Dolly Kill Kill Vol.1 - Actualité manga
Dolly Kill Kill Vol.1 - Manga

Dolly Kill Kill Vol.1 : Critiques

Dolly Kill Kill

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 06 Octobre 2016

Iruma, énergique membre du club de baseball de son lycée, coule de jours paisibles en compagnie de son meilleur ami Mattsun et de Ren, la fille qu'il aime en secret. Après un nouveau match, l'ambiance est détendue, une petite fête a lieu à la piscine de l'école, et cela pourrait bien être l'occasion pour l'adolescent de se rapprocher de l'élue de son coeur... à moins qu'un terrible imprévu ne l'en empêche quand des nuées d'insectes étranges font irruption, piquant mortellement quiconque passe à leur portée. Protégés par l'eau de la piscine, Iruma, Mattsun et Ren ne peuvent qu'observer la mort atroce de leurs camarades, avant de tenter de fuir... mais pour aller où ? La menace des insectes laisse très vite place à celle d'étranges créatures géantes ressemblant à des poupées et visiblement décidées à les tuer...

Depuis l'année dernière, l'application Manga Box de Kôdansha semble attirer de plus en plus certains éditeurs, pour des résultats tantôt mitigés comme Green Worldz, tantôt plus prometteurs comme Billion Dogs ou Sky-High Survival. Cette fois-ci, c'est le dénommé Dolly Kill Kill qui nous arrive, et il s'agit du tout premier manga pour le scénariste Yukiaki Kurando et le dessinateur Yûsuke Nomura. Le titre, qui est le même dans sa version japonaise, a le mérite de bien annoncer la couleur (des poupées qui tuent, quoi). Et la jaquette, avec son rose, se tête de dolly psychopathe et son héros à l'air mauvais, promet une ambiance plutôt survoltée, que l'on aurait vite fait d'imaginer dans la veine de Magical girl of the end tant le pitch de base des deux séries ont des points communs. Mais concrètement, qu'en est-il ?

Hé bien, en réalité, on ne peut pas dire que ce premier volume passionne, tant il enchaîne les poncifs de récits "apocalyptiques" sans surprendre le moindre instant. On a évidemment, au début, un trio principal ultra stéréotypé, entre le héros énergique et affichant un moral d'acier, le meilleur ami fidèle, et la jolie demoiselle plutôt douce et gentille dont les deux gars sont amoureux. Evidemment, ce trio va très vite être mis à mal, voire brisé, par l'invasion ennemie qui a lieu, le tout sans surprendre. Et dès lors, voici Iruma perdu dans un premier temps, puis contraint, s'il veut espérer sauver ses amis (ou ce qu'il en reste), d'aller faire équipe avec une bande d'humains "rebelles" là aussi désespérément caricaturale (comptez sur le chef vaguement badass avec la clope toujours en bouche, la jeune fille un peu garçon manqué et séduisante, et bien sûr le gros sociopathe de service). Avec bien sûr, à la clé, la découverte en lui d'une capacité qu'aucun autre ne semble avoir.
Dès lors, voici les choses posées pour un récit qui se veut rythme, très rythmé... trop rythmé. En effet, le problème de ce premier tome, c'est qu'on a l'impression que tout va trop vite, au détriment d'une mise en place réellement immersive. Le début expéditif ne parvient pas à rendre Iruma et ses amis intéressants, l'entrée en scène des "Trial & Error" ne dégage pas grand-chose... Quand arrivent quelques éléments aptes à enrichir l'intrigue (les différents types de dollies, les raisons qui font qu'elles ne semblent pas vouloir tuer tous les humains, leur champ de force, leur température corporelle...), ceux-ci sont expédiés sans qu'il en ressorte grand-chose. Et quand certains mystères (en tête, comment apparaissent des dollies, et quel est leur lien avec les insectes du début ?) devraient être un minimum entretenu, les auteurs n'en font aucun cas pour le moment, cela nuit encore plus à l'immersion et à l'envie de s'interroger sur la tournure que vont prendre les choses.

En fait, le gros problème de ce tome 1 de Dolly Kill Kill, c'est que les auteurs confondent constamment vitesse et précipitation. Kurando et Nomura affichent clairement une envie d'offrir un récit très dynamique, nerveux, sans temps morts, et on ne peut que les louer pour ça. Mais ils oublient l'essentiel, à savoir poser une ambiance et une intrigue qui suscitent la curiosité. Pour effectuer l'inévitable comparaison, Magical girl of the end, autre série offrant des poupées tueuses et un rythme soutenu, prenait le temps de distiller des énigmes et de peaufiner son ambiance tarée afin que ce soit réellement immersif et jouissif. Dans Dolly Kill Kill, ce n'est pas le cas, si bien que certaines tentatives de faire dans le barje en deviendraient presque plus agaçantes qu'autre chose, à l'image des changement de comportement d'Iruma (tantôt à moitié dépressif, tantôt fêlé au point d'aller se confronter directement à l'ennemi en tirant de grosses têtes de psychopathe too much).

Cette précipitation se ressent aussi sur le plan visuel : le découpage veut tellement aller vite qu'il rend les scènes d'action inconsistantes, voire parfois peu lisibles. C'est d'autant plus dommage que pour une première oeuvre, Yûsuke Nomura affiche plus d'une fois d'excellentes choses. Il y a tout de même énormément de petits défauts de proportion et de perspectives, et il faudra adhérer à sa manière de dessiner les yeux (qui paraissent parfois envahissants) et aux expressions faciales exagérées, mais pour une première série le dessinateur offre plus d'une fois des angles de vue intéressants ainsi que quelques planches capables de dégager une très forte densité, notamment grâce à quelques utilisations du noir franchement cools. Le design des dollies, lui, manque pour l'instant un peu de réelles trouvailles, même s'il peut compter sur l'efficacité de certains éléments classiques (yeux tout ronds, dents en pointes...) et sait très bien faire ressortir la dangerosité et le côté taré de ces "charmantes" grosses poupées.

Pourtant servi par une traduction bien rythmée de Julien Favereau, ce début de série, malgré son rythme et certains éléments graphiques prometteurs, a donc plutôt du mal à nous immerger efficacement dans un récit qui, pour l'heure, paraît très plat. Personnages peu intéressants et 100% stéréotypés, intrigue qui peine à susciter la curiosité, univers qui manque pour l'instant de consistance... Il faut espérer que la suite soit plus inspirée, car il y a tout à fait moyen pour que ça décolle mieux.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
9.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs