Mobile Suit Gundam II - Soldiers of Sorrow - Actualité anime

Mobile Suit Gundam II - Soldiers of Sorrow : Critiques

Critique du dvd : Mobile Suit Gundam II - Soldiers of Sorrow

Publiée le Lundi, 04 Août 2008

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Critique 1

Deuxième film de la saga Gundam, qui a vu le jour tout comme le premier en 1981, et qui tout comme le premier également est un condensé de la toute première série de Gundam sortie en 1979. Ce résumé étant composé de trois films, celui ci se situe donc en plein milieu de l’histoire ! Pour le coup il apparaît inutile alors de préciser qu’il faut avoir vu le premier pour en profiter.



Bien que faisant directement suite au premier film, ce second film apporte de nouvelles choses. Si l’histoire elle ne se complexifie pas spécialement, on a droit à un approfondissement des personnages et de leurs liens, ce qui apporte malgré tout une profondeur supplémentaire au film.
Ce qui frappe surtout dans ce film, beaucoup plus que dans le premier, c‘est le découpage de celui-ci. En effet, en tant que résumé d’une série, on peut presque s’amuser à découper le film en épisodes. On peut facilement situer le début ou la fin de ce qui dans la série devait constituer un épisode, avec des hausses de tensions ou des fins d’arc. En effet, ce film ne comporte pas qu’une seule unité scénaristique, on peut le découper en divers segments, les derniers s’attardant sur certains personnages précis (tout en faisant évoluer l’histoire), grand classique des série. Et quelque part, cela permet de mieux faire passer les 2h10 du film, chaque nouvelle phase de celui ci renouvelant l’intérêt (ce qui est le principe même d’une série en fait).
On ne s’ennuie donc pas pendant le visionnage de ce film, on retrouve des personnages intéressants, des intrigues certes classiques, mais efficaces, tout en ayant un avancement significatif de l’histoire !



Le plus gros défaut de ce film reste bien évidemment son âge. En effet, on n’est plus habitué à des graphismes aussi vieillots et une animation aussi peu fluide, mais cela altère t-il l’intérêt général apporté par le scénario ? Bien sur que non ! Et quelque part cela ravive chez les moins jeunes une certaine nostalgie des vieilles séries telles que Goldorak ou Albator, dont on retrouve d’ailleurs des éléments dans Gundam : des batailles de robots géants comme pour Goldorak et un scénario et des personnages travaillés comme pour Albator…Bref, aucune raison de faire la fine bouche, il faut passer outre l’aspect vieillot de ce film !

A noter, pas de bonus ni de doublage proposé!


Critique 2

Après un premier opus qui avait su créer la surprise par son remarquable travail d'adaptation d'un format de série vers celui d'un long-métrage de cinéma, l'adaptation cinématographique de la série animée Mobile Suit Gundam se poursuit avec ce second opus qui continue de nous raconter les péripéties du vaisseau White Base lors de son voyage-retour vers la base de Jaburo en Amérique du Sud, quartier général des forces armées de la Fédération Terrestre.

Ce second opus reprend les événements des épisodes 16 à 30 de la série animée originale mais le tout se résume en fait à trois grands arcs narratifs. Le premier concerne la lutte du White Base contre l'escadron du lieutenant Ramba Ral, envoyé par le Duché de Zeon dans une vendetta afin de venger la mort du prince Garma Zabi (dont le vaisseau a été abattu par le White Base suite aux manigances de son "ami" Char Aznable). Epuisé par des mois à combattre et lassé par l'attitude du capitaine Bright Noah à son égard, frustré de ne pas bénéficier de plus de reconnaissance de sa part pour ses efforts (témoignant de son orgueil grandissant), le jeune Amuro Ray quitte le vaisseau avec le Gundam, privant ainsi le White Base de sa meilleure arme. Au cours de ses errances dans le désert, Amuro rencontre Ramba Ral et sa compagne Hamon qu'il apprend à connaître et à respecter. Cette rencontre inattendue va avoir une influence importante sur les deux adversaires et permettre à Amuro de trouver sa propre raison de piloter le Gundam au lieu de se contenter d'obéir bêtement aux ordres. De son côté, Seila Mass est envahie par le doute: Char Aznable serait-il en vérité son frère disparu Casval ? Ne pouvant plus supporter toutes ces incertitudes et ne pouvant confier ses problèmes personnels au reste de l'équipage, la jeune femme prend sur elle de découvrir la vérité mais cela amène ses camarades à se poser des questions sur son compte. Que cherche réellement Seila ? Est-elle toujours digne de confiance ?



La seconde partie du film se centre sur le personnage de Kai Shiden et sur sa relation avec une jeune espionne des forces armées de Zeon, infiltrant le White Base afin d'obtenir des informations. Fidèle à l'esprit dramatique de l'oeuvre, cette espionne est loin d'être une antagoniste manichéenne, n'acceptant cette mission que pour gagner les moyens de subvenir à ses besoins et d'offrir ainsi un confort de vie décent à ses jeunes frère et soeur. Pas du tout une fanatique mais une jeune femme qui lutte contre les difficultés de la vie, tant et si bien qu'elle est aussi susceptible d'être envahie par la culpabilité et le regret en prenant conscience de la véritable portée de ses actions, ce qui lui donne toute sa dimension tragique. Si Kai était jusque là un personnage secondaire des films, passant son temps à se moquer des autres et à ne jamais rien prendre au sérieux, on découvre ici la facette humaine de son personnage alors qu'il a pour la première fois l'occasion de quitter le White Base et qu'il est amené à réaliser qu'il a trouvé plus sur ce vaisseau qu'il ne voulait bien l'admettre, la force de devenir un homme meilleur que le poltron narcissique qu'il a toujours été. Le drame qui s'ensuit amène à un changement radical de sa personnalité qui l'amènera à devenir un membre à part entière du vaisseau, partageant enfin son combat.

Enfin, la dernière partie du film voit le vaisseau arriver à la base de Jaburo où nos héros vont retrouver leur vieil ennemi Char Aznable, désormais rattaché à l'armée de Kycilia Zabi après avoir été tenu pour responsable de la mort de Garma par son ancien supérieur. Aspirant à redorer son prestige militaire en venant enfin à bout du White Base, Char se confronte une nouvelle fois au Gundam pour réaliser que son adversaire Amuro Ray est devenu un pilote bien plus redoutable qu'autrefois, les prémices d'une grande rivalité qui se développera au cours de leurs futures confrontations dans l'espace. Le retour de Char marque aussi un tournant important de l'intrigue sur Seila, permettant là-aussi d'introduire des éléments narratifs qui seront exploités au cours du troisième et ultime opus de cette grande aventure.



Cette construction du film permet de se concentrer sur l'essentiel de l'histoire sans s'attarder sur les nombreuses aventures annexes de la série. Malheureusement, le travail d'adaptation n'est pas aussi réussi ici qu'il ne l'était lors du premier opus. En premier lieu, cette partie est censée créer une tension dramatique en montrant les dissensions grandissantes entre les membres d'équipage du White Base et leur capitaine Bright Noah. Dans le film, cet aspect s'exprime uniquement à travers le personnage principal d'Amuro et sa fugue, les autres personnages restant de simples figurants tant leurs développements sont absents de cette version cinématographique. La mort tragique d'un des occupants du White Base, qui devait ainsi ressouder les liens autour de ce drame, perd ainsi tout son sens, surtout que les films ne se sont jamais vraiment attardés à développer ce personnage que l'on ne connait quasiment pas et dont la perte n'a ainsi pas un grand impact sur le spectateur. Ainsi, en simplifiant l'histoire de la série aux événements principaux, le film perd en développement des personnages secondaires qui restent pour la plupart des figurants que l'on n'a guère l'occasion d'apprendre à connaître ou même de s'attacher à leur sort, ce qui fait perdre quelque peu à la dimension humaine puissante de l'oeuvre originale. Toutefois, pour les personnages sur lesquels le film prend le temps de s'attarder comme Amuro, Seila, Kai ou même Ramba Ral (entre autres), leur traitement est généralement très réussi avec des personnages vraiment profonds, attachants et intéressants.



Alors que le travail d'adaptation du premier opus avait réussi à lui octroyer une certaine dimension cinématographique, ici on ressent donc bien plus l'aspect "résumé" de l'histoire. Tellement en fait que cela pose même des soucis de narration, certains passages charnières de la Guerre d'Un An (la bataille d'Odessa notamment) étant réduits à de simples moments de narration en voix-off où le rôle tenu par le White Base au cours de ces batailles demeure obscur et confus, limite incompréhensible. Cela n'aide pas non plus que les batailles soient écourtées de telle manière qu'on ne puisse plus trop comprendre leur déroulement, souvent très courtes avec des raccourcis complètement improbables au niveau du montage. Il aurait mieux valu à ce niveau faire complètement l'impasse sur les batailles de la série et retravailler complètement cette partie de l'histoire pour trouver une nouvelle cohérence au déroulement du conflit avec un nombre moins important de batailles mais qu'elles soient traitées convenablement (ici, quasiment toutes les batailles sont bâclées). A ce niveau, on sent que ce second opus est moins travaillé comme une oeuvre filmique que comme un simple résumé de la série, contrairement au premier film.



Maintenant, cette adaptation a permis à Tomino de retravailler quelque peu la cohérence de son oeuvre en changeant certains aspects. En premier lieu, les éléments faisant trop "super-robot" ont été complètement supprimés, Seila pilotant désormais un simple fighter et ne devenant donc pas la partenaire d'Amuro au combat (ils ne partagent donc plus la même relation forte de camaraderie qui virait presque à la romance). Mais surtout, un élément qui était traité de manière vague durant le gros de la série pour être dévoilé assez tardivement dans l'histoire est abordé beaucoup plus tôt dans les films et de manière plutôt proéminente: le concept des newtypes, cette évolution de l'humanité née de la guerre qui permet à ceux qui se sont parfaitement adaptés à leur nouvel environnement spatial de dévoiler leur plein potentiel en développant des pouvoirs psychiques. Ici, pas de sous-entendus vagues ou de mystères faits par les militaires, on nous précise d'emblée que l'armée soupçonne Amuro et Seila, peut-être même l'intégralité de l'équipage du White Base, d'être des newtypes et ils ne font aucun secret non plus sur leur intention de traiter dorénavant le vaisseau comme le sujet d'une expérience scientifique visant à tester le potentiel combattif de cette nouvelle forme d'humanité. Bright Noah se retrouve ainsi à la tête de la première unité "newtype" sans même réaliser vraiment la portée de cette décision qui pourrait aussi bien marquer un tournant décisif de la guerre qu'amener le vaisseau et ses jeunes occupants à leur perte. En explicitant ainsi davantage cette thématique, le film simplifie la transition qui amènera au grand drame humain du troisième et dernier opus, préservant la cohérence de cette thématique en prévision de la suite de l'histoire.

Un autre aspect important que le film met en avant est l'indifférence de l'armée face aux pertes humaines. Au cours du film, plusieurs personnages connaissent un destin tragique et, que ce soit les héros ou leurs adversaires, ces morts ont souvent un grand impact émotionnel. Mais, aux yeux de l'armée, ces pertes irremplaçables pour certains ne deviennent que des informations, des chiffres, des noms sans identité que l'on honore pour la forme sans réaliser la vraie valeur de leur sacrifice et de la perte pour ceux qui les ont connu. Particulièrement touché par ces événements, Amuro est révolté par cette indifférence, témoignant encore d'une certaine immaturité mais aussi d'une honnêteté qui lui a permis de préserver son humanité en dépit de tout ce qu'il a vécu.



Un constat contrasté donc, et ça l'est tout autant au niveau de la dimension technique. Si l'édition de Beez fait toujours un travail tout à fait honorable en terme de qualité d'image et du son (superbe piste 5.1) pour un DVD, l'animation du film accuse toujours son âge tandis que la réalisation alterne sans cesse entre le très bon et le très mauvais, en grande partie à cause du montage qui sabote certaines scènes, notamment celles de batailles, les rendant incompréhensibles. La conséquence de cela est aussi que les séquences d'affrontements avec beaucoup moins d'importance que dans le film précédent, ce second opus se focalisant davantage sur les aspects plus narratifs, et cela se ressent énormément en terme d'immersion: les batailles sont beaucoup moins intenses et prenantes, pour ne pas dire anecdotiques, et on ne ressent plus vraiment non plus cette atmosphère oppressante de guerre qui dominait si magnifiquement le film précédent (en dépit du travail sur les bruitages). Au point qu'il nous faut attendre l'affrontement final du film marquant le retour de Char Aznable afin de retrouver enfin une bataille digne de ce nom, avec toute la portée épique propre à la franchise.

L'édition de Beez ne nous propose une nouvelle fois que le doublage japonais, ce qui n'est pas un mal tant celui-ci s'avère excellent, accompagné en plus d'un excellent sous-titrage en français malgré quelques transcriptions curieuses des noms des personnages ("Ma Cube" pour "M'Quve"). Concernant l'édition en elle-même, il faut s'attendre à une édition très simple, l'essentiel résidant à nouveau sur le DVD et sur le fait que c'est déjà une chance inespérée que de voir cette trilogie de films sortir par chez nous.



Dans l'ensemble, ce second opus de la trilogie se présente comme un échec en terme d'adaptation cinématographique, présentant de nombreuses lacunes en tant que "film" dans le travail d'adaptation auxquelles le réalisateur Yoshiyuki Tomino et son équipe ne sont pas parvenus à remédier, mais plutôt une réussite en tant que résumé de la série qui saura satisfaire à la fois les attentes des fans de Gundam et de ceux qui veulent découvrir la richesse de cet univers et qui trouveront là une histoire dramatique et mature à souhait portée par des personnages attachants et ô combien crédibles dans leurs émotions. Malgré la déception, cela reste donc globalement un film satisfaisant que les fans pourront voir avec plaisir, en grande partie grâce à la richesse de l'histoire originale et de l'univers de l'Universal Century en général. Reste maintenant à espérer un troisième et dernier opus plus abouti pour conclure la trilogie sur la note épique et grandiose qu'elle mérite vraiment.

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
GlassHeart

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael

15 20
Note de la rédaction