trompons pas, il y a aura de quoi sortir repu d’une lecture que l’on aimerait, comme d’habitude, ne pas voir se terminer aussi vite. Repu, oui, mais peut-être, pour une fois, avec une petite pointe d’acidité sur le bout de la langue. Rien de bien méchant, non, mais une petite baisse de régime par rapport à l’excellence insolente à laquelle Q-Hayashida nous a habitués. Mais avant tout, il est bon de remettre certaines choses dans leur contexte. L’arrivée au grand magasin central avait des allures d’arc final, c’est une évidence. Et pendant un temps, on pensait effectivement que ce serait le cas. Le fait est que le magazine dans lequel était publiée la série en était à son baroude d’honneur et que l’avenir de Dorohedoro était quelque peu incertain… surtout si près de sa fin. Au final, la série est repartie de plus belle et l’on a appris, fin 2015, que l’arc final commencerait seulement à ce moment-là. Pourquoi parler de tout cela maintenant ? Sans doute parce que, sous certains aspects, on a de temps à autre l’impression que la mangaka ne savait pas très bien si elle devait étendre ou non son récit. Et parfois, on a l’impression qu’elle le fait. Ce n’est pas forcément flagrant, ce n’est pas forcément gênant, mais pour ceux qui suivent la série depuis le départ, difficile de ne pas s’en rendre compte.

Plus concrètement, il y a beaucoup de très bonnes choses présentes de ce volume. Qu’il s’agisse du segment consacré aux diables (et notamment la petite leçon d’histoire de Chidaruma, un régal), d’une Ebisu toujours là pour apporter son lot d’humour décalé, ou d’un Shin plus flippant que jamais. De même, en soi, les retrouvailles entre Nikaido et Caiman démarrent de superbe manière. On retrouve le duo tel qu’on l’a connu aux débuts de la série, terriblement attachant, bénéficiant d’une alchimie qui n’a en rien été altérée. À côté de ça, les personnages ne sont pas naïfs non plus et la situation critique ne leur échappe pas, tout comme tout ce qui s’est passé précédemment. Bref, tout est réussi. Là où l’on reste plus mitigé, c’est lorsqu’il est question, tout d’un coup, d’une arme surpuissante capable de tuer les diables et qui se trouve justement en possession de… Haze qui crapahute dans le grand magasin en compagnie de son mari. Bon. OK. Cette histoire tombe un peu comme un cheveu dans la soupe, un paradoxe quand on voit la finesse avec laquelle l’auteur s’était attaché à construire son intrigue principale. De même, certains raccourcis rendent cette « chasse à l’arme » finalement pas bien compliquée. Vous l’aurez compris, ce n’est pas là l’épisode le plus palpitant qui soit, et ce, malgré une mise en scène franchement impeccable. Et puis, au-delà de ça, il y a un autre point sur lequel Q-Hayashida se montre peut-être un peu moins incisive qu’à l’accoutumée. Inutile d’entrer dans trop de détails afin de ne pas gâcher la lecture de ceux pour qui elle n’est pas encore achevée. Disons simplement qu’il est toujours dangereux de jouer avec les morts et les résurrections à outrance et facilité, surtout quand il s’agit de personnages autant appréciés.

Quoi qu’il en soit, ce nouveau tome s’avère fort plaisant et contient son lot de moments potentiellement cultes. Cela étant dit, quelques menus errements viennent un peu altérer le bilan d’ordinaire proche du sans-faute de la série. Et de manière générale, il faut bien reconnaître que le chapitre consacré au Grand Magasin Central commence à faire un peu trop sentir sa longueur.

Bref, nous voici face à un tome intéressant car il contient plusieurs moments-clés, notamment en ce qui concerne les retrouvailles entre Caiman et Nikaido. Toutefois, cet opus comprend aussi une poignée de moments moins grisants qu’à l’accoutumée. Et forcément, vu notre niveau d’exigence face à la série, on ne peut pas s’empêcher de le remarquer. Mais bon, ceci étant dit, dans le plus grand des chaos, Dorohedoro, même moins bon ça vaut sacrément le coup !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Shaedhen
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs