Flag - Film - Actualité anime

Critique du dvd : Flag - Film

Publiée le Jeudi, 17 Mars 2011


Il est des films pour lesquels on place beaucoup d’attente et dont on sort déçu, et puis il y a ceux comme Flag, qu’on pense être de bons films mais dont on n’attend rien de plus que de passer un bon moment et qui au final nous retourne. Car c’est bel et bien l’effet que produit ce film !

Il faut reconnaître que sur le papier, déjà à la base, il a tout pour lui ! Produit par des anciens animateurs de Walt Disney Japon et réalisé par Terada Kazuo, le papa de la mythique série Ulysse 31, on ne peut qu’être curieux, si ce n’est excité par cela.

Ce film nous plonge dans un futur proche dans un pays imaginaire du Moyen Orient (qui rappelle cependant grandement l’Inde) en plein milieu d’un conflit religieux. Mais tout est présenté du point de vue de deux photographes de guerre risquant leur vie pour que le monde puisse voir ce qui se passe dans cette région hostile.
Tout part d’un magnifique symbole : une jeune photographe va prendre un cliché montrant des civiles brandir un drapeau des Nations Unies qui fera le tour du monde. Ce morceau de tissu va alors devenir un symbole que des terroristes vont dérober. Une escouade de l’ONU va devoir le retrouver. La jeune photographe les accompagnera pour immortaliser tout ça.

On finit par ne plus compter les films réalisés en vue subjective, les premiers (Cannibal Holocaust, Blair Witch Project…) ont fait sensation à tort ou à raison, mais maintenant c’est devenu tellement à la mode que cela ne surprend plus, voir même cela agace. Mais jamais, un animé n’avait été réalisé de la sorte ! Et maintenant que Flag l’a fait, bon courage à ceux qui tenteront l’expérience derrière !
Une des forces de ce film (car elles sont nombreuses) est l’alternance de point de vue tout en gardant cette angle subjectif. On voit le plus souvent à travers l’objectif de Saeko, mais également au travers de celui de son mentor, lui ayant donné le goût de la photo. On voit à travers les écrans des caméras embarquées sur les robots de combats ou les hélicoptères. Tout cela constitue une multitude de points de vue qui font que l’on n’a pas une vision figée des choses. Et là où Flag va encore plus loin, c’est avec tous ces plans fixes, des photos posées sur l’écran qui imposent un faux rythme qui pour le coup devient contemplatif mais qui au lieu d’être un défaut est une force supplémentaire. Outre l’originalité du parti pris, on se laisse totalement submerger par ces images, le film en devient encore plus immersif.

Il faut commencer par parler des méchas qui pourraient en rebuter certains : Flag n’est aucunement un film de mécha. Ils possèdent un excellent design, ils sont superbement animés et apportent, il est vrai, un plus au film, mais réduire Flag à un film de mécha serait une grossière erreur. Il n’est pas seulement un film de guerre non plus, ce n’est pas un film sur la religion, sur l’espoir, ce n’est pas un film parlant de la perte de l’innocence d’une jeune fille qui côtoie la mort pour la première fois, Flag est tout à la fois, et plus que ça encore !

On suit donc ce conflit d’un point de vue extérieur dans un premier temps, mais plus le film avance, plus Saeko se rapproche des zones de combats et par conséquent nous avec elle.
On découvre tout ce qui se joue alors. Les drames humains dans leur intégralité, qu’ils soient nationaux ou plus individuels. On voit les soldats des Nations Unies, sensés protéger les peuples, qui reçoivent l’ordre de tuer, et le traumatisme que cela cause, et là encore plus on avance dans le film, plus la mort est présente. Car c’est aussi ce que veux montrer ce film, quelque soit l’angle dont la guerre est montrée, au final elle apporte la mort et le malheur. Ces photographes apparaissent alors comme des porteurs d’espoirs, car ils dépassent cette notion pour tenter d’apporter au peuple une vision optimiste des choses que les soldats ne peuvent leur apporter. Tout au long du film ce message sera présent. Le métier de photographe/journaliste de guerre paraît un peu idéalisé, mais cela reste une très belle représentation.

On va alors vivre des scènes très fortes, celle de la reconquête du drapeau étant de loin la plus marquante, à provoquer des frissons. La fin est tout simplement magnifique, même si on pourrait lui reprocher de s’étendre un peu trop. Elle aurait sans doute été plus marquante si elle avait été un peu plus abrupte. Mais cela se discute et cela reste un défaut mineur.

La réalisation est vraiment exceptionnelle, l’animation est très fluide et cette alternance avec les plans fixes des photos apporte une note unique au film.
Tout le film est porté par une musique absolument superbe, belle et mélancolique qui sied à merveille à ce film, vraiment touchante.
Et pour ne rien gâcher, la VF est d’excellente qualité, les doubleurs jouent justes et parviennent à nous faire ressentir de fortes émotions.

On regrette l’absence de bonus, on aurait souhaité pouvoir se plonger encore plus longtemps dans l’univers de ce film remarquable !

Au final Flag apparaît comme un film complexe, pourtant il est totalement sensoriel, il suffit de se laisser porter pour l’apprécier, nous n’avons aucun effort à fournir, la magie du film le fait pour nous. Un film d’une grande beauté qui devrait remporter l’unanimité. A achetez les yeux fermés !

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael

18 20
Note de la rédaction