Overlord - Intégrale - Coffret Combo DVD + Blu-ray - Actualité anime

Overlord - Intégrale - Coffret Combo DVD + Blu-ray : Critiques

Critique du dvd : Overlord - Intégrale - Coffret Combo DVD + Blu-ray

Publiée le Mercredi, 29 Novembre 2017

Depuis quelque temps, impossible aux light-novel les plus populaires d'échapper à une adaptation animée. Ce fut le cas d'Overlord, roman écrit par Kugane Maruyama et illustré par So-bin, que le studio Madhouse a adapté en une première saison animée de 13 épisodes en 2015, la seconde partie ayant été officialisée durant l'automne 2017. Un studio reconnu donc, et la série a eu son petit succès, au point d'arriver de manière digitale en France via ADN, puis en DVD et Blu-ray durant l'été 2017 chez Kana, suivant logiquement la parution du manga chez Ototo et du light-novel original aux éditions Ofelbe. Une œuvre originale qui nécessitera encore plusieurs saisons afin d'être entièrement couverture puisque le roman compte actuellement 12 tomes au Japon et se trouve toujours en cours, tandis que l'adaptation manga de Hugin Miyama atteindra le huitième opus en décembre prochain, au Japon.



En l'an 2138, un MMORPG en réalité virtuelle a connu un succès planétaire : Yggdrasil. Mais celui-ci est sur le point de fermer, une clôture que tient à célébrer un joueur au pseudo de Momonga, nécromancien qui a su s'élever avec sa guilde, Ainz Ooal Gown. Mais chacun de ses membres a dû se tourner vers d'autres préoccupations dans le monde réel, si bien qu'elle a connu un certain déclin, Momonga étant resté le principal capitaine à bord du navire. Par amour pour ces accomplissements et pour Yggdrasil, le mort-vivant tient à rester jusqu'à la fermeture du jeu, en profiter pour reprogrammer quelques PNJ pour son petit plaisir avant l'événement, histoire de finir l'aventure en beauté. Mais passée l'heure de la fermeture, ce qui arrive va étonner Momonga. Face à lui, les PNJ, gardiens de la guilde, prennent littéralement vie et se voient dotés de conscience. Aucune déconnexion n'a lieu, et les lieux entourant le quartier général d'Ainz Ooal Gown diffèrent totalement de ceux du MMORPG. En restant pour la fermeture, Momonga aurait-il été téléporté dans un monde similaire ? Lui viendra alors un objectif en tête : perpétuer la gloire d'Ainz Ooal Gown, pour son plaisir d'abord, mais aussi pour attirer l’œil d'éventuels camarades de jeu qui se trouveraient éventuellement dans la même situation que lui.



Cette première saison de 13 épisodes adapte environ les 3 premiers tomes du light-novel, dans sa version japonaise, et va donc plus loin que le premier opus français qui condense deux volumes simples. Un bon ratio donc pour un anime court, permettant une immersion efficace au sein de la série et de son univers qui, derrière un pitch assez classique, a des ingrédients pour plaire.

En effet, on a vu fleurir ces derniers temps des séries dites « isekai », où le héros serait invoqué dans un monde parallèle, souvent orienté fantasy. Deux représentants de ce qui s'apparente désormais à un genre de sont fait remarquer, Sword Art Online puis Re:Zero. A première vue, Overlord ne semble pas apporter grand-chose de neuf : un protagoniste surpuissant piégé dans un jeu vidéo, et un monde différent qu'il se devra de découvrir... et de conquérir. C'est justement là que se situe l'atout principal d'Overlord, dans son protagoniste qui n'a rien du héros traditionnel dans ce type de récit. Loin du lycéen se retrouvant embarqué dans un monde qui le dépasse, Momonga va très vite assumé d'avoir été téléporté dans ce qui semble être un monde parallèle, aux côtés des PNJ de sa guilde qui ont pris vie, et va profiter d'avoir échappé à la monotonie de la réalité pour inscrire la légende d'Ainz Ooal Gown dans ce Nouveau Monde. En résulte un héros aux deux facettes : d'une part le joueur, parfois un peu hésitant et dont la psychologie plus légère est marquée par la narration interne du personnage, et le fier Momonga qui peut se montrer intéressé derrière ses bonnes actions, voire sans scrupule quand il s'agit d'éliminer ceux qui lui mettraient des bâtons dans les roues. Bien différents des héros traditionnels donc, et une double facette qui rend la figure de Momonga attachante, parfois amusante, mais aussi effrayante à d'autres instants.



Overlord a donc un univers bien à lui, notamment parce que la série flirte aussi avec les codes de la fiction « otaku » classique, en reprenant nombre de ses codes tout en les détournant, et en s'orientant vers une fantasy plus traditionnelle et parfois moins présente dans le manga, le light-novel ou l'animation japonaise. Ainsi, le casting formé par les membres d'Ainz Ooal Gown déborde de clichés dont l'écrivain d'origine, Kugane Maruyama, s'est amusé. Une belle à forte poitrine amourachée de Momonga, le serviteur aux allures british et élégantes, la loli au fort caractère, et les jumeaux dont l'un est littéralement travesti, pour le simple plaisir du joueur qui l'a programmé. Là aussi, il y a tout un panel de personnages aux allures classiques, mais correctement exploité dans leurs relations avec Momonga, leur soumission extrême amenant des situations parfois différentes de ce à quoi on pourrait s'attendre, le tout donnant à Ainz Ooal Gown une noblesse qu'il est appréciable de suivre sur la durée.



