Jeux d'Amour - Intégrale : Critiques

orti en même temps que l’intégrale de « Samouraï dans la tourmente », Jeux d’amour est la seconde série d’OAV à être adaptée de l’œuvre de Youka Nitta. L’histoire est cependant bien différente de celle du précédent DVD, puisqu’ici le récit prend place à notre époque, dans le milieu du show-biz. Iwaki Kyosuke et Kato Yoji sont deux acteurs de films pornographiques, et ils se disputent actuellement le rôle principal dans la série inspirée du film produit par Mr Osawa. Rivaux depuis longtemps, les deux hommes se rapprochent bien malgré eux, entamant une danse de cache-cache ou l’expression des sentiments n’est pas la chose la plus évidente à faire … Passion éphémère le temps de la série ou bien amour sincère et promis à un bel avenir, voilà toute la question qui se joue entre les deux amants. Kato est en effet bien volage, même s’il prétend corps et âme être amoureux fou de son partenaire, tandis qu’Iwaki a peur de s’engager dans une relation qui ne pourra apparemment que le détruire. En tout cas, l’adaptation française du manga Haru wo daiteita ravira plus d’une passionnée, même s’il faut pour l’instant se contenter d’une série de deux OAV. 

Peut être est-ce à cause du contexte, mais l’histoire de Jeux d’amour est beaucoup moins poignante que celle d’un samouraï dans la tourmente. On n’y retrouve pas cet amour désespéré et intégral, mais plutôt une quête de l’amour vrai. Dans un sens, ce n’est pas mauvais mais l’environnement du porno n’aide pas à ressentir avec passion la véritable émotion qui triomphe, et le début s’impose plutôt comme un jeu de sexe, où les deux protagonistes se tournent autour, couchent ensemble pour pas grand-chose et se rendent compte après coup de leurs sentiments. Les scènes érotiques sont alors bien plus présentes -logique, vu le scénario- mais pas plus profondes, puisqu’elles sont gentillettes et n’exhibent que peu de choses, sont redondantes et toujours dans la même optique. Cependant, les personnages en eux-mêmes ont quelque chose d’intéressant, bien que le spectateur puisse se perdre assez facilement dans la valse de leurs sentiments. De plus, l’élément perturbateur qui vient perturber un couple tout juste formé n’a aucune profondeur, n’est pas du tout creusé et se retrouve là un peu par hasard, par vengeance envers un couple tabou qui marche bien alors que le sien a été un désastre à l’époque. Mouais, assez moyen comme effet, et surtout très moyennement exploité. Ceci dit, la narration reste agréable et Kato a un aspect à la fois touchant et drôle que l’on ne soupçonnait pas au début : un peu de surprise, c’est toujours bon à prendre ! 

Niveau visuel, c’est plutôt bon dans le sens où aucun des deux protagonistes ne fait fillette, mais on déplore quand même des proportions un peu exagérées au niveau des épaules et des jambes, des coiffures pas toujours très fluides et des plans très simplifiés de nos amoureux. L’animation a ses défauts, bien qu’elle reste satisfaisante dans l’ensemble. Lesdits défauts ressortent notamment dans le manque de fluidité des scènes érotiques et dans les différents mouvements assez précis des protagonistes ou encore dans les séquences de marche (où les pas paraissent légèrement robotisés). Par contre, les couleurs et contrastes passent très bien à l’image, et Black box peut se targuer de nous proposer une version originale sous titrée agréable, avec quelques fautes isolées mais rien de bien méchant. L’édition en elle-même est assez simple, avec ses bonus se limitant à un trailer, mais le menu sait varier dans les musiques et les images selon les options que l’on consulte, bien que l’ensemble soit un peu « kitch ». Dans l’ensemble, c’est un mariage sympathique entre scénario et réalisation, avec une histoire qui tient la route malgré sa légèreté, grâce à des personnages plutôt charismatiques. A voir pour les fans, c’est un moment agréable à passer, tranquillement devant son écran. Mais rien de bien transcendant. A quand le manga, pour vérifier de nous même si le récit des deux jeunes hommes vaut véritablement le coup ?