Pokémon - Film 6 - Jirachi, le génie des voeux - Actualité anime
Pokémon - Jirachi, le génie des voeux (Film 6) - Anime

Pokémon - Film 6 - Jirachi, le génie des voeux : Critiques

Critique du dvd : Pokémon - Film 6 - Jirachi, le génie des voeux

Publiée le Lundi, 29 Décembre 2014

Après deux films se déroulant durant l’ère Kanto et trois qui construisent le cycle Johto, la saga cinématographique Pokémon aborde le cycle Hoenn, lié aux versions Rubis, Saphir et Emeraude, le temps de quatre longs-métrages. Le premier d’entre eux, c’est Jirachi, le génie des vœux, sorti en 2003 au Japon. Après la déception représentée par les deux films précédents, celui-ci pourrait-il redresser la barre ? Pas si sûr, même si ce n’est pas pire…


Tous les mille ans, une comète frôle la Terre sept jours durant. C’est à ce moment que Sacha, Pierre, Flora et Max atteignent leur nouvelle destination où ils rencontrent Butler, un magicien tenant une attraction. En réalité, ce nouvel « ami » est un ancien scientifique de la Team Magma, banni du clan pour ses expériences infructueuses de résurrection du pokémon légendaire Groudon. En confiant un fragment de cristal à Max, il y voit là l’opportunité d’éveiller Jirachi, une créature capable d’accomplir des vœux. Comprenant les faits, nos héros vont mener une mission de protection de Jirachi pour empêcher Butler d’accomplir ses noirs desseins…


Pour ceux qui se limitent aux films Pokémon dans leur visionnage de l’anime, un cap est franchi par ce long-métrage : Ondine à définitivement quitté l’équipe bien que Pierre soit toujours présent, et nos héros saluent l’arrivée de Flora, inspirée directement par l’un des deux protagonistes des versions de troisième génération, et de son jeune frère Max. Nous ne sommes donc plus face à une équipe de trois, mais de quatre, le spectateur devant découvrir deux nouvelles figures aux caractères innovants dans la saga.


Une fois l’adaptation faite, on se plonge dans le film et son ambiance quelque peu quelconques. Soyons honnêtes, depuis le quatrième métrage, nous avons du mal à retrouver la magie des premières histoires et il n’est pas simplement question de nostalgie. La prise de risque est abandonnée, le film ne dégage d’ailleurs aucune thématique particulière bien qu’elle s’inspire de manière simpliste du mythe du génie de la lampe. Mais là aussi, c’est survolé puisque le don de Jirachi est exploité ici de manière superficielle.


Ce que l’on remarque depuis quelques métrages, c’est que la qualité se perd depuis que les antagonistes ne sont plus des pokémon, mais des humains. Le rapport est pertinent, car en attribuant un rôle d’ennemi à des créatures (comme ce fut le cas pour Mewtwo, les oiseaux légendaires ou Entei), on humanise celles-ci et les pokémon étant de base des animaux, cela demande un traitement beaucoup plus subtil, là ou faire d’un adversaire un simple humain (appartenant encore et toujours à l’une des mafias de la saga) réduit le travail et génère des adversaires presque survolés. Néanmoins, le personnage de Butler est plus intéressant qu’à l’accoutumée puisque l’histoire tend à rompre tout manichéisme autour de lui, par le biais de pirouettes classiques certes, mais qui nous permet de voir l’individu autrement que par sa condition d’ancien gangster.


Cela ne permet toutefois pas de sauver l’ensemble du film qui manque cruellement de panache, sauf peut-être sur sa toute fin qui réserve, malheureusement, encore quelques mauvaises surprises. Outre le rôle presque inexistant d’Absol, pokémon jouissant pourtant d’une certaine classe esthétique, le fiasco vient de l’interprétation de Groudon. Il n’est pas rare que pour les besoins de l’anime les pokémon légendaires soient réinterprétés par rapport à leur statut dans les jeux vidéo, ce fut le cas pour Entei qui est symbolisée comme une entité issue des rêves, ce qui fonctionna à merveille dans le troisième film. Mais dans le cas présent, les choix faits autour de Groudon sont juste décevants, car n’apportant rien, si ce n’est une ambiance chaotique pour la bataille finale, et entachent surtout le style global de la créature. Si la Primo-Resurgence du pokémon vous a posé problème dans la version Rubis-Omega, ce film devrait changer votre point de vue…


Comme dit précédemment, le film se dote que deux personnages principaux inédits pour quiconque se visionne que les films : Max et Flora. D’un côté, nous avons un petit-garçon arrogant, mais finalement attachant, et de l’autre une demoiselle dont le caractère tranche avec le tempérament impulsif d’Ondine, ce qui octroie à l’anime un certain renouveau. L’inédit, c’est aussi le lien fraternel qui relie les deux personnages, permettant une complicité parfois émouvante entre eux. En outre, ces deux nouvelles figures sont réussies, et l’alchimie entre eux et au sein du groupe fonctionne correctement.


La réalisation du métrage est honnête en tous points, notamment sur l’animation plus travaillée qu’à l’accoutumée qui fait du combat final, malgré ses défauts en termes de choix scénaristiques, un bon moment. La 3D, bien que présente, est plus discrète, un véritable plus sachant que ce n’est clairement pas le point sur lequel le studio d’animation OLM excelle le plus.


En revanche, l’édition française soulève un gros, gros bémol. Nous sommes habitués aux formats unitaires des films, ainsi qu’à l’absence de bonus depuis que Warner ne gère plus la diffusion vidéo. Tfou s’en charge donc et en plus de proposer une édition minimaliste (pas même une bande-annonce à se mettre sous la dent), le doublage français est tout bonnement honteux, et c’est un aficionado du doublage français d’animation qui vous le dit. Les voix ont été changées pour les besoins du DVD, et c’est MediaDub International qui s’en charge. Outre le fait que le spectateur doit s’adapter à de nouvelles voix et a l’impression de faire affaire à de nouvelles identités, les choix faits en termes de comédiens sont incohérents, ne serait-ce que Pierre dont l’interprète prend une voix d’attardé. Comble de l’incompétence, les voix des pokémon ont été complètement oubliées, les créatures proférant leurs noms… anglais. Et pourtant, il ne s’agit pas du doublage québécois, mais bien français, pour ce film. En somme, MediaDub a traité son produit avec un grand mépris, considérant qu’un dessin animé ciblant la jeunesse ne valait pas la peine qu’on y montre un quelconque professionnalisme. En revanche, petite surprise dans cette édition : le générique de fin japonais est présent, ce qui a un sens puisqu’il s’agit d’un chant fredonné par Flora durant le long-métrage.


Après trois premiers films très bons quand ils n’étaient pas excellents puis deux films médiocres, la sixième aventure cinématographique suit le même chemin malgré un fort potentiel marqué par le personnage de Butler ou encore le pokémon Groudon. La troisième génération ne démarre donc pas de manière inoubliable, et on espère que les trois aventures suivantes de cette ère sauront nous satisfaire davantage. Gageons que celui qui souhaite se lancer dans cette histoire s’attend à souffrir sur le plan auditif, le doublage étant sans doute l’un des pires connus dans l’animation japonaise.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato

12 20
Note de la rédaction