Kamikaze - Le dernier assaut - Actualité anime

Kamikaze - Le dernier assaut : Critiques

Critique du dvd : Kamikaze - Le dernier assaut

Publiée le Lundi, 14 Septembre 2015

Adapté d'un roman ne datant que de 2006, et ayant connu une adaptation en manga sous le titre de « Zéro pour l'éternité », le Film « Kamikaze » a rapidement remporté un franc succès au Japon, ce qui n'est pas surprenant au vu du sujet qu'il traite, comme son titre l'indique, les Kamikazes de la Seconde Guerre mondiale.
Plongeons dans cette fresque de près de 2h30 !



Le jour de l'enterrement de leur grand-mère, Kentaro et Keiko apprennent que celui qu'ils prenaient pour leur grand-père depuis toujours, n'est pas le père le biologique de leur mère. Leur véritable grand-père serait en fait mort durant la Seconde Guerre mondiale. Ils décident d'en apprendre davantage sur ce dernier et partent recueillir des témoignages auprès de survivants qui l'auraient connu. Dans un premier temps, cet homme dont ils ignoraient l'existence leur est dépeint comme un lâche fuyant les combats. Mais alors qu'ils sont sur le point d'abandonner, ils rencontrent une personne qui ne tarit pas d'éloge sur cet homme hors du commun… Ainsi, ils vont peu à peu découvrir qui était leur grand-père !


2h30, c'est long, ça peut même être très long si le film est mal équilibré ou possédant un mauvais rythme, et pourtant il faut reconnaître que cela passe plutôt bien !
Au départ on peut s'attendre (craindre?) à tomber sur un film entièrement dédié aux kamikazes, on peut redouter une certaine apologie de la chose, ou tout du moins une iconisation de ses soldats morts fièrement pour la patrie (qui pour rappel se battaient tout de même aux côtés des nazis). Pourtant c'est fait avec suffisamment de finesse pour qu'on ne ressente pas ce genre de choses…


La bonne idée du récit, qui lui confère une grande partie de son charme, c'est de commencer à planter le décor de nos jours, avec des petits enfants qui vont de témoignage en témoignage pour apprendre des éléments de la vie de leur grand-père. Le puzzle se reconstitue petit à petit pour au final plus ressembler à une fresque sur la famille, sur la recherche des origines, sur l'importance de la filiation, par conséquent, cela confère au film une note vraiment touchante qu'on n'attendait pas forcément.


Ainsi au départ, Kyuzo Miyabe, le grand-père de Kentaro et de Keiko, est présenté comme un lâche, refusant de se sacrifier pour son pays. Mais on finira par comprendre que cette pseudo lâcheté avait pour unique but de revenir pour s'occuper de sa famille, que Miyabe était l'un des plus grands pilotes du Japon et que pour lui le sacrifice de la vie de ses compatriotes était une hérésie.
On est donc rassuré, pas d'apologie des Kamikazes, dès le début du film le concept même est condamné.
Miyabe est certes un patriote, mais il est avant tout un aviateur de génie et un homme bon prenant soin de ses camarades, refusant la mort de ceux qui l'accompagnent, refusant la mort tout court, pour ce pilote, une victoire au prix de la vie de ses compagnons a un arrière-goût de défaite.


Ainsi on va reconstituer le puzzle de la vie de cet homme en décalage avec son époque au fil de plusieurs témoignages apportant chacun des éléments différents car tous de points de vue différents de différentes personnes. Et peu à peu on va finir par comprendre et aimer ce personnage victime de son époque.
Le film nous réserve donc quelques surprises, notamment sur le final plutôt bien trouvé.


Ce qui surprend dans le bon sens du terme également c'est l'absence des Américains sur l'ensemble du film, si ce n'est à la toute fin où on les voit quelques secondes. Durant tout le film, ces aviateurs font donc la guerre à des ennemis invisibles, indéterminés, comme si l'ennemi c'était la guerre elle-même, sorte d'entité qui avale les aviateurs sans ennemi précis.
Pourtant le film nous propose de belles batailles aériennes bien filmées et bien rythmées, qui viennent apporter un souffle épique au film...


On n’échappe cependant pas à certains effets de styles cinématographiques des plus naïfs, à l'image de ce plan ridicule où un vieil homme ayant connu Miyabe regarde le ciel comme pour s'adresser à lui (jusque là tout va bien) pour qu'ensuite ce soit ses petits enfants qui regardent le ciel avec un sourire benêt (là ça ne va plus du tout).

Malgré ces moments qui viennent un peu tuer l'émotion, le film se veut bien équilibré, il n'en fait pas trop sur le côté larmoyant, cela reste tout en simplicité malgré quelques moments où les émotions prennent le dessus.
Dans l'ensemble les acteurs sont corrects malgré une tendance à quelque peu surjouer (mais cela reste typique du jeu japonais donc ça passe)



L'édition est des plus simples, on n'y trouve rien d'autre à part le film. La VF est de qualité, mais reste malgré tout inférieure à la VO.

Un film touchant qui, s'il ne marquera pas sur le long terme, fait tout de même passer un bon moment.
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael

14 20
Note de la rédaction