En parallèle, l'intrigue va se construire autour de différentes séquences si diverses qu'elles donnent parfois l'impression d'être sans lien les unes entre les autres. Le sauvetage d'un village qui présente quelques factions de l'univers, l'entrée de Momonga dans la guilde des aventuriers, l'affrontement contre une secte des ténèbres... Ces treize épisodes proposent finalement pas mal d'événements qui semblent bien distincts les uns des autres, et sont même à double tranchant. D'un côté, on sent une volonté d'étoffer l'univers qui est d'une grande richesse, en proposant de nombreux éléments de fantasy qui ouvrent énormément de pistes pour la suite. Ce qui amène au principal défaut de cette première saison, à savoir l'impression que de nombreuses portes sont ouvertes, mais qu'elles ne mènent pas bien loin pour le moment. Cela viendrait presque à freiner le rythme de la série, ce côté feuilleton ne procurant pas toujours l'envie d'enchaîner les épisodes, bien que le tout reste divertissant.



En réalité, une sorte de fil rouge se tisse de manière très subtile, au fil des épisodes, par les apparitions récurrentes de personnages, mais aussi par le final de cette première partie, très intense, dont la conclusion volontairement ouverte laissait évidemment penser à une suite à venir. Justement, cette fin donne l'impression que l'introduction de l’œuvre a eu lieu, et qu'Overlord va passer aux choses sérieuses dès la deuxième saison. Regarder la série avant la diffusion de cette suite a donc un avantage, tant l'envie de découvrir les prochains affrontements de Momonga et le complot qui se trame autour d'Ainz Ooal Gown est présent.



Finalement, le grand bémol de la série viendra de sa réalisation, chose assez surprenante venant de Madhouse. Pour quiconque serait passé par le light-novel, l'écart entre le style de l'illustrateur So-bin et l'esthétique plus convenue de cette adaptation a de quoi dérouter, bien que le character-designer Takahiro Yoshimatsu ait globalement fait un très bon travail pour adapter les personnages à l'écran, tout en restant fidèle à leurs designs d'origine. Mais la technique de cette première saison est surtout entachée par une animation qui, bien que correcte, ne fait pas forcément plus que le minimum demandé, et l'incrustation d'élément en 3D CG qui contrastent cruellement avec le reste, et fait même plutôt cheap et tâche sur l'image. Un rendu qu'on ne remarque pas forcément au plan par plan, mais le côté saccadé de l'animation vient mettre en évidence un défaut qui pourrait même sortir certains spectateurs lord des séquences d'action impliquant des entités monstrueuses. On espère alors que la deuxième saison se montrera plus au point de ce côte-là.



Après un passage en version digitale sur la plateforme ADN, Overlord a finalement rejoint le catalogue de Kana Home Vidéo qui s'est associé à IDP pour concocter une édition collector, avec pour but de ravir les plus collectionneurs des spectateurs. Un excellent boulot a été fait de ce côté : le tout se présente comme un digipack et un livret, à la couverture solide, glissés dans un fourreau cartonné rigide du plus bel effet grâce à son artwork, justement dessiné par So-bin. Le livret, lui, fourmille de bonus pour les fans de la série, alternante strips en quelques pages, artworks, et interviews passionnantes des membres de l'équipe qui a travaillé sur cette première saison.



Avantage pour certains, défaut pour d'autres, ce collector est une édition combo, réunissant la série sur trois DVD et deux Blu-ray. On retrouvera du contenu très classique, à savoir la série en version originale sous-titrée et en version française, ainsi que les habituels trailers et génériques. Les bons points viennent de la présence des huit OAV, de courts épisodes humoristiques détachés du récit principal, et d'une interview de certains des comédiens ayant participé à la VF, un énorme plus pour en apprendre sur leur profession, leur vision de l’œuvre, et les efforts qu'Overlord leur a demandé.



Concernant le doublage en lui-même, force est de reconnaître que Kana Home Vidéo a réuni un casting de qualité. En particulier, Charles Mendiant fait un travail remarquable sur Momonga tant il parvient à interpréter de façons très différentes les deux facettes de Momonga, si bien qu'il donne l'illusion que deux comédiens jouent un seul personnage. Pour le reste, d'une manière globale, on notera que chacun se fait aisément à son personnage, que ce soit Valérie Bachère qui campe une Albedo toujours dans l'excès pour l'amour de son cher Momonga, ou Bérangère Jean qui incarne une Narberal froide à souhait.


A noter que ce doublage a eu la particularité de donner dans la pratique du « star talent », autrement dit le fait d'inclure une personnalité pas forcément comédienne afin de donner un atout commercial à la version française. Kazé l'a fait avec One-Punch Man en invitant le rappeur Orelsan à incarner Saitama, une prestation assez réussie le concernant, Kana Home Vidéo a fait de même avec Sebastien Abdelhamid Godelu, journaliste et animateur à qui l'on doit notamment l'excellente émission « L'Emmerdeur » dans « On n'est plus des pigeons », et qui anime régulièrement quelques live sur les réseaux sociaux pour la plateforme ADN. Dans son cas, Sébastien Abdelhamid incarne Lukeluthe, un personnage très secondaire présente le temps de quelques épisodes. En soi, il a parfaitement cerné son personnage, mais reste un petit manque d'implication, peut-être par manque d'habitude à la pratique. Rien de contraignant toutefois, le personnage restant tout à fait fidèle à lui-même en version française.



En définitive, cette première saison d'Overlord fait office de divertissement intéressant, bien que le visionnage soit entaché par quelques défauts. Un manque de rythme, par moment, et surtout une réalisation technique parfois aux fraises quand il s'agit d'inclure de la CGI dans la série. Le visionnage reste divertissant, mais on en attend encore plus de la seconde saison. Néanmoins, le travail sur l'édition collector est à saluer, le coffret ayant fière allure, quand bien même la série ne serait pas indispensable.
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato

15 20
Note de la rédaction