Arsène Lupin Vol.4 - Actualité manga
Arsène Lupin Vol.4 - Manga

Arsène Lupin Vol.4 : Critiques

Kaitô Lupin Den - Aventurier

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 14 Juin 2016

La sombre affaire d'Ambrumésy semble toucher à sa fin avec la découverte du corps sans vie d'Arsène Lupin dans la crique, celui du cadavre de Mlle de Saint Véran en bas des falaises normandes, et la vérité qui s'est dessinée concernant le vol. Pourtant, le peuple français, qui se prend de passion pour l'affaire, retient encore son souffle face au sort incertain d'Isidore Beautrelet, poignardé par l'un des sbires de Lupin qui lui a subtilisé le parchemin codé. A son réveil, le jeune détective en herbe le promet : il va très vite faire part dans les journaux de la vérité qu'il a découverte concernant toute cette affaire, vérité très éloignée de ce qui avait été établi. Car le grand Arsène Lupin peut-il vraiment être mort ? Et qu'en est-il de la ravissante demoiselle de Saint Véran ? Et pourquoi diable Lupin et ses hommes se sont-ils donné tant de mal pour récupérer le parchemin ?

Avant de découvrir plus en détail les déductions d'Isidore, voici que le quatrième tome d'Arsène Lupin, et deuxième tome consacré à l'adaptation de L'Aiguille Creuse, s'ouvre avec fracas sur une rencontre attendue, espérée, et qui tient toutes ses promesses entre deux hommes que le destin a rendus rivaux dans cette affaire. Et on peut dire que Takashi Morita exploite à merveille ses deux héros, en offrant entre eux une habile confrontation psychologique où chacun des deux tente de prendre le dessus sur l'autre, non sans une certaine forme de respect ainsi qu'une passion grandissante. Car c'est un fait, ces deux "ennemis" se stimulent. Chacun des deux ne cessant d'abattre ses cartes pour tenter d'avoir un coup d'avance, cela s'avère captivant tant on décerne chez les deux hommes un esprit fin. On entrevoit pour la première fois un Lupin moins sûr de lui face à un Beautrelet dont il se méfie, et même s'il parvenait à avoir le dernier mot, notre cher cambrioleur pourrait rester tout aussi pris au dépourvu face à une notre facette d'Isidore, celle d'un jeune garçon ayant encore une part de pureté et d'innocence.

Voilà qui nous prépare au mieux pour la suite du tome qui, une fois passées les révélations d'Isidore, voit le jeune garçon se lancer sur une piste étroite pour retrouver les personnes kidnappées. À l'instar du roman, ce jeu de piste, de chasse à l'homme, s'avère être sur le coup la moins passionnant du récit : bien qu'elle reste très fluide et que l'on suit avec intérêt la piste que Beautrelet remonte peu à peu en sillonnant plusieurs endroits de France, on y déniche ce qui semble être quelques facilités. Mais celles et ceux connaissant le roman savent déjà que ce ne sont en réalité pas des facilités... Cela n'empêche pas Morita d'étirer toutefois un peu trop cette partie. Cela dit, il fleure bon, au fil de ces pages, un sympathique parfum d'aventure, avec ce voyage en divers lieux pour remonter la piste, l'arrivée d'alliés au rôle très important aux côtés d'Isidore tels Louis Valméras, et le parfum de danger une fois enclenchés l'infiltration dans le château.

Mais quelle que soit la réussite de ses investigations, et alors même qu'il pense l'avoir enfin emporté, Isidore Beautrelet va cruellement se rendre compte que tout ce qu'il a fait jusque là n'a peut-être servi à rien. Car l'une des grandes réussites de Maurice Leblanc dans le roman original est d'avoir su relancer totalement les pistes et les mystères au moment même où ceux-ci semblaient se révéler, et fort logiquement Morita suit exactement la même voie, et nous amenant petit à petit sur une vérité totalement différente de ce que Beautrelet attendait, et ébranlant d'ores et déjà tout un pan de l'Histoire de la France et de l'Europe, via un secret bien gardé au fil des siècles...
Et l'on atteint là l'une des autres qualités de l'oeuvre. Comme le souligne très justement Takashi Morita dans postface une nouvelle fois passionnante, Maurice Leblanc affectionnait beaucoup l'Histoire et en usait volontiers dans ses écrits, chose que l'on a déjà pu entrevoir dans les précédents récits adaptés par le mangaka sur les tomes 1 et 2. Mais c'est bien avec L'Aiguille Creuse que le romancier passe un cap dans cette passion, en réinterprétant même brièvement nombre de grandes figures (de Jules César à Marie-Antoinette, en passant par Rollon, Guillaume le Conquérant, Jeanne d'Arc, Louis XIV...), tout unies autour d'un gigantesque mystère... dont les tenants et aboutissants seront pleinement révélés dans le prochain tome !
En effet, contrairement à ce que l'on pensait, l'adaptation de L'Aiguille Creuse ne s'achève pas encore avec ce 4ème tome, où Takashi Morita, décidément soucieux de bien faire les choses, adapte le deuxième tiers du roman. C'est donc dans le cinquième volume qu'arrivera la fascinante conclusion de ce récit. En attendant, Morita délivre une adaptation toujours aussi soignée, riche, passionnée et donc très plaisante à suivre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction