Mobile Suit Gundam ZZ - Box Collector - Blu-Ray Vol.2 - Actualité anime

Mobile Suit Gundam ZZ - Box Collector - Blu-Ray Vol.2 : Critiques

Critique du dvd : Mobile Suit Gundam ZZ - Box Collector - Blu-Ray Vol.2

Publiée le Mercredi, 18 Mars 2020

Il se sera écoulé quatre mois entre la sortie du premier coffret de Mobile Suit Gundam ZZ chez @anime, et celle de la seconde partie. Ainsi, le 14 février 2018, jour de Saint Valentin, les épisodes 26 à 47 de la troisième série de la franchise nous sont rendus accessibles, chose qui paraissait inespérée il y a encore quelques années de ça. Mais avec des débuts un peu curieux, pour ne pas dire compliqués, les attentes quant à cette deuxième moitié étaient sans doute bien moindres par rapport à celles de Zeta Gundam. Et bien qu'un changement de cap s'illustrait petit à petit, ces 22 derniers épisodes peineront à retrouver l'intensité et la qualité des deux premières œuvres.

  

La première guerre de Neo Zeon est lancée !

Après quelques déboires houleux durant lesquels Judau et l'ensemble de l'équipage de l'Argama se sont heurtés aux membres guignolesques d'Axis, Haman Karn arrive sur Terre pour asseoir l'autorité du futur Neo Zeon. Afin d'empêcher ça, l'Argama et ses membres, fraîchement rejoints par Elpeo Plew qui n'avait que peu d'attaches avec Axis, fait aussi son entrée sur la planète bleue, pour rejoindre Dublin où une négociation déterminante avec la Fédération Terrienne aura lieu. Mais entre temps, Judau et les siens vont se confronter aux forces d'Axis, mais aussi à ceux qui sont encore meurtris par la tragique Guerre d'Un An.

 

Un retour aux sources ?

Les premiers épisodes de ce second coffret ont quelque chose d'intéressant, notamment dans leur approche des péripéties de Judau et les siens. Dans la forme, on y retrouve un certain retour à l'oeuvre originelle qu'est Mobile Suit Gundam. Le passage en territoire désert fait en effet penser à l'arc de Ramba Ral, et tout le schéma épisodique au sein duquel la série aborde les séquelles du premier conflit donnent lieu à un très bon démarrage pour cette deuxième moitié de série. Malgré quelques gags très minutieusement distillés, l'ambiance est plus sombre, plus lourde même par moment. Judau devient un protagoniste attachant, pleurant la mort de son ennemi, et s'indignant sans cesse de ce conflit absurde, lancé par les adultes, noyés dans leurs incompréhensions mutuelles.

  

La jeunesse, thématique phare de la série

Car l'idée d'une jeunesse en opposition avec les bétises de la génération précédente est l'idée la plus importante de Gundam ZZ, et sans doute aussi la plus réussie dans son application. Le sujet était déjà présent dès Mobile Suit Gundam, marqué notamment par l'équipage du White Base en grande partie constitué d'adolescents ou de jeunes adultes. Mais cette dimension est ici accrue : la bande de Judau se confirme comme une jeunesse révoltée, désireuse de stopper les absurdités des adultes, et qui vivra à cause de la guerre des drames que nul n'est censé connaître à cet âge là. Un certain revirement va totalement confirmer cette idée, puisque le casting principal final finira par évincer toute figure adulte ou paternelle du premier plan. Un coup assez audacieux pour une œuvre qui jouait jusqu'ici entre les rapports générationnels au sein d'un même camp, mais finalement bienvenue, et qui apporte une réelle lueur d'espoir quant au message final. La conclusion de Gundam ZZ n'est que le reflet de toute cette thématique : particulièrement positive, tout le contraire de Zeta Gundam même si des morts ont eu lieu dans tout le climax, elle ferme la série sur une note de paix, et l'idée que la jeunesse peut porter le futur en faisant fi des attrocités perpétrées par les adultes.

  

Des enjeux difficilement gérés

Malgré cette qualité d'écriture thématique, les 22 derniers épisodes de la série peinent à trouver un bon équilibre, aussi bien dans l'intrigue narrée que dans les enjeux développés. La situation face à Axis / Neo Zeon a bien du mal à bouger sur cette fin de série, si bien qu'on soupçonne même parfois les scénaristes d'avoir voulu gagner du temps. Certains arcs donnent l'allure de filers qui n'inspirent guerre, notamment un épisode dans lequel les membres féminins de l'Argama deviennent les potentielles membres d'un harem. Heureusement, les tous derniers épisodes parviennent à tirer du bon des enjeux que la série cherchait à pousser, amenant une bataille finale entre trois faction qui n'a pourtant rien à voir avec le combat décisif de Zeta Gundam. Celle-ci est intense, avec de petites doses d'émotion, et parvient à résoudre correctement les différents arcs de personnages instaurés jusqu'à présent... et ce tout en préparant le terrain au chapitre suivant de la licence : Char contre-attaque.

Pourtant, quelque chose a du mal à passer dans tout ce développement : les personnages. Certains restent assez lisses, bien que beaucoup aient gagné en personnalité. De vagues romances sont artificellement abordées à deux épisodes de la fin, tandis qu'on retrouve, parfois, des personnages des débuts de la série sous des airs bien différents. Citons Mashymer Cello, par exemple, véritable clown du début qui troque son esprit chevaleresque ringard contre une noblesse de combat différente. A côté de lui, Glemy Toto, sorte de fifils à sa maman au tout départ, passé par la case coureur de jupons, obtient un rôle encore différent et un peu sorti du chapeau. Ca lui donne une aura, certes, mais on continue de se questionner sur le travail d'écriture de tous ces personnages, qui ont parfois le postérieur entre deux chaises.

Finissons-en sur le casting sur ce qui est, selon votre serviteur, une abérration de la série : les morts de certains personnages. Là où certains ennemis secondaires provoquent les larmes du héros lors de leurs trépas, d'autres, très importants, disparaissent dans l'indifférence la plus totale. Certains sont importants au regard de la série... voire même de la saga depuis ses débuts ! Nous n'en dirons pas plus, mais voir ces personnages disparaître définitivement avec un tel mépris a quelque chose de réellement frustrant, là où les pertes humaines étaient globalement impactantes sur le plan dramatique jusqu'à présent.

  

Quel bilan pour ZZ ?

Bien avant que la série sortent chez nous, Mobile Suit Gundam ZZ avait cette aura d'oeuvre batarde, qui voulait trancher de l'ambiance de Zeta Gundam avant de revenir vers quelques chose de plus sérieux. Mais même lorsque l'esprit cartoon de l'anime s'estompe, difficile d'y voir une série globalement convaincante. Les défauts sont nombreux, aussi bien du côté de l'écriture que dans le rythme de la série. Certains personnages apportent leur pierre à l'édifice, tandis que d'autres sont traités de manière bien curieuse. Peut-être que ZZ est la série Gundam la plus difficile à juger, et chacun se fera sans doute un avis nuancé tant celle-ci dépend des perceptions du spectateur. Sur le plan global, Gundam ZZ n'est pas incontournable, et chacun peut directement passer de Zeta à Char contre-attaque. Certes, il est toujours mieux de savoir à quoi les personnages feront référence quand ils parleront de la première guerre de Neo Zeon.

Gundam ZZ est donc une œuvre unique au sein de la licence Gundam, pas toujours dans le bon sens, mais qui garde tout de même ses petites qualités, en plus d'être un divertissement qui fera passer par diverses émotions, aussi bien l'hilarité la plus totale que la peine.
  
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato

13 20
Note de la rédaction