Canis - Dear Mr. Rain - Actualité manga
Canis - Dear Mr. Rain - Manga

Canis - Dear Mr. Rain : Critiques

Canis

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 27 Avril 2017

Critique 2


Premier manga de Zakk (une artiste aussi nommée Hachi Ishie), Canis est un oeuvre qui compte plusieurs arcs. Débuté en 2013 en comptant six chapitres compilés en un tome relié, le premier arc "Dear Mr. Rain" a connu suffisamment de succès pour qu'une suite en deux tomes, "Dear Hatter" (elle aussi disponible en France aux éditions Boy's Love) voie le jour. Depuis, l'artiste a débuté au Japon une troisième partie, "The Speaker", qui semble s'intéresser un peu plus au gang de l'un des deux personnages principaux.

Canis - Dear Mr. Rain tire son nom de la pluie qui s'abattait le soir où Satoru Kutsuna, un chapelier, a découvert le dénommé Ryô Kashiba affalé par terre dans une ruelle.
Bien que jouissant d'une bonne renommée en tant que fabricant de chapeaux du haut de ses seulement 29 ans, Satoru est un patron qui a toujours eu du mal avec les êtres humains, si bien qu'en dehors de deux employés fidèles, les personnes qu'il embauche finissent toujours par se disputer avec lui, par ne pas tenir la pression qu'il exerce, et par s'en aller en claquant la porte. Fuyant les défilés, ce jeune homme renfermé doit pourtant à tout prix dénicher un nouvel employé en vue d'un gros événement le lendemain. Le destin place alors sur sa route Ryô, jeune garçon de 19 ans venu de New York, mais étant de sang japonais, qu'il trouve inconscient sous la pluie et dans le froid. Pour remercier Satoru qui lui offre l'hospitalité, Ryô accepte de travailler temporairement pour lui. Il refuse toute paie, car il n'en aura pas besoin : s'il est venu au Japon, c'est dans le but de mourir dans deux jours. Mais pour quelle raison ?

Zakk ne fait pas grand mystère quant aux raisons devant pousser Ryô à mourir, en dévoilant très rapidement ses attaches à la mafia new-yorkaise. A partir de là, et au vu du synopsis en 4ème de couverture, on s'attend à une certaine immersion dans ce milieu mafieux. En réalité, il ne faut pas en attendre grand-chose sur ce premier tome, qui ne fait qu'évoquer les problèmes de Ryô dans la mafia en peu de pages, via des moments de flashback qui viennent éclairer vite fait la façon dont il s'est retrouvé dans ce milieu. En face, le travail de chapelier de Satoru promet une immersion dans l'univers de la mode, mais en réalité là aussi les choses sont très lisses. Les quelques chapeaux vus sont jolis (surtout sur la tête de Ryô), et Zakk soigne volontiers les tenus de ses personnages parfois, mais ça s'arrête là.

Alors, d'où vient essentiellement l'intérêt de la lecture ? Sûrement de la volonté de l'artiste de portraire deux jeunes hommes ayant chacun des blessures et des faiblesses à combler. Celles de Satoru sont plutôt de l'ordre du social : il n'a jamais été très proche de l'espèce humaine, ressent plus d'affection pour les animaux. En cela, Ryô semble à première vue être un petit peu son contraire : il est d'un abord très facile... mais alors que Satoru a tendance à fuir les gens, dans le cas de Ryô ce sont les gens qui semblent le fuir, à l'image de parents rarement là pour lui. On trouve en lui un jeune homme qui demande simplement à trouver sa place et sans doute à être aimé en tant qu'humain.

Le lien qui s'installe pourrait alors être bénéfique pour les deux hommes, mais pour l'heure il ne s'agit que d'une sorte d'amitié qui s'installe : pas de scène d'amour, pas même de véritable déclaration entre ces deux hommes qui n'ont pas encore conscience de ce qu'ils pourraient se mettre à ressentir. Peut-être que le tout se consolidera dans le deuxième arc de la série. En attendant, Zakk livre une tranche de vie qui pourra plaire autant que déplaire dans son style narratif visuel.

