Mobile Suit Zeta Gundam - Box Collector Vol.1 - Actualité anime
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Mobile Suit Zeta Gundam - Box Collector Vol.1 : Critiques

Critique du dvd : Mobile Suit Zeta Gundam - Box Collector Vol.1

Publiée le Mercredi, 26 Février 2020

Depuis avril 2017, l'éditeur @anime a décidé de mettre la célèbre fresque Gundam à l'honneur dans son catalogue. Les premiers titres furent la trilogie de films Mobile Suit Gundam, ainsi que la première moitié de Zeta Gundam série totalement inédite chez nous jusqu'à cet instant.

Diffusée entre mars 1985 et février 1986 au Japon, Zeta Gundam est la suite de la toute première série de la saga, et logiquement de la trilogie de films qui la condense. Souvent considérée comme l'une des meilleures œuvres Gundam (si ce n'est la meilleure), elle a aussi eu droit à sa propre trilogie de films, vingt ans après sa diffusion originale. Intitulés Zeta Gundam : A New Translation, ceux-ci ont reçu un accueil beaucoup moins élogieux, mais nous reviendrons dessus dans une chronique dédiée, ultérieurement.

Alors, @anime rend enfin disponible cette pièce charnière de la saga Gundam, dans sa version Haute-Définition. Avec cette première partie, ce sont les 25 premiers épisodes qui sont proposés, soit pile la moitié de l’œuvre, dans un packaging simpliste mais efficace que nous développerons.



Le Siècle Universel, sept ans après

Zeta Gundam se déroule sept années après la fin de la Guerre d'Un An, narrée dans la première série et les films qui la compile. Le monde semble avoir retrouvé une certaine stabilité, ceci parce que la Fédération, victorieuse de la guerre, a créé une armée d'élite pour maintenir la paix entre la Terre et ses colonies. Au fil des années, les Titans ont imposé leurs idéaux avec une parfaite sévérité. Pour contrer cette menace grandissante, en prenant de plus en plus d'autonomie, l'opposition met sur pied l'AEUG, une organisation paramilitaire qui fait office d'ultime rempart contre les Titans.

Kamille Bidan, adolescent renfrogné, doué en mécanique et ayant noué des relations froides avec ses parents, vit loin de ces nouvelles tensions, sur la colonie Gryps occupée par les Titans. Alors que plusieurs prototypes de Gundam y sont développés, l'AEUG infiltre les lieux pour tenter de les dérober. Impulsif, Kamille a un accrochage avec les Titans à cet instant même. Son désir de rébellion le pousse à aider l'AEUG dans le vol des Gundam, le faisant rejoindre leurs rangs par la même occasion. Un geste inconsidéré qui va mener Kamille au devant de drames qui le marqueront à jamais, et qui l'impliqueront dans cette guerre aux enjeux qui grandiront chaque jour un peu plus.



Un Gundam bien plus sombre

A l'image du Gundam mkII, cette première moitié de Zeta Gundam a la particularité de dévoiler une ambiance sombre, pour ne pas dire tragique, dès ses premiers épisodes. Certes, même le Mobile Suit Gundam avait des instants de noirceur, mais il établissement davantage un équilibre entre l’optimisme et le désespoir, là où les 25 premiers épisodes de Zeta ne sont pas avares en teintes sombres. Les tout premiers épisodes établissent ce constat dès lors que les proches de Kamille meurent dans des circonstances horribles, une amorce symbolique signifiant que l'entrée du héros dans cette guerre ne sera que le début d'une succession d'événements tous plus durs les uns que les autres.

Fort heureusement, Zeta Gundam n'est pas non plus une série dont chaque épisode présente son moment traumatisant. Le tout est distillé de manière plus subtile que ça, l'épopée de Kamille au sein de l'AEUG présentant ses moments lourds comme ses jours de tranquillité, voire d'optimisme. Néanmoins, on ne peut nier que l'amertume se fait plus présente que les réjouissances, et que des défaites significatives surviendront suite à de légères victoire. Le scénario évolue d'ailleurs de manière très douce en ce sens : l'histoire en elle-même ne présente pas de chamboulements flagrants suite à des retournements de situation impromptus, mais narre un conflit évoluant doucement dans un sens. En quelque sorte, là où Mobile Suit Gundam présentait l'impact positif du White Base au sein du conflit, ces 25 premiers épisodes de Zeta Gundam dépeignent une situation plus inversée autour de l'Argama.



Rythme lent, mais thématiques passionnantes

Voilà peut-être le point qui déstabilisera le plus les spectateurs, et qui pourrait même en pousser certains à abandonner le visionnage en cours de route. Zeta Gundam est une série lente, et dont le rythme reste l'élément qui a le moins bien vieilli au fil du temps. A l'heure où chaque série Gundam est découpée en deux saisons, garantissant un rythme efficace et propice au bingewatching, le parti-pris était bien différent à l'époque. Chaque épisode n'apporte pas forcément de rebondissement majeur mais va plutôt narrer une bataille précise, voire une situation qui apportera plus aux personnages composant l'équipage de l'Argama (ou le Garuda, en ce qui concerne l'arc se déroulant sur Terre) que le grand scénario global. Le space opera prend presque un air de tranche de vie, via un début de série qui insiste que les déboires d'une poignée de personnages au sein d'un conflit.

Pourtant, on de s'ennuie pas dans Zeta Gundam. La série se savoure dans ce format répétitif, mais chaque épisode garde un découpage efficace, développe une situation précise, et met suffisamment habilement en scène ses personnages pour qu'on trouve toujours un intérêt dans la série. Et puisqu'on parle de personnages, difficile de ne pas aborder les figures attachantes de la série. Tant de personnages forts voués à une évolution déjà affirmée dans cette première moitié de série, Yoshiyuki Tomino se servant très habilement de l'idée d'adolescents dans un conflit pour rendre un début d'oeuvre rempli d'humanité. C'est souvent dur, il y aura d'ailleurs de quoi être surpris de voir le nombre de baffes que se prennent les jeunes personnages de la série, mais c'est représentatif de l'idée du réalisateur : Plus que dans Mobile Suit Gundam premier du nom, Tomino traite de l'absurdité de la guerre, en prenant le point de vue de jeunes gens catapultés dans un conflit qui gagne en intensité, jour après jour. Les personnages échouent, font des erreurs et se font corriger sévèrement... Mais n'est-ce pas une fatalité obligatoire quand on mêle la jeunesse, symbole d'espoir, à une guerre pleine de pessimisme qui ne la concerne pas ?



Les vieilles légendes et la génération : le parfait équilibre

Quelque part, Zeta Gundam brille par un certain fan-service, principalement marqué par le retour progressif de nombreux personnages de Mobile Suit Gundam. Char Aznable, ou plutôt Quatro Bajeena, a d'ailleurs un rôle central dans le récit, tandis que des figures comme Hayato Kobayashi et Amuro Ray viennent prendre part à la bataille, quitte à devenir essentiels dans l'arc narratif se déroulant sur Terre.

Pourtant, il ne restent que des personnages en retrait par rapport aux figures introduites dans Zeta Gundam. Plus que présenter les vétérans du pass, Yoshiyuki Tomino cherche à mettre la jeunesse en action, certes dans un conflit qui les dépassera à moult reprises. L'équilibrage dans la présence des personnages est alors minutieux : Amuro n'apparaît que le temps d'une poignée d'épisodes, histoire qu'on voit ce qu'il est devenu, sans pour autant volet la vedette à Kamille Bidan. De son côté, Quatro Bajeena fait office de mentor, brille certes par son charisme, mais n'est jamais vendu comme l'un des protagonistes. Alors, un personnage symbolise toute cette écriture minutieuse : Katz Kobayashi. L'un des garnements du White Base, désormais fils adoptif de Fray et Hayato, devient un personnage important et récurrent, permettent en quelque sorte à la série de garder un lien permanent avec l'oeuvre Gundam initiale, et les héros d'antan.



Une technique qui a un poil vieilli

La série date de 1985, et soufflera prochainement ses 35 bougies à l'heure où ces lignes sont écrites. Un peu comme c'est le cas pour Mobile Suit Gundam (mais en un poil moins flagrant), l'image a vieilli, et affiche un contraste évident avec les techniques d'aujourd'hui. Impossible de comparer l'animation entre les deux époques, mais Zeta Gundam était une série bien réalisée au moment de sa diffusion. Reste que bouder la série pour l'unique prétexte de son âge serait plutôt dommage, étant donné des qualités narratives.

Enfin, il convient d'évoquer la bande originale très particulière de Shigeaki Saegusa, un compositeur qui n'a que peu travaillé dans l'animation au cours de sa carrière. Ses musiques traduisent efficacement l'ambiance pessimiste et inquiétante du conflit entre l'AEUG et les Titans, si bien que les compositions sont parfois de simples notes d'instruments, de quelques secondes, vouées à appuyer un événement grave ou dramatique. Aussi, peu de pistes ont été composées pour ce début de série, amenant une certaine répétitivité musicale au fil de la série. Pourtant, l'artiste a travaillé sur quelques thèmes forts, donnant à certaines batailles des élans épiques appréciables.



Autour de l'édition

@anime, éditeur habitués aux jolies digipack lors de ses premiers tirages, a une politique différente en ce qui concerne Gundam. La saga vise un public plutôt de niche, bien que plus important qu'auparavant, aussi un juste milieu devait être établi pour permettre la production d'éditions physiques. Ainsi, la première série Gundam à voir le jour chez nous en Haute-Définition sera divisée en deux boitiers simples, chacune des deux parties étant vendue avec un supplément distinct. Pour ce premier volume, il s'agit du fourreau épais, en carton rigide, qui accueillera l'ensemble des volumes ainsi que le mini livret qui est proposé avec la deuxième moitié de série. Le rendu final est plutôt plaisant, le combo fourreau rigide + boitiers simples fonctionnant assez bien.



Conclusion : Les larmes du temps coulent encore

Impossible de se faire un avis définitif avec une moitié de série. Néanmoins, ces débuts de Zeta Gundam son particulièrement satisfaisants, tant ils parviennent à développer un nouveau contexte passionnant, à travers de nouveaux personnages denses et passionnants à suivre, et ce malgré un rythme global plutôt lent. Parce que la série s'assume comme une véritable suite, avoir vu les trois films Mobile Suit Gundam paraît essentiel avant de s'attaquer à cette œuvre, dont les 25 premiers épisodes marquent par leur ambiance sombre en plus de toutes les qualités évoquée quelques lignes plus haut.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato

16 20
Note de la rédaction