What's Michael  ?! - Actualité manga

What's Michael ?! : Critiques

What's Michael ?!

Critique de la série manga

Publiée le Mardi, 28 Août 2012

Re: Chroniques de Raimaru

Messagede Raimaru » Ven Oct 28, 2011 12:25 am
What's Michael ? - Avis global

Le chat domestique est un félidé carnivore. Il possède des griffes rétractiles et des pupilles qui se dilatent en fonction de la luminosité ambiante. Prédateur crépusculaire, il aime chasser les petits rongeurs… à moins qu’il ne préfère la pâtée de son maitre ? Une de ses activités principales est la sieste. Il possède aussi quelques manies amusantes, comme avancer tout doucement pour renifler le bout de votre doigt lorsque vous le lui tendez. C’est plutôt rare, mais certains chats qui se trouvent dans une situation embarrassante – comme avoir manqué d’attraper une mouche en plein vol -, se mettent à danser, pour sauver la face. On n’en a recensé qu’un seul à vrai dire : son nom est Michael, comme le Roi de la pop.

What’s Michael ? est un manga humoristique publié au Japon dans les années 1980 totalement unique en son genre. Pour la petite histoire, les trois premiers tomes ont été édités une première fois chez Glénat en 1999, puis arrêté faute de succès. Pendant dix ans, le petit capital sympathie que s’est constituée la série avec ces volumes a valu à Glénat de nombreuses demandes de reprise de la série, si bien qu’en 2009, elle est rééditée sous format intégrale, en compilant les neuf volumes japonais en quatre gros tomes. Dès lors, le public francophone a pu découvrir ou redécouvrir les histoires de ce chat maladroit.

Le manga est constitué d’histoires courtes de six pages tout au plus qui mettent en scène Michael, d’autres chats, des humains (généralement les propriétaires de Michael), et même un chien et un vampire. Généralement, les chapitres n’ont aucun lien entre eux, Michael semble avoir plusieurs vies parallèles, plusieurs propriétaires en même temps. Il lui arrive même de mourir puis de revenir à la vie le chapitre d’après, ou encore d’apparaitre sous forme anthropomorphe avec d’autres animaux. Quelque soit la forme et le contexte dans lesquels il apparait, l’humour renvoie toujours au même principe : mettre en avant, exagérer les mimiques, les défauts et les drôleries des chats. Fort heureusement, le mangaka qui dessine cette série est un fin connaisseur de nos amis félins, et c’est pour cela que les gags font mouche à chaque coup, à condition d’avoir soi-même été attentif au comportement des chats. Comme le chat est le deuxième animal le plus répandu dans nos foyers, il y a de bonnes chances que cet humour touche le public francophone, et même partout là où il y a des chats dans le monde. L’un des gags les plus emblématiques de la série est bien entendu Michael qui exécute une chorégraphie après avoir manqué un acte. À la fois curieux et fiers, sans être très adroits, c’est ce que caricature Kobayashi. C’est encore plus flagrant dans les sketchs où Michael s’habille, parle et se tient debout. Le caractère flemmard, pulsionnel et instinctif des chats dans la société des hommes… Imaginez un conseil d’administration où le représentant commercial s’endort en position fœtale sur sa chaise. C’est l’humour typiquement absurde de Makoto Kobayashi.

Kobayashi se moque un peu des chats, oui. Mais on ne va pas se mentir, c’est les défauts qu’on aime chez eux. De toute façon, les humains ne sont pas mieux, et la panoplie d’hommes et de femmes truculents qu’a créée l’auteur pour entourer Michael le montre en restant aussi drôle. Un yakuza membre d’un fan-club sur les chats, le père de famille qui rentre le soir pour « gagatiser » sur le chat, les retraités qui occupent leurs journées en faisant des paris idiots (comme faire un mikado sur la tête de Michael avec des cacahuètes), le type qui n’arrive jamais un conclure un rendez-vous amoureux à cause d’un chat… Ils sont nombreux, ils ne sont pas très malins, ils passent parfois pour des idiots, bref, ils sont comme Michael. Et tout ce beau monde ne manque pas de créer un univers complètement barré comme on en voit peu. D’ailleurs, le design de Kobayashi contribue à rendre ces humains si loufoques. Ils prennent souvent des expressions exagérément tirées et ont tous un design reconnaissable. On se plaira à les rencontrer tout le long des 172 chapitres.
On peut d’ailleurs voir la variété des humains utilisés par l’auteur comme le facteur déterminant du renouvellement des gags. Car si Michael et ses attitudes félines sont au centre de l’attention, c’est bien ce qu’il y autour qui fait varier les plaisirs et l’objet du gag. Ainsi, les personnages sont intelligemment employés et réemployés, dans des contextes différents parfois, ce qui donne toujours l’impression que Kobayashi a quelque chose en stock au cas où le public se lasse. Certains types de gags, comme ceux mettant en scène Drocula et Alice la bourgeoise, apparaissent tardivement.
On peut aussi noter que le manga est très représentatif de l’époque à laquelle il est publié au Japon, de 1984 à 1989. Rien que par le nom du héros, qui est une référence avouée à Michael Jackson. Il est aussi question d’émissions télévisées typiquement eigties. Malgré ce côté rétro, l’humour reste universel.

Des personnages hauts en couleur, un humour absurde qui ne s’essouffle pas, un format propice à de nombreuses relectures, What’s Michael ? a beaucoup de qualités. Une série qui a été originale et qui le reste. Maintenant, il est vrai que l’humour absurde a toujours divisé, c’est au lecteur de se faire une idée. Mais il y a fort à parier que certains lecteurs de BD franco-belges s’y retrouveront. Le découpage est très carré, à l’instar de beaucoup de BD occidentales, et l’humour de Kobayashi n’est des fois pas très loin de celui de notre Gotlib national, auteur notamment de Rubrique-à-Brac. Une chose est sûre, il faut lire au moins une fois pour essayer, et maintes fois si on aimé, le plaisir reste intact.


Raimaru


Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

17.00,18.00,15.00,18.00

Les critiques des volumes de la série