Du côté de la narration, on sent qu'il s'agit d'une première oeuvre et que l'artiste tâtonne cherche ses marques, elle le dit d'ailleurs elle-même dans sa postface. Cela se traduit par quelques lenteurs, et par une gestion des flashbacks pas toujours très limpide.
Sur le plan visuel, elle développe quelque chose d'assez personnel et d'intéressant, marqué notamment par des silhouettes assez élancées, mais qui peuvent parfois avoir des allures un peu cartoon. L'artiste semble aimer s'appliquer sur les yeux (certains plans rapprochés sur ceux-ci sont captivants dans ce qu'ils dégagent), les chevelures, les mains, mais aussi sur certains motifs comme les plis de vêtements ou la fumée de cigarette dont les vapeurs demandent parfois à être suivies des yeux. Son découpage souvent classique (il y a peu de diagonales, entre autres) joue néanmoins bien sur diverses longueurs des cases, et ses trames sont soignées sans jamais être envahissantes, quitte à ce que certaines cases soient épurées.

En somme, Canis - Dear Mr. Rain dégage un certain charme, que ce soit dans ses visuels où une patte assez personnelle s'installe, ou dans ce qui est présenté des deux personnages principaux. Annoncés en premiers rôles, les milieux de la mode et de la mafia ne sont pour l'instant que des prétextes, il reste à voir si le tout sera peaufiné dans la suite.


Critique 1


Satoru Kutsuna a de l’or entre les mains et est un chapelier très reconnu. Il passe des journées entières à travailler dans sa boutique. Que ce soit envers lui-même ou les salariés de sa boutique, il est très exigeant. D’ailleurs très souvent, il s’emporte sur ses salariés à tel point que bon nombre d’entre eux claquent la porte. Le voilà donc à devoir trouver un nouvel employé du jour au lendemain, car il a prévu un gros évènement dans sa boutique. Au détour d’une rue, désespéré, il tombe sur Ryô Kashiba, un jeune homme gisant sur le sol, inconscient alors que la pluie s’abat. Ne pouvant le laisser ainsi, il décide de l’amener chez lui…

Ryô et Satoru sont deux hommes ayant un tempérament et un vécu complètement différents et qui donc les opposent. Satoru a toujours été entouré et a eu une vie normale. Sous ses airs d’extravagance, il a du mal à se lier d’amitié avec ceux qui l’entourent. Pour lui, il est plus facile de se montrer bienveillant envers un animal de compagnie. Ryô lui a un passé plus sombre. Enfant rejeté, il n’a jamais trouvé sa place dans ce monde. Pour pouvoir survivre et tout simplement vivre, il se mettra à fréquenter un milieu peu recommandable. L’auteur nous montre un homme complètement à la dérive et surtout seul dans un monde qui ne l’a jamais aimé. Ryô ne considère pas sa vie comme précieuse et ne voyant plus l’utilité de vivre et surtout d'être utile, pense à se suicider. Cette rencontre est un salut pour lui. Comme s’il avait recueilli un chien errant, Satoru ne peut s’empêcher de s’occuper de Ryô et de veiller sur lui. L’auteur distille au fil des pages des petits flash-back sur les passés des deux protagonistes. Ces flash-back sont essentiels pour comprendre le passé de chacun et surtout la détresse affective de Ryô. Par contre, nous avons du mal à voir des sentiments amoureux naître. Nous avons plus l’impression qu’une amitié est en train de voir le jour.

Les graphismes sont très particuliers et ne sont pas empreints à l’univers manga. Nous pouvons rapprocher ce style avec la bande dessinée. Et l’enchaînement des cases très linéaires accentue encore plus ce sentiment. Par contre, la couverture de ce premier tome avec ses couleurs est sublime.  Quant à l’édition, un petit souci a eu lieu sur le collage des pages du début de tome. Boy’s love IDP a rectifié le tir en envoyant un nouvel exemplaire à tous ceux bénéficiant de l’abonnement.

Un premier tome où l’auteur s’est centré exclusivement sur le passé des deux personnages et l'amitié qui commence à émerger. Nous n’avons pas senti de véritable attirance physique ou émotionnelle entre ces deux personnages, nous laissant un peu dans l’expectative. Par contre, le rayonnement bénéfique de Satoru sur Ryô nous captive. Nous nous doutons qu’un lien de plus en plus fort émergera entre ces deux hommes et nous attendons donc la suite pour découvrir ce que l’auteur a prévu.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

13 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Einah
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs